Palestine - 13 novembre 2005

Occupation de la Palestine : principales dates

Par Mazin Qumsiyeh

Mazin Qumsiyeh nous rappelle les dates marquantes de la destruction de la Palestine et de la colonisation israélienne.
Dans son travail remarquable, il remonte au 19ème siècle, date à laquelle l'idée de coloniser la Palestine et d'y implanter des colonies juives a germé dans l'esprit de certains, jusqu'à nos jours où il ne reste plus aux 9 millions de Palestiniens que 8% de la Palestine Historique et que 2/3 d'entre eux vivent à travers le monde en tant que réfugiés ou personnes déplacées.

1840-1852 : L'empire britannique a utilisé les services du lieutenant colonel George Gawler (1796?1869).
Gawler était un expert en matière de colonisation qui avait fondé une colonie pénitentiaire en Australie et dont une ville et un Etat d'Australie portent son nom.

En 1845, Gawler a publié sa vision sur la façon de le réaliser dans : "Tranquillisation de la Syrie et de l'Est: Observations et suggestions pratiques, par la Promotion de l'Etablissement de Colonies Juives en Palestine, le remède le plus sobre et le plus raisonnable pour les misères de la Turquie Asiatique."

En 1852, l'Association pour Favoriser la Colonisation Juive en Palestine a été créée par Gawler et d'autres responsables britanniques qui s'est transformée ensuite en Fonds de la Palestine.



1880 : Première colonie Sioniste en Palestine établie et financée par des Britanniques Sionistes.




1897 : Le Premier Congrès Sioniste tenu en Suisse publie le Programme de Bâle sur la colonisation de la Palestine et la création de l'Organisation Sioniste Mondiale (WZO).




1916 : Accord Sykes-Picot signé entre les gouvernements britanniques et français pour se partager le Moyen-Orient contrairement aux promesses faites publiquement de permettre au peuple Arabe d'avoir son indépendance (auto-détermination)





1917 : La France et la Grande-Bretagne publient des déclarations soutenant l'établissement d'une patrie juive en Palestine :
En juin par la déclaration française de Jules Cambon et en novembre par la déclaration britannique de Balfour.
Les deux lettres étaient adressées à des leaders Sionistes en France et en Angleterre (Rothschild et Sokolow respectivement).



1919-1948 : Occupation Britannique de la Palestine.
Le gouvernement britannique a appuyé pour obtenir de la Ligue des Nations nouvellement créé qu'elle lui donne un "mandat" sur la Palestine (institué en 1922).

La Jordanie a été établi en tant que régime fantoche britannique dirigé par le clan Hashemite.

Nomination du Commissaire Britannique Sioniste, Herbert Samuel, en 1922 qui travailla à encourager la colonisation de la terre palestinienne par l'Agence juive.

Cela comprend le soutien à la colonisation (Mouvement Juif Yishuv) avec de nouvelles lois sur l'acquisition des terres et l'armement des milices sionistes suite au déclenchement de la violence communautaire.




Début des années 1930 : Le Bund et d'autres humanistes et socialistes Juifs commencent un boycott de l'Allemagne Nazie en raison de ses lois discriminatoires nouvellement établies.
Le boycott a été remis en question et ensuite brisé par l'Organisation Sioniste Mondiale avec l'aide des élites (dont le grand-père du Président Bush).

Eichman a été invité en Palestine en tant qu'invité de la Hagannah (précurseur de l'armée israélienne).

Les responsables de l'Irgun et du Groupe Stern (par exemple Begin) adoptent le programme fasciste




1936-1939 : Premier soulèvement palestinien majeur contre les projets coloniaux Britanniques et Sionistes.
Anéantie de façon brutale par l'occupation britannique.
Mais cela a également mené au "Livre Blanc" britannique qui reconnaissait que la colonisation Sioniste illimitée malgré les objections des Palestiniens autochtones était une cause des principaux problèmes.

La Grande Bretagne a tenté de limiter l'immigration mais a échoué en raison de la guerre mondiale et de la puissance les milices Juives Sionistes maintenant établies et des Organisations Sionistes Internationales.
Le terrorisme sioniste se focalisait aussi bien contre les Anglais que contre les Palestiniens.
Parmi les terroristes recherchés par les Britanniques, on trouve des futurs premiers ministres et dirigeants d'Israël. (par exemple : Begin, Shamir).




29 novembre 1947 : Sous la forte pression de l'administration Truman, l'Assemblée générale des Nations Unies publie la résolution 181 (votée par 33 voix contre 13) qui recommande la partition de la Palestine.


55% de la terre pour installer un Etat Juif et 44% pour un Etat Palestinien avec la région de Jérusalem comme étant une zone internationale et incluant une union économique.

Une partie du mouvement Sioniste (Les Sionistes Travaillistes menés par Ben Gurion) a accepté l'idée d'un Etat Juif tout en expliquant clairement qu'elle n'acceptait pas l'idée d'unions économiques ou d'autres parties de la recommandation.



Novembre 1947- Avril 1949 et au-delà : Nettoyage ethnique à grande échelle des Palestiniens.

530 villages et villes ont été dépeuplés et rayés des cartes (Israéliennes).

Deux tiers des Palestiniens autochtones Chrétiens et Musulmans palestiniens sont déplacés. La moitié de ces réfugiés ont été créées avant le 14 Mai 1948, date à laquelle l'Etat d'Israël a été unilatéralement déclaré sur 78% de la Palestine.

Israël et les Etats voisins signent des accords d'armistice en 1949 avec pour Israël, 50% de plus que le territoire qui avait été à l'origine proposé par le Plan de Partition de l'ONU.

L'Egypte gouverne la Bande pauvre de Gaza.
En tant que mise en application des précédents accords entre les Sionistes et le royaume Hashemite, le royaume Hashemite de la Jordanie contrêle la Cisjordanie de 1949-1967 (voir Avi Shlaim, Collusion across the Jordan).



Octobre 1951 : Israël rejette le plan de paix de l'ONU, accepté par l'Egypte, la Syrie, le Liban et la Jordanie.



29 octobre 1956 : Israël envahit et occupe la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï avec la collaboration de la France et de la Grande-Bretagne.

Israël fait marche arrière et se retire suite aux pressions de l'Administration américaine.

Le mouvement Sioniste intensifie ses efforts pour créer un lobby efficace aux Etats-Unis.




1956 - 1957 : Les Palestiniens de Cisjordanie se révoltent contre le gouvernement jordanien.
Beaucoup sont emprisonnés et torturés.




Mai 1964 : L'Organisation de Libération de la Palestine est créée dans le but d'établir un Etat laïc en Palestine avec des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans.
Cet Etat a pour but de défier la conception Sioniste d'empêcher le retour des réfugiés palestiniens dans leurs maisons et sur sur leurs terres (Le concept de l'exclusion des Non-Juifs et pour un "Etat Juif").
La résistance palestinienne armée est initiée en janvier 1965 par des réfugiés palestiniens.



5-10 juin 1967 : Guerre des Six Jours.
Israël lance une attaque qui dévaste les armées égyptienne et syrienne et se termine par l'occupation d'Israël du Sinaï Egyptien, du Golan Syrien et de 22 % de la Palestine non encore conquise (la Cisjordanie et la bande de Gaza).

La résolution 242 de l'ONU appelle au retrait israélien ("reconnaissant l'inadmissibilité de l'acquisition de territoire par la guerre", et une juste résolution au problème des réfugiés Palestiniens.

Dans certains cas, cette résistance a recours à des actions extrêmes, dont le terrorisme, pour attirer l'attention du monde sur la situation critique des réfugiés. Israël ne s'exécute mais continue de construire des colonies illégales sur les terres nouvellement occupées.



21 mars 1968 : Israël attaque Karaméh en Jordanie.
L'OLP et les Forces Jordaniennes en repoussant les attaques avec de lourdes pertes israéliennes.



1970 : Le gouvernement jordanien entre en conflit avec des factions palestiniennes en Jordanie.




6 octobre 1973 : L'Egypte et la Syrie lancent une guerre pour reprendre les terres illégalement occupées par Israël.
Grâce à une interférence importante des Etats-Unis (par les machinations d'Henry Kissinger), dont un pont aérien massif d'armes depuis les Etats-Unis, l'Egypte et la Syrie ne réussissent pas à récupérer leurs terres.
Cependant, le choc international (dû en particulier à l'embargo pétrolier) force le début d'un "processus de paix" entre l'Egypte et Israël.



30 mars 1976 : Les Palestiniens à l'intérieur d'Israël protestent contre les confiscations incessantes de leurs terres en déclarant une Journée de la Terre annuelle, qui devient un appel unificateur parmi tous les Palestiniens pour mettre fin à la confiscation des terres et à la colonisation Sioniste sur les terres palestiniennes.



26 mars 1979 : Un traité de paix est signé entre l'Egypte et Israël.
Israël se retire du Sinaï occupé mais qui doit maintenant être démilitarisé.
Israël reçoit des milliards de dollars d'aide inconditionnelle des Etats-Unis (l'Egypte reçoit une aide beaucoup moins importante et conditionnelle).

Le lobby israélien et Henry Kissinger ont également développé une législation et divers programmes qui garantissent à Israël de recevoir du pétrole (même s'il y a pénurie aux Etats-Unis !) et d'avoir une supériorité militaire sur toute coalition potentielle des puissances régionales.



7 juin 1981 : Israël détruit un réacteur nucléaire civil Irakien bien que l'Agence de l'Energie Atomique Internationale l'ait visité régulièrement et ait certifié que l'Irak n'avait aucun programme d'armement nucléaire.




6 juin 1982 : Une invasion israélienne massive du Liban aboutit à des dizaines de milliers de civils tués en raison des bombardements sur des zones civiles et des camps de réfugiés.

L'OLP soit quitter le Liban avec la promesse de l'Administration américaine de protéger les réfugiés Palestiniens au Liban.

Pourtant, les milices libanaises soutenues et financées par Israël massacrent des centaines de réfugiés pour la plupart palestiniens dans les camps de Sabra et Shatila en septembre 1982. (Ariel Sharon, commandant des forces israéliennes qui entouraient les camps, a armé les milices, et leur a donnét le feu vert et a éclairé pour eux le ciel pour qu'ils continuent à massacrer les civils pendant la nuit.)




1987 - 1990 : Soulèvement palestinien dans les territoires occupés.
Très largement non-violente, cette révolte est écrasée par la force (politique du poing d'acier).
Rabin donne l'ordre à ses troupes de littéralement briser les os de tout Palestinien pris en train de lancer des pierres sur les Forces d'Occupation Israélienne.

Des centaines de Palestiniens ont eu ainsi, littéralement, les membres brisés.





15 novembre 1988 : Le Conseil National Palestinien déclare la création de l'Etat palestinien, en conformité avec les résolutions de l'ONU (dont la reconnaissance de la résolution de partition 181, reconnaissant l'Etat d'Israël).



13 septembre 1993 : Une Déclaration de principes basée sur les accords d'Oslo est signée. Amnesty International a expliqué qu'Oslo et d'autres "processus de paix" ont échoué parce qu'ils ignoraient les droits de l'homme.




1994 - 2000 : Israël récolte de nombreuses récompenses pour avoir signé Oslo, y compris un traité de paix avec la Jordanie, la normalisation avec un certain nombre d'Etats et une augmentation de ses échanges et de son commerce.

Pendant ce temps, les Palestiniens sont soumis à de nouvelles restrictions dans leurs déplacements, à des checkpoints, à l'isolement de Jérusalem et à une augmentation de la colonisation (y compris la confiscation des terres).

Tandis que d' autres accords intérimaires sont signés (par exemple : Wye River en octobre 1998 qui appelle au redéploiement israélien et à la libération des prisonniers politiques), Israël ne les met pas en application et poursuit ses confiscations de terres.

Israël double ses colonies et intensifie sa colonisation en Cisjordanie occupée (y compris à Jérusalem Est), au cours des sept années suivant l'accord (l'accord demandait spécifiquement de ne pas altérer le statut de la Cisjordanie ou de prendre des mesures unilatérales).

Ainsi, pendant la période de 1967 à 1993, le nombre des colons a atteint environ 220 000, tandis qu'en 2000, il était de 450 000.

Comme on s'y attendait, la résistance palestinienne s'est à nouveau enflammée.




28 septembre 2000 : >Ariel Sharon obtient un accord du gouvernement pour visiter Al-Aqsa/Dome du Rocher (Esplanade des Mosquées) pour affirmer l'autorité israélienne sur le Mont du Temple.

C'était le proverbe de la paille qui brise le dos du chameau, après la colonisation et la ghettoïsation systématiques des régions palestiniennes.
Une nouvelle insurrection palestinienne contre l'occupation israélienne s'ensuit.

Les forces israéliennes avaient anticipé cela et planifié des réponses énormes pour tuer des civils. Elles s'arrangent pour tuer des centaines de civils palestiniens au cours des premiers mois de la révolte.
Les autorités israéliennes et leurs extensions Sionistes aux Etats-Unis répandent de la désinformation et tentent de cacher l'étendue de leurs atrocités.

Les affirmations que ces atrocités étaient des réponses aux attaques terroristes sont démenties par le fait qu'aucun civil israélien n'a été tué durant le premier mois de l'Intifada, tandis que des dizaines de civils palestiniens étaient assassinés.



19 mars 2003 : Les troupes américaines envahissent l'Irak.
Cela est directement lié au soutien des néoconservateurs à Israël comme cela avait été formulé auparavant par des architectes tels que Richard Perle et Paul Wolfowitz. (9 avril : chute de Bagdad, première capitale Arabe sous occupation directe par l'armée américaine.)




9 juillet 2004 : La Cour Internationale de Justice juge que la barrière israélienne construite sur les terres palestiniennes viole le droit international et doit être démantelée.




11 novembre 2004 : Le président de l'Autorité Palestinienne, Yasser Arafat, meurt dans des circonstances mystérieuses (de nombreux dirigeants palestiniens pensent qu'il a été empoisonné).

Israël devra inventer d'autres excuses pour ne pas négocier et ne pas mettre en application le droit international.




Juillet 2005 : La société civile palestinienne appelle aux boycotts, désinvestissements et sanctions analogues à ceux qui s'étaient produits contre l'Apartheid en Afrique du Sud jusqu'à ce qu'Israël respecte les droits de l'homme et le Droit International (y compris le retrait total de tous les territoires occupés en 1967 et en mettant en application le droit des réfugiés à revenir dans leurs maisons et sur leurs terres.



En août 2005, Israël retire 2 % de ses colons (de Gaza et de quatre colonies en Cisjordanie ) mais il avait déjà ajouté 4 % autres dans ses blocs de colonisation en Cisjordanie !

Dov Weissglass (le bras droit d'Ariel Sharon) explique que cette initiative aide à geler le processus de paix et l'idée d'un Etat palestinien.




Aujourd'hui, 2/3 des près de 9 millions de Palestiniens vivent en tant que réfugiés ou personnes déplacées.

D'autres vivent sous Apartheid et/ou entourés par des murs et des barrières, dans des réserves réduites.

Le gouvernement américain continue de donner à Israël des milliards de nos dollars d'impêts.

Source : http://qumsiyeh.org

Traduction : MG pour ISM