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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

Humiliation aux checkpoints

Par

L'autre jour alors que nous franchissions le checkpoint de Zatara entre Ramallah et Naplouse, j'ai été témoin d'une démonstration particulièrement répugnante du pouvoir de l'armée israélienne.
L'humiliation en public d'une femme, que les soldats ont sorti d'un taxi collectif avant de lui prendre ses papiers d'identité et son téléphone.
Elle contenait ses larmes, en essayant de rester digne mais elle était clairement consternée.

Les soldats montraient énormément de mépris à son égard. En particulier, l'un d'entre eux qui voulait clarement la "punir".
Ils nous ont empêché de lui parler, ce qui a rendu notre capacité à intervenir plutôt limitée.
La seule chose que nous puissions faire, c'était de rester jusqu'à ce qu'elle soit libérée. La majeure partie du temps, je ne me sens pas très efficace ; le mieux que je puisse faire, c'est d'être présent.

Apparemment ses papiers d'identité ne lui "permettaient" pas d'aller dans une autre région de la Cisjordanie . En dehors du fait que cette action soit extrêmement punitive, que ce soit un contrôle excessif, c'est également arbitraire.


Les règles du jeu changent souvent.
J'ai voyagé dans des taxis collectifs avec des personnes qui avaient été renvoyées chez elles….
Elles auraient pu faire ce déplacement "la semaine dernière", elles auraient pu faire ce déplacement "hier", "la semaine prochaine" elles "pourront" le faire, mais aujourd'hui "NON".

Parfois, j'ai l'impression que je ne pourrais plus jamais entendre le mot "LO" (hébreu pour "non'), il est aboyé et hurlé de nombreuses fois par jour, contrôlant tellement la vie quotidienne des Palestiniens.

Au bout d'une heure, en ce jour terriblement froid, le soldat a rendu les papiers d'identité à la femme. Il les a seulement sorti sa poche et les lui a donnés. Elle n'était absolument pas "menace pour la sécurité".

La détenir, l'effrayer et l'humilier publiquement était clairement un moyen de s'assurer qu'elle ne tenterait plus de voyager. J'étais exaspéré.
Les soldats sont des gosses avec des armes et des égos.
Ils ont tellement de pouvoir dans une situation qu'il leur est impossible de comprendre avec leur conditionnement et leur jeunesse.

Àu même checkpoint, au même moment, se déroulait un autre incident.
Il était caché et n'avait pas lieu sous les yeux du public. Je suis devenu soupçonneux et je me suis approché d'un soldat et d'un policier des frontières ; c'est alors que j'ai vu un garçon d'environ 15 ans, assis voûté derrière un poteau en béton, caché de la vue, son visage trempé de larmes. Il semblait pétrifié. Il avait une bonne raison de l'être.

Tout le monde en Palestine connait quelqu'un qui a été arrêté ou détenu. Le traitement est banal, et la torture est loin d'être éradiquée. Je ne savais pas du tout depuis combien de temps ce garçon était détenu. Il était en larmes pendant que les soldats lui parlaient, mais heureusement, il a été "autorisé" à partir.

Récemment, je me rendais dans un village à proximité de Naplouse et le chauffeur de taxi nous a montré une rue où juste une demi-heure plus tôt, l'armée avait tué un homme. Apparemment un assassinat ciblé.

Cinq autres personnes ont été blessées, dont une sérieusement. "La vie normale" (la vie sous occupation) se poursuit quelques rues plus loin.

Je vais bientôt partir d'ici, je suis d'une humeur tranquille et réfléchie.
De toutes mes conversations que j'ai eues avec de nombreuses personnes, il y a deux choses qui ressortent.

L'une est le sentiment dominant que les choses empirent. Empirent et empirent. Je n'étais pas ici pendant les années sanglantes de l'Intifada, mais je pense qu'il est absolument essentiel de comprendre que bien que le carnage et la violence soient moins importants, la situation a empirée.

Le contrôle oppressant à tous les niveaux, mental et physique, va de façon constante en augmentant.

L'une des femmes avec qui je travaille a grandi sous l'Apartheid en Afrique du Sud. Avec plusieurs autres activistes sud-africains qui sont ici en Cisjordanie , elle dit que l'Apartheid ici est "encore pire" que celui d'Afrique du Sud. Et cela n'est pas dit à la légère.

L'autre chose que l'on me demande toujours, c'est : "DITES AUX GENS CE QUI SE PASSE ICI."



Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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