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Israel/USA -

De la tête et de la queue

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Le Premier Ministre de Tunisie a fait un discours devant l’Assemblée Nationale, à Paris, ce mardi.
Il a été ovationné debout par la majorité des députés à chaque fois qu’il se déclarait opposé fermement aux principes de politique extérieure de la France rappelés par le Président français la semaine précédente. Le monde entier aurait dû retentir de cette aberrante ingérence d’un pays tiers au sein même du théâtre de la souveraineté d’une nation prétendue forte.
La presse et les médias sont restés muets.
Une fiction mal agencée?
Pas tant que cela.

De la tête et de la queue

Ou du moins, c’est une transposition maladroite mais non outrée de ce qui s’est déroulé devant le Congrès à Washington le mercredi 25 juin. Benjamin Netanyahu a enthousiasmé les Républicains en affirmant que l’État hébreu ne cèderait pas un pouce de Jérusalem. Il a également soutenu qu’il est blasphématoire de considérer les Juifs comme colons étrangers sur la Cisjordanie (la Judée et la Samarie) puisque Dieu, ce personnage que ses coreligionnaires tutoient et rudoient, est un agent immobilier qui réalise des transactions en leur faveur obligeant les propriétaires de leur terre à la leur céder gratuitement et irréversiblement. Bien sûr, les Arabes chassés et dépossédés, transformés en errants, vivant pour la majorité d’entre eux dans des camps de réfugiés transitoires depuis 63 ans, sont habités d’une haine irrationnelle contre le Peuple Élu et ne peuvent en aucun cas être partenaires de négociations de paix.

Netanyahu a ainsi mis fin officiellement à la très fructueuse entreprise des accords d’Oslo qui a permis d’engranger des annexions de colonies sans coup férir. L’opération a rapporté gros, d’abord l’extinction de la première Intifada, celles des pierres jetées par des enfants aux usurpateurs armés, et la mise au repos collaboratif de l’élite intellectuelle et politique de l’OLP. Enfin, la mise en pratique de la doctrine des négociations sans fin a abouti, car il n’y a pas de petit bénéfice, à la prise en charge financière de la cohorte des fonctionnaires palestiniens surtout dédiés à la garantie de la "sécurité d’Israël" par la communauté internationale réduite comme son nom ne l’indique pas aux pays européens impliqués dans le soutien à l’État hébreu.

Le décalage induit par la transposition de la situation à d’autres pays rend malaisément compte de l’aberration qu’un petit pays, par son rang économique et militaire, n’est pas en principe en position de dicter sa politique étrangère à plus puissant que lui.

Il laisse cependant dans l’ombre que la première puissance mondiale est le fournisseur inlassable y compris dans les temps actuels de crise qui impliquent des coupes drastiques dans ses budgets sociaux de 3 milliards de dollars d’aide directe.

Eric Cantor, l’élu républicain de Virginie leader de la majorité au Congrès veille au grain. Quitte à faire glisser cette rubrique du financement de l’État sioniste depuis le poste des Affaires étrangères vers celui du budget militaire, le tribut continuera d’être versé dans les conditions habituelles, en avance sur l’année fiscale et sans droit de regard sur l’utilisation de la manne. Ronald E. Paul, candidat atypique libertarien à l’investiture du parti républicain pour les élections de 2012, n’a qu’à bien se tenir avec ses velléités isolationnistes et son désir de mettre fin à ce flux financier vers Israël, le lobby est vigilant. L’AIPAC lui fera réviser en temps opportun sa position si besoin sous la menace explicite de non financement de sa campagne électorale. Le simple rappel par Barak H. Obama des frontières d’avant la conquête armée de 1967 pour le très improbable futur État palestinien, limites territoriales admises dans toutes les résolutions de l’ONU depuis cette date, lui a valu une volée de bois vert. Le Wall Street Journal titre bien « Les donateurs juifs menacent Obama à propos d’Israël »,
histoire de préciser qui commande ici à la fin !

En réalité, nous ne sommes plus à l’époque où Truman en 1947 s’est fait arracher son acquiescement à la dernière minute à la reconnaissance de l’État d’Israël devant l’Assemblée Générale de l’ONU qui n’a nulle compétence pour faire disparaître un peuple et distribuer sa terre en faveur d’une quelconque entité en échange de la promesse d’une aide financière substantielle des juifs sionistes étasuniens.

L’authentique carré où se jouent les élections sont celui où se déploie l’art tout de manipulations créatives constitué des communicants.

Rappelons-nous le talent de Karl Rove, l’attaché de Georges W Bush qui a réussi à faire élire un illettré notoire, bégayant, ancien (?) alcoolique, avec certes le petit coup de pouce en forme de veto de la Cour Suprême de Floride pour ne pas procéder au recomptage des voix, sur la diffamation systématique de ses adversaires.

Or la quasi-totalité des médias des Us(a) sont aux mains des sionistes.
Obama a toujours un drôle de deuxième prénom et son lieu de naissance a déjà été mis en doute.


Badia Benjelloun
26 mai 2011

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