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Naplouse - 14 mai 2006
Par Hamed Qusay
Le terme "crise financière" est un ancien/nouveau terme du dictionnaire palestinien, ce territoire occupé –qui possède ses ressources propres- est économiquement lié à Israël.
Actuellement la Palestine vit une crise financière dramatique, considérée comme l’une des pires de son histoire.
Les Palestiniens sont punis pour leur choix démocratique, par lequel ils ont choisi leurs représentants au Conseil Législatif Palestinien, et porté au pouvoir le Hamas.
Ce choix, qui incarnait la démocratie, est devenu un prétexte pour le refuser et pour stopper les aides versées par la communauté internationale à l’Autorité Palestinienne.
Pour moi, le terme "démocratie" veut dire que le peuple choisit ses représentants d’une manière civilisée, transparente et fiable.
Le principal facteur de la crise est que l’aide financière extérieure a été annulée par le gouvernement américain et les pays européens, en plus de l’énorme pression qu’ils exercent pour qu’aucun argent soit transféré au gouvernement nouvellement élu.
En même temps, l’Autorité palestinienne n’a aucun contrôle sur ses frontières pour importer ou exporter. Ce qui laisse le peuple palestinien entièrement dépendant de l’aide internationale pour faire fonctionner l’économie et les infrastructures.
Impacts politiques et sécuritaires
1. sécuritaires
Il ne fait aucun doute que la crise est le résultat de la pression américaine, israélienne et européenne sur l’Autorité palestinienne en général et sur le gouvernement Hamas en particulier, pour l’obliger à modifier ses positions politiques.
La poursuite de cette crise signifie que l’Autorité palestinienne ne pourra pas restée le garant du bon fonctionnement des institutions économiques, sociales, de santé et de sécurité, ni assurer la satisfaction des besoins essentiels comme la nourriture, les services de santé, etc., que ce soit pour ses membres ou pour les prisonniers.
De plus, le gouvernement n’est plus en mesure de payer les salaires des forces de police.
Si celles-ci ne sont pas en mesure de remplir correctement leurs nécessaires fonctions, le désordre, les émeutes et le vol risquent de se développer.
2. politiques : démission obligatoire
L’autre impact politique est que le gouvernement soit forcé à démissionner ou soit déposé.
Au fur et à mesure que la crise continuera, on se rapprochera inévitablement de ce scénario où le gouvernement serait obligé de partir, ce qui mettrait la région dans une situation problématique et complexe porteuse d’anarchie et de conséquences inacceptables et imprévisibles.
Impact économique de la crise
L’aide financière extérieure représente 85% du revenu palestinien total, dont une partie sert à nourrir les familles des 150.000 employés. Ces salaires permettent à l’économie palestinienne de survivre et de fonctionner.
Depuis que les salaires sont gelés, les familles ne peuvent plus assurer leurs besoins vitaux.
Ainsi la vie économique est elle-aussi bloquée, ce qui est nettement sensible dans les grandes villes de Territoires : Ramallah, Naplouse et Hébron, où les usines, les supermarchés et les compagnies sont fermés à cause de la stagnation économique et du fait qu’ils ne peuvent supporter des coûts supplémentaires.
En conséquence, cela signifie que l’économie palestinienne peut s’effondrer à tout moment.
Impact humanitaire
Le secteur de la santé souffre lui aussi énormément de la crise financière actuelle, cette institution n’est pas en mesure d’assurer les services de santé, en plus de l’énorme manque de personnel médical et de médicaments.
En conséquence, les soins vitaux de base ne sont plus fournis, le lait pour les enfants et les soins, alors que les problèmes d’isolement et les difficultés de mobilité rendent difficiles l’accès aux services essentiels.
D’un autre côté, le secteur de l’enseignement est hautement affecté par cette crise, les transports sont pratiquement impossibles, les gens gardant leur argent pour les besoins de base de nourriture.
Finalement, ce sont les classes les plus pauvres qui sont le plus durement touchées par la crise, 150.000 familles n’ont pas touché d’argent depuis 3 mois et leur futur est loin d’être clair car il leur est presque impossible de survivre.
Tout ceci requiert une prise de conscience et un soutien sérieux de la communauté internationale, pour mettre un terme aux souffrances continues du peuple palestinien résultant de cette sanction financière.
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