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Israël - 21 octobre 2007
Par David Kimche
L'auteur est le président du Conseil israélien pour les Relations Etrangères, une organisation indépendante opérant sous l'égide du Congrès Juif Mondial, et un ancien directeur général du Ministère des Affaires Etrangères.
Octobre 2009 : Après l'échec de la conférence d'Annapolis, il y a deux ans, la solution des deux États a finalement été enterrée. L'Autorité Palestinienne s'est dissoute, en proclamant que la politique officielle des Palestiniens sera désormais la solution d'un seul État, un État démocratique avec un droit de vote pour tous ses citoyens de plus de 18 ans.
"La bataille de l'utérus," l'appellent-ils. "Nous allons gagner grâce à l'utérus. Il y aura une majorité de Palestiniens dans cet Etat. "
La prise en charge de la population palestinienne a été imposée aux Israéliens. En l'absence d'Autorité Palestinienne pour s'occuper de l'éducation, de la santé et de tous les autres besoins quotidiens des Palestiniens, le gouvernement de Jérusalem a été forcé de prendre la relève, ce qui crée un lourd fardeau économique.
Le Hamas est devenue le facteur dominant en Judée et la Samarie. Il a cessé toutes les actions violentes contre Israël, en proclamant que "l'utérus" est une arme plus puissante que les roquettes Kassam ou les kamikazes.
Un mouvement mondial de dénigrement d'Israël s'est amplifié en raison de sa politique d'"Apartheid", et il a demandé à ce que le droit de vote soit accordé à tous ses habitants.
Des manifestations quotidiennes ont lieu à l'extérieur des ambassades israéliennes, comme les rassemblements devant les ambassades d'Afrique du Sud à l'époque de l'apartheid.
La légitimité de l'État d'Israël est de plus en plus remise en question alors que les pays les uns après les autres appliquent le boycott des produits et des institutions israéliens.
L'antisémitisme est en hausse, avec des attaques quotidiennes contre des Juifs.
La position pro-israélienne de Washington est critiquée dans l'opinion publique américaine pour sa défense d'un état qui ignore de façon flagrante les droits démocratiques de base.
Cela vous semble grave ?
La solution à Un Seul Etat gagne rapidement des partisans parmi les éléments radicaux Palestiniens. Un échec à Annapolis pourrait finalement faire pencher la balance en sa faveur.
L'idée qui circule actuellement dans certains milieux en Israël - que les Palestiniens deviendraient des citoyens jordaniens alors que la Cisjordanie resterait sous autorité israélienne - est risible; Le Royaume Hachémite se ferait hara-kiri en acceptant une telle solution. Il pourrait y avoir une éventuelle confédération entre la Jordanie et la Palestine, mais seulement lorsque les Palestiniens auront d'abord obtenu leur indépendance.
Je ne peux pas comprendre notre Droite, les bons Sionistes, qui ne se rendent pas compte que l'échec de la solution à deux États serait catastrophe pour le rêve sioniste.
Ce n'est pas une question de Gauche ou de Droite; Il s'agit de la compréhension de la réalité sur le terrain. - Pour que les Israéliens -et les Palestiniens – mènent une vie normale, ils doivent être séparés les uns des autres, et cela signifie vivre dans deux Etats distincts.
Toutefois, une solution à deux États a un prix que les Israéliens et les Palestiniens auront à payer. Jérusalem, un facteur clé de toute solution, est un cas d'espèce.
Jérusalem est, sans doute, aujourd'hui la plus ville divisée au monde : les soldat Juifs ne s'aventurent pas dans les banlieues palestiniennes, les Palestiniens de Jérusalem évitent Jérusalem-Ouest.
Prenons, par exemple, le village isolé de Walaja, ce que l'on appelle la banlieue de Jérusalem, mentionné dans le discours du Premier ministre Olmert la semaine dernière à la Knesset.
Combien de juifs de Jérusalem ont jamais entendu parler de Walaja?
Combien y sont-ils déjà allés? Combien de fois la Municipalité de Jérusalem lui a-t'elle offert ses services ?
Quant au camp de réfugiés de Shuafat, on peut compter le nombre de civils Juifs de Jérusalem qui y sont allés sur les doigts d'une main, et sans utiliser tous les doigts. Je pourrais citer plus d'une dizaine de noms, faisant tous partie de la Municipalité de Jérusalem et tous aussi inconnu de la grande majorité des habitants de Jérusalem.
Lorsque le leader de l'opposition, Bibi Netanyahou, déclare de façon théâtrale à la Knesset qu'Annapolis se prononcera sur la division de Jérusalem, il veut dire Walaja, Shuafat, Kalandiya et plus d'une dizaine de ces lieux.
Bien sûr, le vrai problème de Jérusalem c'est la Vieille Ville et le Mont du Temple. Des solutions créatives qui ne satisferont aucune des deux parties devront être trouvées, cela fera partie du prix à payer pour une solution à deux États.
Zalman Shoval, le chef du Département des Relations Etrangères du Likoud et ancien ambassadeur aux États-Unis, l'a insinué quand il s'est adressé à la Foreign Press Association cette semaine.
IL SERAIT infantile d'imaginer que les équipes de négociation israéliennes et palestiniennes trouveront des solutions pour Jérusalem, la question des réfugiés et des frontières avant Annapolis.
Ils auront toutefois à se prononcer sur un document qui sera suffisant pour qu'Annapolis puisse avoir lieu et qu'elle soit qualifiée de réussite, l'échec n'est pas une option.
Ses conséquences seraient trop angoissantes : l'effondrement du camp des modérés contre la violence et en faveur de la paix du Premier Ministre de l'Autorité Palestinienne, Salaam Fayad et du Président Mahmoud Abbas, la victoire du Hamas et d'autres factions extrémistes, et l'éventuelle disparition d'une solution à deux Etats.
Annapolis devra être le facteur déclenchant pour engager des négociations sérieuses. Annapolis ne doit pas être un événement exceptionnel; cela doit être le début d'une série de réunions pour faire avancer le processus, et obtenir une plus grande implication des acteurs internationaux et en particulier les Etats-Unis.
Les Palestiniens auront à prendre des mesures contre les organisations terroristes;
Les Israéliens auront à geler la construction des colonies et faire disparaître les avant-postes illégaux.
Cela ne sera pas facile. Les deux parties devront faire des concessions douloureuses. Il y aura une forte opposition, israélienne et palestinienne, pour bouger des demandes maximales qui existent à l'heure actuelle.
Mais, finalement, nous aurons à faire le choix : soit tirer le meilleur parti de la possibilité qui existe pour mettre fin au conflit, ou être entrainés, bon gré mal gré, dans l'inconnu d'une solution à un seul Etat, avec toutes ses conséquences.
Note de l'ISM :
Cet article pourrait aussi s'intituler : "Quand les Sionistes reconnaissent eux-mêmes qu'il existe de l'Apartheid en Israël."
Il n'est pas du tout exagéré que la fiction de David Kimche finisse par se produire et, à ce moment-là , le monde entier - y compris les Américains, se tiendront aux côtés des Palestiniens.
Une occupation à long terme n'est tout simplement pas défendable.
Le statu quo conduira finalement à une demande croissante d'une solution à un seul Etat et cela aura de plus en plus de sens.
Source : Jérusalem Post
Traduction : MG pour ISM
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