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France / Israël - 29 juillet 2012
Par Palestinian Council of Human Rights Organizations
26/07/2012 - Suite à la réunion du Conseil d'Association du 24 juillet 2012 entre l'Union européenne (UE) et Israël, il a été annoncé que l'UE acceptait de développer sa coopération avec Israël en lui offrant 60 nouvelles activités, dans 15 domaines différents. L'UE a également déclaré qu'elle poursuivrait les discussions techniques avec Israël dans le but d'identifier des domaines de coopération future. En tant qu'organisations engagées dans la promotion et la protection des droits de l'homme dans le Territoire palestinien occupé (TPO), nous sommes profondément préoccupés par le manque d'engagement de l'UE pour les droits de l'homme à la lumière de ce qui est essentiellement une intensification des relations bilatérales avec Israël.
28 juillet 2012, Naplouse. La maison de la famille Haruf après le passage des terroristes sionistes
Ces derniers mois, l'UE a fait un progrès en reconnaissant et en condamnant les pratiques et la politique d'Israël dans le TPO, qui constituent des violations systématiques du droit humanitaire international et des droits de l'homme. Nous nous sommes réjouis des conclusions du Conseil, le 14 mai, qui exprimait "sa profonde préoccupation devant l'évolution sur le terrain qui menace de rendre la solution à deux-Etats impossible" et nous attendions que l'UE transforment ses mots en actes.
Le Conseil d'Association, la réunion au plus haut niveau entre l'UE et Israël, fait cependant un pas en arrière. Circonstance aggravante, la déclaration du Conseil d'Association arrive à un moment où Israël étend de façon implacable son entreprise coloniale de peuplement, maintient le bouclage continu de la Bande de Gaza, qui revient à un châtiment collectif, continue de révoquer les permis de résidence des Palestiniens, déplace le peuple palestinien, en particulier ceux qui résident en Zone C, répartit de façon discriminatoire les ressources naturelles, comme la terre et l'eau, et poursuit la construction du mur d'annexion.
Au cours des deux derniers mois, Israël a délivré des ordres de démolition à quelques 50 structures à Susiya et a ordonné la démolition de huit villages palestiniens dans les collines du sud d'Hébron, pour faire de la terre un terrain d'entraînement de l'armée israélienne. Toutes ces méthodes et moyens du gouvernement israélien ont pour but de fragmenter le TPO, de s'approprier illégalement la terre palestinienne au bénéfice de la population coloniale et d'Israël, et de diminuer la présence palestinienne et son contrôle sur les terres palestiniennes.
La déclaration vient aussi à un moment où Israël reste insensible au sort des prisonniers palestiniens qui se meurent dans les prisons israéliennes, et où Israël recourt sans relâche à une utilisation outrancière de la détention administrative.
En acceptant de continuer à développer des relations bilatérales avec Israël, l'UE ne respecte pas son propre engagement vis-à-vis du droit international, et n'applique pas le récent Cadre stratégique de l'UE sur les droits de l'homme et la démocratie, qui souligne que "l'UE est fondée sur une détermination partagée de promotion de paix et de stabilité, et de construction d'un monde fondé sur le respect des droits de l'homme, la démocratie et la primauté du droit", et que ces principes guideront la politique extérieure de l'UE. En outre, les Etats membres individuels de l'Union européenne sont sous obligation légale de respecter et de faire respecter les Conventions de Genève. La récente intensification des relations n'est certainement pas fondée sur des considérations de recherche de mise en conformité avec ces obligations légales.
Si l'UE considère que l'adhésion au droit international est la pierre angulaire de sa politique, alors elle doit lier ses actes à ses condamnations verbales et écrites. Elle doit signifier à Israël que tant qu'il ne montrera pas des progrès tangibles dans sa conformité avec le droit international, il ne bénéficiera pas de coopération supplémentaire avec l'UE, sur la base de ou en dehors du Plan d'action UE-Israël actuel. Ce n'est que lorsque l'UE privera l'Etat israélien de son impunité que ce dernier sera obligé de se conformer à toutes ses obligations juridiques internationales, y compris celles qu'il doit au peuple palestinien occupé.
En tant qu'organisations palestiniennes pour les droits de l'homme, nous sommes extrêmement déçus de la décision de l'UE de mettre de côté les droits humains et le droit humanitaire quand cela convient à l'UE et à Israël, et nous nous condamnons la décision de l'UE de rehausser de fait ses relations avec Israël. L'accord récent revient à fermer les yeux sur les pratiques illégales d'Israël et, en vertu de l'acquiescement de l'UE, contribue tant à leur continuation qu'à la détérioration de la situation des droits de l'homme dans le TPO.
Date: 26/07/2012
Ref. No.: 168/2012
The Palestinian Council of Human Rights Organizations (Conseil palestinien des organisations pour les droits de l'homme)
Association Addameer pour le soutien des Prisonniers et des droits de l'homme
Sahar Francis, directeur général
Association Addameer pour les droits de l'homme
Khalil Abu Shammala, directeur général
Al-Haq
Shawan Jabarin, directeur général
Centre Al-Mezan pour des droits de l'homme
Issam Younis, directeur général
Centre de Ressources Badil pour les droits à la résidence palestinienne et des réfugiés
Najwa Darwish, directeur général
Défense des Enfants International - section Palestine
Rifat Kassis, directeur général
Centre Ensan pour les droits de l'homme et la démocratie
Shawq Issa, directeur général
Hurryat - Centre pour la défense des libertés et des droits civiques
Helmi Al-Araj, directeur général
Centre de Jérusalem pour l'aide juridique et les droits de l'homme
Issam Aruri, directeur général
Centre de Ramallah pour les études sur les droits de l'homme
Iyad Barghouti, directeur général
Centre des Femmes pour l'aide et le conseil juridiques
Maha Abu Dayyeh, directeur général
Source : Addameer
Traduction : MR pour ISM
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29 juillet 2012