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Jérusalem - 5 octobre 2005
Par ARIJ
Créé en 1990, l’Applied Research Institute de Jérusalem (ARIJ) est une organisation à but non lucratif dédiée à promouvoir le développement durable dans les Territoires Occupés Palestiniens et l’auto-suffisance du peuple palestinien par un plus grand contrôle de leurs ressources naturelles.
L'annonce du gouvernement de Sharon il y a quelques semaines de l'approbation du projet de construction d'un noyau colonial juif composé de 21 batiments et d'une synagogue à Burj Al Laqlaq dans la Vieille Ville de Jérusalem fait partie de la politique de déplacement et de remplacement mise en application actuellement par le gouvernement extrémiste d'Extrème-Droite israélienne dans Jérusalem Occupé.
Carte de la Vieille Ville de Jérusalem (agrandir la carte ARIJ)
Le projet de construction de cette colonie remonte à 1990 quand, Ariel Sharon, Ministre du Logement de l'époque, l'avait révélé lors des célébrations du 31ème anniversaire de l'occupation israélienne et de l'annexion de Jérusalem.
Selon les projets de Sharon, 200 logements devaient être construits sur le site.
Puis, à l'époque du gouvernement de Benjamin Netniyahou, un autre projet a été ratifié selon lequel une école religieuse, deux bâtiments résidentiels de six étages chacun, y compris des parkings et deux tunnels souterrains devaient être installés sur le site..
Suite à cela, le 24 mai 1998 à 22h, un groupe de colons de l'organisation coloniale 'Ateret Cohanim' sous la protection de l'armée israélienne a posé la première pierre pour cette colonie sur le site appelé ''Terre de Maskub" dont la surface totale est de 2200 mètres carrés et appartient à l'Eglise Russe en Terre Sainte.
Ateret Cohanim a prétendu qu'il l'avait acheté de la société coloniale Himonita apparentée à Kern Ki'imet (Fonds National Israélien) qui l'avait achetée à l'Eglise de Russie en 1982 lors d'une transaction secrète.
Dans cette transaction, le Ministère israélien de l'Agriculture a exporté des citrons vers la République de Russie pour un montant de 2 millions de dollars américains en échange d'un transfert de la propriété terrienne au Ministère israélien de l'Agriculture.
La nuit suivante, les colons israéliens ont apporté des caravanes (mobiles-homes) sur le site et s'y sont installés.
Cupidité israélienne à Burg Al Laqlaq
Importance du site
Le secteur de Burg Al Laqlaq est situé au coin nord-est de la Vieille Ville de Jérusalem. Il fait partie du quartier islamique massivement peuplé. La surface totale de Burg Al Laqlaq est de 11 dunums (11.000 m2). Il est situé entre Bab Al- Asbat (Porte des Lions) dans la partie Est du mur et Bab Al- Zahera (Porte d'Herode) dans la partie Nord du mur.
La zone donne sur le complexe d'Haram Al- Sharif au sud, sur le musée de Rockeffeler au nord et le Mont des Oliviers et le Mont Scopus à l'Est et au Nord-Est.
Voir Carte 1 : localisation de Burj Al Laqlaq
Selon le chercheur Hayel Sanduqa de Jérusalem, la zone de Burj Al Laqlaq comprend les parcelles de terrain suivantes :
• Waqf (trust) : héritage de la famille Darwish (6435 m2);
• Waqf (trust) : héritage de la famille Al Khalidi ( 1440 m2);
• Waqf Caritatif Islamique ( 291 m2) qui est une bande de terre s'étendant entre Al Khalidi
• Waqf et Bab Al- Asbat (Porte des Lions) le long du cêté ouest du mur;
• La terre de la famille Al Qara'in, Ã cêté de la partie nord du mur (Khallet Al Qara'in);
• La terre de la famille Mubarek qui contient trois maisons et un jardin d'enfants tous saisis par les Autorités de l'Occupation Israélienne sous le prétexte d'être des Biens d'Absents. Maintenant, c'est l'emplacement de la colonie juive dont nous avons parlée ci-dessus.
• Une bande de ''Terre d'Etat" s'étendant de la terre de la famille Mubarek jusqu'Ã Bab Al Zahera (Porte d'Herode) Ã cêté du mur.
Ce site a été saisi par des colons Juifs et transformé en poste d'observation de sécurité observant tous les piétons qui entrent par Bab Al Zahera (Porte d'Herode).
La Terre de Maskub dont la surface totale est de 2200 mètres carrés appartient à l'Eglise Russe en Terre Sainte.
Les projets israéliens dans le secteur de Burj Al Laqlaq
Après avoir posé la première pierre de la colonie juive à Burg Al Laqlaq le 24 mai 1998, la colère a éclaté dans la Vieille Ville menant à des confrontations entre les citoyens palestiniens d'un cêté, et les colons juifs et l'armée de l'autre, ce qui a mené à la fin de la construction le 12 juin 1998, suite à un accord conclu entre le gouvernement israélien et Ateret Cohanim dans lequel les travaux de fouilles ont été autorisés sur le site.
Un poste d'observation de sécurité a été également autorisé dans cet accord qui a été installé à cêté du mur à Bab Huta en direction de Burj Al Laqlaq.
Ensuite, les Ministères israéliens de l'Infrastructure et des Antiquités ont commencé une campagne de fouilles à grande échelle sur le site.
(Photo 1 : poste d'observation de sécurité installé Ã Bab Huta en direction de Burj Al Laqlaq- Photo LRC)
Cette campagne de fouilles a été menée par l'ancien Ministre du Tourisme, Bani Iyalon, qui est considéré le défenseur en chef des organisations de colonisation extrémistes juifs dirigées par Ateret Kohanim qui essaye constamment de mettre les pieds dans chaque coin de la Vieille Ville.
Jusqu'ici, ses membres sont parvenus à saisir des dizaines de maisons et de propriétés dans 60 secteurs des quartiers Musulmans, Chrétiens et Arméniens de la Vieille Ville.
Photos 2 & 3 : Grandes grues israéliennes participant à la campagne de fouilles à Burj Al Laqlaq- Photos LRC
La campagne de fouilles n'était qu'une étape préliminaire vers la ratification finale de l'installation d'au moins de 21 bâtiments pour l'usage exclusif des Juifs dans le secteur de Burg Al Laqlaq comme mentionné ci-dessus.
L'objectif est de contrêler ce secteur sensible et les deux portes les plus importantes de la Vieille Ville : Bab Al -Asbat (Porte des Lions) et Bab Alzahera (Porte d'Hérode).
Ce projet israélien est considéré comme une pénétration israélienne dans le quarter islamique qui est relativement exempt de noyaux de colonisation. Il est également sensible de deux manières : premièrement, en renforçant la sécurité dans la Vieille Ville et, deuxièmement, en introduisant plus de colons dans la Vieille Ville qui, par conséquent, créera un changement démographique au profit des colons israéliens.
Dans le cas où ce projet serait effectué, il formera le deuxième plus grand bloc colonialiste dans la Vieille Ville après le quartier Maghareba (Marocain) au profit du quartier juif.
Terres du Waqf
Les autorités du Awqaf Islamique (Administration des Biens Religieux) Ã Jérusalem ont confirmé que la terre de Burg Al Laqlaq est totalement une terre de Waqf et contient des antiquités Islamiques et Byzantine.
Le gouvernement israélien empêche les Palestiniens de construire, rénover ou agrandit les maisons déjà existantes dans le secteur sous le prétexte que la terre est un site archéologique.
En attendant, les autorités israéliennes ont détruit de grands secteurs d'importance archéologique pour faire place à la construction des quartiers juifs pendant comme cela s'est dans le quartier Maghareba (Marocain) de la Vieille Ville.
Démolitions anticipées et vandalisme
Ces dernières années, plus de dix structures ont été démolies en Burj Al Laqlaq, dont des logements et un Centre pour Handicapés qui a été construit grâce au financement du gouvernement Canadien et filiale de la Société de la Communauté de Burj Al Laqlaq qui a été incendiée par des colons israéliens en décembre 1998.
Photo 4 : Maison de la famille Abu Ghazaleh
Photo 5 : Bâtiment de Burj Al Laqlaq qui a été détruit par le feu
(Photos LRC)
Positions douteuses
Uri Shitrit, architecte de la municipalité de Jérusalem Occupé, s'est opposé au plan de construction actuel quand il a été présenté par le Ministère du Logement et de la Construction parce qu'il venait à moins dix mètres du mur et parce que la taille de la construction dépassera la taille du mur lui-même.
Cependant, Shitrit a soudainement changé d'avis et est devenu convaincu par le plan après que le nombre d'appartements ait été ramené de 30 à 21, en plus de la Synagogue, et il en a recommandé l'approbation malgré le fait que les bâtiments prévus se composeront de trois étages ce qui signifie que leur taille dépassera le mur.
• Un projet provoquant
Le journal israélien Yarushalaim, dans son édition du 27 mai 2005, a mentionné que ce projet qui a été préparé par le Ministère du Logement et de la Construction se composera d'une synagogue luxueuse couverte d'un dême en or pour concurrencer le prestigieux Dême du Rocher Islamique.
Bien que le projet représente une violation de tous les principes d'aménagement et de construction à l'intérieur des murs de la Vieille Ville, il a été approuvé par la municipalité de Jérusalem Occupé et par le gouvernement israélien.
Le projet a été décrit par le membre du conseil municipal, Papa Alanu, comme étant délicat et provocateur qui sera à l'origine d'un troisième Intifada.
Du point de vue de l'organisation et de l'aménagement, il constitue un désastre parce qu'il est en contradiction avec tous les principes de maintien et de préservation de la Vieille Ville et de son plan d'aménagement urbain.
D'autre part, le membre de la Knesset, Ran Cohen, a envoyé un message à Ishzaq Cohen dans lequel il a dit ce qui suit : "L'essence de ce plan est d'obtenir un pied politique à l'intérieur de la Vieille Ville. C'est un baril de poudre qui pourrait mettre le feu à la ville et mettre en lambeaux les relations déjà sensibles et tendues entre les Musulmans et les Juifs de la Vieille Ville."
On se doit de mentionner que :
• Le site de Burj Al Laqlaq est un site archéologique qui doit être préservé et gardé tel qu'il est;
• Le site de Burj Al Laqlaq est classé en tant qu'espaces verts interdits à la construction;
• Le projet de construction proposé représente une violation technique et technologique des concepts architecturaux de la Vieille Ville;
• Le projet proposé est une agression contre les maisons palestiniennes existantes car le soleil et l'air ne pourront plus atteindre ces maisons et qu'il n'y aura aucun espace vide entre les maisons et les structures nouvellement prévues qui, Ã leur tour, priveront les habitants de toute intimité.
Le Land Research Center lance l'appel suivant :
• L'UNESCO devrait travailler à la préservation des sites archéologiques et historiques de l'agression israélienne;
• La communauté internationale et toutes les organisations gouvernementales et non gouvernementales mondiales devraient assumer leurs responsabilités et faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses actions de modification des réalités sur le terrain aux dépens des droits des Palestiniens.
• La communauté internationale devrait assurer la protection des Palestiniens, de leur terre, de leur histoire et de leur héritage culturel.
Source : www.poica.org/
Traduction : MG pour ISM
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