Envoyer cet article
Israël - 11 novembre 2009
Par Leila Mazboudi
Des rabbins sionistes ont revendiqué haut et fort ce qu'Israël a toujours fait tout bas depuis sa création. Dans un recueil intitulé "Dogme du roi", inspiré des préceptes de la Thora, selon les auteurs, les deux rabbins Itshak Shapira et Youssi Allistor, et s'apparentant au "Prince" italien de Machiavel, une véritable sentence de mort est lancée.
Scène quotidienne à Hébron, où les colons se promènent dans la ville, lourdement armés.
Répondant à la question : "Quand est-il permis de tuer les "autres" ?", (ou les Goyims selon le terme hébraïque donné aux non juifs), elle en appelle à tuer par anticipation, par prévention et par vengeance tout ceux qui sont contre Israël, que ce soit de par les actes, les paroles, ou même les sentiments.
Par extension, elle permet de tuer même ceux qui ne sont pas les ennemis d'Israël, mais seulement parce qu'ils se trouvent sur le lieu où se trouve l'ennemi à abattre.
De part et d'autre, le manuscrit vise surtout les civils.
"Partout, là où la présence de ce Goyim pourrait porter atteinte à la vie d'un Israélien, il est permis de le tuer, même s'il aime les autres peuples du monde, et n'est pas coupable de la condition naissante". Et d'expliquer "qu'il faut tuer quelqu'un qui ne veut pas tuer de Juif lorsque ceci permet d'empêcher la mort d'un juif ".
Concernant les civils en temps de guerre, le pamphlet ne prescrit aucune précaution. Bien au contraire, arguant "les nécessités de la guerre", il accorde une certaine légitimité à leur massacre : à l'origine, selon les préceptes de la Thora, tous les Goyims sont censés avoir du sang juif sur les mains.
Lorsqu'il s'agit du peuple de l'ennemi, les règles sont encore plus sanguinaires. Tous sont considérés être des ennemis voire des combattants, du fait "qu'ils aident les combattant, les encouragent ou expriment leur satisfaction quant à leur combat".
En dehors des temps de guerre, ils devraient faire l'objet des mesures de rétorsion, dans le but d'opérer "l'équilibre de terreur". Le texte cite : "Ceux qui appartiennent au peuple de l'ennemi sont l'ennemi, car ils aident les assassins. Raison pour laquelle il faut agir avec eux par vengeance et selon la loi du talion; la vengeance est indispensable avec eux pour rendre vain le mal. Les actes pourraient parfois être féroces mais ils ont pour but de créer un équilibre de terreur efficace".
Mêmes les enfants ne sauraient être épargnés : qualifiés "d'obstructeurs du chemin", il devient permis de les tuer à bout portant : sont évoqués les fils des commandants des ennemis d'Israël, car le fait de les tuer devrait permettre de faire pression sur leurs pères. Figurent aussi les enfants qui peuvent constituer une menace lorsqu'ils grandiront, ou ceux qui constituent un obstacle dans l'affrontement des méchants ou durant les opérations de sauvetage de Juifs.
Une sentence de mort peut même être décrétée à l'encontre de ceux qui critiquent Israël, ou a contrario de ceux qui flattent la résistance contre lui. Faisant partie des "oppresseurs", le paragraphe les concernant permet des explications aléatoires, voire arbitraires. "(…) est considéré oppresseur celui qui affaiblit notre royaume de par les paroles".
Selon des observateurs, la publication de ce livre qui dispose déjà du soutien d'un grand nombre de rabbins influents, à l'instar d'Itshak Guinsbourg, Dov Léor et Jacob Joseph est porteuse de plusieurs significations.
De point de vue sociologique, il illustre une volonté d'insuffler à son paroxysme l'esprit belliciste à tous les Israéliens, voire à tous les sionistes pour les amener à s'investir totalement, en cas de guerre.
S'attaquant de front à ceux qui sont contre l'entité sioniste, le livre n'en comporte pas moins insidieusement des menaces contre ceux qui sont contre la politique israélienne ou s'aventure à la critiquer. Ils pourraient désormais payer de leur peau leurs positions. Pas seulement en Palestine, mais aussi partout ailleurs dans le monde.
De par la franchise avec laquelle il révèle la dimension frôlant les thèses d'extermination du dogme qui régit l'action militaire et d'intelligence de l'entité sioniste depuis sa création, il reflète plus que jamais l'arrogance d'impunité chez les Israéliens.
Une arrogance qui ne saurait dissimuler la peur qui l'attise !
Source : Al Manar
Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.
L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
9 novembre 2021
Le fait d'être désigné comme "terroristes" par Israël illustre le bon travail des ONG en Palestine9 novembre 2021
L’Art de la guerre - Les nouvelles armes financières de l’Occident5 novembre 2021
Israa Jaabis : De victime à criminelle, du jour au lendemain3 novembre 2021
La normalisation est le dernier projet pour éradiquer la cause palestinienne1 novembre 2021
Kafr Qasem reste une plaie béante tandis que les Palestiniens continuent de résister à l'occupation30 octobre 2021
Voler et tuer en toute impunité ne suffit plus, il faut aussi le silence14 octobre 2021
Tsunami géopolitique à venir : fin de la colonie d’apartheid nommée ’’Israël’’12 octobre 2021
La présentation high-tech d'Israël à l'exposition de Dubaï cache la brutalité de l'occupation9 octobre 2021
Pourquoi le discours d'Abbas fait pâle figure en comparaison du fusil d'Arafat à l'ONU6 octobre 2021
Comment la propagande israélienne s'insinue dans votre divertissement quotidien sur Netflix : La déshumanisation et la désinformation de FaudaIsraël
Sionisme
Leila Mazboudi
11 novembre 2009