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ISM France - Archives 2001-2021

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Tulkarem -

Le trajet de Tulkarem à Ramallah : 3 routes bloquées, 5 check-points, 7 voitures

Par

Combien de temps faut-il pour se rendre du nord-est au centre de la Cisjordanie ? Dans une zone aussi petite, vous devez pensez : pas longtemps.
Le coordinateur palestinien d’ISM Abdel-Karim Dalbah relate sa tentative de quitter le nord du pays, que l’armée israélienne est en train de transformer en prison.

Un voyage normal

. distance à parcourir en voiture : 90 kms
. temps de conduite : 90 minutes maximum – trajet direct, une voiture
. coût : 15 shekels en autobus ou 20/25 shekels en voiture (essence) (ndt : 3,54 € / 4,40 €)

Le 23 avril 2006 et depuis plus de 5 mois

. distance à parcourir : plus de 300 kms
. temps de conduite + marche + attente aux checks-points : 5h30
. coût : 65 shekels (ndt : 11,50 €)

Pourquoi

A cause des blocages et des check-points de la police israélienne et parce que je suis un Palestinien de Tulkarem (nord de la Cisjordanie ).


Comment

Je suis parti de chez moi à 8h30 et je suis allé à l’arrêt de l’autobus. Il n’y en avait pas, et aucune voiture allant directement à Ramallah. J’ai pris une voiture pour aller au check-point d’Innap (à 15 kms à l’est). Avant d’y arriver, nous avons été arrêtés à un check-point volant (à 5 kms).

Nous avons attendu environ 15 minutes, dans une longue file de voiture, avant que notre chauffeur décide de faire demi-tour et d’essayer de contourner par une autre route.

Ceci nous a pris 15 minutes pour faire les 200 m à l’est du check-point et revenir à Innap (le check-point principal).

Nous avons attendu encore 15 minutes lorsqu’un soldat est venu nous dire qu’il était interdit de passer. Le chauffeur est reparti en arrière et a pris une autre route.

La route était coupée par des blocs de béton à 1km à l’est du check-point. Le coût avait alors augmenté de 5 à 10 shekels.

Fin de la première partie.


Lorsque nous sommes arrivés aux blocs de béton, nous avons marché environ 200m pour les traverser et nous avons commencé à attendre une voiture qui nous emmènerait à Ramallah. Une voiture est arrivée, mais le conducteur demandait 50 shekels chacun, ce qui est trop cher. Normalement, c’est 20 ou 30 maximum.

Après 10 minutes d’attente, avec quatre autres personnes, nous avons pris un taxi pour Fundunk, village situé à mi-chemin de Ramallah. Cela nous a coûté 10 shekels chacun.

Au village, un taxi a proposé de nous conduire à Borgeen, où la route est coupée par des blocs, pour 10 shekels.

Nous avons accepté mais après 20 minutes de conduite, nous avons été arrêtés par un nouveau check-point volant près de Haris. Les soldats nous ont empêchés de passer, et le chauffeur nous a ramené à Funduk.
Il a proposé une autre solution : essayer une autre route, assez longue, qui passe par plusieurs villages.

Tout le long du trajet, nous avons dû sortir de la voiture plusieurs fois, parce que la route que nous prenions pour éviter les blocs de béton de l’autre était défoncée à plusieurs endroits. Nous sommes arrivés à Borgeen après une heure de route. Nous avons payé 20 shekels.

Fin de la deuxième partie.


Après avoir traversé les blocs de béton, nous nous sommes dit que nous pourrions rejoindre Ramallah en prenant un dernier taxi. Mais les conducteurs nous ont dit que ce ne serait pas aussi simple. Les soldats stationnés au check-point d’Attara près de Bir Zeit ne laissaient apparemment passer personne venant du nord du pays.

Toutefois, après les blocs de béton avant Attara, nous devrions pouvoir passer et prendre une autre voiture pour Ramallah.

Que pouvions-nous faire ?

Nous avons accepté cette proposition et pour 10 shekels, nous sommes arrivés au check-point d’Attara, après 45 minutes de route, en passant par plusieurs villages où je n’avais jamais été auparavant. Ce n’était pas une voiture qui nous attendait de l’autre côté de la route coupée par les blocs mais une jeep de la police des frontières qui nous a arrêtés.

Nous sommes restés là 30 minutes, à essayer de traverser le check-point principal, d’abord en taxi et ensuite en essayant de discuter avec l’officier. Nous lui avons expliqué que nous avions tous plus de 40 ans.

Après un long moment, il nous a dit : "Désolé. Vous pouvez essayer de passer par Qalandya". Et nous avons découvert que cela nous coûterait 20 shekels de plus pour passer par cette route.

Fin de la troisième partie


Finalement, nous avons décidé de ne pas prendre cette route, ni de revenir en arrière parce que nous étions en fait à moins de 4 kms de Bir Zeit. Nous avons préféré partir à pied – ce qui veut dire passer par la montagne – mais nous devions passer loin du check-point pour que les soldats ne nous voient pas depuis la tour de guet.

Après avoir marché pendant 3 kms, nous avons fini par arriver à Bir Zeit et de là nous avons pris un taxi pour Ramallah, pour 4 shekels chacun.

Nous sommes arrivés à Ramallah vers 14h30, fatigués et affamés, mais heureux.

Fin de la quatrième partie


Le Ministère de l’Education est fermé, c’est là que j’avais besoin d’aller pour signer un papier pour ma sœur.

Je l’ai manqué, j’ai aussi manqué la formation des ISM, alors j’ai décidé d’aller chez mon neveu me reposer, et là j’ai dormi pendant 2 heures tellement j’étais fatigué.

Fin de la journée


Le lendemain, j’ai travaillé jusque vers 18h et je suis allé à la station des voitures pour rentrer à Tulkarem. 15 minutes après, la voiture était remplie et nous avons pu aller directement à Tulkarem.

Sur le trajet, nous sommes passés par les routes qui nous avaient été interdites dans l’autre sens !

Nous n’avons été arrêtés à aucun check-point. Un des hommes dans la voiture a dit : « C’est très facile de revenir dans la prison ».

Cette situation dure depuis plus de 5 mois pour les habitants de Tulkarem et de Jenine, comme punition collective. Le gouvernement israélien prétend que c’est pour des raisons de sécurité.



Note :
(1) 1 Israëli New Shekel (NIS) = 0.17696 €

Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MR pour ISM

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