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Liban - 17 août 2006
Par Fikret Ertan
Les 35 jours de guerre entre Israël et le Hezbollah ont pris fin lundi à 8h du matin, après qu’un cessez-le-feu négocié par les Nations Unies soit entré en vigueur. Le résultat : plus de 1000 morts, 4000 blessés et un million de réfugiés du côté libanais ; 114 soldats, 53 civils et près de 1000 blessés du côté israélien.
Au moment où j’écrivais ces lignes (lundi après-midi), les deux parties observaient une trêve, après que le Conseil de Sécurité des Nations Unies ait adopté une résolution appelant au cessez-le-feu. La violation du cessez-le-feu était toutefois hautement prévisible.
Cette trêve tient tellement par un fil que le plus petit incident pourrait entraîner l’échec du cessez-le-feu ; de plus, la trêve sera très difficile à maintenir. Pour rendre les choses pires, la Résolution 1701 des Nations Unies, promulguée dans une période de calme provisoire, ne définit pas clairement le cessez-le-feu.
En fait, le texte de la Résolution 1701 est très ambigu ; elle ne sert que les intérêts d’Israël et la protection de l’Etat juif. Sinon, Israël l’aurait catégoriquement rejeté.
Le Liban, l’autre partie du cessez-le-feu, a apparemment accepté la trêve pour éviter d’autres dommages à son peuple et aux infrastructures par les bombardements israéliens. Le Hezbollah, d’un autre côté, a accepté la Résolution et le cessez-le-feu parce qu’il n’avait pas d’autre option que de se soumettre à la décision du Gouvernement libanais. Il ne pouvait pas la contester.
La Résolution contient quelques positions conflictuelles qui peuvent mettre la trêve en péril. La contradiction la plus évidente est qu’elle autorise l’armée israélienne à riposter en cas d’attaque, ou lorsqu’elle se sent menacée. Ce langage autorise Israël à définir ce qu’est une attaque ou une menace contre l’Etat juif, ce qui signifie qu’Israël peut faire ce qu’il veut.
Nous allons apprendre que les troupes israéliennes ont tué un membre du Hezbollah qui les menaçait en dépit du cessez-le-feu en cours. Israël tirera probablement sur des convois suspectés de transporter des armes pour le Hezbollah et justifiera cette opération en clamant qu’ « il se sentait menacé ».
Israël dit que son interdiction de trafic « non autorisé » au Sud Liban perdure, même si le cessez-le-feu est en cours. Mais alors, comment l’aide pourra-t-elle atteindre ceux qui en ont besoin, et comment les personnes déplacées pourront-elles regagner leurs villages et villes ? Les Nations Unies ont certainement pensé à ces questions et à prendre les précautions nécessaires.
Pendant ce temps, le Hezbollah dit : « Nous nous battrons jusqu’à ce que le dernier soldat israélien quitte le Liban. C’est notre droit. » Israël a peut-être retiré quelques-unes de ses troupes, mais environ 30.000 soldats sont toujours au Sud Liban, et ils disent : “Nous ne quitterons pas la Sud Liban tant que les forces libanaises et celles des Nations Unies ne sont pas déployées dans la zone. »
Qu’est-ce qui se passe après ? Quand et comment l’armée libanaise, très affaiblie, se déploiera-t-elle au Sud Liban, et pourra-t-elle prendre le contrôle rapidement ? De plus, quand la force de maintien de paix des Nations Unies arrivera-t-elle au Sud Liban, en dépit des nombreux points litigieux toujours non résolus, comme le choix des pays et de leurs représentants qui en feront partie ?
Comment cette force de maintien de paix traitera-t-elle Hezbollah lorsqu’elle prendra le contrôle ? Qui (et comment) va désarmer Hezbollah, qui dit qu’il ne déposera pas les armes ?
Beaucoup de questions semblables ne reçoivent aucune réponse satisfaisante, et il semble peu probable que le futur proche ne les apporte. Le gouvernement libanais, que la Résolution 1701 charge de cette lourde tâche, est la seule autorité qui puisse répondre à ces questions.
Israël est convaincu que la diplomatie internationale, c’est-à-dire la Résolution 1701, lui permettra de terminer ce qui n’a pu l’être par la guerre. En bref, Israël demande au gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah.
Hezbollah acceptera-t-il de se désarmer et de renoncer à ses activités militaires ?
La réponse dépend des suites attendues, ou inattendues, qui se produiront dans les jours à venir.
Source : IMEMC
Traduction : MR pour ISM
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