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Grande Bretagne - 5 octobre 2005
Par Yael Aravah et Aviel Luz
Traduit de l'Hébreu par Zalman Amit - Cet interview a été publié à Londres
Ils l'ont appelé traître, collaborateur, cadet de l'espace et gauchiste halluciné. Ils ont dit que sa citoyenneté israélienne devrait être annulée et qu'il devrait être accusé.
Daniel Machover est la personne à double citoyenneté Israélienne et Britannique qui est derrière le mandat d'arrêt publié contre le Général Doron Almog quand il est arrivé par un vol d'El-Al à l'aéroport de Heathrow le 11 septembre.
La parole est donnée ici à l'avocat Machover.
À première vue le cabinet d'avocats "Hickman and Rose" ne ressemble pas à un bureau de cabinet d'avocats. Tout au plus, il ressemble à un bureau de petit comptable.
Dans la salle d'entrée plusieurs secrétaires et avocats travaillent fiévreusement.
Des montagnes de boîtes de documents et des téléphones qui sonnent. Quelqu'un va au distributeur d'eau, quelqu'un d'autre envoie un fax et la réceptionniste informe l'avocat Machover par l'interphone que nous sommes arrivés.
Derrière elle, les fax se déversent de la machine, un messager entre et laisse une autre pile de boîtes. L'enconbrement permet seulement un passage étroit menant au labyrinthe à l'intérieur. Une image typique de bureau d'idéalistes, pas un bureau d'avocats snob.
Aucun investissement dans le design intérieur.
Mahover, un associé dans la société et sa collègue, Kate Maynard, représentent le Centre Palestinien pour les Droits de l'Homme qui a documenté depuis longtemps maintenant des violations au Droit international dans les Territoires, essayent d'obtenir des compensations pour les victimes, et essayent également d'amener les responsables de ces violations devant la justice.
Machover : "Après d'innombrable tentatives pour obtenir la justice auprès du système judiciaire israélien, y compris des pétitions devant la Cour Suprême, le Centre m'a contacté afin d'intervenir, du cêté de la justice en Grande-Bretagne selon le droit international qui permet une telle démarche.
Le Général Doron Almog a donné un ordre pour détruire 59 maisons pendant l'Intifada à Rafah, dans la bande de Gaza - en violation de la Convention de Genève.
Quand nous avons appris qu'Almog venait en Grande-Bretagne nous avons pris contact avec un juge pour qu'il émette un mandat d'arrêt contre lui.
Ce n'est pas tout à fait une simple procédure juridique, il est si facile de dire qu'ils sont antisémites, mais ce n'était pas seulement un autre juge mais plutêt le juge le plus important de Londres. Il a regardé nos preuves et a décidé qu'il y avait des raisons pour une arrestation".
Les détails exacts n'étaient pas entièrement clairs, mais en toute la probabilité l'existence du mandat d'arrêt a été divulguée à l'ambassade israélienne.
Les rumeurs suggèrent qu'un attaché militaire ou l'officier de sécurité d'El-Al ou l'Ambassadeur Zvi Hefetz lui-même est monté Ã bord de l'avion et a averti Almog.
Il est resté dans l'avion et est revenu avec lui en Israël.
Quelle est votre réaction à ce qui s'est passé à Heathrow?
"C'est une grave violation au rêle d'un diplomate – d'aider activement un citoyen de son pays à éviter l'arrestation. À mon humble avis, cela reste en dehors de la définition du rêle d'un diplomate.
La manière éhontée avec laquelle ils se sont sentis victorieux parce qu'ils avaient aidé quelqu'un à éviter un mandat d'arrêt britannique aggrave seulement les choses."
"Si un diplomate ne sait pas comment se comporter, alors il devrait être soumis à une action pénale ou il devrait être invité poliment à partir et quelqu'un qui comprend mieux la loi britannique et le rêle du diplomate pourrait le remplacer, peu importe si c'est l'ambassadeur, l'attache militaire ou qui que ce soit d'autre qui ne sait pas où se trouvent les limites.
Cet incident a dépassé les limites et ils n'y ont pas même prêté attention.
C'est ce qui m'a tellement choqué ainsi que le fait qu'il ait été rapporté que Sharon était en colère contre Blair. Bien, il m'arrive de penser que Blair est celui qui devrait être en colère au lieu de s'excuser".
Pourquoi Israël en particulier ?
"Je suis d'abord un avocat qui s'occupe des droits de l'homme et j'ai effectué beaucoup de travail dans le domaine des droits de l'homme même avant cette affaire.
Cependant, en tant que personne et avocat, j'agis d'abord dans tous dans les endroits où il y a une occupation. La raison à cela est principalement l'asymétrie dans le rapport du pouvoir.
Quand il y a une guerre entre deux pays, il y a pression culturelle des deux cêtés parce que chaque cêté sait qu'il pourrait avoir des problèmes sérieux s'ils commencent à maltraiter des prisonniers de guerre. Quand nous avons affaire à une occupation, le manque d'équilibre entre les parties est dangereux.
C'est ce qui se produit quand la force d'occupation commence à violer les conventions et quand le système juridique local n'accomplit pas son devoir. C'est sur ce point que la communauté internationale devrait intervenir ".
La raison des conventions internationales comme la Convention de Genève est qu'elles sont une leçon de l'ère de l'occupation Nazi pendant la Seconde Guerre Mondiale quand le monde s'est rendu compte que quand il y avait un occupant et un occupé et qu'il fallait intervenir afin d'aider l'occupé.
De cela provient le concept de la jurisprudence universelle.
Pour moi tout cela est bien plus triste et je suis bien plus concerné en raison de mon propre contexte qu'Israël, qui est né en grande partie en raison des atrocités de la Seconde Guerre Mondiale, dédaigne maintenant certaines des leçons de la guerre.
Laissez-moi clarifier : je ne fais pas de comparaison entre les deux sauf en termes de base juridique. Je compare le point qu'ils, en tant qu'occupants, ont perdu leur boussole morale à mes yeux. Maintenant, c'est triste mais Israël n'est pas unique à cet égard.
L'Indonésie a conquis le Timor-Oriental, le Kowéit a été conquis par l'Irak et l'Irak a été conquis par la Grande-Bretagne.
En parlant pratiquement, peu importe que l'occupation soit légale ou non.
Le monde devrait-il rester silencieux?
Le pouvoir de l'occupation neutralise parfois la conscience de l'occupant parce qu'il est tellement fort, et la seule manière de rappeler les gens à l'ordre, c'est via le système juridique international ".
C'est ça ? Votre contexte israélien ne constitue-t'il pas une part spéciale de cette préoccupation?
"Je ne dirai pas non, mon contexte israélien n'est pas sans rapport dans cette histoire, et à un certain degré, il est clair que cela a contribué au fait que j'ai voulu m'en occuper.
Oui, c'était plus personnel pour moi en raison de mon expérience de vie et c'était plus un défi parce que j'avais à affronter cette partie de mon identité. C'est peut être différent pour quelqu'un qui habite en Israël et a fait l'armée.
C'est évident que quelqu'un comme ça possède une perspective différente que je ne partage pas.
Mais j'en ai une partie et je vois le point de vue israélien parce que ma famille y vit et cela pose une remise en question parce que la famille veut savoir pourquoi j'aide les Palestiniens.
Ils me posent des questions difficiles auxquelles, je crois, j'ai de bonnes réponses. Cependant, c'est seulement une partie de ce que m'apporte cette histoire ".
Quelles sont vos conclusions, Ã ce stade, au sujet de ce qui s'est passé ?
"Ce qui me préoccupe à parler de moi, c'est qu'on s'éloigne des sujets en eux-mêmes, la souffrance, l'expérience quotidienne de l'occupation et des 59 maisons démolies.
C'est le sujet ! Ce n'est pas au sujet de moi et de Raji Surani, le président de l'organisation que je représente.
Cela concerne les gens qui vivaient dans ces maisons. Je ne serais pas ici aujourd'hui si Almog n'avait pas publié un ordre, et il l'a admis ouvertement – la dispute était seulement au sujet du nombre de maisons - de détruire les maisons.
C'étaient des maisons appartenant à des gens comme vous et moi, faits de chair et de sang.
C'étaient des civils, pas des soldats et pas le Hamas armé, juste des pauvres citoyens ordinaires dont les maisons ont été démolies.
C'était une punition pour quelque chose qu'ils n'ont pas faite et que personne n'a prétendu qu'ils avaient faite. Ainsi pourquoi est-ce arrivé ?
C'est la question que se posent les Israéliens aujourd'hui j'espère et non pourquoi Doron Almog a été forcé de changer ses projets de voyage en Angleterre.
J'espère que cette procédure n'empêchera pas les généraux de prendre l'avion mais plutêt qu'elle incitera les commandants sur le terrain à réfléchir à deux fois pour savoir si ce qu'ils font est approprié?
Source : Hagada Hasmalit
Traduction : MG pour ISM
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