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ISM France - Archives 2001-2021

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USA -

La guerre non déclarée contre la cuisine arabe

Par

George S. Hismeh est un chroniqueur arabe américain basé à Washington.

Irène, ma nièce, m'a appelé il y a quelques jours, indignée que plusieurs de ses amis américains, dont quelques juifs, persistent à dire que certains plats arabes typiques comme les falafel, le houmous et les shawarma, parmi d'autres, sont israéliens. Elle voulait savoir comment elle pouvait les convaincre que ce n'était pas le cas.

La guerre non déclarée contre la cuisine arabe

"Falafel, le casse-croûte national d'Israël" (!)

J'ai l'habitude de ce problème car beaucoup d'américains connaissent cette guerre non déclarée, dans beaucoup de restaurants qui ne se doutent de rien et qui sont spécialisés dans la cuisine méditerranéenne, ou par la couverture des médias.

Ma première confrontation avec ce problème a eu lieu en 1969 lorsque feu Leah Rabin, la femme du premier ministre israélien assassiné Yitzhak Rabin, qui était alors ambassadeur de son pays à Washington, discutait de cuisine israélienne dans une interview au New York Times, et qu'elle faisait l'éloge du labneh (yaourt égoutté) comme nourriture très saine.

Ma première réaction fut de dire à ma nièce qu'Israël avait presque 60 ans et que ces plats existaient à l'évidence depuis bien plus longtemps. Ma curiosité m'a poussé à interroger Google sur la nourriture israélienne. Internet m'a donné des dizaines de référence, y compris le site web du Ministère israélien des Affaires Etrangères qui a une rubrique sur la cuisine israélienne.

Je ne pouvais pas en croire mes yeux et j'aurais souhaité que les gouvernements arabes fassent de même, mais connaissant leur inaptitude à aborder autre chose que des questions de vie et de mort, je doute qu'ils s'attaquent à cette tentative israélienne tranquille d'usurper la cuisine arabe. Je n'ai donc pas pris le temps de vérifier, mais j'aimerais qu'on me prouve que j'ai tort.

De fait, les Arabes américains ont l'habitude de lire quelquefois les rapports les plus violents contre les Arabes ou les Musulmans. Deux ont fait leur apparition dans la presse cette semaine.

Dans un éditorial publié sur le Washinton Post, Nina Shea se plaignait de la présumée "campagne de nettoyage" en cours contre les minorités non musulmanes en Irak. Shea, directrice du Centre pour la liberté religieuse à l'Institut Hudson, et rapporteur de la Commission US sur la liberté religieuse internationale, a comparé cette action à ce qui est arrivé "il y a soixante ans à la population juive florissante d'Irak, un tiers de Baghdad, qui a fui à la suite de bombardements et de violences coordonnés contre elle". Sur les 125.000 juifs, seuls 6.000 sont restés en Irak et les autres se sont installés en Israël.

On pourrait penser que Shea aurait au moins vérifié les faits avant de faire ces allégations scandaleuses et contestées.

Naeim Giladi, un Juif irakien qui a fui en Israël puis s'est installé aux Etats-Unis, maintient, dans un article qui est apparu sur The Link (avril-mai 1998) et dans son livre : "Ben Gurion's Scandals: How the Haganah & the Mossad Eliminated Jews" ("Les scandales de Ben Gourion : comment la Haganah et le Mossad ont éliminé des Juifs"), que "la terrible vérité est que les grenades qui ont tué et mutilé les Juifs irakiens et détruit leurs biens avaient été lancées par les Juifs sionistes".

Il souligne également que Wilbur Crane Eveland, un ancien officier principal de la Central Intelligence Agency (CIA) a écrit dans son livre "Ropes of Sand" ("Cordes de sable"), publié en 1980, que "pour dépeindre les Irakiens comme anti-américains et pour terroriser les Juifs, les sionistes ont fait explosé des bombes dans la bibliothèque du Service d'Information US et dans des synagogues et que aussitôt après, des tracts se sont mis à apparaître qui pressaient les Juifs de fuir en Israël."

Le second incident, cette semaine, impliquait la toute nouvelle école publique de New York en mémoire d'un philosophe et poète libanais américain mondialement célèbre, Gibran Khalil Gibran, un chrétien, et première école de la ville à offrir un enseignement en Arabe et sur la culture arabe. En conséquence, elle a été la cible des critiques qui ont prétendu que l'école servirait de "terrain potentiel de formation à l'Islam radical".

L'ancienne principale de l'école, Debbie Al Montaser, une Arabe américaine, a dû démissionner pour ne pas avoir condamner l'utilisation du mot "Intifada", terme utilisé par les Palestiniens arabes pour décrire leur soulèvement contre l'occupation israélienne. Danielle Salzberg, une juive qui ne parle pas l'arabe, a été nommée pour assurer l'intérim.

Pour citer l'une des nombreuses déformations et réclamations sur l'authenticité de la cuisine israélienne, Joan Nathan, auteur de "The foods of Israel" ("Les plats d'Israël"), dont les écrits et les recettes apparaissent sur MyJewishLearning.com, maintient que le falafel est "la nourriture israélienne par excellence".

D'un autre côté, Daniel Rogov, le critique des restaurants et du vin d'Haaretz, le journal israélien de pointe, reconnaît que "en dépit de ces mythes de longue date, il n'y a rien d'israélien dans les falafel, shawarma, borekas ou houmous…" et il ajoute que "pour mettre les choses culinaires au point, qu'il soit bien clair que les falafel sont antérieurs à l'existence de l'Etat d'Israël de plusieurs milliers d'années, les archéologues ayant découvert des restes de pois chiche dans les tombes de plusieurs Pharaons. Le shawarma est d'origine turque, comme les borekas… Quant au houmous, la plupart des historiens de la nourriture s'accordent à dire que le plat trouve son origine il y a environ 4.000 ans, probablement en Afrique du Nord."

Il est intéressant de noter que sa longue critique, intitulée "The International Israëli Table", qui apparaît sur le site du Ministère israélien des Affaires Etrangères, a été écrite il y a trois ans.

Maintenant que les mises au point sont faites, j'espère, je vais aller me chercher un sandwich falafel dans la meilleure boutique de falafel et de shawarma de tout Washington, préparé par deux cuisiniers arabes palestiniens d'Israël et qui travaillent à côté d'un restaurant juif, et kasher.


Source : Amin

Traduction : MR pour ISM

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