Envoyer cet article
5 octobre 2015
Par Dr Fayez Rasheed
Il y a 17 prisonniers palestiniens en grève de la faim dans les prisons israéliennes. Près de 5000 palestiniens sont détenus par Israël, comprenant 20 femmes, 230 enfants et de nombreux hommes âgés. Ils font tous l'objet des pires actes de cruauté et de torture en prison. Selon l'association des prisonniers palestiniens à Ramallah, 95% des prisonniers palestiniens subissent une forme de torture du moment où ils sont arrêtés jusqu'à ce qu'ils soient transférés dans un des nombreux centres de détention ou d'interrogation israélien. Quelques uns ont été condamnés à des peines de prison à vie tandis que d'autres purgent des peines de plus de 30 ans. Plus de 1000 palestiniens dans les prisons israéliennes sont malades; 160 ont des maladies chroniques, y compris le cancer. 80 sont en détention administrative arbitraire, décisions basées sur des lois datant du temps du mandat britannique.
Israël détient toujours 30 « vieux prisonniers », ce terme décrit ceux qui ont été emprisonnés avant les accords d'Oslo, même après que trois groupes de ces prisonniers aient été relâchés. Ceci avait été organisé en accord avec l'Autorité palestinienne mais Israël refuse maintenant de libérer le 4ème groupe.
Le combat de ces prisonniers palestiniens est maintenant concentré principalement sur l'amélioration de leur traitement dès le moment de l'arrestation, qui est vraiment violent. Ils vivent dans des conditions de surcharge carcérale avec nourriture et liberté limités; font face à un manque de prise en charge médicale adéquate; et sont interdits de recevoir des livres, d'écouter des programmes à la radio et de regarder la télévision. De plus, il y a souvent des tests médicaux sur les prisonniers, ce qui entraîne des maladies chroniques et des infirmités permanentes. Il est aussi très difficile pour les familles de les visiter, car l'administration pénitentiaire israélienne pose des grillages métalliques entre les visiteurs et les prisonniers.
Une des tactiques les plus dangereuses utilisées par les israéliens à l'encontre des palestiniens est de les torturer psychologiquement en les gardant enfermés sous détention administrative; cette situation est à durée indéfinie et peut être renouvelée aléatoirement. Les prisonniers n'ont aucune charge qui pèsent contre eux et ne sont jamais traduits devant un tribunal. Israël n'a pas tenu sa promesse d'arrêter les détentions administratives donnée dans l'accord passé sous la médiation égyptienne et continue de les utiliser. Maladies mentales deviennent monnaie courante chez les prisonniers détenus dans ce cadre.
Les statistiques montrent que depuis 1967, plus d'un million de palestiniens dans les territoires occupés ont été arrêtés et détenus par Israël. Cela signifie qu'il y a dans chaque famille palestinienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza au moins une personne qui a été arrêtée et qui a vécu ce type de situations et de traitement.
Depuis 1967, plus de 200 prisonniers palestiniens ont été assassinés dans les geôles israéliennes. Les femmes détenues durant leur grossesse ont été forcées d'accoucher dans de pénibles conditions dans une salle « hôpital » en prison. Elles sont encadrées par une infirmière et le nouveau-né reste avec sa mère.
Israël soumet régulièrement les prisonniers palestiniens à des punitions collectives. Il y a eu de nombreuses fois où les autorités pénitentiaires ont amené la police aux frontières pour attaquer les prisonniers avec des mitrailleuses, des gazs lacrymogènes et d'autres armes, seulement car les détenus demandaient des meilleures conditions. Aucune semaine passe sans que les gardiens envahissent et saccagent les cellules des prisonniers dans une prison israélienne ou une autre.
Malgré cela, Israël se prétend être un Etat démocratique tandis que le monde entier croit ce mythe et ferme les yeux sur la problématique des prisonniers palestiniens. En effet, nous avons vu, par exemple, qu'ils ont focalisé leur attention sur la capture de Gilad Shalit. Quand les palestiniens l'ont capturé, de nombreux dirigeants mondiaux ont appelé à sa libération pour qu'il retourne dans sa famille, car il leur manquait. Le monde entier a entendu cette histoire et il a été finalement relâché dans un échange de prisonniers. Cependant, qui dans le monde a entendu un mot à propos des prisonniers palestiniens ? N'ont-ils pas des familles auxquelles ils manquent ?
Au regard de l'oppression israélienne, des plans et méthodes néo-fascistes, et de ses nombreuses attaques sur les prisonniers, ceux-ci ont été capables de transformer leur prisons en écoles qui ont stimulé leur loyauté et leur affiliation à leur peuple et à la cause nationale. Les prisonniers sont devenus plus convaincus de la justesse de leur cause et plus déterminés sur la réalisation de leur but national de liberté, de dignité, de retour, d'auto-détermination et d'établissement d'un Etat souverainement indépendant. Malgré les divisions politiques, les prisonniers palestiniens sont unis dans leur désir de réaliser une unité nationale dans leur confrontation avec l'ennemi et de briser leur volonté.
Bien que les prisonniers représnte une carte à jouer dans les pourparlers sur la réconciliation, la tactique a eu peu de succès. Cela a fâché de nombreux prisonniers, certains d'entre eux ont eu recours à la seule arme entre leurs mains pour réaliser leurs demandes : la grève de la faim. Il est fort probable que si un prisonnier juif commençait une grève de la faim n'importe où dans le monde, cela deviendrait un problème international, tel que fonctionne le double standard dans les relations internationales. Les prisonniers palestiniens n'ont rien fait de mal; ils ont simplement défendu leur peuple et leur juste cause nationale contre une occupation militaire brutale, ce qui est leur droit légitime. C'est pourquoi la problématique des prisonniers palestiniens doit devenir le point sur lequel doivent se focaliser le peuple palestinien et le monde arabe; les organisations concernées par les affaires palestiniennes et arabes doivent promouvoir leur cause dans l'arène internationale. C'est le moins que l'on puisse faire pour eux; nous avons le devoir de donner à leur cause l'attention qu'elle mérite.
Un nouveau rapport israélien révèle que les jugements de tribunaux israéliens concernant les jeunes palestiniens qui se sont soulevés à Jérusalem et dans les territoires occupés sont très sévères et discriminatoires entre les lanceurs de pierre palestiniens et les colons juifs armés, dont la plupart n'apparaissent même pas devant un tribunal peu importe le crime qu'ils aient commis. Cela réfute totalement l'allégation du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de son gouvernement selon laquelle les tribunaux seraient « cléments » avec les lanceurs de pierre arabes et qu'ils délivreraient des condamnations militaires aux israéliens qui attaquent des cibles en Cisjordanie occupée. Selon eux, ce sont des peines sévères.
Ce rapport, publié par le journal Haaretz plus tôt cette semaine, fait partie d'une série de rapports et d'études académiques publiés depuis les deux dernières décennies qui mettent en lumière la nature raciste du système judiciaire israélien. Même dans des cas mineurs au civil, comme par exemple les infractions au code de la route, il y a une énorme différence entre le traitement des arabes et des juifs par le tribunal. Dans les semaines récentes, Netanyahu a appelé à donner le maximum possible des peines pour les lanceurs de pierre palestiniens, même s'ils sont mineurs. En juillet, la Knesset a voté une loi établissant la peine pour un lancer de pierre entre 5 et 20 ans de prison. Salutations à nos prisonniers.
Source : http://www.al-sharq.com/news/details/373726#.VhKmE6f1G1G
Traduit de l'arabe vers l'anglais par Middle East Monitor (source : https://www.middleeastmonitor.com/articles/middle-east/21398-palestinian-prisoners-have-the-will-to-persevere-in-the-face-of-the-oppressor)
Traduit de l'anglais par FS pour ISM-France
Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.
L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
9 novembre 2021
Le fait d'être désigné comme "terroristes" par Israël illustre le bon travail des ONG en Palestine9 novembre 2021
L’Art de la guerre - Les nouvelles armes financières de l’Occident5 novembre 2021
Israa Jaabis : De victime à criminelle, du jour au lendemain3 novembre 2021
La normalisation est le dernier projet pour éradiquer la cause palestinienne1 novembre 2021
Kafr Qasem reste une plaie béante tandis que les Palestiniens continuent de résister à l'occupation30 octobre 2021
Voler et tuer en toute impunité ne suffit plus, il faut aussi le silence14 octobre 2021
Tsunami géopolitique à venir : fin de la colonie d’apartheid nommée ’’Israël’’12 octobre 2021
La présentation high-tech d'Israël à l'exposition de Dubaï cache la brutalité de l'occupation9 octobre 2021
Pourquoi le discours d'Abbas fait pâle figure en comparaison du fusil d'Arafat à l'ONU6 octobre 2021
Comment la propagande israélienne s'insinue dans votre divertissement quotidien sur Netflix : La déshumanisation et la désinformation de Fauda5 octobre 2015