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France - 11 février 2015
Par MIL
بسم الله الرحمن الرحيم
(Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux)
Les événements du 7 janvier dernier à Paris et leurs conséquences ont écrit un épisode de plus dans l’histoire déjà ancienne des rapports violents entre la France et sa minorité musulmane. Dès le soir de l’attaque de Charlie Hebdo, on dénombrait déjà plusieurs actes islamophobes et les semaines suivantes n’ont fait que confirmer qu’une hystérie, raciste et haineuse, s’était emparée du pays. A partir de là, les musulmans couraient un véritable péril.
Cette violence islamophobe n’était pas qu’une simple réaction à une « peur » qui serait née après le 7 janvier. Elle est le fruit d’un contexte social et politique créé par l’État français pour justifier, voire encourager, de tels actes. Une propagande menée sur le dos de l’Islam et des musulmans et dont le slogan « Je suis Charlie » en est un parfait révélateur. L’idéologie de « Charlie » est une reformulation de l’opposition entre l’Arabe, le musulman dominé, le « Sarrasin » d’antan, et l’Occidental chrétien ou laïc dominant.
En réalité, cette campagne est une déclaration de guerre que la France lance à notre communauté musulmane, dont elle n’a jamais accepté l’altérité culturelle et religieuse. Bien plus, la France refuse notre présence sur son sol. Elle veut donc en finir, à plus ou moins long terme, avec nous.
Alors on nous parle d’Union Nationale. Il est clair que cette « Union » s’est formée contre nous. L’ambiance qui régnait le 11 janvier dernier dans les manifestations n’était en rien pacifiste, mais bien belliqueuse à l’égard des musulmans en France. Ces derniers l’ont bien compris, mais beaucoup, dont certains responsables d’organisations musulmanes, ont participé à la manifestation parisienne, derrière de grands criminels, dont Benyamin Netanyahou, pour prouver leur « citoyenneté » et faire acte de « civisme ». En réalité, ils n’ont été que la caution « musulmane » des décisions politiques de l’État français et de la « vendetta » républicaine qu’il entend mener.
Car la répression ne s’est pas faite attendre. Au-delà du durcissement des lois en matière de libertés fondamentales, de véritables rafles policières, avec des perquisitions et des gardes à vue de 96h, ont été menées ces dernières semaines à l’encontre de musulmans dont la « visibilité musulmane » était jugée trop prononcée. Des accusations « d’appartenance djihadiste » ou de « projet d’attentat » ont été portées, sans qu’aucun élément matériel ne soit démontré. Par ailleurs, des condamnations de prison ferme ont été prononcées pour « apologie de terrorisme ». Cette nouvelle infraction au contenu très flou a conduit à un emballement judiciaire dont même Amnesty International s’est inquiétée. Des enfants de moins de 10 ans ont été auditionnés dans des commissariats, d’autres ont été retirés « préventivement » à leur famille.
A l’école, la délation est encouragée. Les professeurs signalent aux rectorats les élèves qui n’ont pas respecté la minute de silence, répriment le moindre signe de non respect aux « valeurs républicaines » ou de réticence à être « Charlie ». Cette forme de répression qui touche les futures générations de musulmans vivant en France ne vise en réalité qu’à faire plier ces derniers sous le joug républicain assimilationniste, en effaçant toute leurs spécificités culturelles. Déjà des propositions sont faites pour renforcer le travail de dépersonnalisation des enfants musulmans au sein de l’institution scolaire.
Il y a deux manières de faire disparaître une minorité : par la répression, l’expulsion et la destruction physique ou par la dépersonnalisation et l’assimilation. La première option revient aux appareils répressifs d’État, comme l’armée ou la police, et la deuxième aux appareils idéologiques d’État, comme l’éducation nationale. Dans les deux cas, le but final reste le même : faire disparaître une minorité « dégradant » le corps national.
La répression policière comme culturelle ne s’apaisera pas. Elle ne fera que gagner en puissance et en démesure. Il nous faut donc prendre conscience du péril qui guette notre communauté musulmane et répondre en conséquence à cette menace.
Nasid issu d’un poème de Sayyid Qudb rahimahoullah, « akhy anta horoun »
[mon frère tu es libre]
Cette adversité doit nous servir de sursaut. Nous devons faire table rase du mythe intégrationniste et nous rendre compte que la voie assimilationniste ne nous préservera aucunement de la violence raciste et islamophobe. Au contraire, l’assimilationnisme nous désarme et nous rend impuissants face aux agressions que subit notre communauté.
Mais ne nous trompons pas, les tentatives désespérées de la France de nous vendre sa culture et son mode de vie échoueront comme elles ont échoué pendant plus de cent-trente ans au Maghreb. Aujourd’hui, les musulmans affirment fièrement leur identité arabo-musulmane comme nous avons pu le voir lors des manifestations pour la Palestine l’été dernier à travers les slogans et les drapeaux qu’ils arboraient.
Nous devons nous rappeler la voie, le minhadj, de nos aïeux. La voie qui les a amenés à combattre le colonialisme français et sa « mission civilisatrice ». Nous devons nous inscrire dans leur filiation, celle de l’Émir Abdelkader, de Samory Touré, d’Abdelkrim al-Khattabi, d’Omar al-Mokhtar, de l’Étoile Nord-Africaine, de la fédération de France du FLN, du Mouvement des Travailleurs Arabes, et assumer clairement notre identité musulmane et notre héritage civilisationnel arabo-islamique.
Nous sommes musulmans et nous sommes fiers !
Une résistance doit s’affirmer dans nos rangs. Cette résistance commence avant tout par la libération de nos consciences et par la prise en charge de notre responsabilité en tant que Croyants devant notre Seigneur, pour nous même et notre communauté.
Croyants! Soyez constants.
Rivalisez de constance !
Soyez fermes et craignez Dieu.
Ainsi atteindriez-vous la félicité.
(Coran, S. 3 – La Famille d’Imran, v. 200)
Source : MIL
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