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Palestine - 15 juin 2008
Par Adib S. Kawar
Adib Kawar est écrivain, chercheur, traducteur arabe/anglais sur les questions palestiniennes et sionistes. Il est né à Nazareth, et il habite Beyrouth, au Liban.
Ainsi donc la journée palestinienne n'est que de 23 heures et 20 minutes ! J'ai toujours ressenti que nous étions particuliers, en quelque sorte distingués dans le monde, mais il ne m'était jamais venu à l'esprit qu'alors que le soleil mettait 24 heures d'un lever à l'autre, qu'alors que Big Ben sonnait une nouvelle journée toutes les 24 heures, il n'était donné aux Palestiniens que 23 heures et 20 minutes par jour !
Devant le Comité des Affaires Etrangères et de la Défense de la Knesset, Ehud Barak a dit, répondant à une controverse au sujet des barrages routiers israéliens en Cisjordanie , et là je cite Haaretz : "Si une journée palestinienne ne dure pas 24 heures, mais 23 heures et 20 minutes à cause de l'attente aux barrages, c'est le prix à payer pour la sécurité des citoyens israéliens."
Lorsque j'ai lu l'article, je me suis mis à rire, imaginant tous ces scénarios marrants, de Palestiniens tourneboulés par le fait qu'on leur a donné un jour plus court :
"Hmmmm, il faut que nous achetions des montres personnalisées qui marche un peu plus lentement (ou plus vite ?)… Est-ce que ça va avoir un effet sur le Temps Arabe… alors nous devons introduire un nouveau concept, le Palo Time… pardon, mais je suis sur le Palo Time, ma journée est plus courte… j'ai des trucs à faire… des gens à voir… faut que je parte…".
Il ne m'a pas fallu longtemps pour arrêter de rire… il n'y a pas de quoi plaisanter. Qu'un ministre israélien fasse une telle déclaration montre jusqu'où vont les Israéliens dans leur mépris de l'humanité d'un Palestinien, et qu'une telle déclaration soit mentionnée dans la rubrique des informations "sans importance" montre combien non seulement Israël, mais le monde entier, a accepté que les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie soient regardés comme différents, ils doivent souffrir en silence, et l'attitude "oh, bon, que pouvons-nous y faire" prévaut.
Soudain, j'ai une idée : et si nous – en solidarité – consacrions ces 40 minutes supplémentaires, tous les jours, à faire quelque chose de bon pour la Palestine :
10] Préparer un bon repas sain au lieu de manger à l'extérieur, une économie d'environ 3.000 $ par an à donner à votre cause préférée.
9] Planter des herbes et des légumes, une économie de 1.000 $ par an à donner à votre cause préférée.
8] Rejoindre une association de solidarité – 40 minutes par jour, ça fait 250 heures par an.
7] Ecrire des lettres d'opinion aux journaux.
6] Aller sur Internet et poser autant de commentaires que possible sur la Palestine.
5] Lire un livre sur la Palestine, apprendre l'histoire.
4] Aller travailler à vélo, une économie d'au moins 2.000 $ par an à donner à votre cause préférée.
3] Prendre 40 minutes par jour, seul, en faire un moment particulier pour réfléchir et penser à ce qui compte le plus pour vous.
2] Prendre un café avec un ami, et pas juste rester assis devant la télé à se lamenter sur le monde, sortir et rencontrer vos amis, se faire de nouveaux amis, et les pousser à s'impliquer.
1] "Palestine Libre", écrivez-le sur le plus de murs possible.
Voici ma liste, quelle est la vôtre ?
De la part de
The Boukra Team.
Source : Palestine Think Tank
Traduction : MR pour ISM
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Adib S. Kawar
15 juin 2008