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ISM France - Archives 2001-2021

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Monde -

Beaucoup de bruit pour rien‏

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Depuis quelques années, la rumeur colporte, avec des nœuds et des ventres, des nouvelles de l’attaque US(a)sioniste sur l’Iran. L’une des dernières oscillations, celle de juin 2010 (1) faisait état de son imminence en raison d’un déplacement de bâtiments de guerre et d’un porte-avions étasuniens ayant de surcroît emprunté le canal de Suez pour rejoindre la Mer Rouge. Ces mises en scène destinées à « dissuader » (ou terroriser selon la culture de l’adversaire) évoquent la subtilité d’Alfred Hitchcock pour susciter l’épouvante. La peur provoquée chez le spectateur résulte de la menace grandissante de ce qui pourrait arriver et qui ne se réalise jamais.

Les maîtres d’œuvre de ce feuilleton dans leur vision robotisée et scotomisée de ce monde n’intègrent pas dans leurs conditions initiales qu’il est non réductible à des spectateurs prêtant docilement leurs cerveaux et émotions à des petites recettes narratives à la sauce d’Hollywood.

Quand donc les US(a) se sont-ils offert un conflit chaud et armé où ils n’étaient pas certains de l’issue favorable ? L’entrée en guerre au milieu du siècle dernier dans le conflit impérialiste ‘mondialisé’ de 39-45 ne fut consentie qu’une fois le front de l’Est tenu par l’URSS ait entamé l’invincibilité de la Wehrmacht déployée à plus de 70% dans cette zone géographique. L’Ouest était amplement tenu par la capitulation et la collaboration. Au Vietnam, prenant la suite de la guerre coloniale française qu’ils ont en partie aidée logistiquement, ils signalaient d’une part aux ex-puissances européennes la fin de leurs ambitions impériales militaires et d’autre part entreprenaient un défi au bloc communiste sur un petit terrain de jeu qu’ils ont estimé facile à gagner. Il est vrai que le Complexe Militaro-Industriel qui avait relevé les US(a) de la Grande Dépression imposait ses besoins comme unique horizon politique. Toutes les données colligées et compilées par la CIA, et elles alertaient depuis le début sur les aberrations stratégiques et tactiques de l’administration, furent systématiquement ignorées.

La première guerre du Golfe, véritable boucherie d’une coalition occidentale grisée par l’effondrement soviétique, les ‘bombardements humanitaires’ de l’OTAN contre l’ex-Yougoslavie, l’invasion de l’Afghanistan en 2001, celle de l’Irak en 2003 prouvent que les attaques armées étasuniennes ne se mènent que si les experts de leurs théories des jeux estiment que les dés sont suffisamment pipés pour que les chances de gagner sont de 1 million contre zéro.

À chaque fois, la cible est totalement démunie, et on se charge de la désarmer préventivement par 10 ans d’embargo génocidaire s’il le faut, de capacité de rétorquer à la puissance de feu technologique.

Dans le cas de l’Iran, dont l’intention supposée de vouloir se doter d’arment nucléaire est considérée comme un acte de guerre, le pays n’est pas à l’agonie par le blocus qui lui est imposé. En raison d’abord du régime relativement démocratique issu de la Révolution qui chassa l’agent pro-américain Réda Pahlawi auto-couronné empereur et qui se préoccupe de redistribuer vers les classes les plus pauvres d’une partie de la richesse nationale, celle non soustraite par une petite caste de mollahs affairistes. Ce sont ces liens sociaux qui rendent cette société cohésive par ailleurs fière de son identité imperméable aux tentatives de déstabilisation colorées menées Twitter battant depuis des centres étasuniens.

La menace d’une agression soude davantage ce peuple qui a survécu à l’expédition meurtrière de 8 ans de Saddam Houssein faite pour le compte étasuno-sioniste, deux millions de morts et des milliards de pétrodollars ont sombré pour endiguer la vague islamique.

En outre, le blocus n’est pas hermétique car les procédures de contrôle sont consommatrices de beaucoup de mesures bureaucratiques en Occident et que la Chine juge que le marché iranien est une opportunité pour son appétit d’exportations.

L’engloutissement régulier dans les sables mouvants de la Mésopotamie et des montagnes afghanes de près de 30 millions de dollars à l’heure sans résultat stratégique sur le terrain, démontrent définitivement que ces guerres G4G sont ingagnables par ceux qui les fomentent.

Ce chiffre exclue les coûts de soins et de pensions aux vétérans ainsi que les intérêts de la dette contractée pour financer le prix de revient d’un du soldat US soit un million de dollars annuels. Fin 2006, ce sont 2.000 milliards de dollars qui furent consumés sur l’autel d’une guerre sans fin contre le Terrorisme inventée à la fin des années 80 à Herzliyya. Soit un peu moins de la moitié du coût total de l’engagement militaire en 39-45, 4.100 milliards, qui lui fut rentabilisé en matière de gain en hégémonie mondiale.

10 ans de déploiement en Afghanistan ont renforcé les sentiments patriotiques chez les Afghans les moins sympathisants aux ‘Talibans’ et le trafiquant de drogue, ancien cadre du groupe pétrolier californien d’Unocal reste le chef d’État corrompu au pouvoir malgré les irrégularités flagrantes du scrutin en 2009 et se permet de narguer ses protecteurs. L’argent sale provenant de la production et de la circulation accrues de la graine de pavot est réinjecté en bonne part dans l’économie étasunienne anémiée et le sauvetage de ses banques.

L’opération commando du 3 août contre la seconde plus grosse base militaire US a été relatée en détail par son organisateur, Mauli Mohamed Akram avec la destruction d’une tour contenant du matériel électronique et des ordinateurs. Les moudjahidins détournant la technologie mise au point par l’ennemi ‘communiquent’ mieux que les propagandistes américano-sionistes car au moins eux n’y altèrent pas la vérité.

Dans cette guerre asymétrique, le nombre de morts par suicide chez les agresseurs s’avère supérieur à celui des tombés sur le champ de bataille !

La guerre conventionnelle avec toute sa ferblanterie aurait dû être reléguée parmi les vétustés obsolètes depuis l’usage de la bombe atomique le 6 août 1945 par les US(a) contre une nation déjà vaincue alors même qu’elle se rendait sans conditions. Le recours à l’arme nucléaire est devenu impossible depuis que plusieurs pays en disposent à moins d’un projet d’anéantissement de l’espèce humaine et la pratique de la guérilla rend la puissance militaire comptée en moyens technologiques lourds inefficace. Le Hezbollah en a fait une superbe démonstration l’été 2006. La leçon en a été comprise par tous les Libanais, toute tendance patriotique confondue, qui ne sont pas prêts à accepter l’intégration de ses militants dans l’armée régulière. Jusques là, le réseau sioniste chargé de semer la Fitna et une nouvelle guerre civile au Liban échoue.

L’Arabie des Séoud de moins en moins convaincue de la pertinence du la protection par les US(a) veille au maintien de partition des rôles dévolus aux diverses parties libanaises.

La résistance palestinienne en envoyant depuis Gaza une roquette qui rate régulièrement sa cible et seulement de temps à autre déstabilise la quiétude des résidents des sites atteints, compromettant l’idéal sioniste d’une immigration massive des juifs installés dans leurs pays d’origine.

Aucune bombe au phosphore ne triomphera d’enfants armés de lance-pierres. Près de 50% des habitants de Gaza ont moins de 14 ans.

La démographie est en faveur des Palestiniens dans les territoires de 1948 et dans moins d’une génération, la majorité des habitants sera arabe. Ici, la déclaration de Sharon qui voulait « retirer » le caractère de judaïté à tout juif qui n’aurait pas fait son alyah (sa montée) en Israël après 2020 prend tout son sens. De la même manière pour les US(a), l’indo-latinisation de sa population est progressive modifiant irréversiblement son ‘identité’ blanche et nord-européenne.

L’hypertrophie des dépenses du Département de la Défense est aggravée par des frais de fonctionnement qui représentent au moins 40% de l’ensemble. Depuis septembre 2001, près de 263 organisations employant 854.000 personnes au service de la sécurité ont été créées ou réorganisées dans le cadre de la lutte secrète contre le terrorisme, soit bien au-delà du chiffre officiel de 17 agences regroupées dans l’U.S. Intelligence Community. Autour de Washington, rien moins que 33 nouveaux ensembles immobiliers furent construits pour la top-secret intelligence.

Tout ce monde produit plus de 50.000 rapports secrets par an, que personne n’a le temps de lire ou d’analyser. Comme toute bureaucratie qui se respecte, il est loisible d’imaginer qu’elle sécrète les moyens de perdurer entretenant le mythe d’un danger islamiste, dont l’un des deux représentants, M. Oussama Ben Laden est probablement mort en 2002 et l’autre le mollah Omar a pris la fuite vers le Pakistan sur une motocyclette.

Le récent rapport du Defense Boarding Board (DBB) établi par un panel bi-partisan de 20 consultants, 12 désignés par le Secrétaire d’État R. Gates, les huit autres par le Congrès a été remis le 29 juillet 2010.

Il remet en cause les articulations du Quadrennial Defense Review (QDR) paru début février 2010, le quatrième du genre, censé définir les perspectives de la Défense pour la décade à venir. Dès la deuxième page du QDR, les stratèges insistent sur l’accélération de la transformation de l’environnement politique et économique, citant la Chine et l’Inde et d’autre part, l’abaissement du seuil qui empêchait l’acquisition des technologies d’armement les plus récentes.

Le DBB souligne en particulier l’impossibilité pour cette bureaucratie pléthorique de recenser correctement le nombre des ‘contractants’ (plus de 766.000 ! coûtant au bas mot 155 milliards de dollars par an). Mieux, avec tout ce poids structurel, l’inventaire de l’équipement militaire n’est pas même pas accompli dans de bonnes conditions. Ces conditions placent la bureaucratie étasunienne à un niveau de dysfonctionnement plus péjoratif que celui de l’ex-URSS. Cette révision de l’orientation du QDR met comme première menace l’extrémisme de l’islamisme radical avec AL Qaïda comme figure de proue bien devant l’émergence des nouvelles puissances en Asie, puis en troisième lieu la poursuite de la lutte pour le pouvoir dans le Golfe Persique et au Moyen-Orient (appellations imposées par la géographie de l’Occupant).

Or la nébuleuse d’Al Qaïda, en tant qu’organisation terroriste avec ramifications internationales, n’a plus aucune consistance si elle en a jamais eu.

Autant dire la vacuité du projet. Il est vrai William Perry ancien secrétaire d’État sous Clinton l’un des co-présidents de la commission conseille de réserver une bonne part de la Garde Nationale pour la sécurité intérieure, prévoyant sans doute des troubles liés à la paupérisation des citoyens étasuniens.

Le contexte géopolitique et économique et financier a drastiquement changé depuis l’énonciation des théories du chaos appliquées comme principe constitutif de la politique non pas expansionniste que stabilisatrice de l’Empire, les néoconsionistes n’en sont pas à leur premier oxymoron. L’épisode le plus significatif de la crise annoncée du capitalisme financier étasunien de l’été 2007 a révélé au public le moins averti que la désindustrialisation-délocalisation assortie de dérégulations, ce qui n’est qu’une manière d’exprimer que les capitalistes se sont affranchis de toute loi les entravant dans leurs perspectives de profit, a produit une économie-monde bâtie sur des montagnes de dettes. Dettes des ménages occidentaux aux salaires insuffisants, drogués aux prêts à la consommation, moteur de la ‘croissance’, cet instrument de mesure qui répertorie les revenus des milices privées comme une création de richesse, dettes des entreprises qui n’ont de projets que rétribuer à un niveau dévastateur pour la production les actionnaires et depuis peu dettes souveraines colossales à mesure du renflouement des banques. Un étasunien sur 8 se nourrit grâce aux bons alimentaires fédéraux.

Le chômage réel, incluant ceux qui ne cherchent plus d’emplois, excède les 16% et s’aggrave. L’argent injecté massivement pour relancer la consommation sous forme de d’aide à l’achat d’automobiles ou de logement n’a pas créé d’emploi même si les performances des entreprises ne sont pas mauvaises en raison de la contraction des coûts de production soit perte d’emplois. La dépression est tranquillement installée.

Le gouvernement fédéral a obtenu du Sénat que 13 milliards soient alloués d’urgence à plusieurs États au bord de la faillite pour payer 100.000 enseignants à la rentrée scolaire. Elle étudie le projet de refinancer la dette de 15 millions de foyers pour lesquels le prix actuel de leur logement est inférieur à leur dette immobilière en cours, la bagatelle de 800 milliards de dollars soit 60 % du PIB.

Le Fonds Monétaire International, pourtant instrument favori de domination économique des US(a) a commencé d’émettre sérieusement l’hypothèse de la fin du dollar comme monnaie d’échange et de réserve internationale.

Il étudie comment une transition vers une nouvelle monnaie, le bancor, en passant par les Droits de Tirages Spéciaux qui sont un panier de devises.

Simples rodomontades donc que ces menaces régulièrement activées contre l’Iran ?

La publication le 25 juillet des quelques 90.000 documents (91.731 documents précisément) par Wikileaks, sous contrôle du New York Times (2), du Guardian et de Der Spiegel, grands quotidiens qui ne peuvent qu’être au service de leurs financiers, semble bien appartenir à la panoplie des menaces contre l’Iran.

Que la guerre de l’Alliance sous la férule d’un État-major interallié contre l’Afghanistan n’est qu’une succession de ‘dégâts collatéraux’, i.e. une tuerie des civils non impliqués dans la Résistance, ne constitue en aucun cas une révélation. La publication de cette montagne de rapports secrets n’a eu aucun effet notable, 3 jours plus tard, le mardi 27 juillet, la Chambre des Représentants débloque les fonds demandés par Obama pour poursuivre la guerre en Afghanistan, dans les mêmes conditions s’entend et avec une majorité plus que confortable.

La plus grosse fuite de tous les temps émanant d’un simple manant se devait de laisser des traces mnésiques. Plus particulièrement, les documents livrés à Wikileaks renseignent sur l’implication de Téhéran dans la fourniture d’armes aux Talibans et ferait le lien entre des cellules d’Al Qaïda pakistanaises et la République Islamique.

Tout ce bruit pour ça ?

Alors, gageons que non, l’Iran ne sera pas attaqué militairement de sitôt. Un système aussi lourd et capable d’une contorsion de cette ampleur pour charger sa prochaine victime n’a plus depuis longtemps les moyens de sa politique.



(1) http://www.rue89.com/2010/06/20/navires-de-guerre-americains-et-israelien-en-route-vers-la-mer-rouge-155673

(2) Le New York Times est la propriété de la puissante famille juive sioniste Sulzberger, très influente au sein de l’Université de Columbia. Arthur Sulzberger Jr. est actuellement le PDG du fameux quotidien.


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