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ISM France - Archives 2001-2021

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Tulkarem -

L'histoire de Sima, une prisonnière politique

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Sima est une Palestinienne de 35 ans qui a été libérée il y a à peu près 4 mois après avoir passé deux ans et demi dans une prison secrète israélienne.
Elle a quatre enfants en bas âge qui sont restés sans parents pendant son séjour en prison, car l'armée israélienne avait assassiné son mari peu de temps avant son incarcération.

L'histoire de Sima, une prisonnière politique


Photo ISM : Sima et l'un de ses enfants

La veille du mariage de Sima, son frère et son cousin étaient partis lui acheter un bijou comme cadeau de mariage. Le magasin était assez loin de la maison et ils se sont fait prendre en stop par un homme qu'ils ne connaissaient pas.

Peu de temps après être partis, l'armée israélienne a fait exploser la voiture. Ils ont appris après que le conducteur était apparemment lié à une branche militante de l'organisation du Fatah. L'armée visait le conducteur bien qu'elle n'ait aucune confirmation de qui étaient les deux autres hommes dans la voiture.

A la suite de cela, le mari de Sima a promis d'obtenir justice suite à l'incident, mais il a été assassiné alors qu'il sortait d'une mosquée.

L'armée israélienne a ensuite envahi la maison de Sima à de nombreuses reprises la nuit pour arrêter et interroger les membres de la famille. Les soldats israéliens ont arrêté l'un de ses frères et sont revenus deux fois pour chercher son autre frère qui n'avait que 15 ans à l'époque.

La dernière fois, ils ont emmené Sima et quand la famille a interrogé les soldats au sujet du sort de ses enfants, un soldat a répondu qu'il y avait beaucoup d'orphelinats où les enfants pouvaient aller.

Les deux premières semaines, Sima est restée dans une pièce de 2 mètres sur 3, dans l'obscurité complète.

Au bout de deux semaines, elle a été soumise à un détecteur de mensonges chaque jour pendant une semaine de 8h du matin à 17h le soir avec des électrodes au bout des doigts et elle a été forcée de s'asseoir les bras tendus et le corps penché vers l'avant. Suite à cela, elle est maintenant atteinte d'une sorte d'arthrite au cou.

Les enquêteurs lui ont dit qu'elle ne pourrait ni se laver ni prendre une douche tant qu'elle n'admettrait pas qu'elle avait aidé son mari à collaborer avec des militants.

Elle a été frappée un certain nombre de fois, et par la suite elle a été installée dans une cellule minuscule avec cinq autres prisonnières. La nourriture était si horrible qu'elle n'a pas pu manger correctement pendant deux mois après avoir été libérée. Parfois il y avait des insectes dans la nourriture mais elles n'avaient pas d'autre choix que de manger.
Une fois, les prisonnières ont organisé une grève de la faim de 11 jours.

Certains des prisonnières sont tombées malades mais les soins médicaux étaient lents et sporadiques, en particulier les soins dentaires durant lesquels les mêmes instruments étaient utilisés dans de nombreuses bouches différentes sans être désinfectés.

L'une des prisonnières qui venait d'avoir 18 ans a eu une grave infection de la gencive et on lui a refusé les soins médicaux et ses dents ont fini par tomber.

Une autre fois, Sima a vu l'une des prisonnières être mordue par un scorpion et ils ont refusé de la soigner alors que, de toute évidence, elle souffrait horriblement.

Sima nous a aussi raconté que très souvent, l'argent envoyé par la famille pour les prisonniers était volé par les soldats. A chaque fois que la famille faisait passer une boite contenant de l'argent récolté par ses proches, en particulier lorsque les droits de visite étaient annulés, ce qui arrivait très souvent, les soldats vidaient la boite avant de remettre la boîte vide aux prisonniers.

Les soldats arosaient également les prisonnières avec de l'eau froide lorsqu'ils sentaient qu'elles avaient un bon moral et ensuite ils les arrosaient de gaz lacrymogène. Avec l'eau, le gaz lacrymogène colle à la peau, donc cela servait à intensifier les effets du gaz.

Les soldats demandaient également aux prisonnières de s'accroupir en ligne et ensuite ils jouaient à "saute-mouton" au-dessus d'elles.

En hiver, les soldats mettaient l'air conditionné dans les cellules et en été ils mettaient le chauffage comme forme de torture toute en demandant aux prisonnières de monter et descendre les escaliers alors qu'elles étaient déjà faibles.

Sima a été déplacée deux fois dans deux prisons secrètes différentes pendant son incarcération. Son frère est actuellement dans une prison secrète depuis 13 ans, personne ne sait où elle est.

Elle est ravie d'avoir retrouvée sa famille, cependant il est évident qu'elle porte des cicatrices et qu'elle est traumatisée.

Pendant l'interview, elle est restée relativement stable mais elle a fondu en larmes à plusieurs reprises. Elle essaye maintenant d'élever ses quatre enfants et de transformer son expérience en quelque chose de positif et elle a récemment assisté à la réunion à Shufa avec les Combattants Pour la Paix.

Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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