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ISM France - Archives 2001-2021

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Hébron -

La tragédie palestinienne dans la vieille ville d'al-Khalil entre l'armée et les colons

Par

L'armée sioniste et les colons sont deux gouvernements qui frappent d'une seule main, le gouvernement de Sharon ferme les yeux et les tribunaux sionistes approuvent

Avant d'entrer dans la vieille ville d'al-Khalil, nous avons aperçu une jeep militaire dans le quartier de bab-zawiya qui pourchassait les Palestiniens et les empêchait d'y entrer, c'était un jeudi, le troisième jour où il était interdit aux Palestiniens d'entrer dans la vieille ville.
Il n'y avait ni événements, ni affrontements... Nous avons questionné quelques personnes qui nous ont répondu que l'armée n'aimait pas que les gens aillent dans la vieille ville ni que les commerces soient ouverts, ni qu'il y ait une activité économique dans la vieille ville.


Des criminels et des assassins

Il s'est assis en face de nous, il avait les yeux tristes, les mots mouraient sur ses lèvres avant qu'il ne réussisse à dire quoi que ce soit.
Quel est son secret ?
Quelles sont les raisons de cette tristesse que nous percevons dans les yeux de Muhammad Da'na, d'al-Khalil ?

Muhammad est un jeune palestinien en classe de 5ème, une jeep militaire l'a poursuivi dans le quartier Jaber alors qu'il se dirigeait à l'école al-Mutanabbi. Muhammad raconte : les enfants qui étaient avec moi se sont enfuis, mais moi, je suis resté sur place, je ne voyais pourquoi je devais m'enfuir, je n'avais rien fait.
La jeep militaire s'est arrêtée face à lui, et l'un des soldats lui demande : où vas-tu ?
Muhammad répond : à l'école.
Et en instant, c'est la crosse du fusil qui s'écrase sur son front, puis les deux soldats se mettent à le battre sauvagement. Il a été transporté d'urgence à l'hôpital, lorsque les soldats l'ont laissé gisant dans son sang.

Muhammad dit : "je n'arrive pas à me convaincre que les sionistes veulent la paix, ils nous ont convaincu qu'ils ne sont pas pour la paix", ajoutant que l'armée israélienne n'est pas un élément de sécurité, au contraire, c'est un élément d'anarchie, ce sont des oppresseurs qui ont une nature agressive.
Il ajoute : "l'armée a expulsé ma famille, car nous habitions près de la colonie de Kiriat Arba', mais je n'accepte aucun chateau à la place de notre maison". Sa famille habite dans le quartier Jawhar, louant un appartement et tous les jours, il peut apercevoir de sa fenêtre leur propre maison.

Muhammad dit qu'il ressent la peur lorsqu'il voit l'armée sioniste, non pas parce qu'il est peureux, mais parce qu'elle ne respecte rien chez les Palestiniens, il dit que ses notes scolaires après le 23 janvier ont baissé, et il souhaite affirmer au monde que les Palestiniens dans la vieille ville d'al-Khalil subissent deux pouvoirs, celui des colons et celui de l'armée, et tous les deux veillent à ce qu'aucun Palestinien ne vive dans la vieille ville.


Un exode programmé

Quelques mois plus tôt, un centre israélien de la ville occupée d'al-Quds a établi un rapport sur les violations sionistes à al-Khalil, et ce rapport indique que 43% des habitants palestiniens de la vieille ville ont dû abandonner leurs maisons pour habiter dans des quartiers éloignés à cause des pratiques agressives de la part de l'armée et des colons.

Le rapport précise que les mesures arbitraires contre les Palestiniens ont conduit à la fermeture jusqu'à présent de plus de 2000 magasins situés dans les trois principales rues de la vieille ville, qui sont la rue des martyrs, la rue sahla et la rue shalala, avec ses deux extensions, au moment où l'armée d'occupation s'est emparée de trois écoles palestiniennes où plus de 1850 enfants se retrouvaient tous les jours.

Le rapport explique les raisons de cet exode aux mesures répressives, aux barrages et aux patrouilles de l'armée sioniste présente dans la vieille ville.

Le rapport a aussi relevé des dizaines d'agressions menées par l'armée d'occupation sous prétexte de protéger les colons, qui sont souvent des partenaires dans les crimes commis.
Mais le gouvernement israélien ferme les yeux sur ces agressions commises contre les Palestiniens, considérant que la présence de 500 colons dans la vieille ville, sous la garde de milliers de soldats est une raison essentielle pour agresser 35.000 Palestiniens habitant dans la vieille ville, pour instaurer un couvre-feu, sans aucune raison, pour des jours ou des mois entiers, empêchant les gens de circuler à l'intérieur de la vieille ville et d'y travailler.


Une expulsion forcée

Ce rapport n'est pas un recueil de contes, mais il reprend l'histoire des habitants de la vieille ville. Avant quelques années, si nous voulions visiter la vieille ville, nous allions chez Abu Samir Sharbati, connu pour son comportement authentique et son respect de la tradition.

Les habitants avaient l'habitude d'appeler sa maison le château de la vieille ville, nous parlions des souffrances de la famille d'Abu Samir et des autres, de ce qui se déroulait dans la vieille ville.

Abu Samir Sharbati a finalement habité dans le quartier Cheikh, en tant que locataire, lorsqu'il a dû quitter, brisé, la vieille ville, lorsque les colons ont incendié son château.

Umm Samir raconte que l'armée et les colons ont visé leur famille depuis 1982, lorsque les colons ont installé une colonie Abraham Ibino. Elle rappelle avec douleur tous les moments passés à résister aux divers moyens utilisés pour les obliger à quitter leur maison. Les pressions de l'armée et des colons étaient interminables, car cette maison attirait des milliers de Palestiniens qui souhaitaient visiter et apprécier les objets précieux et rares que la maison renfermait.

La propriété de la maison d'Abu Samir revenait à plusieurs de ses frères et neveux, c'est ce qui a permis à l'enracinement de la famille dans cette maison, malgré les nombreuses agressions.
Umm Samir affirme que les soldats et les colons sont partenaires dans les crimes commis contre les Palestiniens.

"Les soldats avaient des attitudes provocatrices et obscènes, ils se déshabillaient devant les femmes, nous les menacions de les accuser à leurs chefs, et la plupart du temps, ils agissaient sans ordres.
Les soldats et les colons tirent des coups de feu sur les gens, mais utilisent aussi des bombes à gaz, des bouteilles vides, des détritus, mêmes des couches d'enfants, et les lancent sur nous, comme si nous ne sommes pas des êtres humains".

Il est difficile de s'arrêter de parler de la maison d'Abu Samir Sharbati et de ce que la famille a subi. Umm Samir affirme qu'elle va, de temps à autre, à la maison incendiée, qu'elle y fait quelques travaux.

Les colons ont incendié le contenu et ont pillé beaucoup d'objets, le 28 juillet 2002. Ils ont également incendié une bibliothèque où se trouvaient des centaines de livres, ils ont démoli le jardin de la maison qui se trouvait en terrasse, ils ont jeté les plantes, ils ont pillé les objets anciens et précieux qu'Abu Samir a mis des années à réunir et à en prendre soin. Umm Samir attend que la situation s'améliore pour retourner à ses racines.


"Les conditions ont changé"

C'est par ces termes que le tribunal central sioniste d'al-Quds a libéré, il y a une semaine, un des organisateurs des agressions contre les Palestiniens de la vieille ville d'al-Khalil, après avoir été enfermé pendant 8 mois.

Nahum Federman est un juif extrémiste, peu lui importe s'il massacre tous les Arabes. Ce criminel a participé à l'assassinat de plusieurs Palestiniens, il a fondé une organisation sioniste extrémiste pour agresser les Palestiniens, non seulement à al-Khalil, mais dans toute la Cisjordanie . Federman est l'un de ces juifs extrémistes qui vivent dans les colonies de la ville d'al-Khalil et représente un des pôles de l'extrémisme juif dans l'Etat sioniste.


Ce criminel est de nouveau dans la colonie Tel Rumayda dans al-Khalil, purgeant soi-disant une peine de maintien à domicile.
Il y a cependant une longue liste de chefs d'accusation contre ce criminel, parmi lesquels la formation d'une organisation terroriste, l'assassinat de cinq Palestiniens, la destruction de leurs propriétés, la pose d'une bombe dans une école pour filles dans al-Quds et autres méfaits.

Mais la plupart du temps, les tribunaux sionistes sont indulgents, sinon complices, avec les colons et le fait de libérer ce criminel parce que "les conditions ont changé", ne dit pas au profit de qui ils ont changé ?

De son lieu actuel, ce criminel organise les colons pour commettre des agressions contre les Palestiniens afin de leur faire quitter la vieille ville d'al-Khalil. Une semaine plus tôt, 5 femmes colons ont agressé une fillette palestinienne près d'une colonie, la fillette a refusé de porter plainte pour ne pas exposer sa vie et la vie des membres de sa famille au danger.


Des agressions incessantes

Un exemple des crimes de l'occupation et des colons dans la vieille ville d'al-Khalil peut être cité par Khaled Da'na, qui a mené une lutte de plus de 31 ans contre les colons et l'armée.

Da'na raconte : j'ai déposé des dizaines de plaintes contre l'armée sioniste et les colons qui ont entrepris des centaines d'agressions contre moi et ma famille lorsque nous nous trouvions dans notre maison située près de la colonie de Kiriat Arba', à un mètre du côté Est. Ma famille a beaucoup souffert, mes enfants ont reçu des pierres, des balles, des bouteilles vides plusieurs fois, ils ont subi des problèmes psychologiques et ont eu des problèmes de santé. Une fois, les colons ont jeté une bombe incendiaire contre la maison, ce qui a conduit à son incendie".

La dernière agression est venue de l'armée qui l'a chassé de la maison, lui interdisant d'y revenir, qui a détruit les murs de la maison, les arbres qui l'entouraient et en démolissant tout ce qui peut être démoli.

Da'na ajoute : "j'ai fait tous les bureaux de plaintes, les plaintes se sont accumulées dans leurs tiroirs, mais ils n'ont pas pris la peine de les regarder". Da'na a porté plainte au tribunal sioniste qui a émis une décision de protéger la maison, grâce à l'avocat Linda Breiz, mais la maison n'a pas été protégée, l'armée a démoli les murs qui entourent la maison, après l'opération militaire de la rue al-musallin, tout ce qui entourait la maison a été détruit, et un ordre militaire de destruction de la maison a été émis, j'ai porté plainte contre cet ordre, qui a été stoppé pour un temps, mais la maison a été entourée de barbelés en fer, personne ne pouvait y entrer, ils ont mis des appareils sensibles sur les barbelés pour déceler tout mouvement à 5 mètres de la maison.

Abu Karim ajoute : le tribunal sioniste a envoyé un psychologue chez moi afin qu'il examine l'état psychologique de mes enfants, et il s'est aperçu qu'ils souffraient de graves troubles, il a conseillé de protéger les enfants contre les pierres des colons".
"Après tout cela", conclut Abu Karim, j'ai été contraint de sauver ma famille, j'ai quitté ma maison et je vis actuellement à Jabal al-Jawhar.

L'armée sioniste qui se trouve dans la vieille ville d'al-Khalil est composée de plusieurs unités, parmi lesquelles des parachutistes, des garde-frontières et autres. Des spécialistes évaluent que leur nombre est nettement supérieur à celui des colons, et la plupart du temps, ce sont des sauvages, reconnus lors des arrestations des jeunes aux barrages ou dans les patrouilles qui circulent en ville. Ils ont souvent des comportements obscènes.

Maher Ahmad, âgé de 25 ans, dit : je me rendais avec mon frère Zuhayr au travail lorsqu'une patrouille de soldats nous a barré la route dans une des ruelles. Les soldats nous ont emmenés, ils se sont éloignés de la route, et là, ils ont crucifié mon frère sur le mur, ont commencé à le frapper sur son dos jusqu'à ce qu'ils s'évanouisse. Maher explique au soldat que son frère est malade, et "pourquoi le frappez-vous ?"

Le sodat s'est retourné contre lui et a commencé à le frapper avec la crosse de son fusil, sur le nez. Lorsqu'il a vu qu'il saignait beaucoup, il a eu peur, s'est retourné. Maher a compris que leur chef venait d'arriver. Il parle hébreu. Il a alors raconté à leur chef ce qui s'était passé. Le chef lui demanda alors de s'essuyer le nez, refusant quand même que lui et son frère montent dans l'ambulance pour aller à l'hôpital.

Maher a depuis des problèmes de santé, et il en est de même pour son frère, qui a deux vertèbres du dos déplacés.

Source : /www.palestine-info.info/

Traduction : Palestine en Marche

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