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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Pas un acte de cruauté

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Message transmis par Laurence Zufic en réponse à sa lettre de soutien adressée au refuznik, Dan Tamir.

Alors seulement, à cause d'un incident mineur ou d'un flash de la mémoire, il lui vint à l'esprit que ce qu'il faisait en somme, c'était de planifier des ghettos pour la population palestinienne.
Bien sûr, ce n'était pas un acte de cruauté ou de barbarie ; il l'avait fait et y avait participé parce que c'était ce qu'il avait l'habitude de faire : on vous donne une mission, et vous l'exécutez du mieux possible.

Il y a quelques jours, je suis sorti de la prison militaire, après y avoir été enfermé pendant 26 jours. La raison de ma détention provenait de mon refus de prendre part à un régime militaire et à l'oppression des populations civiles. A présent, à peu près un tiers de mon peuple vit sous un régime militaire, auquel je refuse de prendre part. La raison en est que je ne veux pas faire aux autres ce que je ne voudrais pas qu'on me fasse, ici dans mon pays ou n'importe où ailleurs dans le monde.

Votre soutien et votre solidarité sont extrêmement importants pour continuer notre campagne en faveur d'une société meilleure ici, comme ailleurs dans le monde.

Je suis sorti mais d'autres sont encore à l'intérieur : 5 jeunes appelés résistants viennent de commencer leur emprisonnement d'un an. Quant aux réservistes, soldats et officiers, on peut dire qu'ils se relaient en prison : un officier au moins est incarcéré en ce moment et d'autres vont bientôt le rejoindre sans doute. Eux aussi ont besoin de soutien et de solidarité durant leur enfermement.

Vous pouvez trouver un rapport hebdomadaire sur les gens mis en prison à l'heure actuelle sur : http://www.yesh-gvul.org/english/prison/

Ce serait merveilleux si vous pouviez "adopter" un refusnik. Pour plus de détails sur l'adoption, contacter : Peretz, à cherryk@zahav.net.il

Une petite présentation de Yesh Gvul en Francais peut être trouvée sur :
http://www.yesh-gvul.org/french/


Merci encore de votre soutien.

Dan Tamir




PAS UN ACTE DE CRUAUTE

Après les premiers mois de la 2e Intifada, les officiers du haut commandement commencèrent à comprendre que la situation avait changé. Ils firent ce que chaque officier se doit de faire : repenser, reconsidérer la situation et commencer à replanifier.

En langage militaire, cela s'appelle "restructuration de mission" ou en hébreu " Szinuy Mesima". Après que le haut commandement se fut penché sur la question, on envoya les unités de terrain replanifier le dispositif des opérations ( Tichnun Mivtza'i)


Par un beau matin d'hiver, un groupe de 4 à 6 officiers d'un des régiments de réserve de l'IDF alla inspecter le nouveau terrain des opérations, son "segment futur" ( "Gizrat haPe'ula " en hébreu).

Le groupe était composé du commandant du régiment ( le Colonel), de son adjoint, de son chef du personnel ( "Ramat"), de l'officier de renseignements et de quelques autres officiers du régiment. Accompagnés du commandant de la police des frontières de la région, ils inspectèrent une des zones les plus peuplées des environs de Jérusalem.

La plupart était des officiers professionnels d'une grande expérience militaire, et de telles missions n'étaient en rien nouvelles pour eux, sauf pour l'officier de renseignements, beaucoup plus jeune et moins expérimenté.


Quand ils rentrèrent au Quartier Général, ils commencèrent à planifier un nouvel ordre de mission pour les batallions du régiment. Ils prirent en considération la topographie, les routes, l'infrastructure de cette zone, les principaux bâtiments publics et les installations ( écoles, hôpitaux, magasins) et bien d'autres détails pour leur nouveau terrain des opérations.

Le programme fut écrit, vérifié, réédité, et corrigé, reproduit en quelques exemplaires et fut sauvegardé au Quartier Général du régiment.


Ce ne fut que quelques semaines plus tard, alors qu'il se trouvait en civil et non plus en uniforme, que l'officier de renseignements comprit ce qu'il était réellement en train de faire.

Alors seulement, à cause d'un incident mineur ou d'un flash de la mémoire, il lui vint à l'esprit que ce qu'il faisait en somme, c'était de planifier des ghettos pour la population palestinienne.

Bien sûr, ce n'était pas un acte de cruauté ou de barbarie ; il l'avait fait et y avait participé parce que c'était ce qu'il avait l'habitude de faire : on vous donne une mission, et vous l'exécutez du mieux possible.

Naturellement, il n'y avait là nulle intention de nuire ou de blesser qui que ce soit. Il n'y avait nulle intention d'humilier ou de faire mal à quiconque. Mais le fait demeure que , quelle que soit la manière dont on appelle cette " réorganisation des quartiers civils " par les militaires, le sentiment de cet officier, c'était qu'il était en fait en train de préparer l'implantation de ghettos.

Je suppose que cet officier n'était pas le seul à trouver des ressemblances avec ce que l' IDF, (ici le détachement militaire des officiers) faisait et ce que d'autres organisations militaires ou paramilitaires avaient fait au XXe siècle.


Il y a tout juste quelques jours, Haaretz citait un officier supérieur qui disait que l'IDF devait tirer des leçons de la Wechmacht allemande du temps où elle combattait dans le ghetto juif de Varsovie pendant la Seconde Guerre Mondiale.


Techniquement, cet officier A ABSOLUMENT RAISON. Et si je peux me permettre : " Que chaque mère israélite sache bien qu'elle a laissé le destin de ses enfants aux soins de commandants qui ont appris leur leçon." ( Teda kol Em ivriya szehifqida goral beneyha beyedey mefaqdim szelamdu leqax...)

Techniquement, il a raison mais le prix moral à payer était fort, et il l'est encore.

Maintenant vous avez probablement deviné qui était ce jeune officier. Je le confesse : la comparaison a été un peu effrayante pour moi aussi.

Il se peut donc que ceci soit une histoire trop longue et trop élaborée pour le spectacle de Mr Lapid, mais vous pouvez la citer en mon nom. Et si vous rencontrez cet officier supérieur, rappelez-lui que la guerre ne s'est pas terminée à Varsovie mais qu'elle s'est poursuivie à Stalingrad.

S'il veut retenir la leçon EN ENTIER, il devrait aussi garder cela en mémoire.


5126619 Capt.( rés) Dan Tamir

Source : www.yesh-gvul.org

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