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Gaza -

Rires et larmes à Gaza

Par

24 août 2008

Aujourd'hui a été pour moi une journée de rires et de larmes ici dans la ville de Gaza. Une autre conférence de presse, suivie d'une visite à l'hôpital qui a vu la plupart du carnage créé par les bombes et les roquettes israéliennes à Gaza.
Le médecin nous a raconté certaines des difficultés rencontrées par la population de Gaza, que 50 enfants sont morts parce qu'Israël a refusé de les laisser entrer en Israël pour y être soignés.
La raison invoquée par Israël ? Les mères ont moins de 35 ans et pourraient être des terroristes. Donc, les enfants sont morts.

Rires et larmes à Gaza


Photo : Les militants du Free Gaza émus jusqu'aux larmes à leur arrivée à Gaza

Il nous a dit qu'à aujourd'hui, 242 personnes sont décédées pendant le blocus parce qu'Israël a refusé de les autoriser à recevoir le traitement médical dont ils avaient besoin. Et qu'il y a eu 300 accouchements aux checkpoints, causant la mort de 69 bébés.

Ensuite, nous avons visité une salle dont les murs étaient couverts de photos horribles de blessés, de personnes à l'agonie et d'enfants et de bébés morts. Sur la table, il y avait une collection de fragments d'artillerie israélienne : des roquettes, des bombes, des éclats d'obus, des balles ...

Ensuite nous avons rendu visite à certains malades. Nous n'avons pas vu de victimes de cette violence. Un petit garçon, manifestement très malade, âgé peut-être 7 ou 8 ans, tenait la main de sa mère et essayait de sourire. Sa mère nous a dit qu'il allait mourir sans une opération qui ne peut pas être effectuée dans la bande de Gaza. Les Israéliens ne le laissent pas aller en Israël ou en Cisjordanie pour un traitement.


Puis nous sommes allés dans le service pédiatrique où une dizaine de bébés que vous pourriez tenir dans votre main se battent pour survivre dans des couveuses rafistolées. Certains sont tout petits, certains ont des bandages, tous respirent par des tubes. Leurs petites poitrines se soulevaient et retombaient, certains bougeaient, ouvraient leurs yeux, criaient, agitaient les bras ou les jambes. Ils ne semblaient pas malades, mais très petits.

Dans un hôpital américain, je suis certaine qu'ils survivraient tous et profiteraient. Ici, nous savons que leurs vies sont fragiles car ils dépendent de l'électricité nécessaire au fonctionnement des couveuses.

Ce sont seulement des petits bébés ... tous différents. Certains ont le teint clair, d'autres ont le teint plus foncé, d'autres ont le visage rouge... certains ont des cheveux, d'autres pas. Ils pourraient être des bébés arabes ou des bébés juifs, ou des bébés chrétiens ou des bébés musulmans. Ce sont les bébés palestiniens, et ils méritent de devenir des enfants et des adultes palestiniens en bonne santé.

Je me demande comment certaines personnes peuvent penser que la vie des bébés palestiniens est moins précieuse que celle des autres ?


Nous sommes allés dans le service de dialyse rénale, où 7 ou 8 adultes recevaient leur traitement. Les médecins nous ont dit que souvent les malades doivent attendre des heures jusqu'à ce qu'il y ait suffisamment d'électricité pour les machines. Israël leur autorise, en général, 12 heures d'électricité par jour, mais parfois seulement 6, ils craignent constamment que les machines s'arrêtent au milieu du traitement, ce qui arrive parfois.

Ils ont dit également qu'Israël ne les autorise pas à importer les pièces détachées pour maintenir en état de marche les machines et les couveuses, ou qu'il ne leur permet pas d'obtenir les solutions nécessaires pour nettoyer le sang des dialysés.

Et puis nous sommes allés déjeuner avec le Premier ministre Ismail Hanyeh dans sa maison dans le camp de réfugiés. Il nous a accueillis chacun individuellement, et il nous a dit que maintenant nous étions des citoyens de Palestine.

Il nous a remis à chacun une grande médaille et nous a posé des questions sur nous et nous avons pu lui répondre. Après le déjeuner, il nous a emmenés dans plusieurs maisons minuscules, souvent une simple pièce sans meubles, où nous avons été accueillis chaleureusement par les voisins du Premier Ministre ainsi que leurs enfants.

Comme toujours, les gens et les enfants ont été sympathiques et accueillants, en nous recevant avec des sourires et en nous tendant les mains. Beaucoup de femmes m'ont prises dans leurs bras, ou touchaient nos visages et nous embrassaient, toujours en nous disant "merci d'être venus" ou "bienvenue à Gaza."

Les enfants étaient partout, dans les étroites ruelles du camp. Ils nous faisaient des signes, nous demandaient : "Comment tu t'appelles?" et quelques uns se cachaient derrière leurs mères, trop timides pour venir près de nous.

Un petit garçon d'environ trois ans trainait sa couverture verte dans l'étroite ruelle, il m'a rappelée ma propre petite-fille qui traînait toujours une couverture verte que j'avais tricotée pour elle à sa naissance.

Ensuite nous sommes allés dans le grand marché en plein air du centre-ville de Gaza. Il y a tellement de gens ... c'est une si petite bande de terre pour un million et demi de personnes. Partout, ils nous saluaient, nous souriaient, ou levaient leurs doigts en signe de paix.

Un camion s'est garé à côté de notre bus sur lequel était installé un groupe de musiciens qui sont venus jouer juste pour nous. Nous avons beaucoup marché aujourd'hui, et j'ai vu un millier de visages souriants.

Ce soir, nous avons été invités par Ramattan TV Network dont un journaliste avait pris place à bord de notre bateau Free Gaza. Ils nous ont montrés un film de 6 minutes qu’ils ont réalisé sur notre voyage et notre arrivée à Gaza.

Nous avons beaucoup pleuré alors que nous revivions notre difficile voyage puisque beaucoup d'entre nous ont eu le mal de mer toute la nuit et étaient effrayés à l’idée – ou s’attendaient même – à être attaqués par les navires de la marine israélienne qui nous avait prévenus que nous ne serions pas autorisés à accoster à Gaza.

Et puis, les acclamations et les sourires quand nous avons vus l'incroyable accueil qui nous était réservé alors que nous entrions dans le port de Gaza. Il devait y avoir au moins 60 ou 70 bateaux et plus d'une centaine de personnes qui nageaient à côté de nos bateaux ou montaient à bord.



Donc nous sommes ici dans la Bande de Gaza, et nous n'avons pas vu un seul israélien armé d’un fusil. Seulement trois israéliens non armés qui ont navigué avec nous au cours de ce voyage remarquable.

Les dernières nouvelles que nous avons reçu ce soir, c’est que les habitants de la ville de Gaza vont construire une place en notre honneur qu’ils nommeront Place Free Gaza. Et nos noms y seront gravés, avec l’un de nos bateaux (ou une réplique si nous choisissons de ne pas laisser l’un de nos bateaux derrière nous quand nous partirons.)

Demain, à 4h30 du matin, certains d'entre nous partiront en mer avec les pêcheurs de Gaza pour voir ce que nous pouvons pêcher. Nous espérons que notre présence apportera une certaine protection à ces hommes et à ces garçons qui risquent d’être blessés ou tués par des armes israéliennes à chaque fois qu'ils tentent de travailler dans les eaux, au large de la côte de Gaza.


Je vous raconterai la suite plus tard...




Soutenez la pétition adressée au Président Moubarak lui demandant d'ouvrir le passage de Rafah situé à la frontière entre Gaza et l'Egypte :

Lire la traduction française de cette pétition

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