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Palestine occupée - 31 juillet 2016
Par Haidar Eid
Haidar Eid est membre de la Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d'Israël (PACBI) et conseiller politique à Al-Shabaka (Le réseau politique palestinien).
Lorsque nous, la société civile palestinienne, avons lancé en 2015 notre appel à Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël, nous comptions sur les gens de conscience plus que sur les gouvernements et les entreprises complices. La plupart d'entre nous soutenait qu'il nous fallait nous adresser aux gens ordinaires qui achètent des produits dans les supermarchés, aux artistes, aux personnalités culturelles, aux universitaires, aux athlètes, etc.
Notre "communauté internationale" se composait de la société civile, des églises, des fonds de pension, des municipalités, de groupes de musique, des universités, etc.
Nous voulions isoler le régime d'oppression d'Israël ainsi que les entreprises et les institutions qui étaient impliquées dans son déni des droits palestiniens en vertu du droit international. Nous avons exprimé très clairement que nous voulions que le mouvement soit inclusif et ancré dans la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Nous avions en fait notre propre définition de la "communauté internationale" par opposition à celle des dirigeants traditionnels, qu'ils soient de droite ou de gauche.
Sur la base de ces postulats, nous avons été confrontés à des questions sur ce qui est normalisation, et ce qui ne l'est pas ! Nous avons donc travaillé sur ce qui est maintenant le critère anti-normalisation qui a été adopté à la première conférence nationale BDS par un quasi-consensus de la plus grande réunion des entités de la société civile palestinienne depuis novembre 2007. Nous avons spécifiquement appelé à "boycotter les événements et activités qui dépeignent la relation de l'oppression coloniale, qui est par nature anormale, comme si elle était normale." Nous avons argumenté que ce genre d'activités contribue à blanchir les crimes d'Israël - occupation, apartheid et colonialisme - contre le peuple palestinien.
Inspiré par le modèle anti-apartheid sud-africain, nous sommes allés plus loin et avons publié ce qui allait devenir les lignes directrices du boycott pour guider les gens qui reprenaient notre appel partout dans le monde, et contrer 14 ans de façade de l'industrie "de la paix" et sa culture de normalisation. Ces projets avaient dans une certaine mesure donné une impression factice de symétrie et de parité entre l'oppression, Israël en l'occurrence, et les opprimés, les Palestiniens. 14 ans de "négociations" entre les deux parties avaient flouté la ligne séparant les colonisateurs et les colonisés, et les avaient montrés comme également responsables du "conflit" ! Ainsi, le système multi-facettes d'oppression d'Israël, à savoir l'occupation, la colonisation et l'apartheid était réduit à un "conflit" ! Pour la société civile palestinienne, ceci est "intellectuellement malhonnête et moralement répréhensible", et tout projet qui en fait la promotion "doit être boycotté".
BDS est néanmoins non dogmatique, contrairement à ce que prétend une minorité de voix "libérales". BDS a très clairement affirmé qu'il accueillait la coopération des Israéliens qui reconnaissent nos droits fondamentaux en vertu du droit international, y compris le droit au retour. Ceci implique une lutte commune, une "co-résistance" contre l'oppression israélienne de l'ensemble du peuple palestinien, qu'il soit dans les territoires occupés en 1967, dans la diaspora ou les citoyens de troisième classe de l'Etat d'Israël.
Source : Alternative News
Traduction : MR pour ISM
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Haidar Eid
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