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Gaza - 3 novembre 2014
Par Al Akhbar
02.11.2014 - Gaza est une prison à ciel ouvert après qu'Israël a décidé de fermer deux passages frontaliers avec Gaza suite au soi-disant tir d'une roquette depuis l'enclave palestinienne, une semaine après que l'Egypte a fermé sa frontière avec Gaza. Avec la fermeture de toutes les points de passage, plus d'un million et demi d'individus, à Gaza, sont maintenant isolés du monde extérieur. Ils sont prisonniers dans les 360 km² qui constituent la bande côtière. "Les points de passages d'Erez et de Kerem Shalom, pour les personnes et les marchandises, sont fermés jusqu'à nouvel ordre, sauf pour l'aide humanitaire," a déclaré une porte-parole de l'armée.
Mercredi 29 octobre 2014, l'armée égyptienne démolit des maisons du côté égyptien de la ville frontalière de Rafah (Photo credit: AP/Eyad Baba)
Elle a dit que la mesure a été prise après qu'une roquette tirée depuis Gaza a frappé le territoire palestinien occupé par Israël vendredi, sans faire ni victimes ni dégâts. Aucune faction armée à Gaza n'en a revendiqué la responsabilité. La porte-parole militaire a dit que les forces israéliennes étaient toujours à la recherche de débris.
Le haut responsable du Hamas Mousa Abu Marzouq a condamné, ce dimanche matin, la décision israélienne de fermer tous les passages d'entrée à Gaza, qualifiant la mesure de "punition collective". "Les justifications données par l'occupation (israélienne) pour la fermeture des points de passage sont inacceptables," a-t-il dit dans un communiqué, ajoutant que la décision d'Israël viole les lois et conventions internationales.
Il a dit qu'au lieu de fermer les passages, Israël devrait en ouvrir davantage de manière à permettre une plus grande liberté de circulation pour les gens et les marchandises à l'entrée et à la sortie de Gaza.
La roquette inoffensive tirée vendredi est la première à toucher le territoire occupé par Israël depuis le 16 septembre, et la seconde depuis la fin des 51 jours d'attaques dévastatrices de l'Etat sioniste contre Gaza. Cet été, pendant 51 jours, Israël a pilonné la Bande de Gaza, par air, terre et mer, dans le but affiché de mettre fin aux tirs de roquettes depuis l'enclave côtière.
Plus de 2.160 Palestiniens, dont au moins 505 enfants, ont été tués, et 11.000 blessés, pendant 7 semaines d'attaques israéliennes incessantes en juillet et août.
L'offensive israélienne s'est terminée le 26 août avec un accord de cessez-le-feu négocié par l'Egypte, qui stipulait la fin des hostilités et Israël a accepté d'assouplir son blocus, qui dévaste la Bande depuis 8 ans, et d'élargir la zone de pêche au large de la côte de Gaza.
Mais les Palestiniens accusent les forces israéliennes de violations régulières du cessez-le-feu, avec des témoignages quasi quotidiens de tirs de la marine israélienne sur les pêcheurs, et des rapports occasionnels sur la troupe israélienne tirant et blessant des Palestiniens près des frontières.
Le responsable du syndicat des pêcheurs de Gaza a accusé Israël de violer constamment les termes de l'accord. "Depuis la signature de la trêve, l'armée a violé l'accord 8 fois ; les soldats israéliens ont arrêté des pêcheurs et détruit un très gros bateau de pêche, en plus de tirer sur les pêcheurs quotidiennement," a-t-il dit.
Mercredi dernier, les forces israéliennes ont blessé par balle un Palestinien sur la plage, au nord de la Bande de Gaza.
En outre, Gaza est également jonchée d'un grand nombre de munitions israéliennes non explosées, et une d'entre elles a tué récemment le petit Mohammed Sami Abu-Jrad, 4 ans, à Beit Hanoun, au nord de Gaza-ville.
Israël avait aussi dit qu'il autoriserait l'entrée des matériaux de construction à Gaza. Mais 2 mois après la fin de l'agression, rien n'est encore entré à Gaza à cause du blocus. Les prétextes habituellement avancés par Israël pour empêcher l'entrée des matériaux de construction sont que la faction de la résistance palestinienne, le Hamas, pourrait les utiliser pour construire des tunnels ou des fortifications souterrains.
Pendant des années, la Bande de Gaza n'a pu compter que sur le réseau de tunnels de contrebande la reliant à la Péninsule du Sinaï, en Egypte, pour faire entrer les matériaux. Une récente vague de répression de l'armée égyptienne contre les tunnels en a effectivement neutralisé des centaines, affectant gravement le secteur de la construction de Gaza.
L'Egypte ferme des artères vitales
Mercredi dernier 29 octobre, l'Egypte a commencé à installer une zone-tampon le long de sa frontière avec la Bande de Gaza qui verra la destruction d'environ 800 maisons. La décision a été prise suite à une attaque-suicide à la voiture qui a tué 30 soldats égyptiens dans le Sinaï la semaine dernière, l'attaque contre l'armée la plus meurtrière depuis l'éviction de l'ex-président égyptien Mohammed Morsi.
Immédiatement après l'attentat, l'Egypte a fermé le passage frontalier de Rafah, entre l'Egypte et la Bande de Gaza, le principal lien entre les 1,7 millions de Gazaouis et le monde extérieur.
En août dernier, les autorités égyptiennes s'étaient servies d'une attaque contre l'armée égyptienne dans le Sinaï comme prétexte pour démarrer une campagne de destruction des artères vitales pour Gaza. Plus de 120 tunnels ont été explosés ou inondés. Non seulement les tunnels étaient la seule manière pour les Palestiniens de Gaza de se procurer certains produits, mais ils étaient également une source importante de revenus pour les transporteurs de marchandises.
Du début de 2014 à la fin mai, le passage de Rafah n'a été ouvert que 14 jours sur 120, l'accès étant limité aux cas humanitaires et autres voyageurs autorisés, dont les étrangers et les détenteurs de visa.
Gaza sans marchandises
Abu Marzouq a aussi critiqué l'Autorité palestinienne pour ce qu'il a appelé l'échec à organiser l'entrée des marchandises à Gaza. "Que fait l'AP sur cette fermeture israélienne ? Et qu'en est-il de ses responsabilités, en particulier après que les employés de l'AP ont repris le travail aux points de passage de Gaza ?"
Avec la fermeture de tous les passages, l'approvisionnement en eau et en nourriture dans la Bande de Gaza assiégée est dangereusement bas.
Dimanche l'ambassade palestinienne à Caracas a annoncé que le Vénézuela enverrait 10 tonnes d'aide humanitaire et d'équipement médical à la Bande déchirée par la guerre. Un avion transportera l'aide depuis Caracas à l'aéroport d'Amman dimanche, et le même avion emmènera au Vénézuela 100 étudiants palestiniens qui ont obtenu des bourses pour faire leurs études dans le pays, dit le communiqué. La semaine dernière, Nicolas Maduro, le président du Venezuela, avait dit que son pays offrirait 1000 bourses pour des Palestiniens dans les universités vénézuéliennes.
Linda Subih, l'ambassadrice de Palestine au Vénézuela, a déclaré qu'elle et 31 jeunes vénézuéliens et vénézuéliennes accompagneraient l'aide jusqu'à Amman, avant qu'elle soit envoyée à Gaza.
Pendant ce temps, des entreprises de Gaza ont décidé de cesser de fournir l'hôpital al-Shifa en nourriture pour les repas pour protester contre le non règlement des factures depuis 5 mois, a dit samedi un responsable de l'hôpital.
Nasr al-Tatar, le directeur général de l'hôpital al-Shifa à Gaza-ville, a déclaré à Ma'an que la décision est dangereuse car elle touche les patients et le personnel médical. L'hôpital doit environ 800.000 shekels (170.000 €) aux entreprises alimentaires. L'hôpital al-Shifa sert environ 1.500 repas par jour, et ce chiffre a doublé pendant l'offensive israélienne contre Gaza en juillet et août.
(Sources : AFP, Reuters, Al-Akhbar)
Source : Al Akhbar
Traduction : MR pour ISM
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