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Israël - 31 décembre 2004
Par Yulie Khromchenko
Le directeur du lycée Ironi Aleph de Tel Aviv, Ran Cohen, n’a pas compris ce qui lui arrivait.
Alors qu’il allait entrer dans l’auditorium hier avec un invité, un brigadier général des Forces Aériennes invité pour insuffler aux élèves un peu d’esprit de combat et de motivation à s’enrôler, il a découvert trois élèves des classes supérieures enchaînés à l’entrée pour protester contre "la militarisation de l’école".
Finalement, la conférence de l’officier a commencé mais l’attention est restée centrée à l’extérieur du hall, sur les étudiants qui sont restés enchaînés au portail pendant des heures.
Quelques camarades soutenaient leur manifestation.
Des officiers de police sont arrivés au lycée, agissant pour le compte des Renseignements, ont-ils dit pour ajouter au drame.
C’est la manifestation la plus radicale des lycéens d’Aleph Ironi contre la pénétration de l’armée dans leur école, mais ce n’est pas la première.
Cohen est en conflit avec les élèves des classes supérieures depuis des années à propos de la présence de l’armée à l’école et de ses tentatives de recrutement.
Ironi Aleph, école d’art du centre de Tel Aviv, dont les étudiants ont une réputation de "gauchistes", connaît le taux le plus bas d’enrôlement militaire de toutes les écoles de la ville.
Par exemple, dans un rapport publié début 2004, le pourcentage des diplômés de cette école qui ne se sont pas enrôlés était de 19% par rapport aux écoles comme celle de Lady Davis et de Zeitlin, où seulement 5% des élèves ne se sont pas enrôlés.
La faculté et les étudiants disent que ces chiffres ont encouragé Cohen à transformer activement l’image de « refuznik » de son école.
Ces dernières années, l’école a été inondée d’activités de motivation - visites et conférences d’officiers, discussions dynamiques sur l’enrôlement organisées par Cohen à l’occasion d’évènements variés, et célébration du "Jour des Forces de la terre", tout cela intégré dans un cours sur le soldat fait par un jeune conseiller de l’IDF (Forces israéliennes de défense) ce qui veut dire préparer les élèves des classes supérieures à leur service obligatoire.
"Dans l’une de ces classes, des soldats sont entrés en salle de cours et se sont mis à hurler de nous mettre au garde à vous, pour montrer ce que nous ferions à l’armée" raconte Shaul Berger-Nughrabi, un diplômé d’Ironi Aleph.
Ces efforts pour inspirer les élèves ont rencontré les doléances des élèves qui pour certains voient ça comme du lavage de cerveau.
Parfois on distribue des tracts à l’école pour appeler les élèves à ne pas aller à l’armée, et lors du dernier Jour du Souvenir, une affiche a été collée dans l’école pour appeler les élèves à se rebeller contre «le mythe de l’armée» et à réfléchir sur leur volonté de s’enrôler.
L’affiche a disparu rapidement, mais le message était clair.
Selon l’un des étudiants enchaînés, Assaf Riv, la manifestation n’a pas seulement pour but la situation dans leur école mais plus largement la propension à faire entrer l’armée dans toutes les écoles.
Un projet commun baptisé "Nouvelle génération" a été lancé la semaine dernière par le Ministère de l’Education et le Service Education de l’armée pour attribuer des écoles aux officiers supérieurs qui auront pour tâche d’élever le moral des élèves et de les enrôler un grand nombre.
Le projet englobera 70 écoles cette année et 250 l’année prochaine.
"Jusqu’à présent, nous ne sommes pas un mouvement et n’agissons pour personne" insiste Riv.
Le directeur général du Ministère de l’Education a répondu que la coopération avec l’armée est faite sur le terrain professionnel et repose sur la richesse du savoir que possèdent les fonctionnaires supérieurs de l’armée, ce qui rompt avec la pratique habituelle que ce soit de jeunes soldats qui préparent les élèves à l’enrôlement.
"Ironi Aleph" est réputé pour ce phénomène de refus aussi a-t-il besoin d’activités capables de renforcer les valeurs et d’augmenter la motivation à servir comme soldat» dit Ronit Tirohs
Source : http://en.groundspring.org
Traduction : CS pour ISM-France
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