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Palestine - 23 septembre 2006
Par Raja Khalidi
Raja Khalidi, coordinateur d'aide aux Palestiniens, à la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement à Genève
Une économie palestinienne viable est une chose nécessaire pour toute solution de deux états signicative au conflit du Moyen-Orient, mais cette économie fonctionne à peine.
Israel a retenu le transfert des recettes des taxes sur les importations palestiniennes, et la plupart des donateurs ont interrompu leur financement après que le Conseil législatif palestinien élu démocratiquement, dominé par le Hamas, ait constitué un nouveau gouvernement en mars.
Avec 160.000 fonctionnaires en grève après six mois sans salaire, il y a une défaillance des fonctions de gouvernement central.
Pendant ce temps, les accords commerciaux et économiques entre Israël et la Palestine signés en 1993 semblent de moins en moins pertinents, si ce n'est moribonds.
Un nouveau gouvernement d'unité nationale pourrait guérir les divisions internes et présenter une position palestinienne plus acceptable pour certains donateurs - un espoir auquel Tony Blair a fait écho la semaine dernière.
Mais si Israël n'est pas convaincu, les donateurs resteront hésitants, et il est peu susceptible que ces transferts de taxes vitaux soient rendus rapidement à l'Autorité Palestinienne. Dans une situation aussi turbulente, que peut faire, de façon réaliste, la communauté internationale pour aider les Palestiniens ?
Au début de ce mois à Stockholm, une conférence des donateurs a promis pour 2006 une nouvelle aide d'environ 500 millions de dollars, soit à peu près la moitié de la moyenne annuelle depuis 2001.
Si elle est vite déployée, cette aide pourrait mettre fin à la famine et à l'arrêt des principaux services sociaux, et elle permettrait d'injecter du pouvoir d'achat au consommateur qui est plus que nécessaire. Mais même avec les projets des points de passages financés par les Etats-Unis revendiquant une sécurité du dernier cri pour faciliter le commerce, cela est peu susceptible de renverser la détérioration économique actuelle. Elle ne peut, semble-t'il, que s'empirer.
Les donateurs ont été forcés d'observer impuissants pendant que leurs investissements dans l'infrastructure et les institutions palestiniennes étaient détruits ou érodés. Israël a vu un marché lucratif (et captif) s'appauvrir par des dispositions de sécurité. Si le chemin de la confrontation est poursuivi, le prix à payer par l'économie palestinienne - et plus largement la région - augmentera.
Des chiffres récents de l'ONU prévoient une baisse de l'aide des donateurs de 30% à de 50% par rapport à l'année dernière, et par conséquent une diminution comparable des dépenses publiques, tout comme une augmentation des restrictions au commerce et au flux des travailleurs palestiniens vers Israël.
Dans le scénario du pire, qui semble maintenant le plus probable, l'économie palestinienne tombera à des niveaux que nous n'avons pas vu depuis une génération.
De 2006 à 2008, les pertes en PIB pourraient atteindre 5.4 milliards de dollars et 84% des emplois disponibles l'année dernière disparaîtront. Même un retour total du soutien des donateurs et la relaxation des restrictions à la mobilité d'ici 2008 ne protégeront pas l'économie contre des dommages à long terme.
Canaliser l'aide par "des allocations sociales" et d'autres canaux secrets et non gouvernementaux, combinés avec le renforcement des mesures israéliennes et la retenue des recettes fiscales palestiniennes, ne peut qu'intensifier le processus de "recul du développement".
La pauvreté et la détérioration humanitaire pourraient atteindre des proportions incontrôlables et dureraient bien plus longtemps que le terme d'un seul gouvernement palestinien, indépendamment de son programme politique.
Tout recours aux mécanismes de financements internationaux provisoires court le risque de supplanter la capacité du secteur public palestinien. Il a été le centre de l'aide des donateurs depuis 1994, et il est l'un des éléments essentiels pour le fonctionnement souverain de l'Etat palestinien envisagé.
Aujourd'hui, cette vision semble plus éloignée que jamais depuis qu'elle a été approuvée pour la première fois par la communauté internationale en 2002.
Ces conséquences ne servent personne et auront des répercussions bien au delà de la Palestine - à un prix qu'aucun futur versement d'aide n'inversera facilement.
Source : http://www.guardian.co.uk/
Traduction : MG pour ISM
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