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Palestine -

Les prisonniers politiques palestiniens soumis à un châtiment collectif tandis que la grève de la faim de masse continue - appel commun à action

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3 mai 2012 - Comme les organisations qui se consacrent à la promotion et à la protection des droits de l'homme dans le Territoire palestinien occupé (TPO), le Conseil palestinien des Organisations pour les droits de l'homme (PCHRO) est gravement préoccupé par une série de mesures collectives punitives prises par les services pénitentiaires israéliens contre les prisonniers politiques palestiniens engagés actuellement dans une grève de la faim de masse. Ces mesures comprennent l'isolement, des amendes quotidiennes allant jusqu'à 500 NIS (100€), la confiscation du sel pour l'eau, la privation de l'électricité et des fouilles aléatoires des cellules et à corps.

Les prisonniers politiques palestiniens soumis à un châtiment collectif tandis que la grève de la faim de masse continue - appel commun à action

La préoccupation majeure concerne aussi les vies de Bilal Diab et de Thaer Halahleh, qui commence aujourd'hui leur 66ème jour de grève de la faim. Les deux hommes sont dans un état critique et l'accès à des médecins indépendants leur a été nié pendant la majorité de leur grève de la faim. Thaer a indiqué qu'ils ont été soumis à une pression importante des médecins et de l'administration de la prison pour qu'il brise leur grève, mais ils sont déterminés à la poursuivre jusqu'à leur libération. Aucune décision n'a été prise lors de l'audience de la haute cour israélienne aujourd'hui concernant leurs ordres de détention administrative. Bilal et Thaer ont été emmenés à l'audience en fauteuils roulantes. Bilal a perdu connaissance pendant l'audience et aucun médecin n'était présent dans le tribunal. Thaer a témoigné des mauvais traitements qu'il a subis depuis son arrestation. Le juge Amnon Rubenstein a annoncé que le panel de juges prendrait sa décision avec avoir examiné "le dossier secret", mais après l'examen, il a déclaré que les parties seraient informées plus tard, sans préciser quand.
 
Le 17 avril 2012, les prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ont lancé une grève de la faim de masse pour exiger la fin de la détention administrative, de l'isolement et autres mesures punitives prises contre eux, dont le déni de visites des familles et des avocats, en particulier pour les prisonniers de la Bande de Gaza qui sont privés de visites familiales depuis 2007, et le déni d'accès à l'enseignement universitaire. La campagne n'a cessé de gagner du terrain au cours des deux dernières semaines et on estime à 2500 le nombre de prisonniers actuellement en grève de la faim illimitée.

Depuis le début de la grève de la faim, les services pénitentiaires israéliens ont puni collectivement les prisonniers participant à la grève en utilisant un large éventail de tactiques. Les informations les plus récentes indiquent que certains prisonniers se voient infliger des amendes entre 250 NIS (50€) et 500 NIS (100€) par jour de grève. Dans la prison du Naqab, des prisonniers subissent des inspections quotidiennes des sections, qui durent de 40 à 50 minutes. Ces inspections comprennent des fouilles à corps et des cellules. De plus, les prisonniers ne sont plus autorisés à quitter leurs quartiers pour la pause quotidienne.
 
De nombreux grévistes de la faim ont été transférés dans différentes prisons ou dans des sections spéciales à l'intérieur des prisons, pour tenter de les isoler davantage du mouvement croissant et du monde extérieur. Les derniers transferts incluent le mouvement de prisonniers entre la prison Megiddo, la prison Shatta et une section spéciale de la prison Gilboa. Au moins trois leaders de la campagne ont été placés en confinement solitaire à Beersheba, en plus de nombreux autres qui ont été mis en isolement dès qu'ils ont annoncé leur grève de la faim. 96 grévistes ont été transférés à la prison Ohalei Keidar, et deux d'entre eux ont été mis en cellules d'isolement.

Les avocats qui ont tenté de visiter les prisonniers en grève en ont été empêchés, l'administration carcérale interdisant purement et simplement les visites, arguant qu'elles n'avaient pas été correctement organisées, ou déclarant des "situations d'urgence" juste avant ou pendant les visites programmées et pré-approuvées. Le 29 avril, un avocat de l'association Addameer pour le soutien aux prisonniers et aux droits de l'homme s'est entendu signifier que sa visite à la prison Ashkelon n'avait pas reçu d'approbation, alors qu'elle avait été confirmée la veille. Un autre avocat n'a été autorisé à voir le secrétaire-général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) Ahmad Sa'adat, qui a été transféré au centre médical de la prison Ramleh le 27 avril, que pendant 10 minutes le 30 avril, et sa visite a été refusée le lendemain.
 
6 autres prisonniers palestiniens restent en grève de la faim prolongée, dont Hassan Safadi, qui entre aujourd'hui dans son 60ème jour, et Omar Abu Shalal, dans son 58ème jour. Jaafar Azzedine, actuellement au 43ème jour de grève de la faim, souffre de vertiges répétés, et il s'est blessé à la tête la semaine dernière après un évanouissement. Ces hommes sont privés de visites de médecins indépendants et d'avocats, malgré la détérioration rapide de leur état de santé, tandis que les autorités israéliennes continuent de violer leurs droits humains, en particulier leur droit à la santé.

Dans le contexte de la grève de la faim de masse des prisonniers politiques palestiniens, le PCHRO :
 
- appelle l'Union européenne, en particulier le Parlement européen, les Nations Unies et le Comité international de la Croix-Rouge à intervenir immédiatement auprès d'Israël pour sauver les vies de Bilal Diab et de Thaer Halahleh et exiger qu'ils soient libérés de la détention administrative ;
- exige que tous les grévistes de la faim aient accès, sans restriction, à des médecins indépendants et aux soins médicaux appropriés ;
- exige que les Etats membres des Nations Unies fassent pression d'urgence sur Israël pour qu'il mette fin à sa politique de détention arbitraire et se conforme aux règles standard concernant le traitement des prisonniers adoptées en 1955, qui établissent ce qui est généralement accepté comme étant les principes et pratiques décents de traitement des prisonniers ;
- appelle le Parlement européen à envoyer une mission d'enquête parlementaire, incluant des membres du sous-comité des droits de l'homme, pour enquêter sur les conditions de détention des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Le Conseil palestinien des organisations pour les droits de l'homme :

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Association Addameer pour le soutien des Prisonniers et des droits de l'homme
Sahar Francis, directeur général

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Association Addameer pour les droits de l'homme
Khalil Abu Shammala, directeur général

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Al-Haq
Shawan Jabarin, directeur général

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Centre Al-Mezan pour des droits de l'homme
Issam Younis, directeur général

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Centre de Ressources Badil pour les droits à la résidence palestinienne et des réfugiés
Najwa Darwish, directeur général

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Défense des Enfants International - section Palestine
Rifat Kassis, directeur général

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Centre Ensan pour les droits de l'homme et la démocratie
Shawq Issa, directeur général

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Hurryat - Centre pour la défense des libertés et des droits civiques
Helmi Al-Araj, directeur général

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Centre de Jérusalem pour l'aide juridique et les droits de l'homme
Issam Aruri, directeur général

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Centre de Ramallah pour les études sur les droits de l'homme
Iyad Barghouti, directeur général

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Centre des Femmes pour l'aide et le conseil juridiques
Maha Abu Dayyeh, directeur général

Source : Addameer

Traduction : MR pour ISM

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