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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine 48 -

Akka en Palestine : le quartier Barbour en danger de disparition

Par

rapport spécial par Walid Ayoub - pour l'hebdomadaire fasl-el-maqal

Ils y vivent depuis la période turque ou anglaise. Ils se sont reproduits sur une terre connue par "les vergers de sable", devenue Barbour, grâce à la sage-femme, Umm al-'Abed qui a enfanté leurs mères, qui les a fait naître, en bonne santé, bruns de peau, comme la couleur du sol béni..
Ils sont peu nombreux, comme s'ils ne se multipliaient pas, ne dépassant pas les 120 personnes.

Tous ceux qui dépassent ce nombre vont habiter dans une demeure autorisée à Akka, car il leur est interdit de construire sur leur terre, à Barbour, une maison.

Les gouvernements d'Israël avaient, en effet, transformé le quartier en terre agricole, avant de le transformer en terre de construction, mais sans donner les autorisations de construire!!

Ainsi, les fils grandissent et s'en vont.. comme les pigeons qui quittent le nid chaleureux, où se trouvent les parents, les frères et soeurs. Ainsi, le nombre d'habitants du quartier Barbour ne dépasse pas les 120 p ersonnes.

Mais ces derniers se sont accrochés à la terre et à leur droit sur cette terre, supportant la difficulté d'y vivre et l'absence de toutes sortes d'équipements modernes, à tel point qu'on pense que tout évolue dans ce monde, sauf à Barbour, qui reste attaché à son authenticité, rien n'y change..

Ils sont encore accrochés aux lampes à huile, aux lanternes, comme s'il n' y avait pas besoin de routes, comme si les terrains de jeux verts, les routes asphaltées, tout ce que le XXème siècle a apporté n'étaient qu'agressions contre les traditions.

Barbour est resté un témoin de l'époque des Ottomans et de l'époque mandataire anglaise, ou même des périodes précédentes.
Ainsi est demeuré Barbour, tout au long du XXème siècle et même à l'aube de ce XXIème siècle, jusqu'à l'arrivée de l'électricité à ces maisons ?? plutôt ces baraquements de Barbour.
Les maisons se sont alors équipées de ventilateurs, les jeunes ont à présent leurs téléphones portables, comme tous les jeunes, mais l'habitation est restée baraquement : de la tôle dont la chaleur grille ceux qui veulent dormir ou se reposer, et dont le froid mord les os et les couvertures.

Il n'y a ni miséricorde ni justice envers cette population qui porte une carte d'identité bleue, comme les citoyens d'Israël, et qui ne l'utilise qu'en deux occasions : lors des élections et lorsqu'un policier ou un agent des renseignements la leur demande.


Beaucoup sont partis, vers Akka pour la plupart. Ne sont restés à Barbour que des représentants qui habitent ces maisons, qui cultivent la terre, élèvent les moutons, les chevaux et les canards, et même tous les animaux de la ferme, avec les chiens.

Les petits grandissent sur les surfaces ensablées où se trouvent des puits d'eau qui recueillent la pluie dans des trous, afin de préserver l'eau jusqu'à la fin de l'été, pour abreuver les bêtes, les poules et les chiens.
Ces derniers restent éveillés et sur leur garde, craignant que le malheur arrive, à tout instant.


Ce malheur, après lequel il ne peut y avoir d'autre, est venu, il y a quelques mois, lorsque les gens du quartier ont appris la nouvelle du projet de faire passer la ligne de chemin de fer au milieu du quartier Barbour, et de faire dévier le cours de la rivière proche, Naamin, en le faisant passer sur la terre arabe, et même dans les maisons.

Les habitants, se sentant impuissants face à cette injustice, se sont repliés sur eux-mêmes, mais le président du Rassemblement national démocratique, Azmi Bishara, en réaction à cette injustice flagrante, a appelé à une réunion du quartier pour la constitution d'un comité des habitants du quartier, qui devrait faire des contre-propositions pour empêcher la destruction du quartier.


Les travaux se sont succédés, et plusieurs membres arabes de la Knesset se sont joints aux discussions, la dernière s'étant tenue dans la maison du président du comité Barbour, Mousa Ashkar, qui a déclaré : "un comité de cinq personnes a été constitué pour représenter le quartier dans les instances officielles et discuter du plan de la destruction du quartier Barbour. Ils ont mis un plan qui vise à faire passer une ligne de chemin de fer sur la terre de Barbour, en expropriant des centaines de dunums de terre, et en plus, de faire dévier le cours d'eau sur le reste des terres de Barbour.

Si ce plan est adopté, Barbour disparaîtra à tout jamais, la terre sera perdue, nous n'aurons plus rien et nous devrons partir.


Le plan de destruction du quartier vise également à créer un quartier moderne pour installer 10 à 15.000 juifs au nord du quartier, et ce qui pourra rester du quartier arabe sera tellement délabré qu'il ressemblera au ghetto arabe de la ville d'al-Lid, al-Mahatta.Ashkar a poursuivi : "Nous avons essayé, tout au long de ces années, d'être dans ce siècle, nous avons réclamé à la municipalité des autorisations pour développer nos maisons, de nous installer les services nécessaires, car on ne peut continuer à vivre, en ce début du XXIème siècle, dans un Etat qui prétend la modernité et le développement, et en tant que citoyens dans cet Etat, comme si nous étions des habitants du "waq waq....

Ils se rappelent de nous lors des élections, mais après ils disparaissent, attendant les élections prochaines, nous noyant dans des promesses qu'ils ne tiennent jamais.

Nous devons saluer les membres arabes de la knesset qui sont venus nous soutenir et relever notre moral pour que l'on puisse affronter ce danger qui nous guette.

Nous saluons surtout le député Azmi Bishara qui a pris l'initiative et nous a ouvert les portes pour que ce plan soit discuté, avec nous et en notre présence, à la Knesset, pour q ue nous puissions le modifier.


"Ils affirment, dit une responsable du quartier, Badria Bayroumi, qu'il s'agit de construire une ligne de chemin de fer entre Akka et la colonie Carmaël, mais le danger qui nous effraie est que pour ce faire, ils vont exproprier toutes les terres arabes de Barbour.

La situation est très difficile à Barbour, car le plan élargi, après la construction de la ligne du chemin de fer, est d'effacer le quartier en entier, ils veulent y installer 15.000 juifs, ce qui signifie le pillage de toute la zone. C'est pourquoi il faudrait que chaque membre de la communauté conserve ses papiers prouvant sa propriété de la terre. Nous devons lutter dans le cadre de la loi pour maintenir le droit. Les habitants du quartier sont en possession de leurs titres de propriété."


Quant à Azmi Bishara, il a fermement critiqué ce plan d'expulsion des habitants du quartier Barbour, disant qu'il est incroyable de faire des plans sur une terre habitée depuis des centaines d'années, sans prendre en considération la présence des gens sur cette terre.

"Ils étudient les cartes et ensuite ils cherchent à savoir que faire avec les gens, ils devaient au départ considérer la présence des gens ici avant de faire des plans, les gens sont là sur la terre de leurs aïeux."


Pour Azmi Bishara, l'adoption de ce plan est une violation flagrante des droits fondamentaux des habitants du quartier à une vie digne, à avoir un toit et une maison.

'Tous les plans, pendant ces dizaines d'années, ont ignoré ce quartier et ses habitants, et du coup, un plan est fait sans prendre en compte l'avis des habitants du quartier, le plan tant attendu pour s'occuper du quartier n'est pas en faveur des habitants mais de la ligne de chemin de fer et pour la construction de nouvelles unités de logements sur les terres du quartier", non pour les gens du quartier, mais pour des émigrants juifs.


A Barbour, personne n'est prêt à négocier le pillage de sa terre ou une partie de sa terre.

Pour les habitants, Barbour est la petite patrie, c'est la maison, les amis, les compagnons. Mme Narges Ashkar aime son quartier, qui de plus, a su éviter tous les maux du siècle comme les vols, les drogues et autres phénomènes qui se sont propagés dans beaucoup de lieux arabes.


Pour l'écrivain Nazir Shamaly, qui est né et a grandi à Barbour, il a été difficile d'y rester, car il ne pouvait obtenir de permis pour y construire. Il s'est installé à Akka. Il est originaire d'al-Manshieh, le village entièrement détruit en 48. Il explique que les terres de Barbour sont partagées entre les terres des absents et les terres dont sont propriétaires les habitants du quartier, qui possèdent tous leurs titres de propriété.
"Mais "ils" sont insatiables. Non seulement ils prennent la terre des gens, mais ils planifient pour prendre toute la terre, par divers moyens, comme par les impôts qu'ils nous imposent, et les ordres d'expropriation.
Nous nous sommes rendus au comité intérieur dépendant de la Knesset, et là-bas, on se demandait : comment peuvent-ils planifier sur une terre habitée sans prendre l'avis des habitants en compte ?"

Source : www.arabs48.com

Traduction : Centre d'Information sur la Résistance en Palestine

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