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ISM France - Archives 2001-2021

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Jénine -

La famille Turkman se prépare à fêter le démantèlement de la colonie de Kadim

Par

Ali Samoudi est le correspondant à Jénine de Reuters et d'Al Jazeera. Il est également le coordinateur local de l'ISM.

Suivre les informations relatives à l'évacuation israélienne est devenu la principale activité du citoyen palestinien Ha'el Turkman et de sa famille qui a subi les pires destructions au cours des dernières années, que lui ont imposé l'occupation et ses colons qui ont volé sa terre pour construire la colonie de Kadim.
Ils l'ont privé, comme il dit, d'utiliser également du bout du terrain qui restait, qui jouxte la colonie.

Pour cela, leur départ et leur évacuation de la terre et de tout parcelle de la terre palestinienne est une journée de joie et de victoire, ce jour qu'il a tant attendu et dont il a tant rêvé.

Malgré les provocations des forces de l'occupation à l'encontre de la famille Turkman, depuis l'annonce du début du désengagement unilatéral, Ha'el est assis devant sa maison, donnant sur la colonie, à ses cêtés la radio dont il tourne les boutons pour passer d'une station à l'autre, afin de suivre les informations relatives au désengagement de la bande de Gaza.

Il dit "Nous attendons le tour de Jénine, les forces de l'occupation ont annoncé leur intention de faire évacuer quatre colonies. Ce jour-là, c'est un jour historique pour ma famille qui a tant souffert du fait de la présence des colons, des actes de ceux-ci et des forces armées de l'occupation, qui nous ont fait subir toutes les formes de la répression, de l'agression et de la privation.

Ha'el habite avec ses frères et quelques proches dans plusieurs maisons modestes, qu'ils ont pu conserver et empêcher leur démolition.


Ils ont résisté à leur expulsion, comme il l'explique. Depuis la construction de la colonie de Kadim, en 1983, nous vivons un parcours de souffrance extrêmement pénible, contrairement à la vie confortable que l'occupant a offert aux colons.

Nous sommes dans cette région depuis des dizaines d'années, et l'occupant, qui a créé cette colonie, l'a développé, lui a donné toutes les possibilités pour que les colons puissent y vivre, nous a privés de nous étendre par la construction de nouvelles maisons, au contraire, il a démoli plusieurs maisons de nos proches, sous prétexte qu'elles étaient construites sans autorisation.

C'est l'administration civile de l'occupation qui a refusé les autorisations de construction, ils voulaient faire pression sur nous, nous fermer toutes les possibilités de vie, nous étouffer, pour nous obliger à partir de la région, qui est toujours privée des services les plus élémentaires, jusqu'à maintenant.

Les familles palestiniennes de cette région vivent dans des conditions très dures et difficiles, comme le raconte Turkman. Bien que nous soyons à cêté des générateurs d'électricité qui alimentent la colonie en électricité, les colons nous ont empêché d'obtenir l'électricité.

Nous sommes obligés d'avoir des petits générateurs que nous ne pouvons pas alimenter tout le temps, à cause de leurs coûts. L'occupation nous a également privé de tous les services primaires, nous vivons comme à l'âge de pierre, alors que sur nos terres, les colons bénéficient de tout.



La colonie de Kadim

La superficie de Kadim qui se trouve à l'est de Jénine, est évaluée à 166 dunums, elle contient 80 unités d'habitation. Elle est construite sous forme de cottages, avec deux rues principales qui font 2,5 km.

L'électricité et l'eau proviennent du réseau régional sioniste, et la colonie possède un crèche pour les enfants, des terrains de sport. Le nombre des colons est d'environ 160 personnes, avec 30 à 40 familles.
Une usine de composants électriques a fermé en 1998.



Résistance

Tout au long de ces années, dit Turkman, nous avons résisté et affronté tous leurs manoeuvres, nous avons refusé le fait accompli, bien que les colons nous aient empêché de cultiver notre terre, qui était notre principale ressource.

Au cours des deux années passées, les forces de l'occupation ont fermé la zone attenante à la colonie, ont arraché les oliviers et les autres arbres fruitiers, et ont même arraché nos plantations, avant la récolte.

L'accès à nos terres est devenu impossible. Mais nous ne sommes pas désespérés. Nous avons refusé plusieurs transactions pour vendre nos terres, les colons nous ont proposé beaucoup d'argent, en même temps qu'ils nous agressaient.

Ils ont transformé notre vie en véritable enfer.



La fin de la vie infernale

Depuis qu'il a entendu la nouvelle du retrait de Kadim, Ha'el et sa famille vivent dans la tension, en attendant la fin de cette oppression et l'enfer de la colonisation.

Il ajoute : "J'ai remarqué ces temps-ci qu'il n'y a plus de vie à l'intérieur de la colonie, et c'est pour cela nous nous préparons à reprendre notre terre, à pouvoir l'utiliser en toute liberté. Même mes enfants qui ont partagé avec nous toutes ces privations et souffrances ces dernières années vivent ces instants d'attente, pour pouvoir dorénavant jouer sans avoir peur et sans craindre les colons.

L'enfant Muhammad al-As'ousi dit : je suis heureux, je considère que le jour de ce retrait comme une fête et le début de la liberté, j'ai vécu la souffrance qu'ils nous ont imposés, tirant des coups de feu sur nous à tout moment, alors qu'on jouait ou qu'on se promenait près de nos maisons. Ils nous ont traités en sauvages et nous ont privés de notre enfance.


Umm Muhammad dit : "J'ai tellement souffert des colons de Kadim, si vous pouvez comprendre!! Le soir, quand la nuit tombait, nous ne pouvions pas quitter nos maisons, car les tours de contrêle et les gardiens de la colonie nous guettaient, limitaient nos mouvements et contrêlaient toute notre vie. Je n'oublierai pas ce moment lorsque les balles m'ont empêché de bouger alors que j'étais en train de garder les moutons."

Elle essuie ses larmes, les larmes de joie, comme elle dit : lorsque cette colonie sera évacuée, nous changerons et fêterons ce moment, car la résistance de notre peuple a vaincu l'occupant, et notre détermination a façonné la victoire et nous a faire revivre de nouveau.




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