Mali - 24 janvier 2013

L’intervention coloniale française au Mali

Par Rohile Gharaibeh

> a.gharaybeh@alarabalyawm.net

François Hollande tente de restaurer l’ignoble gloire coloniale de l’empire français en Afrique en s’immisçant dans les problèmes internes du Mali. La France s’est hâtée de déclarer sa guerre abjecte avant même de laisser une chance aux tentatives de recherche d’une solution politique mises en œuvre par certains partis sincères. Ces tentatives ont avorté en raison des pressions françaises exercées sur le président malien afin qu’il refuse toute discussion, notamment en s’opposant à l’envoi d’une délégation gouvernementale pour négocier.

La France est soutenue par l’Europe et les États-Unis au prétexte qu’elle combattrait les extrémistes islamistes dont les forces s’amplifient dans le nord du Mali. Ce prétexte grossier représente un mépris choquant pour la liberté et l’indépendance des peuples. Il représente également une laide obstination à perpétuer l’esprit colonial dont sont imbus les dirigeants français qui ne se sont pas libérés des complexes des croisades et de supériorité raciale et du sentiment de tutelle qu’ils pensent devoir exercer sur les peuples opprimés.

L’élément le plus abominable est que François Hollande veut financer cette guerre coloniale avec l’argent arabe, à travers la tournée qu’il a effectuée dans certains pays du Golfe. Ces pays dépensent l’argent arabe dans des guerres qui n’ont rien à voir avec les Arabes ou les musulmans.

Le porte-parole du mouvement islamique Ansar Din affirmait : « La France avait planifié la guerre dans le nord du Mali depuis de nombreuses années afin de protéger ses intérêts coloniaux sur le continent africain. La guerre française représente un projet colonial dont l’objectif est le retour de l’influence de la France dans la région telle qu’elle était durant les années 1960 ». Ce porte-parole exprimait également sa perplexité quant au timing de la guerre : « (...) au moment où nous avions entrepris un dialogue, exprimé notre intention et notre désir de trouver une solution pacifique à la crise. Nous ne savons pas ce qui a changé. Nous ne savons pas avec qui nous discutons ! ».

Jusqu’à quand le monde islamique, arabe, et africain restera-t-il un monde que l’on peut s’accaparer ? Jusqu’à quand restera-t-il le théâtre d’ingérences étrangères et d’abominables tutelles coloniales ? Jusqu’à quand les dirigeants de ces peuples malheureux demeureront-ils des pantins et des jouets dans les mains des puissances arrogantes ? Jusqu’à quand l’argent arabe servira-t-il à nuire aux peuples arabes, à détruire les nations musulmanes et à verser leur sang au lieu d’être exploité pour leur développement, leur libération et leur reconstruction ?

Les peuples arabes et musulmans, et l’ensemble des peuples opprimés – moustadh‘afin –, doivent clairement comprendre certaines vérités. Ils doivent atteindre l’étape de la conscience qui leur permettra de comprendre les différents enjeux de manière réaliste et non à travers un langage d’intimidation et de désinformation. Ils doivent comprendre que les États occidentaux combattent toutes les tentatives des peuples de se libérer et d’être indépendants en utilisant des dictateurs et des clans corrompus qui se sont faufilés dans les gouvernements et les pouvoirs, loin de la volonté du peuple et de la légitimité des élections.

Les peuples opprimés doivent s’engager dans une double bataille : la première contre le despotisme et la corruption intérieure ; et la seconde contre l’ingérence étrangère. L’argent arabe et des pays du Golfe est actuellement utilisé contre la sécurité des Arabes. Cette bataille est inévitablement imposée de l’extérieur. Les peuples doivent vaincre dans cette bataille acharnée, quelques soient le nombre de victimes, la durée du conflit et les obstacles à affronter.

Source : http://www.alarabalyawm.net

Traduction : Souad Khaldi