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Cisjordanie - 8 septembre 2004
Par Chris McGreal
Le gouvernement israélien recherche des financements étrangers afin d’améliorer les routes secondaires que les Palestiniens sont contraints à utiliser – interdits qu’ils sont des routes réservées aux seuls colons juifs. Il veut également des financements afin de construire de nouvelles routes qui tiennent compte du mur et des colonies. Le projet prévoit des routes parallèles, avec : une route pour les juifs, l’autre pour les Arabes…
Israël courtise les donateurs étrangers afin qu’ils financent la construction d’un réseau routier dans les territoires occupés – réseau rendu nécessaire par la construction de la vaste barrière « de sécurité » et les colonies juives en Cisjordanie .
Le gouvernement israélien recherche des financements étrangers afin d’améliorer les routes secondaires que les Palestiniens sont contraints à utiliser – interdits qu’ils sont des routes réservées aux seuls colons juifs. Il veut également des financements afin de construire de nouvelles routes qui tiennent compte du mur et des colonies. Le projet prévoit des routes parallèles, avec : une route pour les juifs, l’autre pour les Arabes…
Les donateurs européens sont plus que réservés, en partie parce qu’ils craignent que le financement des nouvelles routes ne contrevienne à l’avis consultatif émis en juillet dernier par la Cour Internationale de Justice, qui a condamné l’édification du mur. Ce tribunal a en effet jugé que le mur devait être détruit, car il enfreint les conventions de Genève.
Mais des diplomates disent que les Etats-Unis pourraient se montrer plus enclins à payer, étant donné l’accord tacite de Washington pour la construction du mur et le soutien qu’il a apporté au dernier projet d’Ariel Sharon consistant à étendre les colonies en Cisjordanie tout en retirant les colons de la bande de Gaza.
"Ce que les Européens ne sont pas prêts à faire, c’est financer quoi que ce soit qui puisse contribuer à la construction du mur ou des colonies. Les Américains, quant à eux, sont plus flexibles", a indiqué un diplomate européen.
Des responsables officiels disent que la requête (israélienne) a été formulée le mois dernier, lors de rencontres avec la Banque mondiale, après des pressions internationales visant à obtenir d’Israël qu’il fasse moins obstacle aux déplacements des Palestiniens.
Ces rencontres ont eu lieu au lendemain de la publication d’un rapport de la Banque mondiale consacré aux répercussions du projet, formé par M. Sharon, de se retirer unilatéralement de la bande de Gaza, ainsi que de quatre colonies en Cisjordanie , tout en renforçant le contrôle d’Israël sur d’autres parties des territoires occupés.
La Banque mondiale a exhorté Israël à restituer beaucoup plus de liberté de se déplacer aux Palestiniens, afin de rendre possible la reconstruction de l’économie palestinienne.
Israël s’est alors dit intéressé à "améliorer l’infrastructure des transports et à rendre possible des déplacements sans interruption à travers la Cisjordanie ", mais en précisant que cela exigerait "la construction (d’un réseau routier) étendu et complexe, avec une aide internationale."
"Nous subventionnons déjà lourdement l’occupation, et cela nous inquiète beaucoup", a indiqué un diplomate étranger, qui a expliqué : "Nous sommes prêts à apporter l’aide qu’il faudra afin de construire ou de reconstruire les infrastructures palestiniennes. Mais les pays donateurs sont très préoccupés par le fait que les Israéliens pensent apparemment que nous allons tout simplement payer la note de leurs actions, que ce soit quand ils envoient les tanks (ravager tout) à Jénine ou à Rafah, ou que ce soit quand ils construisent le(ur) mur (illégal)."
Des diplomates étrangers disent que toute requête en vue de l’amélioration des routes ne saurait émaner que de la seule Autorité (nationale) palestinienne – qui a d’ores et déjà requis de l’aide afin de réparer des dégâts causés par des tanks israéliens, mais pas particulièrement dans les zones proches du mur ou autour des colonies…
Certains donateurs sont aussi inquiets devant le projet de création d’un réseau routier ségrégué destiné aux Arabes, qu’une l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem a qualifié d’apartheid.
B’Tselem fait savoir qu’Israël exclut (ou met des restrictions à) l’utilisation, par les Palestiniens, de plus de 700 kilomètres de routes en Cisjordanie . L’armée israélienne qualifie les routes d’où les Palestiniens sont exclus de « stériles », qualificatif dont certains contempteurs disent (à juste titre, ndt) qu’il a des connotations racistes.
Dans un rapport récent, B’Tselem a indiqué que la politique routière d’Israël dans les territoires occupés cause "une souffrance très dure, généralisée, arbitraire et prolongée à la population locale".
"En exerçant une discrimination illégale envers les Palestiniens, le Régime des Routes Interdites rappelle le système d’apartheid qui était la plaie de l’Afrique du Sud. Ce régime viole les principes fondamentaux du droit international, (théoriquement) en vigueur en Israël", concluait ce rapport.
Source : www.guardian.co.uk/
Traduction : Marcel Charbonnier
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Chris McGreal
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