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France -

Israël a entamé une longue démarche pour être admis au sein de l’OCDE

Par

> comaguer@orange.fr

Au fil des jours et des lectures n°62, 12 Mars 2010 Comaguer

Un article récent du journaliste Jonathan Cook est venu éclairer un des aspects les moins médiatisés de la politique d’influence de l’Etat sioniste et de sa volonté de se ranger résolument dans le camp occidental , porteur, dans un mouvement de l’énergie du désespoir, de l’étendard du capitalisme sans frontière .

L’OCDE, organisation de coopération et de développement économique, est une organisation internationale discrète. Elle a succédé en 1961 à l’OECE, organisation de coopération économique européenne mise en place par les Etats-Unis en 1947 pour organiser la distribution des fonds du plan Marshall en Europe.
Le marché politique était simple : « Vous, états européens affaiblis par la guerre, acceptez notre aide financière pour aider à votre reconstruction mais, en échange, vous devez mettre en place un régime économique et social permettant l’ouverture de vos marchés à nos banques et à nos multinationales et accepter toutes les règles du système capitaliste dont nous sommes, nous Etats-Unis, les promoteurs. » Sous-entendu : l’OECE établit les règles de fonctionnement du « camp occidental » au moment où les anglo-saxons Etats-Unis et Grande –Bretagne lancent la guerre froide.
Le plan Marshall achevé, l’OCDE a continué à être le lieu où s’élabore la politique économique et sociale des grands Etats capitalistes développés et cette organisation peut être considérée comme le gardien de l’orthodoxie capitaliste mondiale.
Elle ne légifère pas, elle ne condamne pas, elle surveille, toujours, elle admoneste, à l’occasion, et rien de ce qui se prépare ou se décide en matière économique et sociale dans un de ses Etats membres n’échappe à sa vigilante attention.

Sans jamais s’en vanter les gouvernements des pays membres sont extrêmement attentifs aux observations que l'OCDE formule sur leur politique et très sensibles à ses remontrances. Il est fréquent que des critiques de l’OCDE deviennent des antiennes politiques et médiatiques rebattues. Ainsi la « rigidité du marché et du droit du travail en France » obstacle au développement de la précarité a été dénoncée par l’OCDE bien avant d’être reprise en choeur par le patronat et par la droite, et admise idéologiquement comme cadre de réflexion par la social-démocratie quand elle était au pouvoir.
Passée la période la plus tendue de la guerre froide, l’OCDE a élargi son horizon et a admis des nouveaux membres en commençant par les amis anglo-saxons : Australie et Nouvelle Zélande. Tous étaient « politiquement corrects » mais certains furent admis dans le club des pays industriels riches même si leur niveau de développement n’était pas égal ou si leur législation sociale n’était pas très présentable dans la devanture du « Monde libre ». Ainsi la Turquie fut membre fondateur en 1961 alors qu’elle était beaucoup plus une base militaire avancée à la frontière Sud de l’URSS qu’un pays développé .La Corée du Sud admise en 1996 alors qu’elle sortait à peine de l’état d’exception instauré avec des variantes après la fin de la guerre (1953) pour lui permettre à marches forcées et sous une poigne de fer de se transformer en trois décennies en un « dragon » économique, vitrine du capitalisme occidental face aux communistes nord-coréen et chinois. Quant au Mexique que les Etats-Unis voulaient faire sortir de sa période de nationalisme économique ombrageux pour l’ouvrir au grand vent du libre-échange et en pratique et prioritairement au Capital Etasunien, il fut admis dans l’OCDE le jour même de l’ouverture des frontières de l’Alena en 1994 .
Aujourd’hui après avoir intégré certains pays d’Europe Centrale après la disparition du COMECON, l’OCDE poursuit son élargissement et plusieurs candidatures : Chili, Estonie, Israël, Russie et Slovénie, sont en examen depuis 2007.
Le cas le plus intéressant est celui d’Israël. En effet, on pourrait croire que ce pays ultra capitaliste et puissamment parrainé n’aurait aucune difficulté à être admis dans le club. Mais l’OCDE ne se comporte pas simplement comme une amicale de riches et, soucieuse de sa respectabilité, elle a fixé des critères en matière d’adhésion. Même si ces critères ont été appliqués avec souplesse dans certains cas comme le niveau de développement de la Turquie en 1961 ou le droit syndical en Corée du sud en 1996, ils restent en vigueur.

L’article de J. Cook a été publié récemment dans un quotidien d’Abu Dhabi et reproduit par la revue étasunienne COUNTERCURRENTS.
Il donne un éclairage intéressant sur l’Etat sioniste et sur les problèmes que pose cette éventuelle adhésion à divers pays membres de l’OCDE (qui ne sont pas nommés). Ce document et les problèmes soulevés montrent qu’en fait l’Etat sioniste à divers égards est considéré par les experts de l’OCDE comme une sorte d’Etat –Voyou en matière économique et social comme il l’est en matière diplomatique (non respect permanent des résolutions de l’ONU et armement nucléaire). Pour cette raison il parait du plus grand intérêt pour le soutien à la cause palestinienne de faire obstacle à l’adhésion d’ISRAEL à l’OCDE.



Note
* Les 30 pays membres de l’OCDE (d’après le site internet de l’OCDE)
L’OCDE compte trente pays membres :
Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Corée, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Japon, Luxembourg, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Turquie.

Vingt de ces pays sont devenus membres le 14 décembre 1960, lors de la signature de la Convention relative à l’Organisation. Les autres ont adhéré à l’OCDE au fil des ans.

Dans un protocole additionnel à la Convention de l'OCDE, les pays signataires décidaient que la Communauté européenne, à travers la Commission européenne, "participait aux travaux de l’OCDE". Cette participation va bien au-delà de l’octroi d’un simple statut d’observateur et lui accorde en fait un statut de quasi-membre.

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