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Gaza -

Le Hamas annonce l’ouverture du port de Gaza

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04.02.2015 - Le siège de Gaza se resserre et les conditions de vie se détériorent chaque jour un peu plus. Des voix s’élèvent pour évoquer la possibilité d’une implosion due à l’absence de toute lueur d’espoir pour les Palestiniens, sur fond de fermeture continue des frontières et d’absence de reconstruction. Dans ces conditions désastreuses, Alaa al-Batta, porte-parole du Comité gouvernemental palestinien pour la fin du siège de Gaza, a dit à Al-Monitor : « La commission va faire partir du port de Gaza des bateaux à destination de plusieurs pays. Un bateau, qui est en train d’être aménagé pour transporter des malades et des étudiants, sera le premier à quitter le port d’ici deux mois. Nous avons entamé les procédures nécessaires préalables à la mise en œuvre d’un port maritime qui connectera la Bande de Gaza au monde extérieur. Nous avons déjà reçu l’approbation de plusieurs pays pour la mise en place de routes maritimes. » Il n’a pas précisé les noms de ces pays.

Le Hamas annonce l’ouverture du port de Gaza

Pêcheurs palestiniens dans le port de Gaza-ville, le 11 janvier 2015 ©Mahmud Hams (AFP)
Al-Monitor a appris de source gouvernementale à Gaza parlant sous couvert d’anonymat, que la Turquie, Chypre et la Grèce seraient prêts à accueillir des bateaux en provenance de Gaza.

Le 29 janvier 2014, des factions palestiniennes de Gaza ont appelé à soutenir le premier voyage maritime au départ du port de Gaza, et à défier le siège imposé par Israël. Gaza est bouclée, privée de transports et de communication avec le monde extérieur, ce qui conduit à des conditions désastreuses pour des milliers de malades, d’étudiants et de cas humanitaires.

Al-Monitor a visité le port de Gaza, où une banderole a été accrochée sur laquelle on peut lire « Autorité du Port : Port International de Gaza ». Au-dessous est écrit : « Projet d’établissement des équipements portuaires de Gaza. » Deux autres bannières ont été accrochées pour indiquer un hall de départ et un hall d’arrivée.

Le Hamas se bat depuis longtemps pour la réalisation du port, et ce sujet figurait parmi les conditions à la négociation d’un cessez-le-feu, lors de la guerre contre Gaza de juillet et août 2014. Le mouvement s’est engagé dans des discussions difficiles, sous l’auspice de l’Egypte, visant à obtenir une approbation préliminaire sur l’établissement d’un port maritime, mais qui n’ont pas abouti.

Le Hamas sait bien que l’opération du port, qui a été techniquement inauguré le 25 janvier, devrait passer par des procédures légales et politiques avec Israël et l’Autorité Palestinienne (AP) pour pouvoir établir des liaisons entre la Bande de Gaza et d’autres ports situés sur les rives de la Méditerranée. C’est justement le refus par Israël des termes du cessez-le-feu qui a poussé le Hamas à prendre cette décision unilatérale – prise en accord avec les différentes factions de Gaza – d’ouvrir le port le 25 janvier 2015. Cela sera peut-être pris comme une provocation par Israël, et nul ne sait comment ce dernier réagira lorsque le premier bateau quittera Gaza sans son autorisation.

Immédiatement après l’annonce du démarrage des travaux préparatoires à l’ouverture du port, prévue le 25 janvier, les habitants de Gaza ont accueilli la nouvelle avec des commentaires contrastés. Tandis que certains se réjouissaient de l’initiative, d’autres se demandaient comment le port pourrait fonctionner sans l’accord d’Israël et de l’AP. Pour sa part, Ismail Radwan, un leader du Hamas et ancien Ministre des Habous a déclaré à Al-Monitor que : « L’ouverture d’un port maritime à Gaza est liée à l’accord de cessez-le-feu qui a été conclu à la fin de la dernière guerre ; pour autant, rien n'obligeait les forces d’occupation à honorer cet accord. Nous appelons les pays du monde entier à nous envoyer des bateaux qui viennent briser le siège de Gaza et inaugurer une route maritime vers la Bande de Gaza. »

Dans le même temps, Ashraf Abu Zayed, porte-parole de la Commission Populaire pour la Fin du Siège de Gaza, a dit à Al-Monitor que : « La Commission a conclu un accord avec des entrepreneurs pour la réalisation des travaux de construction, et pour commencer réellement à créér le port. Ce sera la fenêtre de Gaza sur le monde, compte tenu du siège israélien actuel sur Gaza. Nous nous sommes entretenus avec plusieurs ports européens, et ils nous ont exprimé leur volonté d’avoir des relations avec le port de Gaza» « Nous avons contacté les autorités portuaires de France et de Hollande afin de recevoir les 43 millions de dollars qu’elles ont engagés sur le projet du port, » a ajouté Abu Zayed. « Les coûts des travaux de préparation des voies navigables actuellement menés représentent des montants mineurs, et sont financés par des fonds provenant d’hommes d’affaires et de convois d’aide humanitaire étrangers qui sont venus à Gaza par le passé. » Il a également confirmé que plusieurs Etats européens, dont la Turquie, la Grèce et Chypre, étaient prêts à recevoir les bateaux qui partiraient par cette voie navigable.

Abdul Fattah Abu Shakr, directeur du Département d’Economie de l’université nationale d’An-Najah, a dit que la France et les Pays-Bas s’étaient engagés à verser 43 millions de dollars pour l’établissement du port de Gaza. Ces deux pays avaient annoncé qu’ils financeraient les travaux de construction du port maritime et assureraient la formation des travailleurs du port, en 2000, avant que l’Intifada d’Al-Aqsa n’éclate.

Hatem Abu Shaaban, un ingénieur et un membre du Conseil National Palestinien (PNC), déclarait dans un rapport publié fin 2014, que l’opération du port créerait 2.000 emplois, aidant ainsi à réduire le chômage dans la Bande de Gaza. Elle permettrait également d’augmenter les revenus du gouvernement, de sortir les importations et les exportations palestiniennes des mains d’Israël, d’attirer des flux d’affaires étrangers, de relancer le tourisme, de faciliter la circulation des personnes entrant et sortant de Gaza, et enfin de renforcer les relations et affaires étrangères avec tous les pays du monde.

Le Hamas sait pertinemment qu’Israël ne restera pas les bras croisés si le port ouvre sans contrôle sur la sécurité. Les Israéliens disent du port de Gaza que s’il ouvrait, il deviendrait un sanctuaire pour les bateaux iraniens et turcs. De plus, ils ne seraient plus en mesure de contrôler toutes les frontières de Gaza, ni de s’assurer que des armes de contrebande et des combattants n’entrent pas en fraude à Gaza.

Seulement quelques heures après la fin de la guerre, le 26 août 2014, on a demandé à Mahmoud al- Zahrar, leader éminent du Hamas, s’il s’attendait à ce qu’Israël empêche l’opération du port. « Le peuple palestinien construira le port maritime et l’aéroport sans demander de permission à qui que ce soit. Si quelqu’un s’attaque à notre port, nous répondrons en bombardant leur port. Et si quelqu’un attaque notre aéroport, nous bombarderons son aéroport, » a-t-il répondu, se référant aux roquettes lancées par le Hamas en direction de l’aéroport international Ben Gourion situé à Tel Aviv.

L’AP s’est abstenue de commenter les efforts du Hamas pour ouvrir le port de Gaza. Toutefois, un haut fonctionnaire rattaché au cabinet présidentiel de Mahmoud Abbas, parlant sous couvert d’anonymat, a indiqué que : « L’AP est prudente sur tout effort menant à séparer Gaza de la Cisjordanie , et ouvrant la voie à la création d’un mini Etat extérieur à l’Etat palestinien indépendant. Aussi longtemps que l’ouverture du port n’aura pas reçu d’approbation officielle du gouvernement de consensus et de la Présidence de l’AP, il contribuera à séparer Gaza et la Cisjordanie , même s’il réussit à alléger le siège de la Bande de Gaza. »

Il semble que le Hamas poursuive ses efforts pour lever le siège qui pèse sur Gaza par tous les moyens possibles, depuis que les discussions entourant le cessez-le-feu avec Israël ont pris fin, que les relations avec l’Egypte se sont tendues, et que l’AP n'est pas parvenue à ouvrir les frontières de Gaza sur le monde extérieur.

Tout cela pourrait conduire à une confrontation entre le Hamas et Israël, nous remettant en mémoire l’incident du navire turc Mavi Marmara en 2010.



Source : Al Monitor

Traduction : CR pour ISM

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