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ISM France - Archives 2001-2021

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Hébron -

Un colon tire sur une famille palestinienne, les victimes sont arrêtées. La famille J'abri lutte pour survivre

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Le vendredi 27 avril 2007, vers 16h30, un colon conduisait une jeep blanche sur la route de sécurité près de "Giv'at Ha'avot" et pas très éloignée de Kiryat Arba (où se trouve le poste de police du district d'Hébron). Cette route de sécurité sur laquelle conduisait le colon a fait l'objet de la décision de cour n° 10602/02, déclarant qu'en temps normal, elle est fermée aux colons.

La parcelle de terre qu'elle dessert est connue, depuis de nombreuses années, pour appartenir à la famille J'abri. Les colons d'Hébron ont envahi cette parcelle il y a plusieurs années et y ont construit un passage en forme d'escalier qui les mène à "Giv'at Ha'avot", ainsi qu'à une autre colonie illégale appelée "Chazon David".

Bien que l'Etat, l'Administration civile et également le Bureau de Conseil Juridique de Judée et de Samarie aient parfaitement connaissance du caractère illégal de cette invasion, et malgré la promesse qui a été faite de démolir cette structure, aucune action n'a été entreprise jusqu'à présent.

De plus, dans une lettre envoyée par le Bureau de Conseil Juridique de Judée et de Samarie le 2 juillet 2003, il est indiqué que la famille J'abri, propriétaire, a le droit d'une liberté de mouvement totale sur sa terre et que les colons ont l'interdiction de se servir de la route d'urgence en temps normal.

Le jour indiqué plus haut, un colon est arrivé et s'est arrêté sur la route d'urgence près de la maison d'Abdul Karim J'abri. Le colon, armé d'un fusil M-16, est sorti de sa voiture et s'est dirigé à pied vers Udai J'abri, le fil d'Abdul Karim, qui coupait de l'herbe. Le colon a attaqué Udai et l'a fait tomber par terre. Alla, frère d'Udai, s'est approché du colon et l'a poussé pour l'éloigner de son frère attaqué.

Le père, qui se trouvait à plusieurs dizaines de mètres mais avait vu la scène, s'est dirigé vers ses fils, ainsi que Sleiman J'abri, qui est arrivé lui aussi pour soutenir Udai et Alla. Sleiman a fait rentrer Udai et Alla chez lui pour les éloigner du colon.

C'est alors que le colon a commencé à tirer sur Abdul Karim J'abri. Ensuite, il a tiré sur Sleiman, alors que plusieurs enfants étaient près de l'entrée de la maison. Il faut noter que pendant toute la durée des tirs, aucun palestinien n'était armé, et qu'ils n'ont même pas tenté de jeter une pierre sur le colon. Ni Abdul Karim ni Sleiman ne s'étaient même approchés du colon.

Les forces armées, qui avaient entendu les tirs, sont arrivées en quelques minutes, accompagnées par la police. Les soldats ont essayé de forcer l'entrée de la maison familiale des J'abri, pour en faire sortir tous les habitants. Pendant que les forces israéliennes tentaient d'entrer, Sleiman leur a demandé de ne pas le faire, de peur qu'ils effraient les jeunes enfants. Un des soldats a frappé Sleiman, les soldats ont fini par entrer et ont fait sortir Alla. Le soldat qui avait battu Sleiman a été vu un peu plus tard donnant une recharge de cartouches au colon pour remplacer celle qu'il venait de vider.

Les policiers ont dit à Abdul Karim, le père, qu'il devait aller avec eux et plus tard, ils lui ont dit qu'il était détenu, avec son fils Alla, au poste de police, pour déposer plainte contre le colon. Alors qu'ils étaient dans le poste de police, on leur a annoncé qu'en fait, ils étaient tous les deux en état d'arrestation. Ensuite, Abdul Karim a été emmené pour interrogatoire ; au cours de celui-ci, il a reconnu, dans la pièce, l'un des soldats qui était arrivé à la fin de l'incident pour prendre Alla. Il ne pouvait avoir rien vu de ce qui s'était passé avant son arrivée.

Il est alors devenu très clair que la police n'avait aucune intention d'enquêter sérieusement sur les tirs du colon, et, en fait, il n'a pas du tout été arrêté, et les policiers n'ont même pas rassemblé de preuves contre lui, comme par exemple les cartouches usagées.
Un peu plus tard, Sleiman a trouvé et ramassé deux des cartouches tirées par le colon. La détention du père l'a en fait empêché de porter plainte contre le colon. Le père et son fils sont arrêtés depuis vendredi 27 avril.

Il est important de noter que cet événement n'est pas arrivé par hasard. Depuis des années, la famille fait face à la violence et au harcèlement des colons d'Hébron et de "Giv'at Ha'avot". Ils ont l'habitude de l'invasion de leur propriété et des dommages sérieux causés à leurs biens. La famille a plusieurs fois porté plainte au poste de police, mais aucune suite n'y a jamais été donnée.

La famille dit également que les colons passent sans arrêt par leur propriété, circulent sur la route d'urgence, malgré la décision de la Haute Cour et le memorandum du Bureau de Conseil Juridique de Judée et de Samarie. C'est quotidiennement que la famille est menacée et attaquée.

Informations sur les détenus

Abdul Karim IbrahimAbduk Hak J’abri
Carte d'identité n° 904613148


Abdul Karim, le père de famille, a 7 fils et 6 filles. L'aîné a 24 ans et le plus jeune 1 an et demi. La famille n'est pas épargnée : 4 des fils, dont l'aîné, ont une maladie génétique grave et sont nains. C'est pourquoi ils ne peuvent pas, même Annan, le fils aîné, subvenir aux besoins de la famille. Le père est au chômage et dépend depuis plusieurs années des aides des associations humanitaires. Les seuls biens possédés par la famille sont un petit troupeau et la parcelle adjacente à la maison.

Statut médical : il y a dix ans, le père a subi une opération de la colonne vertébrale et ne peut fournir que des efforts physiques limités.

Alla Abdul Karim brahim J’abri
Carte d'identité n° 851900985


Alla a 19 ans et il est l'un des fils d'Abdul Karim. La famille dit qu'Alla est un peu retardé et ne sait ni lire, ni écrire, et ne sait pas compter correctement. C'est pourquoi Alla aide sa famille en gardant les bêtes dans le pâturage. A part une légère arriération mentale, il n'a pas d'autres problèmes médicaux.

La famille avait l'intention d'aller porté plainte au poste de police, le 30 avril, sur les événements récents, et pour apporter les cartouches trouvées. Jusqu'à maintenant, ils n'ont pas osé le faire après avoir vu ce qui est arrivé à Abdul Karim.

Source : ISM

Traduction : MR pour ISM

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