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Israël - 7 novembre 2005
Par Reuven Kaminer
L'idée était simple. Puisque nous n'étions plus responsables de Gaza, il n'y aurait aucune raison de se retenir dans les réponses aux attaques contre des colonies israéliennes ou des villes entourant la Bande.
Halutz ''espérait que les Palestiniens se rendraient compte du prix élevé qu'ils devraient payer."
C'était la libre expression d'une pensée stratégique qui avait été élaborée dans la salle de guerre de l'IDF lors de la planification du désengagement.
L'affaire Dan Halutz est bien documentée et les principaux faits ne sont pas contestés.
Halutz, en tant que commandant de l'Armée de l'Air israélienne, est responsable d'un ordre en date du 2 août 2002 pour l'assassinat ciblé d'un "prétendu" terroriste, Saleh Shaheda.
Puisque, parmi ses autres mauvaises activités, Shehada s'avérait justement vivre dans un immeuble, une bombe d'une tonne a été lâchée sur l'immeuble, tuant Shehada et quatorze autres hommes, femmes et enfants et blessant également et rendant orphelins de nombreux autres.
Ce fût un véritable scandale.
C'était un peu trop, même ici où les gens sont conditionnés à croire que 'les assassinats ciblés sont la plus grande invention dans la jurisprudence depuis l'Habeas Corpus.
Bien naturellement, Dan Halutz est devenu le nouveau commandant en chef de l'IDF et il est à nouveau entré dans l'histoire avec son rêle dans le désengagement cette année.
Au cours du débat acharné à son sujet, Halutz a avancé une idée qui cherchait à soutenir les avantages du désengagement pour le public concerné.
L'idée était simple. Puisque nous n'étions plus responsables de Gaza, il n'y aurait aucune raison de se retenir dans les réponses aux attaques contre des colonies israéliennes ou des villes entourant la Bande.
Halutz ''espérait que les Palestiniens se rendraient compte du prix élevé qu'ils devraient payer." (12 Septembre 2005 – site internet Unispal, 6 Octobre 2005.)
C'était la libre expression d'une pensée stratégique qui avait été élaborée dans la salle de guerre de l'IDF lors de la planification de l'engagement.
Le général (Réserviste) Eival Giladi, un conseiller auprès du gouvernement Sharon sur les affaires militaires et sécuritaires avait déjà publié un avertissement dramatique de la stratégie israélienne dans le contexte du désengagement:
"Si une réponse ponctuelle prouve son insuffisance, nous pourrions devoir employer des armes qui causeront des dommages colatéraux, dont des hélicoptères et des avions, avec un danger aggravé pour la population environnante." (Ha'aretz, 22 Juin 2005). (gardez cette déclaration; ce peut être le premier exemple des dommages collatéraux publiquement planifiés).
Le Général Colombe avec de longues griffes
Mahsom (Checkpoint) Watch, un groupe de femmes pour les Droits de l'Homme et contre l'occupation, a récemment émergé en tant que l'une des formations de protestation les plus réussies.
Lors d'une récente conférence, elles ont accueilli un invité surprise, le général (réservistes) Amiram Levin, qui a créé une véritable sensation en déclarant que toutes les occupations, y compris celle d'Israël, menaient à la corruption et sont condamnés à l'échec.
Il semble que Levin, il y a déjà trois ans, avait soumis des propositions soutenant l'idée d'un retrait unilatéral de Gaza et de la Cisjordanie .
Mais comment Israël maintiendra-il l'ordre en cas d'attaques palestiniennes ?
Levin dit en toute franchise :
"En annonçant que nous partirons des Territoires dans deux ans, nous ferons connaître le prix des attaques terroristes : un prix pour l'attaque contre des civils et un prix différent pour les attaques contre des soldats. Si vous bombardez Sderot, nous considérerons cela comme une déclaration de guerre, avec tout ce que cela entraine.
Si une roquette Qassam frappe un terrain dégagé, nous donnerons aux Palestiniens quelques heures pour qu'ils puissent évacuer les habitants et puis nous enverrons un D9 pour démolir 20 maisons.
Pour des dégats matériels, nous raserons 50 maisons.
Pour des blessures corporelles, nous détruirons 70 maisons, et ainsi de suite." (cité par Akiva Eldar, Ha'aretz, le 7 octobre 2005.)
La 'justification' sous-jacente pour ce genre de pensée trouve sa source dans le différend prolongé et souvent amer ici parmi les cercles des Colombes sur la façon de rejoindre les actions unilatérales d'Israël, par exemple le désengagement.
Les chercheurs de Paix "unilateralistes", personnifiés par le Travailliste Shimon Peres, se complaisent à penser que Sharon fait leur travail - et que seul lui pouvait le faire!
Peres et d'autres qui ont vu le désengagement comme 'une percée historique' ont amené la majeure partie de la communauté laique sensée dans le camp de Sharon, et ceci malgré le fait que Sharon ait été tout à fait clair sur le fait qu'il renonçait réellement à un bout mineur de terre pour mieux imposer et défendre l'annexion de la Cisjordanie .
Les colombes pro-Sharon ont prétendu qu'elles n'avaient pas grand chose à perdre.
Mais, cela ne marche pas comme ça.
Ils ont tellement fait l'éloge de Sharon qu'un beau matin, ils se sont réveillés en apprenant que Sharon était le candidat préféré comme premier ministre... pour les membres du Parti Travailliste et même pour les membres du Conseil Central des Travaillistes.
Shimon Peres était en effet heureux avec Sharon, et bien plus important, l'illusion du progrès vers la paix a été chaleureusement accueillie par George W. et Condi.
Washington, sous le siège, a besoin de toute sorte de concession israélienne à peine crédible - inachevée et modérée telle qu'elle l'est - pour produire en tant que bonne action de la journée au Moyen-Orient.
Dans le pays, la largesse apparente d'Israël a soulevé une frénésie d'auto-satisfaction.
Puisque les Palestiniens ne reconnaissent pas notre générosité, bien qu'elle vienne sous forme d'action unilatérale d'Israël selon ses propres calendrier et intérêts, nous serons forcés de leur faire payer le prix de leurésistance, encore une fois.
La semaine dernière, après un incident sérieux mais mineur, un parmi des centaines que les deux cêtés ont tristement vécu depuis des années, l'IDF a décidé que deux millions et demi de conducteurs palestiniens devaient s'abstenir de circuler et de rester à l'écart des routes.
Bon, ce genre de punition collective – des mesures draconiennes contre deux millions et demi de personnes - pourrait sembler logique seulement pour l'institution politique israélienne ulcérée par le fait que nos concessions 'unilatérales' soient vues comme une faiblesse.
Mais cette mentalité de 'nous pouvons maintenant être durs' a sa propre logique. C'est cette 'logique', créée par les généraux, qui s'est répandue parmi le public déjà baigné d'admiration pour Sharon.
C'est cette même admiration pour Sharon qui a été promue, encouragée et mise en valeur par nos chercheurs de paix unilatéraux.
Le libéral traditionnel se débarasse de ses inhibitions
Yaron London était considéré comme un libéral traditionnel la dernière fois qu'on l'a vu.
London est une importante personnalité des médias à la télévision et dans la presse. Il n'a pas vraiment sa propre opinion, mais il sait bien refléter le sentiment du public.
London est enchanté par les avantages du désengagement. Même en l'absence d'un accord sur la frontière, il est certain que Sharon lui en a accordé un.
"C'est l'un des avantages d'une frontière: Une puissance occupante doit distinguer les civils innocents des civils hostiles; les hommes masqués portant des armes de ceux qui ont le visage découvert; les mécaniciens de smoteurs des mécaniciens des missiles; les "bombes à retardement" de ceux qui dorment.
Maintenant, parce que nous ne sommes plus des occupants, nous avons la liberté d'action.
Si nous sommes attaqués, chacun de ce cêté de la frontière est l'un d'etre nous, et chacun de l'autre cêté est l'un d'entre eux.
Si des personnes innocentes sont blessées, nous pouvons être désolés, mais nous ne portons aucune responsabilité." Yedioth Ahronot, 16 Octobre 2005
La tentation de voir une ouverture pour la paix dans le désengagement unilatéral de Gaza a consolidé une vue de l'esprit unilatérale.
L'unilateraliste israélien pense que nous n'avons pas vraiment besoin des Palestiniens pour faire la paix.
Et s'ils ne respectent pas notre droit à faire les choses à notre façon, mettons les en garde, parce que le prix sera élevé, très élevé.
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Plan de Désengagement
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