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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

L’Armée à l’école

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Maintenant que le Ministère de l’éducation en a fini de décorer toutes les écoles d’Israël avec le drapeau national, il se lance dans une nouvelle initiative, avec la coopération des Forces israéliennes de Défense : dans les semaines à venir, les lieutenants-colonels se verront attribuer des dizaines de lycées dans tout le pays pour "accompagner les lycéens depuis la classe de Seconde jusqu’au service militaire".

On ne sait pas encore ce que ce nouveau service va inclure exactement.

Est-ce la version juive de l’implantation d’agents du Shi Bet dans les écoles arabes ?

Qu’est-ce que l’officier fera exactement avec ses élèves ?

Leur inculquera-t-il les valeurs de l’occupation ?

Et comment la chaîne de commandement fonctionnera-t-elle – est-ce le proviseur qui répondra à l’officier ou est-ce que ce sera l’inverse ?

Et où, ailleurs dans le monde, les officiers de l’armée sont-ils présent à l’école ?


Mais, les 150 éducateurs et intellectuels qui ont signé une pétition contre ce projet, se trompent.

Il y a évidemment, un bénéfice annexe au fait que, chaque jour où ces officiers seront dans les salles des professeurs sera un jour où ils ne seront pas dans la casbah de Naplouse.

En outre, il vaut mieux que la vérité apparaisse au grand jour plutôt que de rester dans l’ambiguïté, le faux-semblant, et le refoulement.

Il vaut mieux avoir un officier en uniforme à l’école qu’un officier de réserve comme proviseur, ce qui arrive très souvent.

Dans un système éducatif qui enseigne le service militaire comme une légende, qui voit la préparation à l’armée comme un objectif éducatif, ainsi qu’indiqué dans une circulaire récente adressée aux directeurs, un officier dans le corps enseignant n’est pas autre chose que l’extension de la politique existante.

De plus, il vaut peut-être mieux exposer les jeunes à l’IDF dès leur plus jeune âge pour les préparer correctement à leur service dans l’armée d’occupation.

Avec les officiers qu’on enverra dans les écoles bien que l’on puisse supposer que ce ne seront pas les meilleurs du lot puisque ceux-là seront occupés à combattre la terreur et à participer à l’occupation, les jeunes seront exposés à la personnalité de leurs futurs commandants.


Les élèves du secondaire pourront apprendre d’eux certaines des activités de l’IDF – destruction des maisons, assassinat de personnes recherchées, obstacle aux femmes en travail (d’accouchement) et entrave aux soins médicaux, nettoyage des paysages, bouclages et couvre-feux.


Quand le directeur général du ministère de l’éducation, Ronit Tirosh, verrra les officiers de l’IDF – une armée plus qu’un peu entachée d’une moralité problématique - comme des "gens qui veillent sur l’héritage de nos valeurs" et "des experts de nos valeurs", l’étendue du soupçon selon lequel notre système d’éducation est entaché d’une moralité problématique, apparaître clairement.

Un système pédagogique qui invite des officiers supérieurs à inculquer les "valeurs" aux élèves est un système malade.

Et ce devrait être, plutôt des intellectuels qui enseigneraient aux jeunes les valeurs humaines à servir à titre de contrepoids aux dégâts éducatifs, moraux et psychologiques causés par le service dans les Territoires.



"L’armée devrait rester dans ses bases" a affirmé un opposant au projet, le Pr. Devora Bernstein. Pourtant, l’IDF ne s’est jamais satisfaite de ses bases.

Ses anciens retraités sont présents à presque toutes les étapes de la vie.

Depuis le président de la Seconde Autorité jusqu’au président de l’Association des pharmaciens, en passant par le directeur du Israël Center for Management, le président de l’Israël Industrialist’s Association, etc. etc. y compris évidemment les responsables du gouvernement et même la plupart des candidats au poste de Premier Ministre, compris le principal parti de gauche.

Les positions clef de la société israélienne sont toutes tenues par des colonels à la retraite qui apportent avec eux les traditions militaires avec toutes leurs limites et leur aveuglement.
«Le peuple entier est l’armée» : c’est plus vrai que jamais.

Et maintenant l’IDF ira jusque dans les écoles.


Du point de vue l’IDF, c’est un acte désespéré.
Elle comprend que, de toute évidence, la composition sociale des soldats, surtout des unités de terrain, change.

En dépit des déclarations fréquentes et joyeuses du commandant en chef lors de ses visites aux centres d’incorporations, à propos de l’augmentation de la motivation, c’est un secret de Polichinelle que la population du nord de Tel Aviv, par exemple, prend ses distances avec les unités de combat, et leur place sera prise par des soldats Orthodoxes et par ceux qui viennent des segments les plus fragiles de la société.

Le nouveau projet a pour objet d’être un antidote à la démotivation et à la poussée croissante dans les segments les plus forts de la population, de cette zone grise du refus de servir.


Peut-être que ce premier contact avec l’IDF encouragera les jeunes à poser les difficiles questions que tous les jeunes devraient se poser à eux-mêmes et les uns aux autres :

Que faites-vous de nous ?

Pourquoi allons-nous nous faire tuer ?

Pourquoi allons-nous tuer ?




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Source : www.newprofile.org/

Traduction : CS pour ISM-France

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