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Palestine occupée -

Intifada al-Quds en Palestine : Poursuivre le chemin de la libération
N° 7 - février 2016

Par

« Sur cette terre, il y a de quoi mériter de vivre. Mais malheureusement, je ne vois pas ce qui pousse à vivre tant que dure l’occupation, qui nous suffoque, qui assassine nos frères et nos sœurs. Accorde, Allah, la miséricorde à nos martyrs, soulage nos blessés et libère nos prisonniers. Vous nous avez devancés, et nous sommes, par la permission d’Allah, sur vos traces. » (martyr Amjd Sukari, Abu ‘Umar)
Les opérations de la résistance se développent qualitativement. C’est ce que reconnaissent et craignent les sionistes, qui ont eu affaire avec deux opérations de qualité, depuis la fin du mois de janvier.

Intifada al-Quds en Palestine : Poursuivre le chemin de la libération
N° 7 - février 2016

Les trois martyrs (de dr. à g.) Amad Abu Rabb, 17 ans, Mohammad Kamil, 17 ans et Ahmad Zakarna, 16 ans, abattus à Bab al-Amoud, Al-Quds occupée, le 3 février 2016, après qu'ils ont mené une opération de résistance contre des policiers des frontières du régime sioniste d'occupation
L’Intifada al-Quds se poursuit, et les tentatives sionistes de la faire avorter, par divers moyens, échouent. La dernière tentative a consisté à fournir 30.000 autorisations de travail dans les territoires occupés en 48, pour les Palestiniens de Cisjordanie , considérant que le chômage et la précarité incitent à la révolte. Cependant, les 600 autorisations accordées aux habitants de Qabatia, dans la province de Jénine, ont été supprimées, en tant que punition collective. Les sionistes brandissent « la carotte et le bâton » voulant séparer les « bons Palestiniens » des résistants.

Cependant, la grève de la faim menée depuis presque 80 jours par Mohammad al-Qiq, journaliste de la ville d'al-Khalil, et la mobilisation grandissante à son soutien, sont des moyens populaires pour étendre l'Intifada et la développer, notamment dans les territoires occupés en 48. Le cinquième mois de l'Intifada se déroule sous le signe de la grève de la faim de Mohammad al-Qiq, symbole de la ténacité palestinienne.

Les mesures répressives contre les députés palestiniens au Knesset sioniste, parce qu’ils ont visité les familles des martyrs maqdissis, montrent une fois encore que la « citoyenneté » dans l’entité coloniale n’est pas chose naturelle, mais un moyen d’enjoliver l’occupation. Dans al-Quds, les familles des martyrs réclament toujours la restitution des corps de leurs enfants, confisqués par l’occupation qui en fait un objet de chantage : « ou bien vous les enterrez de nuit, avec la participation de 50 personnes au maximum, et ailleurs que dans al-Quds, ou bien nous les gardons ». Rien que sur le plan humain, ce chantage devrait être dénoncé par la communauté internationale, mais elle n’existe que pour le soutien aux sionistes, depuis la déclaration Balfour en 1917 et le vote de l’ONU en 1947. C’est ce qu’ont compris les Palestiniens qui ont occupé les sièges du CICR et d’organismes de l’ONU en Cisjordanie , à cause de leur silence complice concernant la détention de Mohammad al-Qiq.

Cette prise de conscience de plus en plus large, au fur et à mesure que l’Intifada se déroule et au fur et à mesure que les crimes sionistes se poursuivent, permet d’affirmer que tout affrontement avec les colonialistes est un pas en avant vers la libération de la Palestine, libération de la conscience et de toutes les chaînes accumulées par les années honteuses qui ont suivi les accords d’Oslo. L’Intifada al-Quds, qui est la continuation naturelle de toutes les révoltes et toutes les Intifada précédentes, n’est que la situation normale face des colons venus d’ailleurs qui se sont emparés d’un pays où vit un peuple depuis des millénaires, et ont fondé une entité coloniale en expulsant un quart de million de Palestiniens (aujourd’hui 7 millions de réfugiés). Ceux qui veulent, comme le gouvernement français, arrêter l’Intifada en présentant des plans « de paix » et proposer des « conférences internationales », ne cherchent qu’à sauver l’entité sioniste et empêcher sa décomposition politique, démographique, stratégique, sociale et humaine. Par sa combativité et sa vitalité, le peuple palestinien affirme vouloir en finir avec l’entité coloniale.

Martyrs palestiniens tombés depuis fin janvier 2016 :

167 - Amjad Sukari, Abu ‘Umar (35 ans, de la province de Nablus, membre de la police palestinienne). 168 – Ahmad Toba (18 ans, province de Tulkarm) ; 169 – Ahmad Zakarna ( 16 ans, Qabatia, Jénine) ; 170 – Mohammad Kamil (17 ans, Qabatia, Jénine) ; 171 – Ahmad Abu Rabb (17 ans, Qabatia, Jénine). 172 – Haytham al-Baw (17 ans, al-Khalil). 173 – Omar al-Jawabreh (16 ans, al-Khalil) ;
(Les sources palestiniennes consultées dénombrent les martyrs tombés au cours de l’Intifada al-Quds de manière différente, pour diverses raisons. Les chiffres repris dans ce bulletin ne sont pas toujours conformes à toutes ces sources.)

Scènes de l’Intifada al-Quds

* Ils se sont donnés rendez-vous, sur Facebook, pour chasser les « hérissons »
Les martyrs Hussein Abu Ghosh et Ibrahim Allan ont mené une opération de résistance contre l’occupant, un lundi du mois de janvier, au cours de la vague de froid qui a frappé la région. Ils avaient annoncé leur intention, sur Facebook, de chasser les « hérissons » ensemble et s’étaient donnés rendez-vous pour la chasse. Malgré les mesures répressives de l’occupant contre les utilisateurs du Facebook, dont plusieurs ont été arrêtés pour « incitation » contre l’occupation, les deux martyrs ont défié l’occupant et sont allés tout simplement chasser des hérissons très spéciaux, les sionistes, à l’entrée de la colonie Horon, en Cisjordanie .

* L’opération menée par les jeunes de Qabatia dans al-Quds, Bab al-Amoud
L’opération héroïque des trois jeunes de Qabatia a abattu une femme soldat et blessé 4 autres, devant Bab al-Amoud à al-Quds. Pour le PFLP, cette opération démontre l’échec des plans sécuritaires de l’occupant et est une gifle à ceux qui ont des illusions sur les projets sionistes. Elle réclame la fin de la « coordination » sécuritaire entre l’Autorité palestinienne et les occupants.

De nombreux articles de presse ont mis en lumière la déroute des sionistes après cette opération, étant donné que trois jeunes l’ont exécutée, venant de Qabatia, au nord de la Cisjordanie , en passant par les différents barrages de l’occupation, et équipés d’armes. Pour les sionistes, cette opération préfigure d’autres aussi sophistiquées dans leur conception et préparation, et montre un développement des capacités de la résistance. Cette opération, qui s’ajoute à plusieurs antécédentes, montre que la puissance sioniste n’est pas invincible.

* Le siège de Qabatia
Le 24 octobre dernier, Qabatia a offert son premier martyr au cours de l’Intifada al-Quds. Depuis, dans cette ville située à l’est de la ville de Jénine, 9 martyrs sont tombés, les derniers étant les exécutants de l’opération de Bab al-Amoud dans al-Quds.
Suite à l’opération héroïque des fils de Qabatia dans al-Quds, les sionistes ont envahi la ville et semé la terreur pendant trois jours consécutifs. Les maisons des trois martyrs ont été investies par l’armée et ses troupes se sont déployées dans la ville. Des affrontements ont eu lieu entre les habitants de la ville et les occupants, un enfant a été écrasé par un char, des dizaines de Palestiniens ont été arrêtés et interrogés, dont le frère du martyr Kamil, Tareq, 16 ans. L’occupation a interdit toute circulation hors de la ville, en posant des sacs de ciment aux entrées. Les sionistes ont retiré toutes les autorisations de travail (dans les territoires occupés en 48) accordées aux Palestiniens de Qabatia, pensant qu’une « punition collective » dissuaderait les jeunes de poursuivre l’Intifada. Mais la solidarité avec Qabatia a dépassé la province de Jénine, puisqu’un convoi de voitures venant de plusieurs endroits de Cisjordanie a essayé de briser le blocus. Les sionistes ont tiré sur le convoi et les journalistes qui l’accompagnaient. Craignant une extension de la colère contre eux, les sionistes ont retiré leurs troupes de la ville.  

* Le siège de Nahalin se poursuit
A la recherche du résistant ayant exécuté une opération contre les colons, le village de Nahalin, situé au sud-ouest de Bayt-Laham a été bloqué par les forces de l’occupation. Les entrées de la ville ont été fermées, et une campagne d’arrestations est en cours depuis plus de trois jours. Nahalin, entourée par 7 colonies, est habitée par 13.000 Palestiniens. Ses terres ont été confisquées et il ne lui reste plus que 4500 dunums, situés en zone « C » (selon les accords d’Oslo). Les 8 écoles du village ont été fermées, et 550 enseignants du village ont été empêchés de se rendre à leur travail, hors du village. Deux maisons du village ont été transformées en casernes militaires après avoir été occupées. Le propriétaire d’une de ces maisons, Amir Najajra, a été arrêté et les sionistes se sont emparés de sa maison.

Résistance

Deux fillettes âgées de 13 ans ont tenté de poignarder des soldats dans la ville de Ramleh, en Palestine occupée en 48. Elles ont été arrêtées début février. Une Palestinienne est arrêtée, à Bab al-Amoud dans al-Quds, sous le prétexte qu’elle possède un couteau. Un colon est poignardé près de Bayt Laham, le résistant réussit à s’enfuir (9 février). Des jeunes lancent une bombe de fabrication artisanale en direction des forces de l’occupation dans le camp de Ayda, à Bayt Laham (6 février) ; un autocar de colons prend feu après avoir été visé par des bouteilles incendiaires (4 février).

Les jeunes résistants lancent des cocktails Molotov sur des colons dans al-Quds (al-Thawri, 8 février). Des Palestiniens en voiture tirent des coups de feu vers la colonie « Beit Horon » près de Ramallah et un policier sioniste est blessé par des pierres lancées dans le bourg de Selwan. Un colon est poignardé près de Beit Hanina par un Palestinien qui prend la fuite (7 février).

Des affrontements ont lieu à l’entrée de Anabta, à l’est de Tulkarm et dans la ville d’al-Khalil (10 février) et dans le bourg de Selwan. D’autres affrontements ont eu lieu près de Halhoul (6 février). Dans Qabatia envahie, les jeunes lancent des pots de peinture sur les vitres des véhicules de l’occupation, pour aveugler les conducteurs (6 février) ; Des affrontements ont eu lieu à l’entrée du camp de She’fat et dans le village de Nahalin (2 février).

La campagne pour la reconstruction des maisons des martyrs, démolies par l’occupant, se poursuit. Début février, une commission est mise en place dans al-Quds, chargée d’assurer la reconstruction des maisons, de collecter l’argent et les matériaux nécessaires.

Des funérailles officielles et populaires pour le policier résistant, Amjad Sukkari, qui a mené une opération au barrage de « Bet Il », barrage réservé aux membres VIP de l’Autorité palestinienne. Le martyr Amjad Sukkari a été salué par les formations de la résistance palestinienne, mettant en valeur son acte de résistant. Le lendemain de l’opération, les sionistes ont assiégé la ville de Ramallah.
 
Répression et purification ethnico-religieuse dans la ville d’al-Quds

Les forces de l’occupation ont mené une incursion dans l’université al-Quds – Abu Dis, et confisqué les documents qui se trouvaient dans les locaux des étudiants et détruit tous les appareils électriques qui s’y trouvaient. Pendant deux heures, les étudiants se sont opposés aux soldats de l’occupation en lançant des pierres et des bouteilles.

La presse sioniste et les responsables politiques de l’occupation réclament l’application des ordres de démolition des maisons de martyrs dans la ville d’al-Quds, car selon eux, si les démolitions ne sont pas effectives, les jeunes poursuivront leurs opérations.

Le gouvernement sioniste approuve un plan de judaïsation au sud de la mosquée al-Aqsa, consistant à bâtir une salle de prière pour les juifs. Cette salle de prière serait construite dans la zone al-Bouraq et le quartier Maghariba, ainsi que sur une partie des palais omeyyades. Cette construction coûtera 10 millions de dollars us, dont une grande partie viendra de « la diaspora » juive. Ce plan a été dénoncé par les responsables musulmans de la ville, dont sheikh Ikrima Sabri qui a déclaré que « le mur al-Bouraq fait partie intégrante du mur occidental de la mosquée al-Aqsa et la place est un waqf musulman que les sionistes ont entièrement démolie. » Il a ajouté que « l’occupation vise à masquer les vestiges musulmans dans la zone du quartier des Maghariba. »

Le jeune Milad Najib, 16 ans, de Kfar Aqab, est assigné à domicile jusqu’au mois de mars 2016, jour de sa comparution devant un tribunal sioniste. Sa mère a également été interdite de quitter le domicile, bien qu’elle travaille. Milad avait été arrêté et détenu pendant 25 jours.

Les jeunes de Jabal al-Mukabber protestent contre la confiscation des corps des martyrs par les occupants, par une manifestation le 5 février.

Plusieurs Maqdissis ont été arrêtés lors d’un raid sur le camp de Qalandia, le 4 février, dont plusieurs mineurs (Jihad Zaatari, 14 ans, Khalid Abu Ghosh, 15 ans, Abed Abu Sayma, 15 ans).

Le conseil islamo-chrétien pour la protection d’al-Quds et des lieux saints a dénoncé le 11 février le plan sioniste consistant à bâtir une synagogue au bas de Hammam al-Ayn, à l’ouest de la mosquée al-Aqsa. Il réclame l’attention de la communauté internationale sur les profanations continues de l’occupation qui visent les lieux saints dans al-Quds. Cette synagogue serait construite sur une terre appartenant au waqf musulman.

Le bourg d’Al-Issawiya est envahi par les soldats de l’occupation, qui lancent des bombes éclairantes. Ils sont accompagnés par des chiens.

L’occupant démolit une maison en cours de construction dans le quartier Wadi Qadoum, dans la ville occupée (2 février).

Fakhri Abu Diab, militant pour la protection d’al-Aqsa, a signalé que la profanation de la mosquée survenue le 3 février dernier risque d’apporter des changements dramatiques dans la mosquée, puisque des équipes d’ingénieurs faisaient partie des profanateurs. L’occupant interdit aux musulmans d’entretenir la mosquée, alors que leurs équipes préparent des creusements de plus en plus profonds, au risque de détruire la mosquée, et des profanations de masse dans les mois à venir.

Ce mercredi 3 février, 31 membres des services de renseignements de l’occupation et 19 policiers ont profané la mosquée, ainsi que 70 colons. Des bus ont transporté des dizaines de colons vers la mosquée. Au cours du mois de janvier, 460 colons ont envahi la mosquée.

Le mufti d’al-Quds a dénoncé l’interdiction par les sionistes des travaux de réfection des places de la mosquée al-Aqsa, par les Awqafs, déclarant qu’une autorisation préalable n’est pas nécessaire pour cela, en réponse aux sionistes. Il a dénoncé la mesure d’expulsion du directeur des Awqaf, Najeh Bqyarat, d’al-Quds et de la mosquée al-Aqsa.

Sheikh Ikrima Sabri président du haut conseil islamique, a dénoncé le plan sioniste visant la démolition de 30.000 maisons dans al-Quds. Depuis le début de cette année, 54 maisons ont été démolies : à Jabal Mukabber, She’fat, Sour Baher, entre autres.

L’occupant arrête Mahmoud Abdel Latif (25 ans) dans la vieille ville d’al-Quds, sous le prétexte qu’il incite à la révolte sur Facebook. Le tribunal sioniste d’al-Quds a condamné le jeune Mohammad Mustafa (16 ans) de ‘Issawiya à 8 mois de prison. Les forces de l’occupation ont éloigné le directeur des Awqafs, Najeh Bqayrat, d’al-Quds, pour 6 mois, qui a déclaré que ce n’est pas la première fois que l’occupation s’en prend à lui. Elle l’avait déjà éloigné 13 fois auparavant, notamment lorsqu’il avait été nommé directeur de la mosquée. Dr. Jamal Amrou a été interdit d’entrer dans la mosquée al-Aqsa, pour 6 mois.

Le député d’al-Quds au conseil législatif, Mohammad at-Tir, du mouvement Hamas, a été arrêté dans Ramallah. Il avait été libéré quelques mois auparavant, après avoir été expulsé d’al-Quds en 2010. Le comité des parents des prisonniers maqdissis a déclaré qu’au cours du mois de janvier, les autorités de l’occupation ont arrêté 149 Palestiniens d’al-Quds, dont 74 enfants âgés entre 9 et 12 ans.

Les écoles palestiniennes menacées par la judaïsation, après une nouvelle mesure du ministère sioniste de l’éducation, qui a décidé de n’accorder des subventions qu’aux écoles admettant le programme scolaire sioniste. La plupart des écoles palestiniennes dans al-Quds suivent le programme scolaire de l’Autorité palestinienne. Seules 8 écoles privées ont déjà admis le programme sioniste.
 
Les crimes de l’occupant

Une force spéciale sioniste a kidnappé Sharaf Tamimi, 24 ans, du village Nabi Saleh, au nord de Ramallah.

Au cours du mois de janvier, l’occupant a arrêté 460 Palestiniens et démoli 50 maisons et structures en Cisjordanie (y compris al-Quds). Les démolitions ont eu lieu dans Selwan, Beit Hanina, She’fat, Jabal Mukabber, et dans al-Khalil, Ramallah, Nablus et Toubas. Les structures démolies appartiennent aux Jahhalin, à l’est de Izariyye, et Jabal al-Baba, près d’al-Quds.

Le professeur Youssef Jabbarin a dénoncé un plan sioniste visant à démolir 50.000 maisons dans la partie de la Palestine occupée en 48. Ces démolitions visent à expulser 500.000 Palestiniens et à les pousser à l’émigration. Selon lui, les sionistes ont précipité l’exécution de ce plan après l’Intifada al-Quds, et les événements survenus dans la partie occupée en 48. Les sionistes prétextent l’absence de permis de construire pour l’exécution de leur plan et espèrent que cela mettra fin à la participation des Palestiniens de 48 à l’Intifada. Or ces maisons se situent dans toutes les zones palestiniennes, que ce soit dans al-Naqab, dans le centre (Umm al-Fahem, Tayle) ou au nord (Tamra).

L’occupant a démoli 24 bâtiments dans Yatta, al-Khalil, laissant 12 familles sans abris. Selon le bureau de l’ONU, cette zone est visée depuis 1999, la plupart des maisons ont déjà été démolies et les biens des familles ont été confisquées. Les sionistes l’ont déclarée « zone militaire ». Il a également démoli 9 bâtiments dans la ville de Tammun, dans la vallée du Jourdain.

L’occupant a arrêté, au cours des 15 derniers jours de l’Intifada, entre 10 et 30 personnes, dans toute la Cisjordanie , au cours des raids effectués de nuit, dans plusieurs localités.

Les forces sionistes tirent sur les manifestants en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, le 5 février.

50 colons envahissent le marché de la ville d’al-Khalil, protégés par l’armée d’occupation, le 30 janvier. Cette invasion nocturne a empêché les Palestiniens de circuler, les soldats sionistes pointant leurs fusils contre eux. Ce genre de « tour colonial » tend à être régulier dans la ville et vise à normaliser leur présence dans la ville.

Les sionistes ont détruit pour la seconde fois la mosquée dans le village non reconnu de Rakhama, dans le Naqab occupé.

L’occupant arrête la sœur du martyr Hassan al-Baw (exécuté le 13 novembre 2015), dans Halhoul, Doha al-Baw (17 ans).
 
La presse palestinienne

« Permanence de la « habba » palestinienne et l’Etat de l’occupation, par Antoine Shalhat, 1 février 2016

L’auteur, qui refuse de nommer le soulèvement palestinien actuel « intifada », parce que contrairement à la première Intifada, elle n’est pas parvenue à modifier la conception politique de la direction sioniste, analyse les changements survenus dans l’occupation « israélienne », notamment au cours des dernières années. L’un des principaux changements est la liaison étroite entre « la société coloniale » qu’il situe dans les territoires occupés en 67 et la société sioniste à l’intérieur de « la ligne verte ». Cette étroite liaison se déroule à deux niveaux, en profondeur où la première est devenue une partie intrinsèque de la seconde et en surface, où la direction de la première exerce une influence politique de plus en plus grande. Si la société coloniale tend à bouleverser la carte de l’entité en imposant un refus du retrait des territoires occupés en 1967, il n’en demeure pas moins que la « habba » actuelle tend à imposer la Palestine comme la principale cause à laquelle s’intéresse l’entité de l’occupation, et non l’Iran ou le « terrorisme jihadiste ».
 
L’intifada se poursuit… et les dirigeants de l’occupation s’embrouillent à comprendre ses causes (Al-Istiqlal - Gaza)

« Israël » se leurre soi-même en expliquant l’Intifada al-Quds par l’instabilité régionale, l’incitation de la presse ou de Mahmoud Abbas, les conditions économiques des Palestiniens ou bien l’enseignement dispensé dans les écoles palestiniennes, et ne veut pas comprendre que c’est la présence même de l’occupation qui pousse cette nouvelle génération de Palestiniens, qui n’a vécu ni la Nakba, ni la Naksa, mais qui vit les crimes et l’humiliation quotidienne par l’occupation, à se révolter. « Israël » ne veut pas comprendre que l’attachement des Palestiniens à leurs droits, et notamment à leur droit au retour à leurs villages et villes d’origine, qui est devenu une partie essentielle de leur conscience, demeure une constante de leurs revendications. En ignorant les vraies causes de l’Intifada, les « Israéliens » ne font que contribuer à l’étendre et à la raffermir. Juger que 30.000 autorisations de travail aux Palestiniens pour se rendre dans les territoires occupés en 48  sont susceptibles de modifier le cours de l’Intifada et de calmer une jeunesse démunie c’est se leurrer car des jeunes ayant mené des opérations de résistance ont des familles qui travaillent dans l’intérieur occupé, et ont mené leurs opérations sans avertir leurs familles. De même, toutes les mesures oppressives (démolitions des maisons, arrestations) n’ont pas dissuadé ces jeunes, ni leur société qui mène des campagnes pour reconstruire les maisons des martyrs démolies.

Une conférence internationale pour faire cesser l’Intifada (Al-Istiqlal, Gaza)

Les récentes opérations menées par les jeunes Palestiniens dans les colonies prouvent une fois de plus que les colonies implantées en Cisjordanie sont une des causes essentielles de l’Intifada al-Quds, qui se poursuit depuis octobre 2015. Les activités coloniales comme la confiscation des terres, l’implantation des colonies et la sauvagerie criminelle des colons restent une des causes directes de l’Intifada. Les sionistes reconnaissent qu’ils sont impuissants à arrêter le mouvement, malgré toute la répression exercée pour dissuader les jeunes. Certains secteurs (l’armée, entre autres) proposent d’offrir des solutions politiques, craignant une situation explosive. La proposition d’une conférence internationale à Paris, pour renouer les contacts officiels entre l’Autorité palestinienne et les sionistes, n’est en fait qu’une manière détournée de stopper l’Intifada, pour le bénéfice des sionistes. Car plus de 20 ans basés sur un espoir de « règlement pacifique » n’ont apporté qu’un surplus de colonisation et de destruction.
 
Communiqués et déclarations

Déclaration de Abu Imad Rifa’î (représentant au Liban du Mouvement du Jihad islamique en Palestine) (fin janvier 2016): « L’Intifada, au début de son cinquième mois, exprime l’ampleur de l’attachement du peuple palestinien à sa terre et ses sacralités. Nous avons totalement confiance en notre peuple, dans toute la Palestine, qui poursuivra la résistance à l’occupation jusqu’à la réalisation de ses objectifs. » Il a ajouté que l’Intifada « a donné la confiance et l’espoir au peuple palestinien, elle a affirmé que le peuple palestinien n’est pas las, ni désespéré, et qu’il n’abandonne pas ses droits, malgré toutes les pressions qui sont exercées sur lui et malgré l’abandon de la cause palestinienne par certains. »

Le Mouvement du Jihad islamique refuse l’initiative française consistant en une conférence internationale : Daoud Shehab, porte-parole du mouvement a affirmé : « La direction de l’OLP a approuvé et attendu les résultats d’une telle conférence, proposée il y a plus de 20 ans, et a reconnu « Israël » et l’Autorité palestinienne a accepté l’autonomie. Nous voyons aujourd’hui ses résultats sur le terrain, elle ne peut ni protéger ni défendre son peuple. » Il a ajouté : « l’initiative française est une perte de temps, et en fin de compte, son plafond est le retour aux négociations que même « Israël » refuse. Après de longues années de négociations, le résultat est le siège de la bande de Gaza, la division interne, le démembrement de la Cisjordanie , l’extension de la colonisation et le judaïsation de la ville d’al-Quds. »

Au cours d’une manifestation dans Bayt-Lahia (Gaza), Khaled al-Batch, dirigeant au mouvement du Jihad Islamique en Palestine, a déclaré que l’Intifada al-Quds a lieu pour la défense de la terre, de la doctrine et du droit sur toute la Palestine. Il a affirmé « la nécessité d’adopter une stratégie nationale qui renforce la détermination des prisonniers, à qui nous devons un engagement et pour qui nous devons agir pour assurer leur liberté. »

Dr. Moussa Abu Marzouq, vice-président du bureau politique du mouvement Hamas, a déclaré que l’Intifada al-Quds est une Intifada populaire, à laquelle participent toutes les formations palestiniennes. Les martyrs appartiennent à ces formations qui assurent sa continuité. Il a poursuivi, affirmant que le but de l’Intifada est la libération et le dégagement de l’occupation de la Cisjordanie et d’al-Quds. 

Du côté des sionistes

Selon des articles de la presse sioniste, la société sioniste vit dans la phobie du complot dirigé par des services secrets étrangers ou locaux. Les opérations de la résistance palestinienne ajoutées à des faits divers ou autres querelles internes enveniment la tranquillité des colons, qui considèrent de plus en plus que les services de renseignements sont partout présents dans leur vie. Selon un journaliste de Haaretz, Ofray Ilani, la société « israélienne » se rapproche de ce qu’avait prédit le philosophe de gauche Libovitch en 1968 qui avait considéré que la permanence de l’occupation entraînera la chute de la société « israélienne ». Le journaliste conclut que « notre société gouvernée par des appareils secrets est une société malade incurable, et au fur et à mesure que le Shabak intervient dans notre vie, la politique 'israélienne' ressemblera à une maison en carton, sinon pire » (tiré du site madarcenter.org, janvier 2016).

Dans le quotidien sioniste Maariv, Ori Sefer critique la politique du gouvernement de Netanyahu, qu’il juge non démocratique, nationaliste, extrémiste et raciste. Ce qui constitue un cauchemar pour tout libéral. Optimiste toutefois, l’auteur affirme que dans quelques années, un Etat palestinien verra le jour aux côtés de l’Etat sioniste. « Dans l’histoire contemporaine », écrit-il, « l’occupation d’un peuple n’a jamais perduré. Le colonialisme fut achevé. Ceux qui ont dominé le peuple juif ont disparu, et l’avenir de la Palestine indépendante sera comme la destinée de l’Algérie ou du Vietnam ». L’auteur renoue avec les écrits sionistes présentant la fondation de l’entité sioniste comme une lutte anti-coloniale.

La presse sioniste est déchaînée contre les Palestiniens élus au Knesset sioniste, parce qu’ils sont allés rendre visite aux familles des martyrs, à al-Quds, et réclamé les dépouilles des martyrs, confisqués par l’occupation.

Dans le quotidien « Ysra’il Yom », le dénommé Robin Barko considère que les députés « arabes » (palestiniens) du Knesset, et notamment ceux du Rassemblement national démocratique (Hanin Zo’bi, Jamal Zahalka et Bassel Ghattas) devraient plutôt remercier les sionistes pour leur avoir donné l’occasion d’être élus au Knesset (organe législatif de l’occupation) !!! C’est cela, la logique coloniale des colons dans l’entité sioniste : le peuple palestinien devrait remercier les sionistes de n’avoir pas été expulsé de son pays. Donc, les députés du Rassemblement, au lieu de jouer un rôle de pacification entre le peuple colonisé et les colons, rôle souhaité pour eux par les sionistes, joueraient avec le feu, en aidant les « terroristes » et le « terrorisme  musulman » qui envahit la région, selon le journaliste.
 

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