Gaza - 1 janvier 2009

Les hélicoptères israéliens et la marine continuent de tirer sur le port de Gaza

Par ISM

Le bombardement du port de Gaza a continué le soir du 30 décembre, alors que les hélicoptères Apache israéliens ont commencé à tirer des roquettes sur la zone et les navires de la Marine ont continué leur bombardement en cours.

Eva Bartlett, une militante des droits de l'Homme canadienne, a entendu et été témoin de l'attaque depuis un immeuble situé à 150 mètres de là. Elle rapporte que la première explosion à commencé à 21H18. Pendant la demie-heure suivante, les navires de la Marine et les hélicoptères Apache continuent de tirer par intermittence. A 21H57, l'intensité de l'attaque a augmenté et plus de 15 bombes et roquettes ont été tirées à la file, avec les Apaches visant spécifiquement le quai de débarquement et la jetée.

Les témoins dans le secteur rapportent qu'un bureau de l'autorité portuaire et un bateau ancré dans le port ont été détruits. Les roquettes et le bombardement ont continué dans la nuit, tandis qu'on pouvait aussi entendre les drones israéliens faire des tours dans le ciel.

Le port de la ville de Gaza, le seul port pour toute la Bande de Gaza, abrite un grand nombre de bateaux de pêche palestiniens sur ses jetées. Beaucoup de ces bateaux ont aussi été incontestablement endommagés dans le bombardement nourri, dans le but de déstabiliser la déjà fragile industrie de la pêche dont les gazaouis sont largement tributaires depuis qu'Israël a imposé son blocus sur la Bande en juin 2007. L'étendue des dommages, cependant, est à cette heure indéterminée, alors que la présence continuelle des bateaux de guerre dans le port rend toute évaluation impossible.

C'est la seconde fois que le port de Gaza a été détruit par les bombardements israéliens depuis sa construction commencée en 1999. Les navires de guerre israéliens avaient déjà bombardé le port en 2002, sous le prétexte qu'il pouvait être utilisé pour la contrebande d'armes. Les réparations du port ont été négociées entre le Premier Ministre israélien Ariel Sharon et le Président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas en 2005, après que les colonies illégales israéliennes aient été retirées de Gaza, avec l'espoir qu'un port ouvert ne relance pas seulement une économie de Gaza qui en a grand besoin, mais qui fonctionnerait aussi comme un important symbole de l'indépendance palestinienne.

Le rêve palestinien d'un port -un port indépendant qui serait à même de permettre aux gazaouis d'importer et d'exporter, créant du travail et de la liberté hors du contrôle israélien de toutes les frontières gazaouies – n'a été, cependant, jamais réalisé. Tandis que le port était réparé, le contrôle israélien illégal sur les eaux de Gaza a continué sans répit ; empêchant illégalement les bateaux gazaouis, et même les pêcheurs, de se risquer plus loin que les 6 miles depuis le rivage, maintenant l'emprisonnement de Gaza.

Cette politique israélienne souvent démentie a été illustrée le lundi 29 décembre, quand la marine israélienne a attaqué le bateau Free Gaza « The Dignity », dans les eaux internationales alors qu'il tentait de transporter 3 tonnes d'aide médicale désespérément attendue dans le port de Gaza maintenant détruit.

La destruction du port a rendu les missions humanitaires telles que celle-là encore plus difficiles. Si les bateaux réussissaient à briser le blocus israélien, il n'y a maintenant nulle part où débarquer.

Source : Palsolidarity

Traduction : MM pour ISM