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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Abbas : Nos fils se battront contre les Israéliens pour un accord juste

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Le président palestinien, Mahmoud Abbas, déclare que le projet israélien pour imposer ses frontières définitives profondément à l'intérieur des Territoires Occupés tout en expropriant de larges bandes de terres pour les colons juifs mènera à une autre guerre dans une décennie.
En s'exprimant dans la ville de Gaza alors qu'Israel lâchaient de nombreux tirs d'artillerie sur et autour de la ville, M. Abbas a déclaré au Guardian que le Premier Ministre israélien nouvellement élu, Ehud Olmert, compromettrait toute possibilité de paix à long terme s'il refusait de négocier un accord que les Palestiniens ordinaires considéraient comme juste.

"Les Israéliens disent : 'OK, nous imposerons une solution unilatérale'- ce qui signifie qu'ils remettront à plus tard et retarderont la lutte et qu'ils ne résoudront pas le problème. OK, ils peuvent le repousser pendant 10 ans. Dans 10 ans, nos fils penseront que c'est injuste et ils reprendront la lutte," a déclaré M. Abbas dans une rare interview donnée à plusieurs journaux européens et nord-américains.

"A Gaza, ils ont évacué les colonies et ont quitté Gaza. Mais en Cisjordanie , ils détermineront les frontières et diront : 'C'est votre état.' Et ils veulent notre Etat à l'intérieur du Mur sans négociations... Personne ne l'acceptera. La lutte continuera."

M. Olmert, qui forme une nouvelle coalition après la victoire de son parti Kadima au cours de l'élection de la semaine dernière, a dit qu'il était disposé à négocier. Mais il affirme que l'arrivé au pouvoir du Hamas signifiait qu'il n'y avait "pas de partenaire pour la paix", et donc qu'Israël dessinera ses frontières d'ici 2010 en utilisant la barrière de Cisjordanie pour délimiter une frontière et annexera les principaux blocs de colonies.

Certains ministres du gouvernement israélien vont même plus loin. Le Ministre des Affaires Etrangères, Tzipi Livni, a décrit M. Abbas, qui a été élu l'année dernière, comme "non pertinent" puisque le Hamas a pris le pouvoir et a transformé l'Autorité Palestinienne en "autorité terroriste".

Certains Palestiniens voient cela comme une démonstration de mépris. Israël a maintenu un mur régulier de bombardements contre Gaza pendant la visite du territoire de M. Abbas cette semaine, lâchant des bombes près de son complexe résidentiel pendant qu'il dormait hier.

Ces derniers jours, des bombardements ont détruit la piste d'atterissage de l'hélicoptère de M. Abbas, un terrain de football financé par la FIFA et plusieurs bâtiments. Rien que jeudi, Israël a tiré plus de 300 obus sur Gaza en réponse à trois roquettes palestiniennes.


Le président palestinien a déclaré qu'il craignait qu'Israël essaie de l'isoler de la même manière que son prédécesseur, Yasser Arafat, qui était coupé du monde et ne pouvait pas voyager, pour avoir refusé de négocier.

"J'ai peur qu'ils me boycottent et qu'ils ne traitent pas avec moi, ce qui signifie que je ne pourrai rien faire, ni me déplacer. C'est comme ils veulent mais je leur conseille de ne pas le faire parce que nous insistons toujours sur le fait que nous devrions conclure un accord avec les Israéliens. (Mais), ils sont les plus forts. Ils peuvent dire: 'OK, vous ne pouvez pas vous déplacer'."


M. Abbas se dépeint comme un pont essentiel avec l'Occident puisque le Hamas est maladroit dans sa manière de répondre aux demandes de renoncer à la violence et à reconnaître Israël s'il veut que l'aide étrangère continue. Le président palestinien a le soutien du Secrétaire d'Etat américain, Condoleezza Rice- bien qu'il n'ait pas celui de certains autres à Washington - et des Européens.

M. Abbas a déclaré que la pression sur le Hamas, qui a pris le contrôle du gouvernement palestinien la semaine dernière, commençait à avoir des résultats.

Il a noté le désarroi parmi les ministres du conseil du Hamas concernant la reconnaissance d'Israël, et un recul progressif de sa ligne dure précédente.

Ces derniers jours, le Ministre des Affaires Etrangères, Mahmoud Zahar, a déclaré que le Hamas voulait toujours éradiquer l'Etat Juif alors que dans sa lettre au Sécrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, il parlait d'une solution à deux Etats. Il a fait marche arrière quand la lettre a été rendue publique.


"Vous pouvez noter une certaine confusion dans leurs positions politiques. C'était clair dans la lettre de Zahar à Kofi Annan, "a dit M. Abbas.
"Si le Hamas ne change pas, personne ne traitera avec eux... Ils commencent à le comprendre. Au début, pendant les élections, ils ont eu l'illusion qu'ils pouvaient tenir leurs engagements, qu'ils pouvaient survivre sans aide: Laissons le monde aller en enfer. Mais ils ont commencé à se rendre compte que ce n'était pas faisable.

"Mais ils sont au pouvoir seulement depuis une semaine, donc attendons. Ils ont besoin de temps."


Le Hamas a déclaré cette semaine que les coffres de l'Autorité Palestinienne étaient vides et qu'il ne serait pas en mesure de payer les salaires de ses 130.000 employés ce mois-ci. M. Abbas a fait appel aux gouvernements étrangers pour qu'ils ne coupent pas l'aide.


Lundi, les Ministres des Affaires Etrangères Européens devraient confirmer que le financement direct à l'Autorité palestinienne serait provisoirement suspendu mais qu'un effort serait fait pour maintenir l'attribution de financements en élargissant la définition de "l'aide humanitaire" pour inclure les employés de la santé, les médecins, les infirmières et les professeurs.


"Il n'est pas acceptable de punir les Palestiniens," a déclaré M. Abbas. "Nous ne pouvons pas dire aux Palestiniens: 'C'est bien d'être démocratiques et en même temps nous vous punissons pour cela'.

L'Union Européenne doit trouver un mécanisme pour fournir de l'aide au peuple. Certains suggèrent la fourniture d'une aide par la présidence, les autres parlent de la Banque Mondiale. Mais pour l'instant, il n'y a aucune option claire."


M. Abbas dit que, comme le Hamas, qu'Israël pourrait être forcé à affronter la réalité et à négocier. "Personne ne peut les forcer mais leurs intérêts, leurs affaires, devraient les forcer à traiter avec nous... Si nous résolvons le problème... Cela bénéficiera aux Israéliens eux-mêmes et aux Palestiniens. S'ils nous donnent nos droits, et qu'ils ont leurs droits, pourquoi pas?"

Source : The Guardian

Traduction : MG pour ISM

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