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ISM France - Archives 2001-2021

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Europe -

Les escadrons de la mort du Mossad en Europe

Par

Kawther Salam est journaliste palestinienne. Elle a travaillé pendant plus de 20 ans pour différents journaux et chaînes de télévision en Palestine, avant d'être obligée de s'exiler à Vienne en 2002.

L’assassinat de Mohammed Mabhouh à Dubaï n’est pas le premier crime international que les escadrons de la mort du Mossad ont perpétré en se servant de faux passeports, ou de passeports européens volés. La liste est longue des assassinats qu’ils ont commis en Europe et dans beaucoup d’autres pays. Le dernier crime, l’assassinat de Mohammed al-Mabhouh à Dubaï et les détails que la police de Dubaï a révélés, soulève une fois de plus la question des relations entre les pays européens et Israël, en particulier les pays dans lesquels le Mossad a perpétré ses crimes par le passé.

Les escadrons de la mort du Mossad en Europe


Assassinat de Mohammed Mabhouh à Dubaï : "15h30 La victime est suivie pour découvrir le numéro de sa chambre. Il était à la chambre 230"
- Les pays européens sont-ils impliqués dans les crimes du Mossad israélien ?
- Existent-ils des accords secrets entre divers pays européens et Israël qui placent le terrorisme international et les assassinats d’Israël au-dessus des lois ?
- Israël est-il un Etat légitime, ou est-il de fait juste une organisation terroriste sioniste responsable de tellement de crimes qu’on ne peut se souvenir de tous, y compris de nombreux meurtres, trafic d’organes et de drogues, vol à l’échelle industrielle, contrebande d’armes, génocide, etc. dans de nombreux parties du monde ?

Il est de l’intérêt des pays européens d’expliquer à leurs populations ce qui est légitime et ou illégitime dans leurs relations avec Israël. Il est important que l’Union Européenne clarifie les raisons de l’exception que leurs pays accordent à l’organisation sioniste et aux escadrons de la mort du Mossad israélien, exceptions qui sont contraires aux lois écrites de tous les pays.

Il n’est pas raisonnable que des gens se réveillent un beau matin pour apprendre que leurs papiers d’identité ont été volés pour commettre des crimes de terrorisme international dans un autre Etat, et que des pays comme l’Allemagne, l’Autriche, la France, la Grande-Bretagne, et l’Irlande semblent être impliqués dans l’atrocité, à en juger par leurs réactions feutrées qui suggèrent qu’ils n’ont aucun intérêt à enquêter sur le crime.

Une question importante se pose : pourquoi le Mossad israélien a-t-il choisi l’Autriche, et non un autre pays européen comme centre d’organisation de son dernier assassinat terroriste perpétré à Dubaï ?

Est-ce une simple coïncidence, ou y-a-t-il là un statut d’« exception » accordé au Mossad, par exemple un accord secret ou un protocole signé entre l’Autriche et Israël ?

Quelles sont les raisons d’une sorte de confort psychologique, qui ont donné à l’escadron de la mort du Mossad l’impression que l’Autriche était le meilleur endroit pour coordonner ce crime de terrorisme international ?

Le Mossad israélien a une longue histoire de profanation des lois de nombreux pays européens, où ils ont commis beaucoup d’assassinats en utilisant de faux passeports, et quelquefois des vrais. Environ 350.000 Israéliens ont une double nationalité et des passeports en même temps de l’Union Européenne et israéliens.

Les sionistes d’Israël ont reçu une forme de soutien logistique de tous les pays d’Europe, dans lesquels les escadrons de la mort du Mossad ont perpétré leurs crimes, dans le cas présent comme par le passé. Ce soutien fut très clair, à voir la sécurité que les gouvernements de l’Union Européenne ont garantie aux équipes de coordination, couvrant leurs crimes et leur permettant de circuler librement sur leurs territoires. A tout le moins, il est très difficile de croire que les divers services de renseignement ignoraient ce qui se passait sur leurs territoires respectifs, comme il est très difficile de croire qu’il n’était pas possible, jusqu’à maintenant, d’identifier les gens impliqués lorsque les photos et les numéros de téléphone de l’équipe d’assassins ont été publiés.

Ouvrons une fois de plus le cas du docteur Fathi al-Shikaki, fondateur du Mouvement du Jihad Islamique, assassiné par l’escadron de la mort du Mossad le 26 octobre 1995 à Malte. Il n’y a pas de différence significative entre l’assassinat d’al-Shikaki, il y a 15 ans, et l’assassinat de Mohammed Mabhoun à Dubaï le 20 janvier 2010. Dans ces deux attaques terroristes, le Mossad s’est servi de faux passeports.

Le docteur al-Shikaki, qui habitait à Damas, s’est rendu à Malte en octobre 1995, via la Libye. Les membres de l’escadron de la mort israélien l’ont suivi à Malte avec de faux passeports. Ils l’ont attendu longtemps à l’aéroport. Ils se déplaçaient librement autour de l’aéroport de Malte, discutant sur leurs téléphones portables et posant des questions sur les raisons du retard de l’avion. Al-Shikaki est arrivé à l’aéroport de Malte portant une perruque et un nom différent ("Ibrahim Shawish"). Les agents du Mossad ont eu du mal à l’identifier. Finalement, l’un d’entre eux l’a repéré, assis seul. Al-Shikaki attendait son avion pour la Libye. Une heure après, il était parti.

Le 26 octobre 1995, al-Shakiki est revenu à Malte où il devait passer une nuit. A 11h30, il est sorti pour faire des courses. Il est entré chez Marks & Spencer et a fait quelques achats, est sorti et a continué à pied. Les membres de l’escadron de la mort le suivaient à moto, et al-Shikaki ne s’en est pas rendu compte. La moto s’est approché de lui, et le passager a sorti un pistolet silencieux de sa poche et a tiré trois fois sur Shikaki, à la tête. Puis les assassins ont abandonné la moto volée et ont quitté Malte. La cellule qui a assassiné al-Shikaki se nommait « Kisaria », et le général qui a organisé l’assassinat était Yitshaq Rabin. L’unité « Kisaria » a été démantelée après sa tentative d’assassinat manquée contre Khaled Meshaal, le dirigeant du Hamas, le 25 novembre 1997 en Jordanie.

Ci-dessous la liste des assassinats perpétrés par l’escadron de la mort du Mossad en Europe :

Wael Adel Zuaiter, assassiné à Rome le 17 octobre 1972.
Hussein Ali Abu al-Khmer, assassiné à Chypre le 6 avril 1973.
Bassel Rauf al-Kais, assassiné à Paris le 6 avril 1973.
Mahmoud Abu Daieh, assassiné à Paris le 28 juin 1973.
Mahmoud Walad Saleh, assassiné à Paris le 2 février 1977.
Said Hamami, assassiné à Londres le 2 février 1978.
Ezz al-Din al-Kalak, assassiné à Paris le 3 août 1978.
Ibrahim Abed al-Aziz, assassiné à Paris le 15 décembre 1979.
Samir Tokan, assassiné à Chypre le 15 décembre 1979.
Zuheir Mohsen, assassiné en France le 26 juillet 1979.
Josef Mubarak, assassiné à Paris le 18 février 1980.
Majed Abu Sharar, assassiné à Rome le 9 octobre 1981.
Naim Khader, assassiné à Bruxelles le 7 décembre 1981.
Mohammad Taha, assassiné en Allemagne en 1982.
Kmal Hasan abu Dalo et Nazeh Matar, assassinés à Rome le 26 juin 1982.
Fadel Sad Anani, assassiné à Paris le 23 juillet 1982.
Ma’amon Imresh al-Sghaier, assassiné à Athènes le 20 août 1983.
Jamel Abed al-Khader Abu al-Rob, assassiné à Athènes le 22 décembre 1983.
Hnna Meqbel, assassiné à Nicosie le 13 mai 1984.
Khaled Ahmad Nazzal, assassiné à Rome le 9 juin 1986.
Monther Jode abu Ghazale, assassiné à Athènes le 21 octobre 1986.
Mohammad Hasan Behias, Mohammad Basem Hamdi et Marwan al-Kayali, assassinés à Limassol (Chypre) le 14 février 1988.

Source : Palestine Think Tank

Traduction : MR pour ISM

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