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Suisse - 28 octobre 2003
Par Silvia Cattori
Chaque jour qui passe, nous montre que ce que l’on a vu hier de pire, n’est pas le pire. Qu’il y a toujours pire. Et tout cela se fait sans que nul ne semble plus s’en inquiéter. C’est devenu banal : le carnage, la cruauté des hommes sur les hommes.
Si on leur avait prédit de quoi l’armée israélienne était capable, ils n’auraient jamais pu le croire.
Ce que ce peuple martyrisé a enduré comme souffrances en un demi siècle, est indescriptible. Avec le gouvernement Sharon l’horreur a encore atteint un nouveau palier. Ni les chiffres ni aucun récit ne pourront jamais nous dire les ravages dans les coeurs, l’effroi, les traumatismes des enfants, la douleur des mères, le désarroi des pères qui, malgré leurs désirs, ne peuvent offrir une vie décente à leur famille.
Ce qu’Israël a osé faire en ce mois d’octobre est inacceptable. Il a voulu faire très mal. Les Palestiniens ont très mal. Ils n’en peuvent plus. Mais, fiers, dignes, ils doivent faire comme si la vie continue, comme s'ils ne seront jamais vaincus.
Nous avons très mal nous aussi. Mal de les savoir ainsi brutalisés et de notre impuissance.
Nous avons dénoncé l’horreur, nous avons sonné à toutes les portes. Quel est le résultat ? C’est comme si l’on avait crié dans le désert.
Chaque jour qui passe, nous montre que ce que l’on a vu hier de pire, n’est pas le pire. Qu’il y a toujours pire. Et tout cela se fait sans que nul ne semble plus s’en inquiéter. C’est devenu banal : le carnage, la cruauté des hommes sur les hommes.
"Regardez ce qui se passe en Irak" que l’on vous dit quand vous voulez attirer l’attention sur la Palestine. A raison. Israël et les Etats-Unis nous ont jetés dans le cauchemar.
Les Palestiniens ont déjà connu des catastrophes et des jours noirs et des "Septembre noir". Mais ce qu’ils ont subi en ce mois d’octobre 2003 dépasse en horreur tout ce qu’ils avaient connu de pire.
Quand cela va-t-il s’arrêter ?
Qui va arrêter le bras des tueurs ?
Qui va arracher les millions d’enfants irakiens, palestiniens, tchétchènes… à la terreur ?
Des enfants qui ne comprennent pas la violence des adultes, qui ont peur. Nous avons peur pour eux. Nous tremblons pour eux.
On les arrête, on les tue, on les torture, on les brutalise, on démolit leurs maisons, on les laisse sans même un lit.
Quand nous entendons qu’il y a des enfants de 12 ans qui souffrent et pleurent dans les prisons israéliennes, que l’on arrache ces enfants à la tendresse de leurs mères, comment ne pas être saisis d’effroi ?
Quand nous entendons que les soldats israéliens ouvrent le feu sur des civils, sans autre raison que de terroriser, comme ce jour dans le camp de réfugiés de Jabalia, un sentiment de détresse nous étreint, mais aussi de frustration de ne pouvoir, avec notre action, avec notre douleur, faire cesser leur douleur, faire cesser la violence qu’Israël exerce sur eux sans fin.
Les Palestiniens sont enfermés comme du bétail derrière des murs hideux et des barrières de barbelés électrifiés. On tire sur eux, on les humilie, on les terrorise. Et nous sommes là, avec notre conscience lucide, à ne plus savoir que faire face à des murs de silence, à des murs d’indifférence.
Les Palestiniens ont toutes raisons de nous en vouloir. Nous n’avons pas su faire ce qu’il fallait quand il était temps. Maintenant, plus personne, semble-t-il, n’est capable d’arrêter les escadrons de la mort.
j'en appelle à certains membres de la communauté juive pour qu'ils ne se trompent pas d'ennemi. Qu'ils cessent de s'en prendre à des êtres qui souffrent et dénoncent, à juste titre, les crimes et l'arrogance d'Israël.
Le peuple palestinien est victime de la brutalité d’Israël. Il faut avoir le courage de le dénoncer, peu importe la couleur de notre peau.
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