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ISM France - Archives 2001-2021

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Tulkarem -

Tulkarem : Invasion et démolitions de maisons

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Un important groupe de femmes et d’enfants étaient retenus dans une maison, alors qu’à proximité, l'armée occupait deux maisons pour fournir aux soldats un endroit où manger, dormir et se reposer. La famille habitant l’une des maisons, dont une femme enceinte, était confinée dans une chambre d’une personne sans nourriture et sans eau. Les autres maisons à proximité étaient fouillées arbitrairement, les soldats cassaient fréquemment les biens et détruisaient parfois des murs et des planchers.

Mercredi 28 juillet, une force imposante composée de soldats israéliens et de la police des frontières ont envahi le camp de réfugiés de Tulkarem, en cernant les maisons et en tirant au hazard des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc. Ils ont coupé l'électricité et imposé le couvre-feu. Voilà un exemple de punition collective qui a commencé il y a plus de 20 heures et qui est trop souvent répandu dans les villes de Palestine.

A 9 h, 17 pacifistes de l’ISM sont sortis pour enquêter et observer, dans l’espoirs d'atténuer la barbarie souvent liée à ces incursions, et pour s'asseoir avec les familles dont les maisons ont été détruites.

Au début, ils ont été empêchés de rester dans le camp. L’armée a utilisé des jeeps pour bloquer la route de façon agressive, puis ont ramené les pacifistes à l'entrée du camp sous les moqueries et en utilisant leurs sirènes, et leurs klaxons.

Toujours déterminés à observer les opérations effectuées par l'armée dans le camp, ils se sont divisés en deux groupes. Un groupe est retourné sur la route principale du camp tandis que l'autre longeait le bord du camp pour atteindre les anciens bâtiments du gouvernement détruits en 2003. Ce groupe a rencontré des personnes du camp et a découvert qu'une maison avait été évacuée de force. Le propriétaire, qui est le frère d'un homme « recherché », a indiqué que sa maison avait été démolie et ses résidants évacués. Sur les conseils de ces personnes et aidés par un caméraman palestinien, les ISMers ont atteint cette maison.

Pendant ce temps, le premier groupe s'était divisé en deux pour éviter les jeeps qui continuaient leur harcèlement. Les deux groupes ont pu se rejoindre ensuite. Dans les maisons, les soldats utilisaient maintenant du matériel lourd pour démolir les murs et les planchers pour des raisons qu'ils ont refusé de nous indiquer. Nous nous rendions compte qu'ils étaient peut-être en train de préparer la démolition avec des explosifs


Un important groupe de femmes et d’enfants étaient retenus dans une maison, alors qu’à proximité, l'armée occupait deux maisons pour fournir aux soldats un endroit où manger, dormir et se reposer. La famille habitant l’une des maisons, dont une femme enceinte, était confinée dans une chambre d’une personne sans nourriture et sans eau. Les autres maisons à proximité étaient fouillées arbitrairement, les soldats cassaient fréquemment les biens et détruisaient parfois des murs et des planchers.


Dans la maison où les personnes étaient détenues, deux femmes étaient très malades; après négociation, l’ISM a réussi à obtenir une ambulance pour les emmener, avec le consentement donné à contre-cœur par les soldats.

Les soldats ont donné l’ordre au cameraman de filmer leur acte de bienveillance, permettant au malade de recevoir une aide médicale, qui est de toute façon, de la responsabilité d'une puissance occupante.

Dans la même maison où tellement de personnes étaient détenues, une femme nous a également dit, très en colère, que tout leur argent et de nombreux bijoux avaient été volés par les soldats.

Après avoir enquêté au sujet de cette accusation, l'officier commandant a nié cette éventualité et a refusé d'agir. « Cela n’est jamais arrivé » a-t’il dit.

Pendant ce temps, un bébé pleurait son lait dans cette maison bondée. Le lait a été trouvé. De temps en temps, les voisins s’aventuraient dehors avec du pain, des tomates et des poivrons pour les enfants.


De nombreuses autres personnes restaient emprisonnées, soit parce qu'elles avaient peur de sortir dehors, ou soit parce que leur maison était occupée. Nous avons essayé de mettre en contact autant de personnes que nous pouvions avec HaMoked, mais il semble que les abus de cette opération gênaient quelque peu le groupe des droits de l'homme.

Nous travaillions dans les ruelles trop étroites du camp, des espaces trop petits pour des véhicules. Au début, les soldats étaient très en colère face à la présence des internationaux, nous demandant de partir et menaçant de nous arrêter.

Lors de cette journée, plusieurs tentatives d’arrestation des membres du groupe ont été avortées. Il y avait une zone près de la maison des personnes détenues que les soldats ont essayé de maintenir inaccessible, ce qui rendait très difficile le passage à travers le camp pour les Palestiniens.

Il a semblé que notre présence a permis aux gens de se déplacer dans les rues voisines avec un peu plus de confiance, et à quelques occasions, nous avons pu aider certains à bouger de leurs maisons. Nous nous sentions de plus en plus fatigués, mais nous avons été aidés par un approvisionnement régulier en thé, café et sandwiches par les habitants du camp.


Nous étions toujours préoccupés de notre efficacité, et notre nombre allait diminuer parce plusieurs membres du groupe devaient nous quitter pour participer à une action à Jénine.
Nous étions également inquiets pour les nombreux enfants du camp qui remplissaient les rues.

Bien qu’ils soient évidemment terrifiés par la présence des soldats, il était évident qu'ils voulaient également montrer une certaine provocation pendant que l'armée occupait leurs maisons. Nous avons eu peur que les soldats exercent des représailles d'une façon disproportionnée quand quelques pierres ont été jetées, mais la situation ne s’est envenimée que brièvement.

Nous avons continué à observer alors que les soldats envahissaient maison après par groupe de dix.
Deux d’entre nous ont pu à une occasion entrer dans une petite maison avec les soldats et, grâce aux négociations, nous avons pu les arrêter pendant un certain temps de fouiller les maisons ; ils ne pouvaient pas agir tout pendant que nous étions là à observer et le commandant présent était peu disposé à nous expulser.


Cependant, il est devenu évident qu'ils étaient déterminés à procéder aux fouilles à tout moment, et les retarder ainsi signifiait tout simplement que la famille allait être coincée dans sa maison encore plus longtemps avec quinze soldats. Nous nous sommes mis d’accord de rester confinés avec la famille dans une chambre pendant que les soldats fouillaient. Cette maison a été plus chanceuse que d'autres parce qu'il n'y a apparemment au aucun dommage.


Dans la soirée, une femme en détresse s’est approchée de nous parce que son fils âgé de 12 ans était isolé dans une maison au delà de la zone non accessible.

Un groupe d’entre nous est allé avec elle pour essayer d'aider, mais les soldats nous ont empêchés de l'aider et d’avancer de plus de quelques mètres. Ils ont dit qu'il n'y avait aucun problème avec le garçon, et qu'elle pourrait passer, mais pas avec nous.
Elle avait trop peur d’y aller seule. Une femme internationale est restée avec elle tandis que les autres partaient, et en suite les deux femmes se sont rendues à la maison. Elles ont constaté que le gosse de 12 ans avait été arrêté et emmené, pour les raisons qui nous paraissent peu claires.


Alors que la nuit tombait, nous nous sommes inquiétés de savoir si nous étions équipés pour continuer; nous étions très fatigués et peu nombreux. Nous avons escorté la mère au batiment des Nations Unies, puis nous nous sommes retirés pour nous regrouper et nous préparer à passer la nuit dans le camp occupé.

Le retrait final de l'armée a eu lieu entre 11 h et minuit; ils sont partis aussi rapidement et inexplicablement qu'ils étaient venus, laissant le camp comme déchiré par la guerre, avec plusieurs personnes sans foyer et d'autres traumatisées.



Témoignage d’une française présente parmi l’équipe des ISMers :

Hier à Tulkarem a 8h, nous avons ete appeles par les Palestiniens parce que les soldats avaient envahi le camp. nous sommes partis une vingtaine, à la recherche de la troupe. Une trentaine de soldats surarmes, une dizaine de jeeps, et ils etaient la, fouillant une partie du camp maison par maison apres avoir expulses les habitants, les laissant au soleil pendant des heures.

Et je vous assure qu il fait tres chaud, surtout dans ces camps ecrases par le soleil, et ou les rues sont si etroites qu il n y a jamais un souffle d air qui passe.

Discussions avec les soldats, menaces d arrestation, etc...

ils nous brandissent un papier en hebreu qui explique que nous sommes dans une zone militaire ultrasensible et qu ils vont nous arreter. nous leur disons que nous voulons le papier en anglais, que c est peut etre leur liste de courses a faire pour midi !

Ils nous repondent : « vous etes en Israël, vous devez parler hebreu...
et nous hurlons : « Non, nous ne sommes pas en Israël,nous sommes en Palestine, foutez le camp, vous violez toutes les lois internationales, et meme celles de votre propre pays. »

Impossible d entendre autre chose que : des terroristes partout, nous faisons notre devoir et vous etes completement soumis a la propagande contre Israël !

Ils sont pitoyables, si jeunes, et en plus, ils ont l’air pour certains completement paumes... nous les avons forces a appeler une ambulance pour une femme malade dans une maison, aller chercher du lait pour un bebe, il n y avait plus rien dans le camp depuis 2 jours. j ai vu de pres qu’ils sont prets a tirer sur n importe quel Palestinien, pour eux ce ne sont pas des humains.

Par contre, avec nous, ils essaient d’etre amicaux, ils se raccrochent à l’Europe dont ils veulent faire partie, le monde arabe les degoute. Et nous, ils nous degoutent. leurs tentatives amicales à notre egard sont une veritable humiliation.

Source : www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM-France

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