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11 février 2016
Par Adib S. Kawar
Cet article a été publié, en anglais, sur Peacepalestine, le jeudi 8 mars 2007. Adib S. Kawar est un Palestinien en exil, chef d'entreprise à la retraite. Il écrit sur la cause palestinienne et le sionisme. Il est également peintre et traducteur.
"Et enfin, tandis que les morts et les mourants gisaient dans l'hôpital de fortune dans l'Eglise épiscopale dans le village de Pine Ridge, le docteur Eastman s'est arrêté pour lire le panneau au-dessus de l'entrée, sur lequel était écrit : 'Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté'" !!
Le 26 décembre 2006, Tim Giago, appelé aussi Nanwica Ckiji, a écrit pour le McClatchy Tribune un article intitulé "Pour ne jamais oublier, il y a 116 ans aujourd'hui, le massacre de Wounded Knee, le dernier génocide contre les Américains indigènes".
Massacre des Indiens autochtones à Wounded Knee en 1890, victimes de l'expansionnisme colonialiste et du mépris pour les vies de la population indigène
Malheureusement, les massacres sionistes ne finiront pas tant que le dernier Palestinien ne sera pas déraciné et/ou massacré sur sa terre, ou tant que le dernier sioniste ne comprendra pas que cette terre n'est pas la sienne, qu'elle appartient à ses propriétaires qui sont libres d'accepter avec qui ils veulent vivre, en paix ou non...
Les colonisateurs de la Palestine, comme les Américains, comme ceux du reste du monde colonisé, se donnent carte blanche pour exterminer et/ou déporter les populations indigènes des terres ciblées, parce qu'ils les considèrent comme des "barbares" et donc indignes de posséder leurs terres.
L'historien raciste sioniste Benny Moris, comme les colonisateurs des Amériques, considère les Arabes comme des Barbares. A la question d'Ari Shavit, lors d'un entretien pour le quotidien sioniste Ha'aretz intitulé "Survival of the Fittest?" (La survie du plus apte ?) le 16 janvier 2004 :
- Êtes-vous néo-conservateur ? Lisez-vous la réalité historique actuelle selon la théorie de Samuel Huntington ?
Morris a répondu :
- Je pense qu'il y a un choc des civilisations ici (comme estime Huntington). Je pense que l'Occident aujourd'hui ressemble à l'Empire romain des quatrième, cinquième et sixième siècles : les barbares l'attaquent et pourraient le détruire.
[Notons que ceux qui ont attaqué l'Empire romain sont les Nordiques venus d'Europe du Nord pour attaquer l'Empire romain, exactement comme les sionistes européens sont venus en Palestine pour la coloniser, sans avoir eux non plus la moindre racine dans les terres envahis].
Question de Shavit :
- Alors les musulmans sont les barbares ?
Réponse de Morris :
- Je pense que les valeurs que j'ai mentionnées auparavant sont des valeurs de barbares - leur attitude envers la démocratie, la liberté, l'ouverture, leur attitude envers la vie humaine. Dans ce sens ce sont des barbares. Le monde arabe tel qu'il est aujourd'hui est barbare."
L'un des premiers idéologues du sionisme, Vladimir Jabotinsky, qui a inspiré Morris, a contredit son affirmation que les Arabes et les musulmans sont des barbares ; il dit : "Tout peuple indigène considère son pays comme son foyer national, dont il est le maître. Il ne tolèrera jamais de son plein gré un autre maître. C'est pareil pour les Arabes. Des partisans du compromis parmi nous essaient de nous convaincre que les Arabes ne seraient que des imbéciles qu’on pourrait escroquer en déguisant nos objectifs fondamentaux. Je refuse catégoriquement cette vision des Arabes palestiniens." Ceci ne signifie pas que Jabotinsky n'est pas raciste, mais il a dit cela pour justifier le recours à la force pour déraciner les Arabes palestiniens de leur terre, et, comme il l'a dit très justement, ils n'accepteront jamais de leur plein gré d'abandonner leur terre, car ils ne sont pas des idiots qu'on peut tromper avec de belles formules...
Jabotinsky poursuivit : "Ils ont la même psychologie que nous. Ils regardent la Palestine avec le même amour instinctif et la même vraie ferveur avec lesquels les Aztèques regardaient leur Mexique ou les Sioux leur prairie. Chaque peuple luttera contre les colonisateurs tant qu'il y aura une lueur d'espoir qu'il peut éviter les dangers de la conquête et que la colonisation soit finie. Les Palestiniens lutteront de cette manière jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucune lueur d'espoir." (De fait ils combattront jusqu'à la dernière goutte de sang dans leurs veines, ce qui est prouvé par leur résistance ininterrompue contre la colonisation sioniste et britannique depuis un siècle et quart.)
Massacres
Shavit a demandé à Morris :
- Essayez-vous d'argumenter que le terrorisme palestinien découle d'une sorte de problème culturel profond ?
Il a répondu :
- Il y a un problème profond en Islam. C'est un monde aux valeurs différentes. Un monde dans lequel la vie humaine n'a pas la même valeur qu'en Occident, un monde dans lequel la liberté, la démocratie, l'ouverture et la créativité sont étrangères.
Morris est considéré par certains comme un historien éminent, mais il continue d'adopter la propagande sioniste sans fondement. Ce qu'il considère comme des valeurs de démocratie, de liberté et d'ouverture est simplement une définition déformée de la démocratie, de la liberté et de l'ouverture, qui ne peut pas être monopolisée par certains et niée aux autres ; quelqu'un qui nie ces valeurs aux autres ne peut pas être démocratique, partisan de la liberté et ouvert d'esprit.
Les colonialistes sont des suprémacistes, ils se sont convaincus qu'ils ont le droit d'accoster sur une terre et de dire aux gens : Nous voulons cette terre, parce que nous sommes civilisés et que vous êtes des barbares ; vous allez donc foutre le camp, ne discutez pas, sinon on va vous en faire partir par tous les moyens. S'ils refusent d'accepter cette absurdité, ils sont massacrés et/ou virés. Une "civilisation" colonialiste européenne ne peut qu'entrer en conflit avec la soi-disant "barbarie" locale. Le premier Premier ministre de l'entité sioniste, David Ben-Gurion, affirmait que "les Arabes ne comprennent que la force et que la force ultime est ce qui les persuadera d'accepter notre présence ici." Et pour Morris, "Ben-Gourion avait raison (...)." Non, en dépit de l'holocauste palestinien ininterrompu depuis un siècle un quart, les Arabes palestiniens continuent de résister à l'occupation et aux massacres sionistes, ce qui signifie qu'ils sont civilisés sinon ils ne comprendraient pas le sens des mots liberté et patriotisme.
La tragédie des ainsi nommés "Peaux-Rouges", la population indigène des Amériques, a une similitude frappante avec la Nakbah palestinienne ; ce sont deux histoires d'invasions étrangères sur des terres qui appartiennent aux populations autochtones dans le but de les déraciner et/ou de les massacrer.
Dans les deux cas, les envahisseurs sont arrivés avec l'intention de nettoyer ethniquement, par la terreur et la force des armes, de déraciner ou de perpétrer des massacres, et dans les deux cas les villes et villages ont été démolis pour être remplacés par des colonies pour les envahisseurs, c'est-à-dire, comme Morris les appelle, les Européens blancs.
Jabotinsky disait au sujet des "Peaux-Rouges" : "Les autochtones lutteront toujours obstinément contre les colonisateurs - qu'ils soient civilisés ou non. Les compagnons d'armes de Hernan Cortez ou Francisco Pizarro se sont conduits comme des brigands. Les Peaux-Rouges ont combattu avec une ardeur sans compromis contre les colonisateurs mauvais ou ceux qui étaient plus bienveillants. Les indigènes ont lutté parce que toute forme de colonisation n'importe où n'importe quand est inadmissible pour n'importe quelle population indigène."
L'histoire du massacre de Wounded Knee donne un exemple des très, très très nombreux villages "Peaux-Rouges" qui ont été démolis par les envahisseurs européens blancs - pour faire de la place pour leurs colonies et exprimer leur racisme. L'historien raciste sioniste, le professeur Benny Morris, de l'université Ben-Gourion à "Beer Sheba", qui a fouillé dans les archives de la Haganah pour trouver les détails des massacres, viols et nettoyage ethnique sionistes, a cité la création des Etats-Unis d'Amérique comme exemple de nettoyage ethnique, massacres et viols sionistes des Arabes palestiniens pour "justifier" leur déracinement de leur terre ancestrale.
A la question :
- Et d'un point de vue moral, les faits [massacrer les Palestiniens] ne vous posent aucun problème ?
Benny Moris a répondu :
- C'est exact. Même la grande démocratie américaine n'aurait pu être créée sans l'anéantissement des Indiens, il y a des cas où la fin justifie les actes durs et cruels qui sont commis au cours de l'histoire.
Il a ajouté, en relation avec la guerre d'indépendance algérienne, qui, d'après lui, ne doit pas être comparée à ce que les soi-disant sionistes appellent la soi-disant "guerre d'indépendance" :
- J'essaie d'être réaliste. Je sais que ce n'est pas toujours politiquement correct, mais le politiquement correct empoisonne l'histoire de toutes façons (!), cela nous empêche de voir la vérité. Et je m'identifie à Albert Camus (...). Il était considéré comme un homme de gauche et une personne aux hautes valeurs morales, mais quand il s'est référé au problème algérien, il a placé sa mère avant la morale. Préserver mon peuple est plus important que les concepts moraux universels."
Ainsi il soutient la "moralité" du colonialisme européen, comme nous le citons ici plus haut, dans la commission de crimes de guerre. "Le Massacre de Wounded Knee" n'est qu'un exemple sur des centaines sinon des milliers des atrocités diverses que les colonisateurs européens ont commis dans les Amériques, sans parler du reste du monde.
Dans les deux cas des colonisateurs racistes des Amériques et de la Palestine et autres terres arabes, la destruction tant de la population que de la civilisation fut l'objectif de gens d'extraction européenne contre les propriétaires de la terre. Les colonisateurs européens des Amériques et les sionistes majoritairement européens qui furent encouragés, aidés et armés par les nations européennes colonialistes ont commis un nettoyage ethnique et perpétré le massacre et la destruction d'une société toute entière.
Pour Morris et ses prédécesseurs sionistes, comme pour tous les autres colonisateurs, l'éthique et la morale sont un non-sens, l'objectif justifiant les moyens :
"Que ce soit par la Déclaration Balfour ou le Mandat, la force extérieure est une nécessité pour établir dans le pays les conditions de la règle et de la défense par lesquelles la population locale, indépendamment de ce qu'elle désire, sera privée de la possibilité d'empêcher notre colonisation, administrativement ou physiquement. La force doit jouer son rôle - avec vigueur et sans indulgence. En ceci, il n'y a pas de différences significatives entre nos militaristes et nos végétariens. Les uns préfèrent un Mur d'Acier de baïonnettes juives, les autres un Mur d'Acier de baïonnettes anglaises."
"Au reproche éculé que ce point de vue manque d'éthique, je réponds, 'c'est absolument faux'. C'est notre éthique. Il n'y en a pas d'autre. Aussi longtemps que les Arabes auront la plus petite lueur d'espoir de nous empêcher, ils ne braderont pas cet espoir - ni pour des mots doux ni pour un plat savoureux, parce que ce n'est pas une populace mais un peuple, un peuple vivant. Et aucun peuple fait de telles énormes concessions sur des questions aussi décisives, sauf lorsqu'il ne reste aucun espoir, jusqu'à ce que nous ayons supprimé toute ouverture visible dans le Mur d'Acier." (Le Mur d'Acier - Rassvet, 4 novembre 1923)
Wounded Knee, comme nous l'avons dit plus haut, est un exemple des atrocités commises pendant la colonisation de l'Amérique, et de même au cours de la soi-disant "guerre de libération" sioniste en Palestine, des centaines de villages palestiniens ont été démolis et rasés, pour que les Arabes palestiniens ne songent jamais à revenir sur leurs terres ; mais cela n'a pas empêché les résistants arabes palestiniens de combattre pour cet objectif, revenir sur leur terre et reconstruire leurs maisons, leurs villes et leurs villages détruits. Les ambitions colonialistes sionistes sont illimitées. Insatisfaits des réalisations de leur chef Ben Gourion en 1948, à savoir occuper 78% de la Palestine, ils ont occupé le reste en 1967 et ils essaient de déplacer ceux qui restent en Palestine historique ; Morris parlaient en leur nom quand il a répondu à la question de Ari Shavit :
- Je ne m'identifie pas à Ben Gourion. Je pense qu'il a fait une erreur historique grave en 1948. Même s'il a compris la question démographique et la nécessité de créer un Etat juif sans une minorité arabe forte, il a pris peur pendant la guerre. A la fin, il a vacillé.
Ce qui veut dire qu'il blâme Ben Gourion pour ne pas avoir achever son nettoyage ethnique total de la Palestine. Et je ne pense pas que les premiers colons des Amériques aient regretté une telle "erreur", même si certains responsables étatsuniens se sont excusés du bout des lèvres pour les crimes commis contre les soi-disant "Peaux-Rouges", n'en laissant en vie que quelques-uns.
Tim Giago a donné un exemple de la sauvagerie des colonisateurs européens : "Quand un soldat de la troupe de George Armstrong Custer, la 7ème Cavalerie, a tenté d'arracher son fusil à un guerrier Lakota sourd, après confiscation de toutes les autres armes à la bande de Sitanka [Grand Pied] du peuple Lakota, un coup est parti et ce seul tir a provoqué la confusion parmi les soldats qui ont ouvert le feu avec leurs mitrailleuses Hotchkiss sur des hommes, des femmes et des enfants non armés." Les combattants sionistes de la soi-disant "guerre d'indépendance" de l'entité sioniste, qui est de fait la guerre du vol et de la colonisation de la Palestine, n'ont pas eu besoin d'un combattant indigène sourd ni qu'il rende son fusil pour l'abattre, lui et le reste de sa tribu. Pour les sionistes, il suffisait qu'un Palestinien déraciné de la ville d'Al-Lid, comme le reste des 750.000 Arabes palestiniens déracinés, essaie d'empêcher les envahisseurs de voler les objets de valeur qu'il portait sur lui pour être abattu par les envahisseurs sionistes. Georges Habash, étudiant en médecine à l'époque, a dit dans une interview : "Des milliers d'hommes et de femmes de tous âges, y compris des bébés et des vieux déplacés de notre ville natale, Al-Lid, reçurent l'ordre des envahisseurs de fuir vers l'est jusqu'aux collines menant au Jourdain. Nous ne savions pas où nous allions, les soldats nous disaient de marcher, et nous marchions, c'était une journée chaude de Ramadan, certains autour de nous disaient c'est la fin des temps, c'est l'enfer. Nous sommes arrivés à la périphérie de la ville et il y avait un checkpoint sioniste pour fouiller le flot d'êtres humains déracinés, nous n'avions pas d'armes. Il semble que notre voisin Amin Hanhan cachait un peu d'argent, alors il a refusé d'être fouillé. Un soldat l'a abattu d'un coup de fusil devant nous. Sa mère et sa sœur en pleurs ont couru vers lui, son plus jeune frère était un de mes copains de classe, et nous avions l'habitude de travailler ensemble (...)".
Tim Giago (Nanwica Kciji) nous a raconté l'histoire de la bande de soldats racistes qui ont été décorés de la Médaille d'Honneur de la nation la plus élevée ! : "Le Massacre de Wounded Knee fut appelé la dernière grande bataille entre les Etats-Unis et les Indiens. La véritable version des événements de cette journée a été polie et aseptisée pour la consommation des Américains. Vingt-trois soldats de la 7ème Cavalerie ont reçu cette plus haute distinction de la nation, la Médaille d'Honneur, pour le meurtre de près de 300 hommes, femmes et enfants innocents et non armés."
Benny Moris, qui se dit de gauche et a blâmé le leader sioniste David Ben-Gourion, le premier Premier ministre de l'entité sioniste, pour ne pas avoir totalement exterminé et déraciné les Arabes palestiniens une bonne fois pour toutes, a répondu à la question de Ari Shavit :
- Selon vos constatations, combien d'actes de massacre israélien ont été commis en 1948 ?
Morris a répondu :
- Vingt-quatre. Dans certains cas, quatre ou cinq personnes ont été exécutées, dans d'autres les nombres sont de 70, 80, 100. Il y eut aussi beaucoup d'exécutions sommaires. Deux vieillards sont repérés marchant dans un champ - ils sont abattus. Une femme est découverte dans un village abandonné - elle est abattu. Il y a des cas comme dans le village de Dawayima [dans la région d'Hebron] ; une colonne est entrée dans le village en défouraillant à tout va et ils ont tué tout ce qui bougeait.
- Les cas les plus graves furent Saliha (70-80 tués), Deir Yassin (100-110), Lod (250), Dawayima (des centaines) et peut-être Abu Shusha (70). Il n'y a pas de preuve irréfutable d'un massacre à grande échelle à Tantura, mais des crimes de guerre y ont été commis. A Jaffa, il y eut un massacre dont on ne sait rien jusqu'à présent. De même à Arab al Muwassi, au nord. Environ la moitié des massacres faisaient partie de l'opération Hiram (au nord en octobre 1948) : à Safsaf, Saliha, Jish, Eilaboun, Arab al Muwasi, Deir al Asad, Majdal Krum, Sasa. Lors de l'Opération Hiram, il y eut une concentration anormalement élevée d'exécutions de personnes contre un mur ou près d'un puits, de façon systématique. (L'historien continue d'appeler les Palestiniens des "serial killers" !).
- Ça ne peut pas être un hasard. C'est un modèle. Apparemment, plusieurs officiers qui ont participé à l'opération ont compris que l'ordre d'expulsion reçu les autorisait à agir ainsi pour encourager la population à partir sur les routes (et la propagande sioniste prétend que les Arabes palestiniens ont déserté leurs maisons et leur terre sur ordre de leurs dirigeants et des dirigeants arabes). Le fait est que personne n'a été puni pour ces assassinats. Ben-Gourion a tu l'affaire. Il a couvert les officiers qui ont fait les massacres.
Il faut noter que le prétendu nombre de massacres, vingt-quatre, perpétrés pendant la soi-disant "guerre d'indépendance", selon Morris, fut précédé par des centaines d'autres massacres, et la liste est trop longue pour les énumérer dans cet article. Même en 1948 au moins un massacre ou plus a été perpétré dans chaque village, ville et cité palestiniens conquis et démoli par les envahisseurs. Comme mentionné ailleurs dans cet article, le docteur Walid al-Khalidi a énuméré dans son livre "All that Remains" [Tout ce qui reste] 418 villages rasés, il y eut donc forcément un massacre dans chacun d'entre eux.
A Wounded Knee aussi de grands massacres furent commis par les envahisseurs. Giago a raconté l'histoire suivante : "Elle posa ses mains sur leurs lèvres pour les faire taire, mais un soldat à cheval les a repérés. Il tira une balle dans la tête d'une fille, puis calmement, il rechargea son fusil et tira dans la tête de l'autre fille. Puis il tira dans le corps de la femme Lakota."
Viols
Des crimes de viol ont été commis par les sionistes européens et les envahisseurs européens des Amériques. Giago a raconté l'incident suivant, qui, s'il n'est pas un acte de viol consommé, n'en est pas loin : "Elle a fait semblant d'être morte, et bien que grièvement blessée, elle a vécu assez longtemps pour raconter sa terrible épreuve au Docteur Eastman. Elle a dit qu'elle gisait, feignant d'être morte, le soldat s'est penché de son cheval, et avec son fusil, a soulevé sa robe pour voir ses parties intimes, puis il a ricané et il est parti."
D'un autre côté, et pour autant que nous le sachions, les crimes de viol au cours de la soi-disant "guerre d'indépendance" furent de loin bien pires car ils ont commis des viols réels puis ils ont assassiné leurs victimes.
Ari Shavit, du Ha'aretz, a demandé à Morris :
- Selon vos nouvelles constatations, combien y a-t-il eu de cas de viols israéliens en 1948 ?
- Environ une dizaine. A Acre, quatre soldats ont violé une jeune fille et l'ont assassinée, ainsi que son père. A Jaffa, des soldats de la Brigade Kiryati ont violé une jeune fille et essayé de violer plusieurs autres. A Hunin, en Galilée, deux jeunes filles ont été violées puis assassinées. Il y eut un cas ou deux de viol à Tantura, au sud d'Haifa. Il y eut un cas de viol à Qula, au centre du pays. Dans le village de Abu Shusha, près du kibboutz Gezer [dans le secteur de Ramle], il y eut quatre femmes faites prisonnières, et l'une d'entre elles a été violée plusieurs fois. Et il y eut d'autres cas. Généralement, plusieurs soldats furent impliqués. Généralement il y avait une ou deux jeunes filles palestiniennes. Dans la majorité des cas, l'événement a pris fin avec le meurtre. Parce que ni les victimes ni les violeurs n'aiment signaler ces événements, nous pouvons supposer que la dizaine de cas de viols qui ont été rapportés, que j'ai trouvés, ne sont pas la totalité de l'histoire. Ils ne sont que la partie visible de l'iceberg.
Massacres, viols et transfert, tout est justifié pour établir la seule démocratie au Moyen-Orient, puisqu'il affirme qu'ils étaient légitimes pour créer la "grande démocratie américaine" ! Les deux "démocraties", qui ont mené une interminable série de guerres tout au long de leur histoire, ont toutes les deux étaient créées par la force des armes et la terreur.
Les envahisseurs des Amériques et les sionistes ont considéré les populations autochtones comme juste bonnes à les servir et à faire leurs sales boulots. Les missionnaires américains ne valaient pas mieux que leurs soldats armés. Les premiers, qui étaient censés aider les "Peaux-Rouges" et les initier au Christianisme, la religion de l'amour et de la tolérance, étaient tout à fait autre chose. Tim Giago a écrit : "Tandis que les tirs continuaient, des unités de la 7ème Cavalerie sont partis vers White Clay Creek, près du village de Pine Ridge pour une mission fouille-et-destruction. Lorsqu'ils sont arrivés à la Mission indienne du Saint-Rosaire, ma grand-mère Sophie, étudiante à l'école de la mission, et d'autres enfants Lakota ont été obligés par les prêtres jésuites à nourrir et à abreuver leurs chevaux."
Le militant palestinien déraciné Ahmad al-Yamani, qui a tenu à rester dans son pays, et si nécessaire, d'y mourir plutôt que de déserter et de le laisser à l'ennemi sioniste, a écrit dans ses mémoires, "My experience with life" [Mon expérience de la vie] : "Dès que l'officier supérieur a quitté le bureau, une nouvelle série de coups, coups de pied et insultes sur nos pères, nos mères, nos sœurs (...) et aucun soldat ennemi ne nous avait encore posé la moindre question. Les soldats mettaient en pratique leur domination mauvaise. Ça a continué jusqu'au soir, quand j'ai été emmené dans une pièce sombre où je suis resté jusqu'au matin, sans lit, sans couverture, sans nourriture et sans une goutte d'eau. La torture a continué le matin, on m'a emmené dans la cour du centre, pieds nus et sans chemise, et on m'a ordonné de balayer le plancher tout en me frappant, m'insultant, et toujours sans nourriture et sans eau. Ce fut une procédure quotidienne avec le balayage et le nettoyage, en particulier des toilettes !"
"Avec mes compagnons de détention, nous avons été conduits au quartier général de la police, qui est devenu un centre de renseignement. Nous marchions sous les coups vers l'enceinte de détention, qui était un camp de tentes ouvertes, encerclé de barbelés et gardé par des soldats venimeux, où nous avons trouvé plusieurs détenus arabes palestiniens. On a donné à chacun d'entre nous deux couvertures, ce qui n'était pas du tout suffisant étant donné le temps, et pour manger, nous avions toujours le même repas frugal... une tartine de pain et des pommes de terre bouillies, trois fois par jour, avec bien sûr le même dessert habituel quotidien de coups, coups de pieds et insultes..."
Les barbares doivent être exterminés
Dans son libre "The Hidden History of Zionism" [L'histoire cachée du sionisme] (1), Ralph Schoenman écrit :
"Ce qui distingue le sionisme des autres mouvements colonialistes, c'est la relation entre les colons et le peuple à assujettir. Le but avoué du mouvement sioniste n'était pas simplement d'exploiter le peuple palestinien mais de le disperser et de le déposséder. L'intention était de remplacer la population indigène par une nouvelle communauté de colons, d'éradiquer les fermiers, les artisans et les citadins de Palestine et de les remplacer par une main-d’œuvre entièrement nouvelle composée de la population coloniale."
"En niant l'existence du peuple palestinien, le sionisme a cherché à créer le climat politique pour sa suppression, non seulement de sa terre mais de l'histoire." Il semble que Bennis Morris a copié sa description des Arabes, y compris des Palestiniens comme "barbares", de ses prédécesseurs sionistes : "Lorsqu'ils ont fini par être reconnus, les Palestiniens furent ré-inventés comme vestiges demi-sauvages, nomades. Des documents historiques furent falsifiés - une procédure commencée pendant le dernier quart du 19ème siècle mais qui continue à ce jour dans des écrits pseudo-historiques comme "From Time Immemorial" [Depuis des temps immémoriaux] de Joan Peters."
Ralph Schoenman a continué à présenter les plans sionistes criminels racistes colonialistes pour les Arabes palestiniens : "Le mouvement sioniste a cherché d'autres sponsors impérialistes pour son entreprise sanglante ; parmi eux l'Empire ottoman, l'Allemagne impériale, l'empire britannique, le colonialisme français et la Russie tsariste. Les plans sionistes pour le peuple palestinien anticipèrent la solution ottomane pour les Arméniens, qui allaient être massacrés dans le premier génocide durable du 20ème siècle."
Et il poursuit : "Depuis le début, le mouvement sioniste a visé "l'arménisation" du peuple palestinien. Comme les Américains autochtones, les Palestiniens ont été considérés comme 'un peuple en trop'. La logique était l'élimination, le projet celui d'un génocide."
Les envahisseurs des Amériques et de la Palestine ont appelé à l'extermination des populations indigènes des terres qu'ils étaient venus coloniser, qui étaient de préférence, comme nous le lisons dans les citations ci-dessus, nettoyées d'une manière ou d'une autre de ce qu'ils appelaient leurs habitants "barbares". Les barbares sont les Arabes palestiniens et les Américains d'origine et le reste de ce qu'ils appellent aujourd'hui le "tiers monde". Contrairement aux colonisateurs dans d'autres parties du "tiers monde" comme en Afrique ou en Asie, où ils voulaient exploiter la terre et le peuple, d'un point de vue économique, mais pas le déplacer ni le remplacer : "Les pionniers avaient déclaré que notre seule sécurité dépendait de l'extermination totale des Indiens. Après leur avoir nui pendant des siècles, il valait mieux, pour protéger nos civilisations, aller carrément jusqu'au bout et balayer ces créatures sauvages et indomptables de la surface de la terre." (Civilisation !!)
Il est surprenant de voir les similitudes entre l'invasion de l'Iraq, ou, comme l'a appelée le président américain George W. Bush, la libération et la démocratisation de ce pays, l'une des plus anciennes civilisations de l'histoire de l'humanité, et la colonisation des Amériques. Quel fut le résultat ? Plus de 2 millions 250 mille Irakiens sont morts entre les mandats de Bush senior et Bush junior, c'est-à-dire entre 1990 et 2007, le pays a volé en éclats en entités partisanes et ethniques, il nage dans un bain de sang, de chaos et de destruction des infrastructures : fourniture d'eau et d'électricité, communications, systèmes de santé et d'éducation, industrie pétrolière... et les élites cultivées et professionnalisées sont visées et assassinées, et donc fuient le pays qui fut l'un des pays les plus avancés de la région dans tous les domaines.
Shavit a demandé à Morris :
- Pourtant nous aussi nous portons la responsabilité de la violence et de la haine : l'occupation, les barrages routiers, les fermetures, peut-être même la Nakba elle-même. C'est en Palestine occupée. Ce à quoi il a répondu :
- Vous n'avez pas besoin de me le dire. J'ai étudié l'histoire palestinienne. Je comprends très bien les raisons de la haine. Les Palestiniens ripostent aujourd'hui non seulement pour les bouclages d'hier, mais aussi pour la Nakba. Mais ce n'est pas une explication suffisante. Les peuples d'Afrique ne furent pas moins opprimés par les puissances européennes que les Palestiniens par nous, mais néanmoins je ne vois pas de terrorisme africain à Londres, Paris ou Bruxelles. Les Allemands ont tué beaucoup plus d'entre nous que nous n'avons tué de Palestiniens, mais nous ne faisons pas sauter leurs autobus à Munich et à Nuremberg. Il y a donc autre chose ici, quelque chose de plus profond, qui a à voir avec l'Islam et la culture arabe.
Bien sûr que les Palestiniens ne peuvent oublier leur Nakba, l'holocauste sans fin qui a commencé il y a un siècle et quart, leur nettoyage ethnique que le sionisme s'acharne à terminer tôt ou tard. Mais nous pensons qu'il est impossible pour le colonialisme raciste et le racisme de comprendre que ce qu'ils sont en train de commettre est le contraire de la civilisation... Les colonialistes et en particulier les sionistes ne peuvent pas comprendre qu'aucune colonisation ne justifiera jamais les massacres, les viols, le nettoyage ethnique, le racisme... les Arabes anciens et modernes ne sont pas des barbares ; ils ont une histoire et une civilisation... les Arabes palestiniens avaient construit leur propre pays et dans leur diaspora dans n'importe quel pays où ils vivent actuellement, ils ont beaucoup contribué à faire avancer ces pays... Les barbares sont ceux qui justifient leurs crimes, que ce soit en Palestine ou dans les Amériques.
Morris continue de mentionner que les Arabes sont pleins de haine pour l'entité sioniste et le sionisme, ce qui à mon avis est parfaitement justifié, mais pourquoi lui et ses collègues ne mènent-ils pas une étude sur la haine explosive qui bout dans les cœurs des "Israéliens" envers le peuple qu'ils ont arraché à sa terre et à ses maisons et qu'ils ont persécuté ? Un sondage parmi des étudiants, publié en janvier 2007, suggère que le racisme est encore plus fort chez les jeunes juifs. Les trois-quarts d'entre eux pensent que les citoyens palestiniens sont incultes, non civilisés et impurs, et un tiers a peur d'eux. Richard Kupermintz, de l'université d'Ahïfa, qui a mené l'enquête il y a plus de deux ans, pense que les réponses seraient encore plus extrémistes aujourd'hui.
Quant à la raison pour laquelle les Africains n'en sont pas encore à des représailles contre leurs anciens colonisateurs, la réponse est claire. Les Africains n'ont pas été ethniquement nettoyés de leurs terres, alors que l'holocauste palestinien est toujours en cours.
Le nombre des victimes des colonisateurs importe peu, c'est le crime qui compte. Morris ne réalise pas qui est la victime et qui est le meurtrier ; il dit : "En comparaison aux massacres que les Russes ont perpétrés contre les Allemands à Stalingrad, c'est de la roupie de sansonnet." Quelle blague ! Qui a envahi et qui a été envahi ? Les juifs furent les victimes de l'Allemagne nazie ; de sorte que les Allemands de l'après-guerre ont été engloutis par le sionisme et sont toujours engloutis par des centaines de milliards de dollars "d'indemnisation", mais quand il s'agit de la Russie où les envahisseurs nazis ont assassiné plus de dix millions de Russes, et tout détruit dans l'invasion du pays, voici le sioniste Morris qui nous dit : "En comparaison aux massacres que les Russes ont perpétrés contre les Allemands à Stalingrad, c'est de la roupie de sansonnet." Stalingrad est-elle une ville allemande envahie par les Russes, ou une ville russe envahie par les Allemands ? Les Russes ont mené la plus héroïque des batailles pour la libérer... Quel pourcentage de la population russe a été perdu dans cette invasion ? Certainement plus que le 1% de colonisateurs sionistes qui, selon Morris, sont morts pendant leur colonisation de la Palestine !
Shavit a répondu à Morris :
- Je veux insister sur mon point de vue : une grande partie de la responsabilité de la haine des Palestiniens nous incombe. Après tout, c'est vous qui nous avez fait la preuve que les Palestiniens ont connu une catastrophe historique.
Morris a répondu :
- C'est vrai. Mais quand on a affaire à un tueur en série, il n'est pas important de découvrir pourquoi il est devenu un tueur en série. L'important, c'est d'emprisonner le meurtrier et de l'exécuter.
Tueur en série !!! Morris "l'historien" justifie tous les crimes de guerre du colonialisme européen et appelle les défenseurs de leur terre "des tueurs en série". Quant aux seulement 800 Palestiniens tués en 1948, c'est un mensonge énorme mais de toute façon, que ce soit un ou un million, c'est un crime d'assassiner des gens qui défendent leur territoire et leur population. Pendant l'invasion du Liban en 1982, l'armée sioniste d'invasion a massacré plus de 22.000 Arabes libanais, palestiniens et syriens. Pendant l'invasion sioniste de juin/juillet du Liban, environ 1.200 Libanais ont été assassinés, en plus de la destruction massive que les raids aériens sionistes et autres outils de guerre ont infligé dans tout le Liban.
Shavir a poursuivi avec ses questions :
- Expliquez-nous l'image : qui est le tueur en série dans l'analogie ?
Sans vergogne, Morris a répondu :
- Les barbares qui veulent prendre nos vies. Les gens que la société palestinienne envoie pour mener des attaques terroristes, et d'une certaine manière la société palestinienne elle-même aussi. A l'heure actuelle, cette société est dans l'état d'être un tueur en série. C'est une société très malade. Elle devrait être traitée de la façon dont nous traitons les individus qui sont des tueurs en série.
Pourquoi les Arabes veulent-ils prendre la vie des barbares sionistes ? Les sionistes mènent une série sans fin d'attaques pour déraciner un peuple de sa terre et de ses maisons et les remplacer, sous prétexte qu'ils veulent un nouveau pays à coloniser par des Européens blancs. Les tueurs en série sont les sionistes. C'est dans l'Etat voyou d'Israël que la société est très malade, elle qui rejette toutes les initiatives de paix arabes parce qu'elle veut poursuivre ses guerres expansionnistes et nettoyer ethniquement toute âme arabe de la Palestine et de ses environs. Les Arabes seraient une société très malade s'ils ne se défendaient pas contre les envahisseurs. Morris et les autres sionistes appellent les Palestiniens des "kamikazes". Qu'en est-il de cet Etat voyou qui importe des jeunes gens, hommes et femmes, les habille de treillis militaires, les arme et les entraîne à tuer et à être tués, ne sont-ils pas des "tueurs en série" et des "kamikazes" ? Pendant les invasions sionistes de la Péninsule du Sinaï égyptien, les soldats ont reçu l'ordre "ne prenez pas de prisonniers" blessés ou non, tuez tout ce qui respire !
Enfermez-les
L'une des similitudes les plus frappantes entre les colonisateurs des Amériques et de la Palestine est leur projet d'enfermer les populations indigènes des terres colonisées, dans le but de les exterminer ou au moins de les déporter de leur pays. Black Elk [Elan noir] de Lakota a écrit :
"Mon peuple faisait pitié. Il y avait une grande sécheresse et les rivières et les ruisseaux mouraient. Rien de ce que les gens avaient planté ne poussait, et les Wasichus [les hommes blancs dans le langage Lakota, ndt] avaient envoyé moins de bétail et autre nourriture que jamais auparavant. Les Wasichus avaient massacré tous les bisons et nous avaient enfermés dans des enclos. On avait le sentiment qu'on allait tous mourir de faim. Nous ne pouvions pas manger, nous ne pouvions rien faire..." L. Frank Baum, "The Aberdeen Saturday Pioneer", Décembre 1890.
Les "Peaux-Rouges" sont toujours, jusqu'à présent, enfermés dans des réserves qui ne sont pas loin d'être des zoos même si elles n'en sont pas vraiment ; les "Peaux-Rouges" ont le privilège de diriger des casinos et d'avoir des produits hors taxe, mais ils sont toujours en cage, comme l'a dit Black Elk, "ils nous ont enfermés dans des enclos", et ils sont là pour que des touristes viennent voir les quelques derniers spécimens qui restent des "Peaux-Rouges" indigènes.
A la question de Shavit :
- Qu'est-ce que cela signifie ? Que devons-nous faire demain matin ?
l'"historien" barbare Benny Morris a répondu :
- Nous devons essayer de guérir les Palestiniens. Peut-être qu'au cours des années, la création d'un Etat palestinien aidera le processus de guérison. Mais en attendant, jusqu'à ce qu'on trouve le médicament, il faut les contenir de manière à ce qu'ils n'arrivent pas à nous assassiner.
Guérir les Palestiniens (!), cela veut-il dire les soumettre pour qu'ils guérissent !? Les Palestiniens vivaient en paix, dans la prospérité et la tranquillité, jusqu'à ce qu'ils soient envahis et leur massacre a d'abord commencé avec l'aide des colonialistes britanniques, pour se poursuivre par les colonialistes américano-sionistes ; les deux mouvements avaient l'expérience du fonctionnement des abattoirs dans les Amériques, ils n'ont donc eu besoin d'aucune formation supplémentaire pour les gérer en Palestine.
Et en réponse à une autre question :
- Les enfermer ?
Morris a répondu :
- Il faut construire quelque chose comme une cage pour eux. Je sais que cela semble horrible. C'est vraiment cruel. Mais il n'y a pas d'autre choix. Il y a là-bas un animal sauvage qui doit être bouclé d'une manière ou d'une autre.
Benny Moris et ses compagnons racistes sionistes furent inspirés par leur tuteur Jabotinsky, dont Ralph Schoenman a décrit la conception, que vous pouvez appeler comme vous voulez : grille de fer, cage de fer, mur de béton, barbelés et/ou clôture électrifiée, ou comme on peut lire ci-dessous : "la loi d'airain", la "poigne de fer", qui ne visent qu'à enfermer les Palestiniens : l'appel de Jabotinsky, "la sirène" 'd'un mur d'acier' que la population locale ne peut traverser, le 'cerveau d'acier' et la 'loi d'airain' de chaque mouvement colonisateur (...), a été repris dans les principales incursions sionistes contre les populations victimes dans les décennies suivantes."
Schoenman poursuit : "L'actuel ministre de la Défense d'Israël (1988), Yitzhak Rabin, a lancé la guerre de 1967 en tant que chef d'état-major avec une 'Volonté d'Acier'. Comme Premier ministre en 1975 et 1976, il a lancé la politique de la 'Poigne de Fer', 'Hayad Barzel', en Cisjordanie . Plus de 300.000 Palestiniens sont passés par les prisons israéliennes dans des conditions de torture soutenue et institutionnalisée révélée par le Sunday Times of London et dénoncée par Amnesty International." A titre de rappel, plus de la moitié des Palestiniens vivant actuellement en Cisjordanie , dans la Bande de Gaza et à Jérusalem Est ont passé du temps dans les prisons et camps de détention "israéliens".
"Son successeur au poste de chef d'état-major, Raphael Eitan, a imposé le 'Bras de Fer' - Zro'aa Barzel - sur la Cisjordanie , et l'assassinat fut ajouté à l'arsenal répressif. Le 17 juillet 1982, le cabinet israélien s'est réuni pour préparer ce que le Sunday Times of London appellera "cette opération militaire soigneusement planifiée à l'avance pour purger les camps, appelée Moah Barzel, ou 'Cerveau de Fer'." Les camps étaient ceux de Sabra et Chatila, et l'opération était familière à Sharon et à Begin, elle faisait partie d'un plan plus vaste de Sharon discuté par le cabinet israélien." London Sunday Times, 26 Septembre 1982.
Les assassinats ciblés de résistants palestiniens et autres militants arabes ont atteint leur apogée pendant l'ère Sharon, suivie par la troika sioniste Olmert/Peres et leur chef d'état-major bouc émissaire démissionnaire/viré Halutz. Les résistants palestiniens sont assassinés, la plupart du temps ciblés par des frappes aériennes. Un grand nombre de passants ont été victimes de ces crimes de guerre racistes.
Schoenman continue : "Lorsque Yitzhak Rabin, qui avait soutenu le Likud révisionniste au Liban pendant la guerre, est devenu ministre de la Défense de Shimon Peres dans le gouvernement "d'unité nationale", il a lancé au Liban et en Cisjordanie la politique de "Egrouf Barzel", la "Poigne de Fer". C'est à la "Poigne de Fer" que Rabin a fait à nouveau référence comme base de sa politique de répression tout azimut et de châtiment collectif pendant le soulèvement palestinien de 1987-1988 en Cisjordanie et à Gaza."
La cage suggérée par Morris et ses collègues sionistes est sur le point d'être achevée par l'Etat voyou sioniste raciste d'"Israël". Est-ce ce mur de béton de 8 mètres de hauteur et de 650 kms de long, avec barbelés et clôtures électrifiées dont parle Morris ? Les sionistes espèrent que leur projet de nettoyage ethnique sera réalisé quand ils emprisonneront environ 4 millions d'Arabes palestiniens dans des enclaves fortifiées, des prisons à ciel ouvert ou des cages, pratiquement sans moyen de subsistance, toutes les terres agricoles confisquées et toutes les ressources en eau volées, sans sortie ou retour libre du et vers le monde extérieur... Certainement les Arabes palestiniens qui sont déterminés à maintenir leurs pieds profondément enracinés dans leur pays ne le quitteront sous aucun prétexte. Le sionisme barbare est en train de créer une résistance nationale que Morris aime appeler "tueurs en série", et comme Morris l'a prédit en réponse à la question de Shavit :
- La situation que vous décrivez est extrêmement dure. Vous n'êtes pas entièrement convaincu que nous pourrons survivre ici, n'est-ce pas ?
- La possibilité de l'anéantissement existe.
Morris a raison d'être pessimiste sur l'avenir d'un Etat artificiel et de sa population, qui ne peut survivre qu'en continuant à commettre des crimes de guerre et des assassinats ciblés contre la résistance farouche de la population indigène volontaire.
Shavit a continué :
- Vous décririez-vous comme une personne apocalyptique ?
- L'ensemble du projet sioniste est apocalyptique. Il existe dans un environnement hostile et, dans un certain sens, son existence est déraisonnable.
Les sionistes se sont volontairement et par la terreur mis dans un environnement hostile, et il faudrait qu'ils soient fous pour penser qu'ils seront accueillis avec de l'amour et des baisers par les Arabes, ils ont créé un environnement de haine, et se sont implantés en plein milieu...
- La destruction peut être la fin de ce processus. Cela pourrait être la fin de l'expérience sioniste. Et c'est ce qui me déprime vraiment et qui me fait peur.
Morris est assez sensé pour mesurer le sort d'une entité raciste établie, répétons-le, par la force des armes et le terrorisme d'Etat, qui est, comme il le dit, destruction et anéantissement, à moins qu'ils n'abandonnent leur sionisme raciste.
Si les Arabes palestiniens se rendent et hissent le drapeau blanc, leur sort sera celui des "Peaux-Rouges", l’extermination totale ou proche de cela : "Un détachement de soldats a été envoyé dans le camp à la recherche des armes qui pouvaient y rester, et on a rapporté que leur grossièreté a effrayé les femmes et les enfants. On a aussi signalé que l'un des soldats a fait la remarque : 'quand nous nous serons débarrassés des armes, nous pourrons faire d'eux ce que nous voudrons,' indiquant qu'ils seraient détruits. Certains des Indiens comprenaient l'anglais. Ceci et d'autres choses ont alarmé les Indiens et une bagarre a éclaté entre un guerrier qui avait un fusil à la main et deux soldats. Le fusil était déchargé et il y eut un massacre ; non seulement les guerriers mais le chef malade Grand Pied et un grand nombre de femmes et d'enfants qui essayaient de s'échapper en courant et en se dispersant dans la prairie ont été pourchassés et tués." Thomas H. Tibbles, Omaha World Herald.
Source : Peacepalestine
Traduction : MR pour ISM
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