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Europe - 8 janvier 2009
Par David Cronin
Dans des déclarations officielles soigneusement élaborées, les diplomates ont représenté l'Union Européenne comme étant un honnête médiateur dans le conflit israélo-palestinien.
Pourtant, même si la quasi-totalité des personnes tuées au cours de la dernière quinzaine ont été des Palestiniens, certains hauts dirigeants du bloc des 27 ont tacitement apporté leur soutien au bombardement et à l'invasion israélienne de Gaza.
Le président français Nicolas Sarkozy, le président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas, le chef de la politique étrangère de l'Union Européenne Javier Solana et le Ministre des Affaires Etrangères de la République tchèque Karel Schwarzenberg (LR) ont tenu une conférence de presse conjointe dans la ville cisjordanienne de Ramallah, le 5 Janvier 2009. (Thaer Ganaim / POOL / MaanImages)
Angela Merkel, chancelière de l'Allemagne, le plus grand pays de l’Union, a déclaré que le Hamas portait "clairement et exclusivement" la responsabilité des combats, car il tirait des roquettes Qassam sur Israël.
La République tchèque, qui a pris la présidence tournante de l'UE le 1er Janvier, décrit les actions d'Israël dans la bande de Gaza comme «plus défensives qu'offensives." Prague est revenue ensuite sur cette remarque après que la France, le précédent détenteur de la présidence, ait semblé avoir une position plus nuancée.
Mais, alors que Nicolas Sarkozy, le président français, a passé la majeure partie de cette semaine à chercher à obtenir une trêve entre le Hamas et Israël, il était trop impatient de développer des liens politiques et économiques avec le gouvernement israélien.
En Décembre, les ministres des Affaires Etrangères de l'Union Européenne ont décidé de s’investir dans des projets pour développer un «partenariat privilégié» avec Israël, permettre à ce pays de prendre part à un large éventail de programmes de l'Union et offrir la possibilité à Israël d’être intégré dans son marché unique. La France avait la présidence de l'Union à l'époque.
Cette décision a été prise en dépit des appels de Salam Fayyad, le Premier ministre nommé de l'Autorité Palestinienne à Ramallah, demandant à l'Union d’éviter d'améliorer ses relations avec Israël jusqu'à ce que ce dernier cesse la construction de nouvelles colonies dans les territoires occupés.
Max Wieselmann, militant de Juifs Européens Pour une Paix Juste, une organisation critique de la politique israélienne, a exhorté l'Union Européenne à conditionner ce partenariat au respect des droits de l'homme.
Il a opposé la façon dont les gouvernements de l'Union sont prêts à fermer les yeux sur le refus d'Israël des droits élémentaires aux Palestiniens avec l'attention minutieuse que le bloc a montré sur les questions de liberté d'expression en Turquie, un candidat à l'adhésion à l'UE.
"Cela fait toujours des histoires", dit-il, "si les autorités turques sont prises en défaut dans l'application des standards européens sur les droits de l'homme et la démocratie. Pourtant, l'Union n'a pas pris de mesures énergiques contre Israël pour son blocus économique de Gaza - en violation de la Convention de Genève de 1949, qui interdit la «punition collective» d’une population civile.
Ran Curiel, l’ambassadeur d’Israël à Bruxelles, espère que les renforcements des relations ne seront pas affectés par les événements de Gaza. Israël a lancé son offensive "avec réticence et sans choix", dit-il, parce que "les citoyens sont quotidiennement exposés à une sorte de jeu de la roulette russe du Hamas."
Le Parlement européen pourrait repousser l'approbation du projet de partenariat pendant un certain temps, peut-être jusqu'après les élections de l'institution en Juin.
L'assemblée a fait l’objet de fortes pressions de la part des partisans d'Israël au cours des dernières années. Un groupe inter-partis lié aux Amis Européens d’Israël a été créé au sein du parlement.
Néanmoins, l'assemblée avait décidé de reporter à décembre un vote approuvant le partenariat, et nombre de ses membres ont souvent condamné le caractère aveugle des attaques d’Israël. Francis Wurtz, chef d'une alliance de membres de la Gauche au Parlement, a déclaré le 7 Janvier que l’Union Européenne "s’était elle-même rendue complice" des attaques d'Israël en cherchant à avoir des relations plus étroites avec lui.
Les militants des droits de l'homme et contre la pauvreté ont également appelé l'Union Européenne à freiner son partenariat.
Daleep Mukarji, directeur du Christian Aid en Grande-Bretagne et en Irlande, a indiqué qu'Israël avait refusé d'accepter les appels au cessez-le-feu d’une délégation de l'Union Européenne au Moyen-Orient en début de semaine. "La crédibilité de l'Union Européenne est désormais en jeu»,
a ajouté Mukarji ." Il est inconcevable que nous élargissions les avantages du partenariat européen à un gouvernement qui viole le droit international humanitaire et refuse la négociation en faveur de la poursuite de la violence."
Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), est d’accord : "Ce n'est pas le moment d’octroyer des avantages à une partie dans le conflit", a t-elle dit. "Le nombre de victimes civiles et la destruction des maisons, des écoles et des infrastructures de base dans la bande de Gaza sont choquantes, et de plus en plus chaque jour. L'Union Européenne ne peut pas procéder à une revalorisation de nos relations avec Israël, alors que de telles violations ont lieu."
Source : http://electronicintifada.net/
Traduction : MG pour ISM
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