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Gaza -

Des mouvements internationaux pour briser le siège de Gaza

Par

> suzanne_m@aucegypt.edu.

Suzanne Morrison a vécu à Gaza en 2005-2006 et prépare actuellement un Master à l’université américaine du Caire. Sa thèse a pour thème le rôle des institutions internationales dans la création d’un Etat palestinien.

Plus le siège dure, et plus se renforce la résistance populaire contre lui. Plus de deux ans après sa mise en œuvre, les mouvements pour mettre fin au siège sont plus importants et plus forts que jamais. Ce qui est clair, par toutes ces actions de résistance populaire, c’est que les populations du monde sont prêtes à faire ce que les Etats sont réticents ou trop ineptes pour faire – briser le siège de Gaza !

Des mouvements internationaux pour briser le siège de Gaza


Rafah, côté Egypte, juillet 2009. La foule s'entasse devant la frontière en espérant entrer dans Gaza (photo IntMorb)

Depuis juin 2007, le gouvernement israélien impose une fermeture presque totale de la Bande de Gaza. Le siège empêche pratiquement toute circulation des personnes et des marchandises à l’entrée et à la sortie de la région côtière, avec seulement des quantités minimes d’approvisionnement humanitaire autorisées à entrer, de façon incohérente. A l’exception de petites quantités d’œillets autorisées à sortir cette année, il y a une interdiction virtuelle de toutes les exportations de Gaza depuis 2007. (1)

Un coup d’œil socio-économique rapide de Gaza montre des pertes agricoles s’élevant à 30 millions de $ US et de plus de 40.000 emplois pour la saison 2007/2008, la suspension de 98% des opérations industrielles, et plus de 80% de la population de Gaza dépend maintenant de l’aide humanitaire des agences internationales. (2)

Des fermetures de Gaza et de la Cisjordanie ont été imposées par intermittence depuis 1991. Tandis qu’Israël empêche la circulation et l’accès au nom de mesures sécuritaires temporaires, la régularité et l’étendue de ces mécanismes, en particulier depuis le processus d’Oslo, représente une politique de bouclage institutionnalisée. Le siège actuel d’Israël sur Gaza reflète une application sans précédent et grave de la politique de fermeture.

Au cours de l’année passée, des internationaux ont tenté de briser le siège en apportant des fournitures médicales vitales et autres produits humanitaires à Gaza.

Tandis que les Etats les plus puissants et les plus influents se tiennent en retrait et observent l’effondrement total de l’économie de Gaza et des conditions de vie de sa population, des citoyens du monde entier se joignent aux Palestiniens sous des formes diverses, pour briser le siège.

En août 2008, le Mouvement Free Gaza a envoyé dans le port de Gaza le premier bateau depuis 41 ans. Depuis que ce premier bateau a fait la traversée, le Mouvement Free Gaza a envoyé sept autres bateaux à Gaza, transportant des marchandises vitales, des équipes médicales, des journalistes et des personnalités comme Lauren Booth, belle-sœur de Tony Blair, Mairead Corrigan-Maguire, prix Nobel de la Paix 1976 ou Mustafa Barghouti, membre du Conseil Législatif Palestinien. Le Mouvement Free Gaza envisage d’envoyer d’autres bateaux à Gaza.

Depuis 30 jours, le Mouvement International pour Ouvrir la Frontière de Rafah maintient une présence continue à la frontière de l’Egypte et de Gaza pour demander l’ouverture de la frontière et la fin du siège. Ils appellent toute personne ou groupe à les rejoindre « jusqu’à l’ouverture définitive de la frontière entre Gaza et l’Egypte. »

Viva Palestina est un convoi d’aide lancé par George Galloway, membre du parlement du Royaume-Uni. En mars de cette année, Viva Palestina a emmené, du Royaume-Uni à Gaza, 100 véhicules chargés de marchandises humanitaires. Galloway et Ron Kovic, vétéran du Vietnam et militant pour la paix, ont récemment organisé un convoi Viva Palestina venant des USA. Le convoi est entré à Gaza par le carrefour de Rafah avec 200 américains, dont Cynthia McKinney, ancienne congressiste, et Charles Barron, membre du conseil de New-York. Viva Palestina envisage l’envoi d’un autre convoi, depuis le Royaume-Uni, en octobre 2009.

Après une délégation couronnée de succès en Mars, qui a coïncidé avec la Journée Internationale de la Femme, Code Pink a envoyé deux délégations à Gaza au début de l’été – une par le carrefour de Rafah, au sud, et l’autre par le carrefour d’Erez, au nord, qui ont apporté des marchandises vitales à la population de Gaza.

La Coalition pour Mettre fin au Siège illégal de Gaza, coordonnée par Norman Finkelstein et d’autres universitaires/militants, organise une Marche sur Gaza pour le 1er janvier 2010. Selon un site en ligne promouvant la marche, « lorsque les nations échouent à faire appliquer la loi, lorsque les dirigeants du monde la violent, le peuple doit agir ! »

En plus des actions importantes de la résistance populaire internationale contre le siège israélien sur Gaza, il existe une foule d’initiatives plus modestes conduites par des Palestiniens, des Israéliens et des Internationaux qui ne ménagent pas leurs efforts dans le même sens.

Le succès total de chacun de ces groupes est chose difficile, étant donné l’immense opposition des gouvernements israélien et égyptien (et des Etats puissants qui les soutiennent). Les membres de tous ces groupes ont subi, de diverses façons, les obstacles administratifs, l’arrestation, la détention, l’expulsion, etc., car les Etats égyptien et israélien espèrent étouffer ou du moins intimider les gens de conscience. Parce que briser le siège de Gaza requiert plus que la livraison d’aide humanitaire, collectivement, les mouvements populaires internationaux représentent une menace très réelle à la politique israélienne de fermeture.

Plus le siège dure, et plus se renforce la résistance populaire contre lui. Plus de deux ans après sa mise en œuvre, les mouvements pour mettre fin au siège sont plus importants et plus forts que jamais. Ce qui est clair, par toutes ces actions de résistance populaire, c’est que les populations du monde sont prêtes à faire ce que les Etats sont réticents ou trop ineptes pour faire – briser le siège de Gaza !


1. PALTRADE, "Gaza Strip Crossings Monitoring Report," Monthly Report (June 2009).

2. World Bank, "Moving Beyond the ‘Movement and Access' Approach" West Bank and Gaza Update (October 2008),
et
OCHA Special Focus, "The Closure of the Gaza Strip: The Economic and Humanitarian Consequences" (December 2007).


Source : Common Dreams

Traduction : MR pour ISM

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