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ISM France - Archives 2001-2021

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Cisjordanie -

Les colonies : une politique gouvernementale

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Lorsqu'on voyage en Cisjordanie, il est impossible d'échapper à la vision des colonies israéliennes, dispersées un peu partour. Elles sont facilement reconnaissables par leurs toits rouges, leurs routes pavées et leurs jolies pelouses vertes.
Si vous étiez dans n'importe quel autre pays, l'image pourrait être celle d'une vie paisible à la campagne. Mais les colonies sont tout sauf une image de paix.
Les "colonies sont l'occupation" comme le dit Ran HaCohen.

Les colonies : une politique gouvernementale


Colons fondamentalistes de la région d'Hébron

Pendant la guerre de 1967, Israël a envahi la Cisjordanie . Après la fin de la guerre, la communauté internationale a fixé les frontières connues sous le nom de Ligne Verte et a publié la résolution 242 réclamant le retrait des troupes israéliennes.

Mais Israël ne s'est jamais retiré sur la frontière reconnue internationalement. Depuis ces 39 dernières années, Israël, en violation du droit international, a établi 121 colonies illégales officielles en Cisjordanie qui abritent une population de 450.000 colons.

Plus de la moitié d'entre eux vivent dans les colonies situées autour de Jérusalem-Est, coupant toute communication entre Jérusalem (où est située la mosquée Al Aqsa, l'un de leurs lieux saints), et le reste de la Cisjordanie .

En plus des 142 colonies, il y a 102 avant-postes, dont 52 ont été construites depuis 2001.

Les colonies sont illégales selon l'article 49 de la Quatrième Convention de Genève, les articles 46 et 55 du Règlement de La Haye de 1907 et des Résolutions 242 (1967) et 462 (1980) du Conseil de Sécurité des Nations-Unies.

Une colonie est un projet de logement construit illégalement par Israël sur des terres confisquées aux Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Il y a des colonies idéologiques ou religieux et il y a des colonies économiques.

Les colonies fournissent la raison d´être de la présence de l'armée en Cisjordanie , comme mesure de protection pour la population de colons.

En 2003, Le journal Haaretz 2003 a estimé le coût annuel de la présence de 10.000 soldats en Cisjordanie à 4 milliards de shekels (soit 888.000.000 USD).

Les colonies deviennent la justification pour construire le mur profondément à l'intérieur de la Ligne Verte, comme dans le cas du doigt d'Ariel (région de Salfit).

Les premières colonies ont été établis par le précurseur du gouvernement Travailliste et ensuite par le gouvernement lui-même vers la fin des années 60 et au début des années 70.

Elles ont été créés pour mettre la main sur les ressources en eau de la région, ainsi que pour créer une bande de sécurité du cêté Ouest de la Cisjordanie .

Elles étaient habituellement installées dans des secteurs avec peu de population Arabe. Le gouvernement du Likud a continué la politique de colonisation de façon plus soutenue quand Begin est arrivé au pouvoir en 1977.

En installant des colonies dans des régions peuplées de la Cisjordanie , la politique du Likud a reflété une vision plus idéologique de la terre promise biblique.


La forte victoire du Likud en 1981 a renforcé la politique d'annexion de régions de la Cisjordanie de Begin. En même temps, Ariel Sharon est arrivé au Ministère de la Défense.

Le gouvernement du Likud a donné aux colons des emprunts à bas taux et d'autres avantages économiques et a établi de grandes bases militaires dans les territoires.

Cette politique a également envoyé des colons laics dans les territoires.

Cette politique de colonisation soutenue par l'Etat continue encore aujourd'hui.

Cela inclut la réduction d'impêts pour les colons et les entreprises, des demandes environnementales moindres pour les usines ; et d'autres avantages, destinés à encourager un accroissement la population dans les colonies.

Indépendamment des primes offertes aux individus ; il y a également des aides financières pour les conseils des colonies qui ont été définies par le gouvernement comme "secteurs nationaux prioritaires" (elles étaient auparavant connues sous le nom de "secteurs de développement").

Les avantages pour les colons et les colonies sont gérés par six Ministères, dont celui du Logement et de la Construction et celui de l'Education.

Les colons jouissent d'une déduction d'impêts sur le revenu de 7%, les professeurs reçoivent certains allocations supplémentaires quand ils partent à la retraite, et il y a d'autres avantages.

Entre le début des négociations d'Oslo (1993) et la révolte du Second Intifada (2000), la croissance des colonies a été plus forte qu'au cours des 25 années précédentes.

Avec la Feuille de Route de 2003, Israël a accepté de geler la colonisation et de démanteler les avant-postes créés après mars 2001. Pourtant; des nouveaux avant-postes ont été construits depuis et certaines colonies se sont agrandies.

En 2005, il y a eu 12.000 nouveaux colons en Cisjordanie , avec une croissance annuelle de 5.5% (Peace Now). Tout cela est ce que George Bush appelle des "nouvelles réalités sur le terrain". Et par cette déclaration, il dit implicitement que tout futur Israël inclura ces "réalités".

L'existence des colonies perturbe la vie quotidienne de la population palestinienne et rend impossible toute future existence d'un Etat viable en Palestine.


Contrêle de l'Eau

La question de l'eau est d'une grande importance pour le futur d'Israël et de la Palestine. En ce moment, un tiers de la consommation de l'eau en Israël vient des Hauteurs du Golan et un autre tiers dépend du réservoir qui se trouve sous les montagnes de Cisjordanie .

L'eau a été une question importante dans toutes négociations de paix qui se sont tenues jusqu'ici.

En Cisjordanie , il y a trois couches aquifères montagneuses fournissant un total d'environ 600 millions de mètres cubes d'eau, dont seulement environ 17% sont utilisés par la population palestinienne en Cisjordanie .

Toutes ces couches aquifères sont actuellement sous le contrêle des Israéliens et la plupart des colonies sont installées stratégiquement sur et autour de ces réservoirs de l'eau.

En particulier, le prétendu doigt d'Ariel - bien qu'il que plus ressemble à une main entière – est installé sur la couche aquifère Yarkon-Tannimin, la plus grande et la plus importante.

En 2001, elle fournissait 340 millions de mètres cubes d'eau par an, couvrant les besoins de Tel Aviv, de Jérusalem et du reste des villes situées au centre et au sud d'Israël, et laissant seulement 20 millions de mètres cubes à la population palestinienne de la région, qui comprend des villes importantes telles que Qalqilya et Tulkarem.

L'armée israélienne empêche les Palestiniens de forer de nouveaux puits et a détruit certains des puits traditionnels.

En attendant, la population des colons, selon les données de FMEP, consomme jusqu'à six fois plus d'eau par habitant que les Palestiniens.

Ironiquement, Salfit et les villes environnantes doivent acheter leur eau à la colonie d'Ariel puisqu'elles ont perdu l'accès aux sources naturelles d'eau.


Reliée à l'utilisation de l'eau, il y a la question des eaux d'égout. Les colonies rejettent leurs eaux d'égout non traitées dans les vallées environnantes, polluant les sources palestiniennes, les eaux souterraines et la terre, entraînant des odeurs et des maladies.


Voilà ce qu'il en est des eaux d'égouts d'Ariel qui dégradent la ville voisine de Salfit et des villages de Burkeen, et Kafr Al-Deek.

Plus inquiétant est la situation du Wadi Qana, au nord de Deir Istiya, autrefois une belle vallée avec un climat spécial où les fermiers cultivaient des citrons et d'autres fruits et dont les sources ont été polluées par les eaux d'égouts provenant directement des colonies.

Le dernier tracé mis à jour du Mur montre que Wadi Qana sera perdu pour l'expansion des colonies voisines à l'intérieur du doigt d'Immanuel.



Confiscation de terres

Les colonies sont en grande partie construite sur des terres confisquées aux Palestiniens.

Habituellement, la procédure est la confication des terres pour des besoins militaires, d'intérêts publics ou sécuritaires et ensuite elles sont utilisées pour construire des colonies. Quand la colonie est établie, il y a "la croissance naturelle de population" qui nécéssite de nouvelles terres.

Certains colonies idéologiques créent des avant-postes, des tentes ou des caravanes, parfois non habités, mais cela pose les bases pour le futur agrandissement de la colonie.

Il y a actuellement environ 102 avant-postes en Cisjordanie . Même Israël considère ces avant-postes comme illégaux, mais ils sont rarement démantelés. Il y a eu un projet pour détruire certains de ces avant-postes en Cisjordanie en mai 2006, mais jusqu'ici rien n'a été fait et les avant-postes sont bien installés.

Des colons, en particulier ceux qui vivent dans des règlements idéologiques sont connus pour attaquer les Palestiniens et leur biens.

Ces attaques vont du meurtre à l'incendie des récoltes, l'empoisonnement des récoltes et du bétail, la destruction des maisons, ou le refus aux fermiers et aux bergers d'accéder à leur terre.

Le cas d'Hebron est un fait bien connu et bien documenté de la violence des colons.

Les enfants doivent être accompagnés par l'armée pour aller à l'école afin d'empêcher que les colons les attaquent, eux ou leurs professeurs.

Des internationaux qui accompagnent les Palestiniens ont été également attaqués. La police et l'armée ont également fait l'objet de ces agressions de colons.

Selon Palestine Monitor, 42% de la Cisjordanie - à l'exclusion de Jérusalem-Est et de la région de la Mer Morte - sont sous le contrêle des colonies, bien que seulement 4% de ces terres soient construites.

Le doigt d'Ariel minore le reste des blocs, puisqu'il englobe un secteur de 120.000 dunums, représentant la surface de Ma’ale Adumim (Jérusalem-Est) et du bloc de Gush Etzion (Hebron) réunis (133.709 dunums).

Les colonies illégales avec maintenant la construction du Mur en Cisjordanie ne font pas que confisquer la terre palestinienne mais ils polluent leur environnement et limitent l'accès à l'eau et ils limitent également la mobilité de la population.

Le mur est soi-disant prévu pour protéger les colons et donc son tracé crée des enclaves de villages et villes palestiniens qui sont isolés du reste de la Cisjordanie par le Mur.

Un rapport d'OCHA sur la barrière (avril 2006) mentionne que 60.500 Palestiniens vivant dans 42 villages se retrouveront entre la Barrière et la Ligne Verte.

Ces villages sont reliés au reste de la Cisjordanie par des portes gardées par des soldats. Il y a également les portes agricoles qui permettent aux fermiers d'accéder à leur terre.
Un planning est fixé par l'armée pour permettre aux Palestiniens d'entrer et de quitter leurs villages par ces portes d'accès, et comme il n'est pas toujours respecté, les gens se retrouvent souvent à attendre pendant des heures leurs ouvertures.

Le même principe de protection et de sécurité est revendiqué pour l'existence des checkpoints qui sont dispersés dans l'ensemble de la Cisjordanie , perturbant la vie au quotidien des Palestiniens.

Comme exemple de l'obscurité sur la question des colonies, il est vraiment très difficile de trouver des informations claires concernant le nombre de colonies et d'avant-postes, ainsi que sur le nombre de colons.


Texte : Marisa
Photos : Marisa, IWPS
Publié : Alissa, Beth et Carolyn.
Date: Juillet 2006

Source : http://www.iwps-pal.org/

Traduction : MG pour ISM

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