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ISM France - Archives 2001-2021

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Ramallah -

Passage refusé : Une nouvelle escalade dans la campagne d'Epuration Ethnique

Par

Mais, c'est juste le début de l'attaque intensifiée des FOI sur les voyages et la libre circulation, et de l'intimidation en Cisjordanie.
Les FOI ont récemment annoncé que le système d'autorisation qui rend impossible toute visite à Gaza, ce qui donne "carte blanche" à Israel pour imposer ses politiques mortelles, deviendra la norme en Cisjordanie.

Passage refusé : Une nouvelle escalade dans la campagne d'Epuration Ethnique


Photo : Le Mur limitant l'un des ghettos-prisons palestiniens

Hier vers minuit et demi, je rentrais à Bethléem depuis Ramallah afin d'éviter les retards du début de matinée au terminal redouté de Qalandia.

La nuit il y a très peu de voitures, donc j'ai pensé que ce serait plus avantageux pour moi et que j'éviterais l'attente et l'anxiété causées par le franchissement de cette barrière.
Tout le monde, à différents degrés, est confronté au supplice mental et émotionnel provoqué par ce genre de situation.

A ce moment-là, je conduisais en toute confiance vers ma destination, armée de mon passeport américain et de mon tout nouveau visa. J'étais prête à faire le voyage.

C'est à peu près ce que je pensais.

Je me suis arrêtée à la première porte, où ils vérifient rarement les papiers d'identité puisque c'est le premier passage, l'examen approfondi est normalement fait au point de passage suivant.

Sans m'inquiéter, je tenais mon passeport, comme je le fais toujours, pour montrer au soldat mon précieux bout de carton et de papier plastifié bleu.

Mais, au lieu de l'habituel hochement de tête et levée de la porte, sont tombées des voix moralisatrices, en hébreu, en provenance des puissants haut-parleurs placés au-dessus.

J'ai regardé de plus près pour voir ce qui se passait, mais avec les vitres à l'épreuve des balles, les portes et l'obscurité de la nuit, mais tout ce que je pouvais voir, c'étaient les talons des chaussures qui donnaient un coup de pied et le bout brûlant d'une cigarette qui fûmait encore.

J'ai demandé au soldat ce qui se passait, et quel était le problème. Il a répondu dans son parfait accent britannique : "Pensez-vous que vous pouvez passer ici, juste parce que vous brandissez votre passeport américain ? !"

Oui, bien sûr. C'est comme ça que les choses sont censées fonctionner !

Après un affrontement d'environ cinq minutes, un exercice de patience et de techniques de respiration, j'ai demandé de ma voix la plus calme possible, quel était son nom. Il m'a répondu, "Daniel".

J'ai demandé à Daniel si j'avais fait quelque chose de mal. Il a répété sa phrase au sujet de mon passeport américain.

Il était clair que mes réponses ne le satisfaisaient pas et j'aurais pû dire n'importe quoi, ç'aurait été la même chose. Donc j'ai commencé avec l'occupation et la punition collective.

Pendant que la file d'attente grossissait de plus en plus derrière moi, je lui ai demandé s'il nous détenait ici pour des raisons de sécurité. Alors sa collègue Africaine est intervenue.

Elle a dit : "Oui, ce sont tous des terroristes !" dans les seuls mots en anglais qu'elle ait prononcés.
Alors je leur ai demandé s'ils avaient jamais entendu parler du droit international.

Daniel a affirmé : "Ici, c'est ma loi."

Puis il a parlé dans son talkie-walkie, et il m'a laissé passer.

Dès que j'ai avancé, trois soldats étaient alignés en formation militaire. Quand je me suis arrêtés devant eux, la femme-soldat, qui m'a dit plus tard que son nom était "Suzanne", m'a hurlé en hébreu de faire marche arrière et de revenir.

Après l'avoir fait, elle a continué à essayer de m'intimider moi avec ses grondements et sa es voix forte.
Quand elle me l'a demandé, je lui ai montré l'intérieur de ma malle, pour prouver que je n'avais pas de bombe. C'est alors qu'elle m'a dit de vider le contenu sur le sol…

Quand je lui ai dit que je ne sortirais pas les livres que j'avais à l'intérieur, elle s'est vraiment mise en colère.

Donc, je lui ai dit que si elle voulait voir mes livres par terre, elle devrait le faire elle-même car moi je ne le ferais en aucun cas.

Cela n'a pas satisfait son appétit insatiable de mesquinerie et d'oppression, donc elle a commencé à se moquer de moi, en plaisantant sur mon nom et elle m'a dit que je n'étais pas autorisée à franchir le checkpoint et que je devais retourner à Ramallah – tout en me jetant mon passeport.

Si on ne ressent pas la moindre indignation et sentiment d'injustice par ces histoires de véritables ABUS DE POUVOIR incessants, et la souffrance que provoquent les checkpoints, alors il n'est pas même possible de commencer à imaginer les sentiments de colère, d'avilissement et le traumatisme que laissent ces expériences.

Et la façon dont j'ai été traitée, c'est seulement le haut de l'iceberg.

Apparemment, il n'est pas même certain que c'étaient des soldats. Tout comme en Irak, OCHA a récemment annoncé que "des Sociétés Privées de Sécurité" assuraient la gestion de ce checkpoint - et que d'autres suivront bientôt. Ces entrepreneurs privés sont illégaux selon le droit international, parce qu'ils ne sont responsables envers personne !

A voir comment ces voyous armés se sont comportés avec moi, avec une totale immunité, j'ai peur de voir comment ils traiteront les plus vulnérables d'entre nous.

Ces soldats, peu importe qui ils sont, exécutent maintenant leurs propres lois et règles. Ils n'ont même plus à maintenir un simulacre de chaine de commandement, à suivre les règles d'une armée ou à respecter le droit international.

Mais, c'est juste le début de l'attaque intensifiée des FOI sur les voyages et la libre circulation, et de l'intimidation en Cisjordanie .

Les FOI ont récemment annoncé que le système d'autorisation qui rend impossible toute visite à Gaza, ce qui donne "carte blanche" à Israël pour imposer ses politiques mortelles, deviendra la norme en Cisjordanie .

Donc, il est clair qu'Israël intensifie sa campagne préméditée pour transformer Qalandia en frontière internationale permettant d'entrer dans les îles de prisons palestiniennes.

N'ayant à respecter aucune loi, les FOI ont admis, nullement déconcertées, que les 44 barrages routiers qui devaient soi-disant "assouplir les restrictions" n'avaient même jamais existés !

Simultanément, ils travaillent 24 heures sur 24, 365 jours par an, pour agrandir les colonies existantes destinées à des immigrés comme Suzanne et Daniel qui prennent exemple sur le gouvernement israélien, qui, à son tour, est en train d'achever les 24 tunnels - qui relieront cette prison d'îles palestiniennes - pour que les Palestiniens circulent sous terre et goudronne les 56 routes pour colons seulement au-dessus du sol, pour que seuls des juifs y circulent !

Tandis que les Palestiniens espèrent une solution politique pour atténuer la pure folie imposée par Israël, en leur rendant la vie la plus insupportable possible; c'est la vision d'espoir et du futur de Gaza que le gouvernement israélien veut imposer en Cisjordanie . Nous ne pouvons probablement pas imaginer ce que cela signifiera à tous les niveaux.

La carte est dessinée. Les tunnels souterrains pour les Palestiniens sont creusés. Les routes pour colons seulement sont déjà en place.

Tout ce qui leur reste maintenant à faire, c'est de relier les points – qui seront notre chère Palestine.

C'est simplement une question de temps.


Source : http://www.palsolidarity.org/main/

Traduction : MG pour ISM

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