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Hébron -

Le "Terminal" de Tarqumia : Un checkpoint appelé sous un autre nom

Par

Six heures. C'est le temps que les Palestiniens doivent attendre avant de pouvoir passer le "terminal" de Tarqumia en Cisjordanie, qui mène à Israel ou, éventuellement à la bande de Gaza. Les soldats au checkpoint le nient.
"Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'une autorisation du Bureau de Coordination du District (le DCO, l'administration civile de l'armée israélienne dans les Territoires Palestiniens Occupés) et de leurs papiers d'identité et ils pourront passer en une minute" dit Schlomo, qui est le commandant du checkpoint.

Le 'Terminal' de Tarqumia : Un checkpoint appelé sous un autre nom


Photo : Le "terminal" ou checkpoint de Tarqumia

Dès trois heures du matin, les ouvriers palestiniens arrivent au checkpoint. Au mieux, ils peuvent entrer en Israël avec leurs marchandises à 9 h , ou partir vers Gaza par le checkpoint d'Erez ou celui de Karni, les deux entrées possibles dans la bande.

Ceux qui veulent rendre visite aux membres de leurs famille emprisonnés en Israël viennent également au checkpoint. La plupart des prisons israéliennes sont situées dans le désert du Negev dans le Sud et; peu importe l'endroit où vous habitez en Cisjordanie , vous devez passer par le checkpoint de Tarqumia.

À 5h du matin, les visiteurs arrivent. Et ils ne peuvent pas passer avant midi pour rendre visite à leurs êtres chers après avoir été soumis aux procédures de sécurité humiliantes et aux fouilles habituelles.

"C'est un mensonge" dit Hasan, l'un des soldats, mais change d'avis dès qu'il nous voit écrire.
Symboliquement, il met sa main devant sa bouche et dit alors que ce n'est pas un mensonge du tout, et qu'il ne peut pas en dire plus.

Son collègue Schlomo dit : "Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'une autorisation du Bureau de Coordination du District, de leurs papiers d'identité et ils pourront passer en une minute."

L'autorisation du DCO est nécessaire pour rendre visite aux prisonniers. Les familles doivent attendre plusieurs mois avant d'obtenir la permission. Sans surprise, l'information qui nous est fournie par des Palestinians au sujet de leur expérience au checkpoint est en conflit avec la version du soldat.

"Il y a deux jours, j'ai vu une personne qui avait les mains et les pieds menottés. Ils l'ont forcé à s'allonger sur le sol avec la bouche ouverte et ensuite ils lui ont mis un fusil automatique dans la bouche". dit Asam, qui possède un atelier de réparations de voiture à proximité.

Le checkpoint a été construit il y a dix ans et s'est appelé ainsi à ce moment-là. Il a été agrandi il y a deux ans avec un système de contrôle plus développé, et les Forces de l'Occupation ont commencé à y faire référence comme étant un "terminal".

Maintenant, Israël a de nouvelles idées sur la façon dont le "terminal" devrait fonctionner, ce qui signifie, dans la pratique, que les Palestiniens devront attendre trois jours au checkpoint avant de pouvoir passer. Un tel système serait dévastateur pour l'économie palestinienne, qui est déjà presque inexistante.


Dans la ville d'Idhna, à quelques kilomètres de Tarqumia, 17.000 dunums ont déjà été confisqués sur un total de 36.000 dunums. 2.100 personnes habitent à Idhna et elles dépendent totalement de leurs terres pour survivre.

En 2005, 3000 dunums ont été volés du village quand Israël a commencé à construire le mur. De l'autre côté du mur, il y a 7000 oliviers qui appartiennent aux citoyens d'Idhna. Ils ne peuvent pas accéder à leur terre. Cinquante puits ont été détruits ou rendus inaccessibles pendant la construction du Mur. Les puits sont situés sur les terres de l'autre côté du mur.

Cinq mille dunums ont été déjà volés pour établir une "zone-tampon" devant le mur. Les zones-tampons sont établies pour s'assurer que les Palestiniens ne pourront pas s'approcher du mur. Les 9000 dunums restants sont derrière le mur.

"Les missiles n'ont pas été arrêtés par le mur. Nous ne sommes pas idiots. Nous savons que le mur est construit par Israël parce qu'ils veulent voler notre terre et transférer la population qui vit ici", dit Jamal, le maire d'Idhna.

Vingt familles se sont retrouvées de l'autre côté du mur. Le contact avec le village est difficile.

"Ce sera encore pire quand le mur sera terminé. Pour aller jusqu'à leurs maisons, ils doivent monter sur des ânes. Il n'y a pas de routes pour aller là où ils vivent désormais. Elles ont été détruites par Israël", continue Jamal.

Les familles sont menacées par des démolitions de maison si elles refusent de quitter leur terre.

Il y a eu les cent décès ) Idhna depuis 1956, en raison des attaques des soldats et des colons israéliens. Beaucoup de gens ont été blessés, mais en dépit de la situation difficile, Jamal veut seulement que cesse l'occupation et que les Palestiniens puissent vivre en toute liberté.

"Nous voulons la paix entre les Palestiniens et les Israéliens. Nous ne voulons pas que les gens meurent".


Notes

• 1 dunum = 1000 mètres carré

• Les checkpoints prennent de nombreuses formes, et ils peuvent être permanents ou temporaires (un checkpoint établi de façon périodique) ou "volants" (des barrages routiers imposés de façon provisoire par une ou deux jeeps militaires israéliennes).

• Sur un checkpoint, les soldats israéliens vérifient les papiers d'identité des Palestiniens et les comparent à des listes de personnes "recherchées" et ils fouillent les voitures, les paquets et les personnes. Les checkpoints sont établis de sorte qu'Israël puisse contrômer les déplacements des Palestiniens en Cisjordanie et aux frontières de la bande de Gaza.

• Les "Terminaux" sont un phénomène plus récent et correspond à la tentative d'Israël d'imposer unilatéralement des frontières permanentes. Ce sont essentiellement des checkpoints améliorés, construits pour ressembler au passage des frontières ou à des terminaux d'aéroport international.
Ils sont parfois placés près de la Ligne Verte, la frontière reconnue internationalement, mais le plus souvent, ils sont situés sur le territoire palestinien comme dans ce cas-ci entre Tarqumia et Israël.
L'un des plus notoires de ces nouveaux "Terminaux" est le checkpoint de Qalandia qui sépare réellement Jérusalem-Est de Ramallah, deux territoires palestiniens. (voir une vidéo tournée à l'intérieur du checkpoint de Qalandia – durée : 6 mn)


• Il y a un checkpoint semblable sur la route entre Bethléem et Ramallah.
Les autorités de l'occupation prétendent que ce changement a pour but de faciliter la vie des Palestiniens qui passent par ces nouveaux "terminaux" et souligne les files supplémentaires et les meilleurs équipements qui ont été ajoutés à ce qui étaient par le passé des structures de mauvaise qualité.
Mais dans la pratique, les files supplémentaires sont rarement ouvertes et les meilleurs équipements permettent seulement de mieux contrôler la foule et servent à éloigner les soldats du visage humain de leurs victimes.
De par la nature plus permanente de ces structures, Israël cherche à créer des "faits sur le terrain", écartant tout espoir d'une solution à deux Etats.


• Le Bureau de Coordination du District, DCO – a été créé comme conséquance des Accords d'Oslo et, à l'origine, il se composait de représentants des autorités israéliennes et des autorités palestiniennes. Au début de l'Intifada Al-Aqsa, Israël a jeté dehors l'Autorité palestinienne. Le DCO n'est maintenant pas différent de l'acienne et ignole administration civile des Forces de l'Occupation Iisraéliennes.


Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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