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Israël - 5 avril 2005
Par David Ratner
Pour la première fois depuis 1967, Israël vient de décider d’acheminer des ordures au-delà de la Ligne Verte pour les déverser en Cisjordanie pour la première fois. Le projet a été décidé en dépit des traités internationaux interdisant à un état occupant de faire usage du territoire qu’il occupe sauf au bénéfice de la population locale.
Les entrepreneurs de la décharge veulent déposer quelques 10000 tonnes d’ordures par mois en provenance des régions de Dan et de Sharon dans la carrière dite d’Abu Shusha, la plus importante de Cisjordanie.
Extrait de la carte d'ARIJ - en bleu : la colonie de Qedumin,
en rouge : le tracé du Mur autour de la colonie de Qedumin,
en jaune : le site prévu pour le dépot d'ordures.
Voir la carte globage de la région : ARIJ
Pour la première fois depuis 1967, Israël vient de décider d’acheminer des ordures au-delà de la Ligne Verte pour les déverser en Cisjordanie pour la première fois.
Le projet a été décidé en dépit des traités internationaux interdisant à un état occupant de faire usage du territoire qu’il occupe sauf au bénéfice de la population locale.
De plus, les experts en pollutions disent que cet usage de la carrière de Kedumim – situé dans une vieille carrière palestinienne entre la colonie de Qedumim et Naplouse – va mettre en péril les sources en eau potable palestiniennes.
Les opérateurs de la décharge veulent déposer quelques 10000 tonnes d’ordure en provenance des régions de Dan et de Sharon chaque mois dans la carrière dite d’Abu Shusha, la plus importante de Cisjordanie .
Au cours de ces derniers jours, des camions et des bulldozers ont recouvert le sol de la carrière de terre brune pour la transformer en décharge à ordures.
D’énormes semi-remorques apportent les ordures de Sharon et de Dan qui seront d’abord collectée à la station de détritus de Hadarim près de la prison de tel Mond, et transportées jusqu’à la carrière.
Cette construction est confiée à Baron Industrial Park, une entreprise qui est la propriété conjointe des conseils de Kedumim, Karnei, Shomron et le Conseil Régional de Shomron.
Le site de Hadarim est managé par D.S.H une entreprise privée d’élimination des déchets installées à Netanya et propriété de la famille Valensi.
L’initiative est partie de l’idée de réaménager une parcelle de 15 dunums de la carrière en la comblant avec des déchets de chantiers, des vieilleries, et des pneus hors d’usage.
C’est devenu un immense projet sur des dizaines de dunums destinés aux ordures ménagères, gérés comme une entreprise privée et qui doit rapporter des dizaines de millions de shekels.
Transférer les ordures israéliennes en Cisjordanie reviendra bien moins cher pour D.S.H. que de les transporter sur un site à l’intérieur d’Israël.
Les conseils locaux et régionaux paient de 90 à 105 NIS (nouveaux shekels israéliens) pour transférer une tonne d’ordures vers une station de transit en Israël. Ils paient la décharge environ 40 NIS par tonne pour déposer les détritus et le transporteur prend 30 NIS de plus par tonne.
Le bénéfice est de 20 à 35 NIS la tonne. Mais déverser les ordures dans la décharge de Qedumim, selon un document interne de Baron Park, ne coûtera simplement que 30 NIS la tonne, laissant un énorme bénéfice entre les mains des entrepreneurs et des opérateurs.
Transférer les ordures israéliennes en Samarie apportera à l’entreprise un profit de 6 NIS la tonne, pour un total de quelques 60 000 NIS par mois.
La construction par Israël et l’opération de la décharge de Kedumim apparaître comme une violation de la loi internationale, puisqu’il implique le transfert d’ordures dans un territoire défini comme territoire occupé.
Deuxièmement, des experts mettent en garde contre la décharge qui va mettre en péril la Moutain Aquifer (La Montagne Aquifère), l’une des sources d’eau douce les plus importantes d’Israël et de Palestine.
Et cela parce que la décharge, qui était originellement utilisée pour les "déchets secs" recevra et absorbera des détritus ménagers avec des substances organiques.
On ne sait pas non plus si les procédures pour construire et gérer la construction et la décharge sur la terre de l’état seront menées selon la loi, ni comment les bulldozers travaillent sur le site avant qu’un permis de construire définitif ait été délivré.
Pourquoi l’administration civile a-t-elle échoué à prendre des mesures contre Baron Industrial Park pour permettre à D.S.H. – il ya six mois – de décharger des centaines de tonnes d’ordures sur ce site en violation de la loi et avant que le Ministère de l’Environnement et la Commission pour l’eau l’ait approuvé ?
Des sources d’information en Cisjordanie disent que la raison de l’inaction de l’administration civile, c’est que tout le monde à peur de Daniella Weiss, qui est à la tête de Qedumim, et qui est aussi l’une des propriétaires de Baron Park.
Reste un très grand mystère : pourquoi D.S.H , de toutes les entreprises, a obtenu le droit de construire et gérer un site d’ordures très profitable sur une terre d’état sans qu’aucune soumission n’ai été publiée, comme la loi l’exige.
La décharge de Qedumim va créer une situation absurde.
La Cisjordanie est pleine de décharges palestiniennes illégales, qui constituent des risques environnementaux sérieux et polluent les nappes phréatiques, puisque l’administration civile refuse de laisser les Palestiniens construire des sites modernes d’élimination de déchets.
La décharge la plus moderne qui doit être construite ici – la décharge de Qedumim – est destinée aux seules ordures venant d’Israël.
"Nous avons affaire à un double crime" dit le Ministre de la Knesset Yossi Sarid, ancien ministre de l’Environnement.
"D’un côté, Israël interdit aux Palestiniens d’utiliser la carrière et ses ressources moyennant quoi nous leur donnons les ordures de Sharon, Je crois que c’est une violation des traités internationaux".
Iche Meir, le directeur de l’Union des Autorités locales de Samarie pour l’Environnement, a déclaré que le travail avait été fait sans l’accord de l’union et était illégal
L’administration civile a publié un ordre d’arrêt des travaux sur le site et Baron Park a reçu l’ordre d’enlever la décharge et de commencer des travaux d’isolement sur le sol de la carrière, comme condition à l’approbation du Ministère de l’Environnement.
Ha’aretz a appris que bien que le ministre de l’environnement n’ait pas encore approuvé le travail sur la décharge et en dépit de l’ordre donnée par l’Administration Civile d’arrêter la construction, les bulldozers sont toujours au travail sur le site.
Un porte-parole de l’administration civile a déclaré qu’il était dans l’impossibilité d’apporter une réponse à ces problèmes juridiques, en raison du manque de temps.
Il a dit que le chef du conseil de Qedumim avait donné à D.S.H. un permit pour gérer une décharge d’ordures avant que le plan n’ait été approuvé par les autorités et c’est pourquoi l’administration civile a ordonné l’arrêt des travaux.
Source : www.haaretz.com
Traduction : CS pour ISM
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