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Palestine - 15 mars 2008
Par IMEU
"Nous pensions qu'il s'agissait d'une question de semaines, jusqu'à ce que les combats soient terminés. Bien sûr, nous n'avons jamais été autorisés à rentrer chez nous." Nina Saah, Washington, DC
«La ferme familiale plantée d'orangers, de pamplemoussiers et de citronniers, âgés de plusieurs siècles, avait disparu." Darwish Addassi, Walnut Creek, Californie
Photo : Des femmes palestiniennes dans le camp de réfugiés de Nahr el-Bared au Liban en 1951
"Ceux d'entre nous qui sont partis involontairement en 1948, sont en proie à une nostalgie douloureuse. Ma maison à Jérusalem-Ouest est une école maternelle israélienne maintenant". Inea Bushnaq, New York, New York
«Les habitants de la Nouvelle-Orléans se sont réveillés un matin pour constater la dévastation et ont dû s’enfuir. La Nakba a été notre ouragan Katrina." Abe Fawal, Birmingham, Alabama
Il y a soixante ans, plus de 700.000 Palestiniens ont perdu leurs maisons et leurs biens, leurs exploitations agricoles et leurs entreprises, leurs villes et leurs villages.
Les milices juives qui désiraient créer un Etat avec une majorité juive en Palestine, et plus tard, l'armée israélienne, les ont chassés. Israël a rapidement installé les Juifs dans les maisons palestiniennes nouvellement vides. La Nakba signifie «catastrophe» en arabe, et les Palestiniens font référence à la destruction de leur société et à la prise de contrôle de leur patrie sous le nom de Nakba, «La Catastrophe».
Dix faits au sujet de la Nakba
1. La Nakba est la cause principale du problème israélo-palestinien
Elle est commémorée le 14 mai, le jour où Israël a déclaré son Indépendance en 1948
2. Cet événement traumatisant a créé la crise des réfugiés palestiniens.
Fin 1948, les deux tiers de la population palestinienne était exilée. On estime que plus de 50% ont été chassés par des attaques militaires directes.
D'autres ont fui alors que se répandaient les nouvelles de massacres commis par les milices juives dans les villages palestiniens comme Deir Yassin et Tantura.
3. Les responsables juifs voyaient le «transfert» comme une étape importante dans la création d'Israël.
Les responsables juifs parlaient ouvertement de la nécessité d'utiliser des affrontements militaires pour expulser le plus possible de Palestiniens avant que d'autres pays arabes puissent venir les défendre.
Le Plan Dalet de la milice de la Haganah était le plan pour ce nettoyage ethnique.
Le premier Premier Ministre d’Israël, David Ben Gourion, a déclaré : "Nous devons utiliser la terreur, les assassinats, l'intimidation, la confiscation des terres, et supprimer tous les services sociaux pour débarrasser la Galilée de sa population arabe." (Voir ce que d'autres dirigeants israéliens ont dit à propos du transfert.)
4. Des centaines de villes et villages palestiniens ont été détruits.
Les forces juives ont dépeuplé plus de 450 villes et villages palestiniens, dont la plupart ont été démolis.
5. Les propriétés et les biens des Palestiniens ont tout simplement été pris.
Le gouvernement israélien nouvellement créé a confisqué les terres et les propriétés des réfugiés sans respect pour les droits des Palestiniens ou leurs désirs de revenir dans leurs foyers.
L’historien israélien Tom Segev a raconté : «Des villes entières et des centaines de villages vides ont été repeuplés avec de nouveaux immigrés [juifs] ... Les hommes libres - les Arabes - s'étaient exilés et étaient devenus des réfugiés démunis ; les réfugiés démunis – les Juifs - ont pris la place des exilés pour débuter leur vie de peuple libre. Un groupe [les Palestiniens] a perdu tout ce qu'il avait alors que l’autre [les Juifs] ont trouvé tout ce dont ils avaient besoin : des tables, des chaises, des placards, des chaudrons, casseroles, des assiettes, parfois des vêtements, des albums de famille, des livres, des radios, des animaux ...."
6. Certains Palestiniens restés dans ce qui est devenu Israël.
Alors que la plupart des Palestiniens ont été chassés, certains sont restés dans ce qui est devenu Israël. Bien que citoyens du nouvel Etat, ils ont été soumis au régime militaire israélienne jusqu'en 1966.
Aujourd'hui, les Palestiniens, citoyens d'Israël, représentent près de 20% de la population israélienne. Ils ont le droit de vote et de travailler dans des bureaux, mais plus de 20 lois israéliennes privilégient explicitement les Juifs par rapport aux Non-Juifs.
Près d'un quart des Palestiniens d'Israël sont des "déplacés internes" qui ne peuvent pas retourner dans les maisons et les terres qui leur ont été prises.
7. Il y a encore des millions de réfugiés palestiniens dispersés dans le monde entier.
Aujourd'hui, on compte 4,4 millions de réfugiés palestiniens enregistrés comme tels auprès des Nations Unies, et au moins un autre million qui ne sont pas inscrits. Ainsi, une majorité de la population palestinienne, environ 10 millions de personnes, sont des réfugiés.
8. Les réfugiés ont des droits reconnus sur le plan international.
Tous les réfugiés jouissent des droits internationalement reconnus de retourner dans les zones d'où ils ont fui ou d’où ils ont été expulsés, de recevoir une indemnité pour dommages et intérêts : soit ils retrouvent leurs biens soit ils reçoivent des dédommagements et un soutien pour une réinstallation volontaire.
Ce droit a été explicitement reconnu au cours des derniers accords de paix au Cambodge, au Rwanda, en Croatie, en Bosnie-Herzégovine, au Guatemala, en Irlande du Nord, au Kosovo, en Sierra Leone, au Burundi et au Darfour.
Ce droit a été affirmé pour les Palestiniens par la Résolution 194 des Nations Unies de 1948.
Toutefois, Israël ne permet pas aux réfugiés palestiniens de rentrer chez eux, même si un juif de n'importe où dans le monde peut s'installer en Israël.
9. Régler les droits des réfugiés d’une façon juste est essentiel à la paix au Moyen-Orient.
Une écrasante majorité de Palestiniens estime que les droits des réfugiés doivent être respectés pour la paix entre les Palestiniens et les Israéliens.
Et selon un sondage réalisé en août 2007 par le Jerusalem Media and Communications Center, près de 70% des Palestiniens pensent que les réfugiés devraient être autorisés à rentrer dans «leur terre d'origine".
10. La Nakba a des implications pour les Américains.
Le refus d’Israël concernant les droits des Palestiniens - et le soutien financier et diplomatique inconditionnel des Etats-Unis à Israël - alimente le sentiment anti-américain à l'étranger.
En 2002, un sondage Zogby, menée dans huit pays arabes a montré que «la perception négative des États-Unis d'Amérique est due à leur politique, et non pas à une aversion envers l'Occident."
Le même sondage a montré que «la question palestinienne était répertoriée par de nombreux Arabes parmi les questions politiques qui les concernent le plus à titre personnel."
Une résolution de la question des réfugiés palestiniens permettrait sans aucun doute d’améliorer l'image internationale de l'Amérique, en prouvant que le gouvernement des États-Unis soutient une application logique du droit international.
Source : http://imeu.net/news/7
Traduction : MG pour ISM
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