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Monde -

Guerre contre l'Iran : Un scénario vers l’apocalypse ou le renouveau de l’Occident et du Monde arabo-musulman ?

Par

L'auteur est économiste/chercheur. Ses articles sont disponibles sur son site : www.sens-du-monde.com

Aujourd’hui, avec la crise économique mondiale, l’émergence de grands pôles économiques, le « Printemps arabe » et surtout les formidables avancées technologiques, le monde est en train de subir de profonds changements. Et une guerre que l’on annonce régulièrement contre l’Iran sans que l’on ne prenne en compte les risques qu’elle déborde et provoque un embrasement généralisé du Proche et Moyen-Orient, dont les conséquences seraient incalculables.

Guerre contre l'Iran : Un scénario vers l’apocalypse ou le renouveau de l’Occident et du Monde arabo-musulman ?

1. Les « mises en gardes » états-uniennes et iraniennes, février 2013

Que pèserait l’Iran face à la première puissance du monde ? Il faut rappeler l’opération « Tempête du désert » déclenché par les États-Unis (à la tête d’une coalition de 39 pays), en janvier 1991 après que l’Irak eut envahi le Koweït, le 2 août 1990. Des bombardements massifs sur les villes irakiennes, effectuées par des avions venus de la base américaine de Diego Garcia (Océan indien), de l’Espagne et de Grande-Bretagne et des 6 groupes aéronavals. Un total de 1.350 avions de combat (et 1.500 hélicoptères) contre 240 avions irakiens. Une coalition de 938.545 hommes contre 530.000 irakiens. En 43 jours, le territoire irakien a reçu autant de bombes que l’Allemagne pendant toute la Seconde Guerre mondiale : 88.500 tonnes sont larguées lors de 110.000 sorties aériennes. Soit 2.558 sorties par jour. La deuxième guerre du Golfe qui a chassé les troupes irakiennes du Koweït, et laissé une région en ruine, ravagée par des marées noires et des puits de pétrole en feu. Environ 100.000 entre morts et blessés en Irak en deux mois, et des pertes civiles estimées entre 50.000 et 130.000 morts dont plus de 30.000 dans l’insurrection qui a suivi en 1991.

L’Iran sait qu’il n’a aucune chance avec la puissance de feu de la superpuissance américaine. Il sait ce qu’il en a coûté à l’Irak et à son armée, présentée comme la « quatrième armée du monde » (après les États-Unis, la Russie et la Chine). Alors qu’en réalité, ce pays n’est qu’une puissance moyenne du tiers-monde. Dans une « guerre conventionnelle avec les États-Unis », l’Iran, comme l’Irak au début de la guerre en 1991, ne peut qu’essuyer des ravages en pertes humaines et en infrastructure militaires et civiles. Pourtant, ce qui est surprenant, l’Iran n’a pas faibli dans son défi à l’Occident. Malgré la disproportion des forces armées avec les États-Unis, il est resté ferme dans sa position sur le problème nucléaire. Aux menaces israéliennes, il répondait par une rhétorique de guerre. Maintes fois, il a annoncé des représailles extrêmement dures contre Israël. Dès lors, on ne peut penser que les responsables iraniens bravent la superpuissance vu la disproportion manifeste des potentiels de guerre sans qu’ils n’aient des « cartes maîtresses », donc une « puissance de dissuasion » qui n’a pas été mise sur la « table », ce qui explique pourquoi les puissances occidentales, dont les États-Unis, ont attendu si longtemps pour déclencher une guerre contre l’Iran.

Aujourd’hui encore, au début de février 2013, le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a réitéré la position de l’Iran sur le nucléaire. Il a opposé une fin de non-recevoir à l'offre américaine de négociations directes dans le dossier nucléaire, dénonçant la stratégie de Washington qui mêle sanctions et offre de dialogue. Il l’a clairement exprimé. « Cette déclaration du numéro Un iranien intervient au lendemain de la confirmation par les États-Unis de nouvelles sanctions économiques contre l'Iran, quelques jours seulement après une « offre sérieuse » du vice-président américain Joe Biden à Téhéran sur des négociations directes dans le cadre du groupe 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne). « Vous pointez une arme sur l'Iran en disant +négociez ou nous tirons+. Mais faire pression et négocier n'est pas cohérent et la nation ne se laissera pas intimider », a lancé à l'adresse des États-Unis le Guide, lors d'un discours à Téhéran dont le texte a été publié sur son site internet (www.leader.ir). « L'Iran n'acceptera pas de négocier avec celui qui nous menace par des pressions », a-t-il affirmé, estimant qu'une « offre de dialogue n'a de sens que quand l'autre partie montre de la bonne volonté ». Il y a à la fois un bras de fer et un rapport de forces dans cette opposition Iran-Occident. En d’autres termes, Ali Khamenei « pense très bien la partie de guerre qui s’annonce avec les États-Unis au cas où elle aurait lieu ».

Il en va de même pour le président Mahmoud Ahmadinejad qui a affirmé récemment que la République islamique d’Iran est devenue une puissance nucléaire. « Nos ennemis ont en vain déployé tous leurs efforts afin d’empêcher l’Iran d’acquérir la technologie nucléaire. L’Iran est devenu une puissance nucléaire et ceci est irréversible ». « Au sujet du Nucléaire, il n’y a pas trente-six solutions. Il n’y en a qu’une, c’est la coopération au lieu de la confrontation. » (french.irib.ir)

2. La dissuasion nucléaire iranienne

Qu’en est-il réellement des « cartes maîtresses iraniennes » et de la guerre si elle venait à survenir ? Le problème qui se pose n’est pas que la guerre se déclenche en 2013, ou à une date ultérieure (2014 ou 2015…), mais qu’il réside essentiellement dans l’« évolution de la guerre ». C’est-à-dire qui aura le dernier mot, les États-Unis ou l’Iran ?

Si une guerre est déclenchée par Israël ou/et par les Etats-Unis, l’effet de surprise de changer une guerre conventionnelle – en défaveur de l’Iran – en guerre nucléaire peut changer entièrement le cours de la guerre. Le régime iranien a à maintes reprises mis en garde Israël et les Etats-Unis contre toute agression, ce qui dénote des capacités nucléaires de l’Iran en termes de vecteurs et d’ogives nucléaires. Que ce qui n’était que présomption va s’avérer fondé par la « force des événements ».

Pour au moins deux raisons, d’abord l’insistance de la menace occidentale depuis au moins une décennie (depuis 2003), ce qui a donné toute latitude au complexe militaro-industriel iranien de se préparer à un conflit majeur, deuxièmement, dotée d’un armement nucléaire quantitativement limité, mais d’une stratégie telle que l’Iran, en menaçant ainsi tout agresseur éventuel d’une sanction exorbitante par rapport à l’enjeu, est assuré de l’emporter. Le vieux « concept de dissuasion de faible au fort » s’appliquerait ici avec toute pertinence. Comparativement à la puissance américaine, il n’y a que le l’« arme nucléaire », correctement servie par des missiles raisonnablement efficaces, pour faire reculer l’agresseur et apporter une sécurité au régime et au pays.

Précisément, en cas de blocage des négociations sur l’enrichissement nucléaire par l’Iran – le dialogue ne peut s’éterniser indéfiniment –, tôt ou tard va venir l’heure de vérité. Et probablement la guerre va se jouer dans les premières semaines, en cas de déclenchement d’un conflit armé, et ce quel que soit le prétexte invoqué. Il faut encore rappeler que l’Iran n’a agressé aucun pays, les seuls griefs que l’Occident lui reproche est le soutien à un pays allié (Syrie) en pleine guerre civile avec intrusion d’étrangers ou au Hezbollah comme le font ailleurs les Américains avec Israël, la Corée du Sud, le Japon, Taiwan… ou de poursuivre un programme d’enrichissement de l’uranium.

De plus « installer des centrales nucléaires en produisant le combustible nécessaire, ce que l’Iran qualifie comme un droit naturel et inaliénable du peuple iranien », est, dans un sens, légitime. « Pourquoi de nombreux pays en dehors des cinq grandes puissances du Conseil de sécurité ont le droit d’enrichir l’uranium pour leurs centrales ou de procéder à des applications à caractère pacifique et non l’Iran ou à tout autre pays musulman ? Ou parce qu’ils sont musulmans ? » Le Pakistan est bien une puissance nucléaire. Et l’Iran a signé très tôt le TNP (Traité de non-prolifération nucléaire), et s’il a poursuivi un programme militaire, c’est certainement pour se prémunir d’une agression déjà « annoncée » depuis l’avènement de la République islamiste.

3. Une guerre contre l’Iran qui ne durerait que quelques jours ?

La guerre déclenchée, il est clair que l’Iran, malgré sa riposte sur des cibles ennemies, ne peut attendre que le rouleau-compresseur de la puissance de feu américaine déferlée sur ses installations militaires et civiles les réduise à néant. L’Iran est contre les armes nucléaires, qu’il a maintes fois dénoncées comme contraires aux valeurs de l’Islam. Ce qui est vrai, la traduction même du mot de l’Islam est « Paix », mais « Paix » ne signifie pas pour autant « se laisser détruire ». La seule solution qui se pose à l’Iran est alors d’équilibrer ses « moyens de puissance » avec ceux des États-Unis. Ce qui est licite dans l’Islam, et ce quel que soit le moyen utilisé.

Ainsi, par ce programme secret, l’Iran, en tant que « puissance non-nucléaire » et en cas d’agression par une « grande puissance nucléaire », peut se transformer rapidement en « puissance nucléaire déclarée » pour équilibrer le rapport des forces. Ce cas est intéressant à formuler puisque Israël lui-même est aujourd’hui qualifié de « puissance nucléaire non déclarée ». C’est-à-dire qu’il a un arsenal de missiles à tête nucléaire, et, en cas de guerre globale avec le monde arabo-musulman, Israël sera prêt à lancer le feu nucléaire sur des villes et regroupements importants militaires des pays arabo-musulmans. Ainsi Israël s’immunise, en cas de perte du parapluie militaire américain, d’une guerre globale avec le monde musulman. L’arsenal nucléaire israélien joue un rôle de « dissuasion à la guerre ». Précisément, l’Iran, de la même façon, raisonne. C’est ainsi que, « acculé par la guerre déclenchée par l’Occident », il procèdera probablement dans les premières semaines qui suivent le conflit à des « essais nucléaires en cascades » comme un « avertissement » à la superpuissance. L’Iran va alors se dévoiler comme une « puissance nucléaire attestée ». On peut même dire que ses Shahabs 2, 3B de portée respectivement 500 et 2000 km, armés d’ogives nucléaires, sont déjà pointés sur Tel-Aviv, Ryad, Doha, Koweït-city, et sur le Bahreïn où se trouvent le commandement américain, position avancée du CENTCOM en Floride, et bien d’autres villes-cibles. On comprend d’ailleurs pourquoi le président Bush mettait l’accent sur l’implantation d’un dispositif NMD (projet de défense missiles-anti-missiles) en Pologne, en Tchéquie... contre une attaque nucléaire par l’Iran.

Quelle sera alors la réaction des États-Unis face à la nouvelle situation ? Ne penseront-ils pas que les Iraniens « bluffent » ? Et qu’ils n'en sont encore qu’au stade des premiers essais nucléaires ? C’est possible, et les bombardements américains vont probablement continuer. Mais si Moscou et Pékin en tant qu’alliés à l’Iran informent Washington du changement de l’équilibre des forces au Moyen-Orient et que la région du Proche et du Moyen-Orient courre un réel danger de guerre nucléaire ? Ce n’est plus, comme les analyses le font penser, un embrasement qui pourrait durer des mois voire des années, mais une apocalypse qui surgira en quelques jours. Ce qui est complètement différent. Les responsables iraniens qui voient leur pays attaqué, agressé par les Américains et leurs alliés qui procèdent à des destructions massives de leurs infrastructures, entraînant des milliers de morts vu la disproportion des forces en faveur des forces adverses, n’auront alors plus d’alternative. Mentionnons la déclaration de l’ex-président d’Iran, Hachemi Rafsandjani, le 14 décembre 2001, lors d’un sermon à l’université de Téhéran : « L’emploi d’une seule arme nucléaire contre Israël détruirait tout, mais, contre le monde islamique, ne causerait que des dommages limités ». Ce qui suggère que l’emploi de l’arme nucléaire pourrait être concevable contre Israël en tant que puissance ennemie.

4. Une guerre qui peut déboucher sur plusieurs Hiroshima, plusieurs Nakasaki

Les États-Unis continueront-ils leurs bombardements massifs sur l’Iran encore longtemps, en laissant espérer que les missiles patriots protègeraient Tel-Aviv, Ryad, Doha… de l’apocalypse venant des Shahabs 3B et E, vecteurs porteurs d’ogives nucléaires ? Vont-ils jouer à « la roulette russe sur l’existence des autres peuples » ? Les responsables iraniens ont déjà assimilé le « prix qu’ils auront à payer » s’ils déclenchent une guerre nucléaire dans la région, ce sera la « destruction de Téhéran, d’Ispahan, et d’autres villes iraniennes ». Adeptes du martyr et profonds croyants, les Iraniens estimeront que ce sera un sacrifice venant de Dieu.

Qu’en sera-t-il des villes israéliennes, Tel-Aviv, Haïfa, dont 40% de la population d’Israël sont concentrés dans ces villes ? La panique, l’exode. Qu’en sera-t-il des populations arabes à Ryad, la capitale saoudienne, à Doha, la capitale du Qatar, et ailleurs ? Une panique générale sera étendue à l’ensemble de ces pays et du monde ! Le monde entier sera tenu en haleine. Les médias occidentaux qui appelaient dans un certain sens à la guerre se verraient à changer leur « une » en appelant à la fin immédiate des hostilités.
Le peuple américain acceptera-il l’« aventurisme » de l’establishment américain ? Des millions de morts en Israël, en Arabie Saoudite, au Qatar, en Iran ? Une disparition totale des villes-capitales et des villes de provinces comme si elles n’avaient jamais existé ? Cette « guerre apocalyptique non encore déclarée » des premières semaines de guerre, car il y va de plusieurs millions de vies humaines, vient à point nommé confirmer les rumeurs de grands généraux de l’armée américaine, comme l’amiral William Fallon, alors chef du CENTCOM (2007-2008), qui a démissionné parce qu’il a refusé de cautionner la politique de Bush d’étendre la guerre à l’Iran, de l’amiral Michael Mullen, ex-chef d’Etat-major interarmées des États-Unis (le plus haut gradé de l’armée US à l’époque) qui est parti en retraite et qui, à maintes reprises, a affirmé qu’une guerre contre l’Iran, c’est l’ « inconnu », pour ainsi dire le « noir ». En 2010, il s’est opposé à un raid israélien sur les installations nucléaires iraniennes. Et d’autres prestigieux généraux parmi lesquels le général Stanley A. McChrystal (il a quitté l’armée et travaille comme civil dans la firme Siemens) qui a compris en Afghanistan que ce n’est pas la guerre qui apportera une solution mais en respectant les peuples, en tentant de convaincre les peuples que l’Amérique est là pour les aider. Ce qui n’est pas le cas malheureusement. L’Amérique cherche à dominer et non à aider les peuples. Mais cette domination risque de déboucher sur plusieurs Hiroshima, plusieurs Nakasaki.

5. Conséquences de la guerre : la remise en question du « club des Cinq » et la reconnaissance des droits du peuple palestinien

Dans toutes les armées du monde, ce sont toujours les chefs militaires qui apprécient les théâtres de guerre et non les politiques. C’est ainsi que la pression des politiques l’ayant emporté malgré l’éclairage des chefs militaires, une guerre est déclenchée contre l’Iran et le « monde entier aura tremblé ». C’est ce qu’il faut attendre lorsque les « politiques se mêlent de la guerre ». Quelle serait la réaction de la Russie et de la Chine si les « politiques américains » étaient poussés à provoquer l’« apocalypse » ? Une alerte mondiale ou pire, des « menaces » viendraient s’ajouter aux menaces.
Le monde entier, surtout Israël, l’Arabie Saoudite et le Qatar, attendront dans la peur l’issue de la guerre. Ils espèreront que l’Amérique arrête la guerre contre l’Iran. Et surtout que gagneraient les États-Unis dans une apocalypse au Proche et au Moyen-Orient ? Une partie de leurs alliés disparaîtraient de la terre ! Et le monde ne serait plus comme avant.

Précisément, la balle est dans le camp américain. Le Congrès américain mettra-t-il fin à la guerre ? Les lobbys juifs – l’American Israël Public Affairs Comittee, (AIPAC ) et la puissante Republican Jewish Coalition, son équivalent démocrate, le NJDC – et les puissants banquiers de Wall Street intercèderont-ils auprès des décideurs américains pour mettre fin à la guerre ? Où y aura-t-il un événement qui poussera à l’apocalypse le Proche et Moyen-Orient ?

Ceci nous amène à dire que, quelle que soit l’issue de la guerre contre l’Iran (si elle venait à être déclenchée), le monde ne pourrait plus être comme avant. Le danger nucléaire porté au paroxysme sur la région proche et moyen-orientale obligera les grandes et les puissances moyennes à tenir un nouveau discours sur la sécurité du monde. Ce qui veut dire que le club nucléaire des « Cinq » ne serait désormais plus fiable pour la sécurité du monde. Il faudrait non seulement revoir les règles et la composition de cette structure mondiale, mais aussi instaurer à tout membre doté du droit de veto des limites de disposer unilatéralement de sa puissance militaire contre une puissance non nucléaire.

De même, il faut s’attendre à une avancée majeure dans le problème israélo-palestinien. Ni le complexe de Dimona, ni le parapluie militaire américain ne pouvant le protéger d’une guerre nucléaire, Israël, face à la crainte d’un nouvel holocauste, sera amené à rechercher pour la première fois les voies d’une paix réelle avec la reconnaissance des droits du peuple palestinien conformes aux résolutions onusiennes.

6. La guerre n’est pas une fatalité

Il faut souligner que l’armement nucléaire n’est pas venu ex nihilo. Depuis son avènement en 1945, et son expérimentation avec toute son horreur sur deux villes japonaises, Hiroshima et Nagasaki, - sans cet holocauste, la guerre contre le Japon aurait probablement duré plusieurs années et occasionné des pertes considérables aux forces américaines - toutes les puissances qui sont devenues par la suite des « puissances nucléaires » l’ont été par la « force des choses ». A commencer par l’URSS et la Chine avec les États-Unis, devenues des puissances nucléaires pour se faire mutuellement contrepoids. L’Angleterre et la France, après l’ultimatum de l’URSS en 1956 (retrait de Suez), sont devenues aussi des puissances nucléaires. L’Inde est devenue une puissance nucléaire face à la Chine, en 1998. Quelques jours après, c’est au tour du Pakistan face à l’Inde. Israël et son complexe de Dimona, une puissance nucléaire non déclarée face au monde arabo-musulman. La Corée du Nord, en 2006, une puissance déclarée face à la Corée du Sud et son grand allié, les États-Unis. Aujourd’hui encore, l’Iran, une puissance nucléaire non déclarée face à Israël et les États-Unis. L’Iran a déjà annoncé la maîtrise complète du cycle nucléaire. Il deviendra probablement une « puissance déclarée » par la « force des choses ». Tous ces pays ont été poussés pour une raison ou une autre à s’armer de moyens nucléaires. Et l’Iran ne fera pas exception tant que l’embargo et les menaces de bombardements et d’invasion pèsent sur lui. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Si la Corée du nord est aujourd’hui une puissance nucléaire, cela ne veut pas dire que la Corée du Sud ne peut pas l’être, et le Japon non plus. Simplement, ces pays, malgré les litiges qui se posent dans leurs aires respectives, n’y sont pas poussés, estimant l’« arme nucléaire non utile » pour vivre pacifiquement avec leurs voisins. Donc, chaque pays a une histoire et l’armement nucléaire est lié à cette histoire.

C’est dans cette vision de l’Histoire que cette étude se conclut en espérant que le monde prenne conscience des dangers qui guettent les régions du Proche et du Moyen-Orient, et des souffrances qu'auront encore à vivre les trois peuples de religions monothéistes (musulman, chrétien et juif). Une nouvelle guerre au Moyen-Orient qui se profile risquerait d'avoir des retentissements apocalyptiques sur cette région et, par ricochet, sur l’ensemble du monde.

Une guerre asymétrique, conventionnelle ou nucléaire n’est pas une fatalité, elle n’est que ce qu’en font les hommes, et surtout les puissances. Un « renouveau » pointera peut-être pour les peuples des trois religions monothéistes qui comprendront que l’arme nucléaire, par la crainte qu’elle suscite, doit au contraire « rassembler » au lieu de « diviser ». Que les richesses pétrolières du monde arabo-musulman et technologiques du monde chrétien et juif sont au contraire « complémentaires ». Telle sera peut-être la finalité dans les frictions qui opposent aujourd’hui l’Occident au monde musulman.

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