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Gaza -

La centrale électrique de Gaza forcée de s’arrêter

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14 février 2012 - La centrale électrique de Gaza a été arrêtée ce matin par manque du combustible nécessaire à son fonctionnement. Le PCHR redoute l'impact de la crise actuelle sur l'accès de 1,6 million de Palestiniens aux services essentiels, y compris l'approvisionnement en eau potable, et que cette crise puisse entraîner la suspension des travaux dans certains secteurs vitaux, tels que la santé, l'assainissement et l'éducation.

La centrale électrique de Gaza forcée de s’arrêter

Manifestation à Gaza ville contre les coupures de courant, le 14 février 2012 (Reuters/Ibraheem Abu Mustafa)
Selon le suivi sur la crise de l'énergie dans la Bande de Gaza par le PCHR, l'Autorité palestinienne de l'Energie à Gaza a annoncé que le fonctionnement de l'usine électrique de Gaza a été totalement arrêtée ce matin, 14 février 2012, en raison du manque de carburant. L'Autorité de l'Energie a déclaré que le manque de carburant est dû à des mesures délibérées prises pour empêcher la livraison de carburant à Gaza. Dans un communiqué de presse publié aujourd'hui sur son site internet, l'Autorité de l'Energie a Gaza a noté que la ressource principale en énergie est fermée, expliquant que cette ressource en énergie souffre déjà d'un déficit grave et ne couvre que 35% des besoins de Gaza en énergie électrique. L'Autorité de l'Energie tient pour responsable l'occupation israélienne de la crise actuelle.

Depuis plus d'une semaine, la centrale électrique de Gaza souffre d'une diminution du carburant en provenance d'Égypte par des tunnels sous la frontière entre l'Egypte et Gaza. Depuis vendredi dernier, 340.000 litres de carburant ont été livrés à la bande de Gaza par des tunnels. Cette quantité de carburant permet à la centrale électrique de ne fonctionner qu’une demi-journée : l'Usine consomme 600.000 litres de carburant par jour. L'Autorité de l'Energie à Gaza a utilisé son stock de carburant pour couvrir le déficit dans les approvisionnements en carburant de la centrale. Les stocks étant eux-même vides, l'Autorité de l'énergie a annoncé la fermeture totale de la centrale.

Le PCHR craint que la nouvelle crise n'entraîne des conséquences graves. Cette crise va augmenter la pénurie d’électricité de 62%. M. Jamal al-Dardasawi, Directeur des relations publiques de la Société de distribution d'électricité de Gaza (GEDCO), a déclaré qu'à l'heure actuelle 137 mégawatts d'électricité sont fournis à la bande de Gaza comme suit : 120 mégawatts en provenance d'Israël et 17 mégawatts fournis par l'Egypte. La bande de Gaza a besoin d'environ 360 mégawatts d'électricité par jour. Al-Dardasawi a noté que le GEDCO appliquera un programme basé sur une distribution pendant six heures, puis coupé pendant 12 heures chaque jour.

Photo
Des Palestiniens attendent pour remplir des bidons de fuel à une station-service à Rafah, au sud de Gaza, le 14 février 2012 (SAID KHATIB/AFP/Getty Images)


L'ingénieur Walid Saad Sayel, Directeur général de l'usine électrique de Gaza, accuse, dans des communiqués de presse, GEDCO et l'Autorité de l'énergie de manquement grave à jouer le rôle qui leur est assigné. Il a noté que la Centrale peut techniquement fournir entre 130 et 140 mégawatts d'électricité, mais les quantités limitées de carburant fournies à l'usine l’en empêche. Sayel a dit que la crise de l'énergie s'est sérieusement aggravée depuis le début des dissensions politiques internes. Il a appelé toutes les parties concernées à ne pas utiliser le secteur énergétique dans la crise politique.

Il convient de noter que, avant novembre 2009, l'Union européenne (UE) payait 50 millions de shekels par mois pour le coût du carburant fourni par Israël vers la centrale électrique de Gaza. En novembre 2009, l'UE a annoncé la suspension des fonds directs utilisés pour payer le coût du carburant industriel. L'UE a commencé à payer ces fonds à l'Autorité palestinienne de Ramallah, qui à son tour s’est engagée à payer pour le coût du combustible industriel nécessaire au fonctionnement de la centrale. L'Autorité palestinienne de l'Energie à Ramallah a pris sur son budget les fonds nécessaires pour payer le carburant. De son côté GEDCO devait transférer l'argent qu'il collecte auprès des consommateurs à l'Autorité de l'Energie à Ramallah. Toutefois, l'Autorité de l'Energie à Ramallah a réduit la couverture financière pour le fuel, affirmant que l'argent envoyé par GEDCO n'était pas suffisant pour couvrir le coût du combustible nécessaire à la centrale électrique de Gaza. Au cours des deux dernières années, les Palestiniens dans la bande de Gaza ont subi des pannes de courant entre 6 et 12 heures par jour. En avril 2004, l'Autorité de l'énergie dans la bande de Gaza et l'Autorité de l'énergie à Ramallah avaient conclu une entente selon laquelle GEDCO transférerait 4 millions de dollars à l'Autorité de l'Energie à Ramallah pour être utilisés pour couvrir le coût de l'énergie industrielle. En janvier 2011, l'Autorité de l'Energie dans la bande de Gaza a cessé d'importer du carburant d'Israël et l’a importé d'Egypte à travers les tunnels que les techniciens de l'Autorité de l'Energie ont réussi à utiliser pour exploiter la centrale électrique de Gaza.

La souffrance des civils palestiniens dans la bande de Gaza s'est aggravée, en particulier à cause du froid et en raison de la rivalité pour le pouvoir. Les Palestiniens subissent des coupures d'électricité de plus en plus répétées. Les gens ont exprimé leur insatisfaction d’autant plus grande que le secteur de l'énergie est placé au cœur du conflit politique. La nouvelle crise coïncide avec le début du deuxième semestre scolaire.

Le PCHR suit cette crise de l'énergie et son aggravation dans la bande de Gaza avec une grave préoccupation :

1. Il appelle toutes les parties concernées, y compris les deux gouvernements palestiniens à Gaza et Ramallah, et GEDCO, à exercer tous les efforts possibles pour fournir le combustible nécessaire à la remise en route de l'usine électrique de Gaza, et à assurer le fonctionnement continu de la centrale ;

2. Il met en garde contre les graves conséquences de l'arrêt total de la centrale et l'impact sur ​​l'accès des 1,6 million de Palestiniens aux services essentiels, y compris l'approvisionnement en eau potable, et sur ​​le travail dans certains secteurs vitaux comme la santé, l'assainissement, et de l'éducation ;

3. Il réaffirme qu'il est nécessaire de rechercher immédiatement des solutions stratégiques pour mettre fin à la crise de l'énergie actuelle qui a des répercussions sur la bande de Gaza depuis environ 6 ans ;

4. Il souligne que les civils palestiniens ne doivent pas supporter le poids de l'échec des parties responsables de cette crise. Ainsi, ces parties doivent s'engager à fournir aux civils palestiniens tous les services qui leur sont dus et cela en toute circonstance.

Source : PCHR

Traduction : Jacques Salles, Palestine 33

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